Lauterbourg est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Lauterbourg | |
Place du Château et hôtel de ville. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Haguenau-Wissembourg |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Plaine du Rhin |
Maire | Joseph Saum |
Code postal | 67630 |
Code commune | 67261 |
Démographie | |
Gentilé | Lauterbourgeois, Lauterbourgeoises [1] |
Population municipale |
2 331 hab. (2019 ![]() |
Densité | 207 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 58′ 34″ nord, 8° 10′ 28″ est |
Altitude | Min. 104 m Max. 129 m |
Superficie | 11,25 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Lauterbourg (ville isolée) |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Wissembourg |
Législatives | Huitième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.mairie-lauterbourg.fr |
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Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Située dans l'angle nord-est du département du Bas-Rhin, à la confluence de la Lauter et du Rhin, Lauterbourg est frontalière avec l'Allemagne. Elle est la commune la plus orientale de l'Hexagone (le point continental français le plus à l'est se trouve sur le bord du Rhin, au sud-est de la forêt domaniale de Lauterbourg).
Lauterbourg concentre plusieurs écotones : écotone entre fleuve et agrosystème, entre agrosystème et forêt (le Bienwald, dont la lisière coïncide avec la frontière avec le Palatinat rhénan). La commune est entièrement sur les alluvions rhénanes mais le Piémont des Vosges du Nord et le massif palatin, d'où coule la Lauter, n'est pas loin. Elle côtoie deux régions allemandes (Bade et Palatinat) ; c'est par ailleurs un lieu de passage fluvial et terrestre, qui concentra des courants commerciaux et culturels mais aussi des courants militaires.
Les communes limitrophes sont Mothern et Scheibenhard.
Scheibenhardt ( ![]() |
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Scheibenhard | ![]() |
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Neewiller-près-Lauterbourg | Mothern |
Lauterbourg est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Lauterbourg, une unité urbaine monocommunale[5] de 2 318 habitants en 2018, constituant une ville isolée[6],[7]. La commune est en outre hors attraction des villes[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (37,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (35,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (24 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (16,8 %), forêts (16,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (13,3 %), zones agricoles hétérogènes (12,3 %), eaux continentales[Note 2] (9,1 %), zones urbanisées (7 %), prairies (0,9 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Reliée à Strasbourg par la voie ferrée, Lauterbourg est située sur le GR 53 (rectangle rouge) qui de Wissembourg emprunte la crête des Vosges jusqu'à Masevaux au sud. La Véloroute Rhin EV 15 qui court sur 1 320 km de la source du Rhin, à Andermatt en Suisse, à l'embouchure du Rhin à Rotterdam, quitte l'Alsace et le territoire français à Lauterbourg.
À l'époque romaine il existait probablement au passage de la Lauter, qui était un point stratégique, un fort appelé Tribuni sur l'ancienne route qui menait de Bâle à Mayence. Des troupes romaines y stationnèrent jusqu’en 405.[1]
Ayant vaincu les Alamans en 496, les Francs s'installèrent au nord du Seltzbach. C’est pourquoi on y parle encore un dialecte francique, tandis qu'au sud du Seltzbach les dialectes alémaniques ont subsisté. Quand l'Empire franc fut partagé par le traité de Verdun en 843, le territoire de Lauterbourg revint à la Lotharingie puis, au terme de longues luttes, fut incorporé au Saint-Empire romain germanique fondé par Otton Ier en 962. L'épouse d'Otton, la princesse bourguignonne Adélaïde, fonda un monastère à Seltz à quelques kilomètres au sud.[1]
Selon des documents des années 1083 et 1103 Henri IV transféra les possessions de Lauterbourg au diocèse de Spire. Ils comprenaient des terres, une forêt et les droits de chasse et de pêche qui y étaient joints. La ville continua de se développer dans les années suivantes et en 1252, elle obtint le droit de marché. Peu de temps après, elle fut le siège d'un bailliage qui comprenait 20 communautés des deux côtés de la Lauter. Pour protéger la ville on construisit un double cercle de murs avec 12 tours. Les évêques de Spire résidaient dans un château qui dominait la Lauter.
