Mothern est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Mothern | |
![]() L'église. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Haguenau-Wissembourg |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Plaine du Rhin |
Maire Mandat |
Isabelle Schmaltz 2020-2026 |
Code postal | 67470 |
Code commune | 67305 |
Démographie | |
Gentilé | Mothernois(oises) |
Population municipale |
1 955 hab. (2019 ![]() |
Densité | 190 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 55′ 59″ nord, 8° 09′ 17″ est |
Altitude | Min. 106 m Max. 172 m |
Superficie | 10,3 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Mothern (ville-centre) |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Wissembourg |
Législatives | Huitième circonscription |
Localisation | |
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Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Mothern est située non loin du Rhin dans l'extrémité nord-est de l'Alsace. La frontière allemande, par la route de Lauterbourg, se trouve à 6 km. Le village est composé de deux parties contigües : le Haut-Village et le Bas-Village. Le second se trouve sur l'ancien lit du Rhin avant qu'il ne soit canalisé tandis que le premier occupe la colline qui domine la plaine d'une trentaine de mètres. Le ruisseau Kabach emprunte le vallon du Hundsaecker, entre le Dasselberg (143 m) et le Meisterberg (158 m) pour se déverser directement dans le Rhin au niveau du port de Lauterbourg.
La commune se trouve au carrefour de la route départementale 89 sur un axe nord-ouest/sud-est et de la RD 248 qui mène à Lauterbourg au nord-est et à Seltz au sud-ouest. Elle est une étape sur la Véloroute Rhin EV 15 (1 320 km) qui relie la source du Rhin, située à Andermatt en Suisse, à son embouchure à Rotterdam. La ligne TER Strasbourg - Lauterbourg offre également un accès ferroviaire au village.
Scheibenhard | Lauterbourg | |
Neewiller-près-Lauterbourg | ![]() |
Elchesheim-Illingen (de) |
Wintzenbach | Munchhausen | Steinmauern (de) |
Mothern est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].Elle appartient à l'unité urbaine de Mothern, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[4] et 2 769 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[5],[6]. La commune est en outre hors attraction des villes[7],[8].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (67,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (53,4 %), forêts (21,2 %), zones urbanisées (10,4 %), zones agricoles hétérogènes (8,8 %), prairies (3,6 %), eaux continentales[Note 2] (2,4 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Le nom de Mothern est mentionné pour la première fois en 878. C'est en cette année que Charles le Gros et Louis le Jeune s'y rencontrèrent pour fixer un rendez-vous avec le roi Louis III de France.
Son orthographe varia successivement au cours des siècles : tout d'abord orthographié Matra, il se déclinera plus tard en Motern, Mathern, Moderen (qui s'apparente à la prononciation alsacienne du village « Modere ») puis finalement Mothern.
L'ancien maire de Mothern Antoine Meyer confie lors d'un reportage que cette dénomination peut venir de "Mutter" (mère), qui évoque les déesses-mères gallo-romaines, ou encore de la Moder, rivière qui se jetait autrefois dans le Rhin situé bien plus au nord qu'actuellement[11].
La vie des habitants de Mothern a de tout temps été fortement influencée par la présence du Rhin qui, avant d'être canalisé, était fort capricieux et détruisait souvent tout sur son passage.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les habitants ont été évacués vers Bussière-Poitevine en Nouvelle-Aquitaine (anciennement Limousin) ; depuis, les deux communes sont jumelées.
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Les armes de Mothern se blasonnent ainsi : |
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Gilles Meyer | ||||
Joseph Fritz | ||||
Alphonse Gerhard (1891-1983) | ||||
Marcel Hiegel (1911-1984) | ||||
Alfred Meyer | ||||
Antoine Meyer (1939- ) | UMP | Retraité de l'enseignement, maire honoraire | ||
Marie-Bernadette Butzerin (1958- ) | DVD-LR | Vice-présidente de la CCPSS (2008 → 2013) Vice-présidente de la CCPR (2014 → 2020) | ||
En cours | Isabelle Schmaltz[13] (1973- ) | Employée commerciale, ancienne adjointe | ||
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[15].
En 2019, la commune comptait 1 955 habitants[Note 3], en diminution de 2,83 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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450 | 613 | 1 130 | 1 335 | 1 482 | 1 460 | 1 516 | 1 631 | 1 707 |
1856 | 1861 | 1866 | 1871 | 1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 |
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1 508 | 1 531 | 1 511 | 1 444 | 1 427 | 1 338 | 1 249 | 1 195 | 1 194 |
1900 | 1905 | 1910 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 193 | 1 237 | 1 295 | 1 293 | 1 285 | 1 305 | 1 324 | 1 305 | 1 323 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
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1 505 | 1 521 | 1 621 | 1 610 | 1 721 | 1 933 | 2 015 | 2 039 | 2 012 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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1 978 | 1 955 | - | - | - | - | - | - | - |
Mothern dispose des infrastructures sportives suivantes :
Dans le village, le début d’année civile est fortement marqué par le carnaval.
