Fort-Mardyck (prononcer [fɔʁ maʁdik]; Fort Mardijk[1] en flamand occidental) est une ancienne commune française, située dans le département du Nord et la région Hauts-de-France; elle est associée à Dunkerque depuis le .
À ne pas confondre avec Mardyck, une autre commune associée à Dunkerque.
Fort-Mardyck dans son canton et son arrondissement.
Situation
Située dans la banlieue Dunkerquoise, Fort-Mardyck est reliée à Lille (80 km) et Paris (300 km) par l'autoroute A25, au Tunnel sous la Manche via Calais par l'A16/E40, et à Bruxelles par l'A16/E40. Liaisons ferroviaires directes au départ de Dunkerque à destination de Calais, Lille, Paris, Marseille. Canal à grand gabarit jusqu'à Valenciennes.
La commune est désservie par les lignes 17 et 19 du réseau DK'Bus
Héraldique
Les armes de Fort-Mardyck se blasonnent ainsi:"Champs de gueules à la licorne saillante d'argent, au chef d'azur chargé d'un soleil à face humaine, rayonnant d'or, enfermé dans une bordure bretessée aussi d'or."
La ville de Fort-Mardyck utilise son propre drapeau que se décrit ainsi "Fascé de quatre pièces d'argent et de gueules.
Drapeau de Fort-Mardyck
Histoire
la bataille de Dunkerque en 1646 - Siège de Mardyck - toile de Sauveur Le Conte (1659-1694) au Château de Chantilly
La commune tire son nom du fort construit en 1622 sous la domination espagnole, pour protéger la passe ouest de Dunkerque.
Le récit du siège de Mardyck en 1645 indique:
«Le fort de Mardijck est situé dans les dunes ou monts de sable sur le rivage de la mer, à environ 1 heure de Duynkercke, et quasi à même distance du village de Mardijck, duquel village ce fort susdit tire son nom, ayant été bâti à la faveur de ceux de Duynkercke par le commandement du très célèbre chef de guerre Ambrose Spinola, et ce pour tant plus faciliter et assurer l'entrée et la sortie du havre attendu que les États des Provinces Unies avaient quelques-uns de leurs navires de guerre à la rade devant ou aux environs de Duynkercke pour y guetter les Duynkerkois et leur disputer l'entrée et sortie, et pour empêcher aussi que les navires pris par ceux de Duynkercke ne pussent surgir au port comme ainsi soit que nécessairement il leur fallait roder la cote de fort près et passer le long du canal dit le Scheurtje par y décliner nos navires, desquels néanmoins ils furent souvent poursuivis et à grand-peine qu'il en échappèrent. Pour obvier à ceci les Duynkerkois, comme dit, on mis tout au bout du rivage, voire partie en mer, un Boulevard de Bois qu'ils appellent «Block-huys»[2]; lequel ils fondirent si bien sur des pilotis, qu'ils purent commodément planter 6 à 7 demi-cartouches, pour la défense de leurs navires et pour repousser de là l'ennemi. Lequel boulevard, étant de bois, reçut de là le nom de «Houte Wambas» c'est à dire «pour-point de bois». Or pour la sureté de ce fort de bois fut encore construit en terre un autre fort avec 4 bataillons royaux, assis dans les dunes, lequel pour la bonne commodité, fut agrandi de grands dehors et renforcé de plusieurs maisons représentant presque une petite ville»[3],[4].
30 septembre 1657 – 3 octobre: siège et prise de la ville par l’armée française, commandé par le chevalier de Clerville[5] et Vauban[6].
1662: après la victoire de Turenne lors de la Bataille des Dunes, Louis XIV rachète Dunkerque et le fort de Mardyck aux Anglais. Colbert, ministre de la marine, installe une colonie de marins venue de Picardie sur l'emplacement du fort. L'originalité de cette création fut que les familles qui s'y implantèrent reçurent une "dot agraire communale" de 24 ares donnée à tout jeune couple qui s'y établit[7]. Louis XIV serait passé deux fois à Fort Mardyck en 1658 et 1662. Les premiers habitants eurent des maisons en torchis et chaumes. Autre particularité ils parlaient français alors qu'autour d'eux on pratiquait le flamand[7]. Ils étaient marins et pêcheurs. En 1677, la colonie comptait trente familles qui fournirent leur lot de marins pour les guerres des Rois de France. Par la suite nombre de villageois deviendront pêcheurs d'Islande, à la recherche de la morue, activité très difficile, le froid, l'humidité, les tempêtes, le travail harassant, la navigation périlleuse; pour les marins cela signifie "de la glace, des rochers et de la misère!» selon le mot d'un ancien [7]. En 1905, 36 marins ne revinrent pas de la campagne de pêche[7],[8].
1793: le hameau devient commune.
1800: le hameau est rattaché à la commune de Mardyck.
1868: le hameau redevient une commune indépendante.
1910: le 20 novembre, une baleine de 19 mètres (40 000 kg) s'échoue sur la plage de Fort-Mardyck[9].
Pendant la première guerre mondiale, Petite-Synthe est en 1917-1918, le siège d'un commandement d'étapes, c'est-à-dire un élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du commandement, en arrière du front. Fort-Mardyck fait partie de ces communes et a accueilli des troupes à ce titre[10].
Le 18 décembre 1917, un bombardement aérien a frappé entre 17h 50 et 18h 45 les communes de Saint-Pol-sur-Mer, Petite-Synthe et Fort-Mardyck[11].