Au XVIIe siècle, la ville souffrit beaucoup des guerres. À plusieurs reprises elle fut traversée par des troupes qu’il fallait héberger et ravitailler. Réquisitions, pillages, famines et épidémies ruinèrent finalement la ville. En 1648 la Paix de Westphalie donna à la France Lauterbourg et l’Alsace mais les principautés de Basse-Alsace dépendaient encore de l’Empire Romain Germanique, ce qui entraina de nouvelles guerres et la destruction de Lauterbourg en 1678.
Au début du XVIIIe siècle la ville, qui servait désormais de place forte à l’extrémité orientale de la ligne de la Lauter, fut reconstruite par les Français. Après la chute de Napoléon le Congrès de Vienne, en 1815, constitua la Lauter comme frontière définitive de la France.
La paix de Francfort en 1871 donna à l’Empire allemand Lauterbourg qui commença à s’industrialiser. On construisit une ligne de chemin de fer et un port sur le Rhin avec un terminal charbonnier. En 1919 le traité de Versailles rendit la ville à la France.
Dans les années 1930, Lauterbourg se trouvait dans une situation inconfortable entre la ligne Maginot et la ligne Siegfried. Quand éclata la Seconde Guerre mondiale, le , la population fut évacuée à Saint-Priest-Taurion et à Saint-Just-le-Martel dans le département de la Haute-Vienne. En , la ville basse fut complètement détruite. Après l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne nazie, une partie des réfugiés revint dans la ville en ruines. À partir de 1942 les Alsaciens furent affectés au Reichsarbeitsdienst (RAD), puis incorporés de force dans la Wehrmacht, en violation flagrante du droit international. Beaucoup de « Malgré-nous » perdirent la vie sur le front de l'Est.
Le , la 79e Division d'infanterie américaine tenta de libérer Lauterbourg, mais fut surprise peu après par l’Opération Nordwind. Craignant d'être séparés de leurs arrières, les Américains étaient sur le point de se replier jusqu'à la ligne des Vosges. Cependant, grâce à l'intervention du général de Gaulle et de Winston Churchill, ils gardèrent leurs positions et l'offensive allemande put être arrêtée à Hatten-Rittershoffen. Lauterbourg fut finalement libérée le par la 1re armée française dans le cadre de l'opération Undertone.
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Les armes de Lauterbourg se blasonnent ainsi : |
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1945 | 1955 | Charles Iffrig | RPF | Conseiller général du canton de Lauterbourg (1945 → 1951) |
1955 | juin 1995 | Joseph Hemmerlé | RPR | Conseiller général du canton de Lauterbourg (1976 → 1982) |
juin 1995 | juin 2022 (Décès)[13] |
Jean-Michel Fetsch [14] | DVD puis UMP puis DVD[15] |
Cadre financier Conseiller général du canton de Lauterbourg (1994 → 2015) Vice-président du conseil général du Bas-Rhin (? → 2015) 1er vice-président de la CC de la Plaine du Rhin (2014 → ) Réélu en 2008[16], 2014 et 2020. |
septembre 2022 | En cours | Joseph Saum |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[18].
En 2019, la commune comptait 2 331 habitants[Note 3], en augmentation de 3,28 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 490 | 1 941 | 2 112 | 2 671 | 2 649 | 2 489 | 2 459 | 2 588 | 2 668 |
1856 | 1861 | 1866 | 1871 | 1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 |
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2 281 | 2 156 | 2 005 | 1 932 | 1 707 | 1 748 | 1 701 | 1 573 | 1 533 |
1900 | 1905 | 1910 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 630 | 1 748 | 1 951 | 1 871 | 1 849 | 1 755 | 1 645 | 1 190 | 1 415 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
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1 795 | 2 261 | 2 442 | 2 467 | 2 372 | 2 269 | 2 247 | 2 191 | 2 266 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 280 | 2 331 | - | - | - | - | - | - | - |
Une usine de production de lithium pour batteries de voitures électriques va être implantée à Lauterbourg[21].
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