La naissance du carnaval mothernois se situe au début du XXe siècle, lorsque les bateliers du Rhin, inspirés par le folklore carnavalesques de villes comme Mayence, Cologne ou Rotterdam, importèrent cette tradition. Dans l’entre-deux guerre, les festivités débutèrent le dimanche de quinquagésime, soit 50 jours avant Pâques, pour prendre fin Mardi-gras à minuit. Des individus déguises, appelés en alsaciens « Butze » ou « Fasenachtbutze » se donnaient rendez-vous à la place de l’église, pour se faire admirer par les femmes et les enfants. Le visage caché par des masques en carton ou papier mâché et habillés de tenues traditionnelles, les « Butze » se rendaient ensuite de maison en maison pour discuter des faits du village, et délivrer des paroles calomnieuses et médisances.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la tradition s’estompe. C’est à partir des années 1950 que le carnaval renaît, encouragé par l’augmentation des revenus des habitants, leur permettant ainsi d’acquérir des tenues vestimentaires plus esthétiques et des masques en plastiques.
Les premiers bals de carnaval apparaissent dans les années 1960, et sont organisés par les restaurateurs du village. Les festivités s’étendent alors jusqu’à l’aube du Mercredi des Cendres, et attirent les populations des villages voisins.
C’est 1976 qu’a lieu la première cavalcade carnavalesque.
Aujourd’hui, les associations du village perpétuent les traditions. Un bal d’ouverture organisé par le Moto-Club, marque le début des festivités. D'autres bals se déroulent durant la semaine précédant le Mercredi des Cendres.
Les « Fasenachtbutze » continuent de se promener dans le village durant toute la période du carnaval, troquant les médisances d’autrefois contre des chants, blagues ou commérages.
Le défilé carnavalesque organisé le dimanche avant Mardi-Gras, est point d’orgue des festivités. À midi, les « Zwelfebutze » sont sur les routes, à pied ou en vélo, pour réveiller le village en traînant derrière eux des d’objets bruyants. Le défilé accueille des chars et des groupes, et est ouvert par le traditionnel « Bayass ». Tous les ans est désignée une princesse de Carnaval, à qui sont remises les clés de la localité, ce qui lui permet de régner trois jours sur la cité rhénane[25].
L'église Notre-Dame de la Visitation a été construite en 1778.
C'est un espace culturel au cœur de Mothern. Il a pour origine un bâtiment ancien qui abritait autrefois le garde de nuit (der Nachtwächter) du village. Aujourd'hui il s'agit du siège de l'office du tourisme, le bâtiment accueille également une exposition permanente sur le Rhin[26].
Les puits à balancier sont assez rares en Alsace. Le puisage était effectué à l'aide d'un contrepoids, puis l'eau s'écoulait par une lancière dans auge de pierre qui pouvait aussi servir d'abreuvoir pour les bêtes. Le village porte deux puits en son sein, l'un en face de la Maison de la Wacht et l'autre en face de la mairie.
La grotte de Lourdes de Mothern, située sur la route menant à Neewiller-près-Lauterbourg a été édifiée en 1901 par un couple ayant perdu deux de leurs enfants peu après leur naissance, désireux d'ériger un calvaire. Le curé du village, Alphonse Heitz, leur conseilla de faire construire une grotte de Lourdes. La légende raconte qu'édifier ce lieu de culte leur a permis de faire naître deux autres enfants. La grotte fut réaménagée dans les années 1990[27].
Depuis que le Rhin est navigable, les villages situés sur son rivage ont fourni un important contingent de bateliers englobant tout un éventail de professions, du mousse au capitaine, en passant par le cuisinier et le mécanicien. Dans les années 1950, Mothern comptait environ 150 bateliers (soit près du tiers des résidents du village) qui se sont regroupés en une association qui ont alors érigés un mât sur la place du village, semblable à un mât de bateau mais bien plus imposant. Les jours de fête, le mât est orné de fanions et de décorations lumineuses aux couleurs des nations et compagnies de navigation présentes sur le Rhin. Ce mât rappelle également l'important rôle économique du Rhin pour les villages situés sur son cours.
La commune de Mothern constitue un îlot linguistique au sein de la zone francique du Bas-Rhin. Le dialecte pratiqué, bien que très proche du francique méridional de la partie supérieure du Seltzbach, présente des particularités significatives dont l'origine n'est pas clairement établie à ce jour. Les voyelles palatales sont plus ouvertes, le [i] devient [a], la diphtongue ei devient ooi[28]. A Mothern par exemple « gëwe » (donner) se rapproche sensiblement de l'allemand standard « geben », alors que dans le reste de la zone de langue francique, il se traduit par « genn ».
Des chercheurs de l'Office pour la Langue et les Cultures d'Alsace-Moselle (OLCA) recherchent ponctuellement des locuteurs originaires de la commune pour participer à des études sur la structure du dialecte.
Site officiel de la commune de Mothern