Le 26 janvier 1918, bombardement sur l'agglomération dunkerquoise, d'abord terrestre vers 23h30, puis aérien vers 0h25. Le bombardement terrestre a concerné Saint-Pol-sur-Mer (un obus de 380 tombé 72 rue de la République, dégâts matériels), et Rosendaël (un obus de 380 tombé sur l'abattoir, dégâts matériels). Le bombardement aérien a vu une bombe larguée sur Malo-les-Bains, (rue de Roubaix, plusieurs automobiles militaires endommagées) et deux torpilles lancées sur Fort-Mardyck (elles n'ont pas explosé, pas de victimes)[12].
2004: le 5 décembre les habitants de Fort-Mardyck et Saint-Pol-sur-Mer sont consultés par référendum sur la fusion-association à la ville de Dunkerque. Le oui l'emporte à 54%, mais n'obtient que 24,25% des inscrits au lieu des 25% exigés par la loi. La fusion-association est donc rejetée par le préfet.
L'ancienne mairie
2010: à la suite de la décision du Conseil d'État d'annuler l'arrêté du préfet (CE 20 octobre 2010, no306643, commune de Dunkerque: AJDA, 4 avril 2011, p.686, note A. Treppoz Bruant), le projet de fusion est de nouveau à l'ordre du jour[13].
: le préfet ayant autorisé les conseils municipaux à statuer de nouveau sur le sort du projet, les 3 conseils municipaux votent une nouvelle fois en faveur de la fusion-association.
: le préfet ayant pris acte de la volonté des conseils municipaux, il accepte la fusion qui prend effet le [14].
Politique et administration
Fort Mardyck est une commune associée à Dunkerque depuis le 9 décembre 2010, elle dispose donc d'un conseil consultatif présidé par un maire délégué. Les membres de ce conseil siègent également au conseil municipal de Dunkerque. Le maire Délégué de Fort Mardyck est actuellement Grégory Bartholoméus.
La commune associée appartient également au Canton de Grande-Synthe, qui comprend une partie de Dunkerque-Petite-Synthe, les communes associées de Mardyck et de Fort-Mardyck. L'actuel conseiller général est aussi Roméo Raggazzo.
Conseiller général du Canton de Dunkerque-Ouest de 1964 à 1971, Président du S.I.E.R.D. (Syndicat Intercommunal d’Equipement de la Région Dunkerquoise) de 1966 à 1970, Vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque de 1969 à 1971[24].
1971
1977
Raymond Coulier
1977
1989
Jacques Deconinck
PS
1989
2010
Roméo Ragazzo
PS
Conseiller général du Canton de Grande-Synthe depuis 1998, Vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque de 1989 à 2014[25].
Liste des maires-délégués
Liste des maires-délégués successifs représentant Fort Mardyck au conseil municipal de Dunkerque
Période
Identité
Étiquette
Qualité
2010
2020
Roméo Ragazzo
PS
Conseiller général du Canton de Grande-Synthe de 1998 à 2015, Conseiller départemental du Canton de Dunkerque-1 depuis le 29 mars 2015[26], Vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque du le 21 octobre 2017 au 10 juillet 2020[27].
Chargé de mission au Conseil départemental du Nord[29], Conseiller délégué de Communauté urbaine de Dunkerque depuis le 10 juillet 2020[30], Conseiller départemental du Canton de Dunkerque-1 depuis le 27 juin 2021[31].
Les données manquantes sont à compléter.
Politique de développement durable
La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21[32].
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants depuis 1793 est connue à travers les recensements de la population effectués à Fort-Mardyck depuis cette date:
Évolution de la population [modifier]
1793
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
332
1 070
1 225
1 375
1 481
1 607
1 672
1 678
1 785
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1 879
1 964
1 967
1 977
1 882
1 577
2 501
3 124
3 666
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1975
1982
1990
1999
2005
2006
2011
2016
2019
4 802
4 229
4 074
3 770
3 626
3 586
3 517
3 503
3 403
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[33] puis Insee à partir de 2006[34].)
Histogramme de l'évolution démographique
Pyramide des âges
Pyramide des âges à Fort-Mardyck en 2007 en pourcentage[35].
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,1
90 ans ou +
0,4
3,2
75 à 89 ans
6,2
12,8
60 à 74 ans
14,4
23,6
45 à 59 ans
23,2
20,7
30 à 44 ans
20,5
20,1
15 à 29 ans
17,3
19,6
0 à 14 ans
18,0
Pyramide des âges du département du Nord en 2007 en pourcentage[36].
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,2
90 ans ou +
0,7
4,6
75 à 89 ans
8,2
10,4
60 à 74 ans
11,9
19,8
45 à 59 ans
19,5
21,0
30 à 44 ans
19,9
22,5
15 à 29 ans
20,9
21,5
0 à 14 ans
18,9
Économie
La tradition des marchés se poursuit sur la commune: marché chaque vendredi matin.
Lieux et monuments
Parc zoologique
Fort-Mardyck est le lieu d'implantation d'un parc zoologique, abritant environ 170 individus et plus d'une quarantaine d'espèces sauvages et domestiques, vivant dans un milieu de vie reconstitué.
Anne Blanchard, «Louis Nicolas de Clerville», in Actes du colloque «Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant», Brest, 16-19 mai 1993, publié dans Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant, Paris: Association Vauban, 2000, p. 123 (également publié dans Les cahiers de Montpellier no 38, tome II/1998, Histoire et Défense, Université Paul-Valéry).
Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant (préf.Jean Nouvel), Vauban - L’intelligence du territoire, Paris, Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, , 175p. (ISBN2-35039-028-4), p. 164.
Dr Lancry, <<La dot agraire communale à Fort Mardyck et à Beuvraignes>>, dans Congrès des Sciences Historiques en juillet 1907, Tome II, pages 165 à 186, lire en ligne
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