Beaumont-la-Ferrière est une commune française rurale, située dans le département de la Nièvre en région Bourgogne-Franche-Comté.
Cet article concerne l'une des deux communes homonymes dans la Nièvre. Pour l'autre commune homonyme nivernaise, voir Beaumont-Sardolles. Pour les autres articles homonymes, voir Beaumont.
Ses habitants s'appellent les Beaumontoises et les Beaumontois.
Les communes environnantes sont Sichamps, La Celle-sur-Nièvre et Saint-Aubin-les-Forges. La ville la plus proche est Nevers, distante de 23 km. Beaumont-la-Ferrière est traversée par la rivière la Nièvre[1]. La commune a été victime d'une tempête en , d'inondations en et de mouvements de terrain en 2003.
Les principales activités des habitants sont la culture et la production animale.
Outre le bourg, Beaumont regroupe quelques hameaux et habitations isolés : Bellevue, Bourgneuf (ferme de), Caillots, Château de Beaumont, Choulot (ferme de), Ensus (ferme d'), Forge de Grenant, Grenant, Margis (ferme de), Petit Sauvage, Ponts-de-Beaumont, Sauvage, Vigne (ferme de la).
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La Celle-sur-Nièvre | Dompierre-sur-Nièvre | ![]() | |
Murlin | N | Prémery | ||
O Beaumont-la-Ferrière E | ||||
S | ||||
Saint-Aubin-les-Forges | Poiseux | Sichamps |
Beaumont-la-Ferrière est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nevers, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (66,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (68,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,1 %), prairies (26 %), terres arables (7,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (6,2 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
On relève les formes suivantes du nom de la commune : Bellus Mons (1245), Beaulmont-la-Ferrière (1384), Bellus-Mons-Ferrarum (1478), Bellus-Mons-Ferrarie (1514) et Beaumont-les-Forges (carte de Cassini)[9].
Selon Gaston Gauthier, Beaumont aurait été érigé en paroisse au XIIe siècle par les chanoines de Frasnay[10]. La première mention connue du nom de la commune date de 1245 : Bellus Mons.
En , le seigneur de l’époque, Guillaume de Thianges, affranchit les habitants.
La première mention connue de l’existence d’une forge, à Beaumont, remonte à 1480. La commune a en effet connu une importante industrie métallurgique, ce qui lui a même valu pendant quelques années le nom de Beaumont-les-Forges. Il y a eu au moins six forges : celle dite de Beaumont, au sud-ouest de la ferme du château près d’un étang aujourd’hui asséché, les trois forges de Sauvages - dont celle de Bourgneuf - et la petite forge de la Carrière. Toutes ont cessé de fonctionner autour de 1815.
En 1665, l’architecte Louis Le Vau, seigneur de Beaumont, installe à côté du château une manufacture de fer-blanc. C’est de cette époque que date l’arrivée à Beaumont d’ouvriers allemands, de religion protestante. Cette manufacture cesse toute activité en 1724 et est remplacée par une grosse forge, l’une des plus importantes de la Nièvre. Celle-ci cesse à son tour son activité vers 1820[11].
En 1666 est décidée la tenue de quatre foires annuelles et d’un marché le jeudi de chaque semaine[12].
En 1711, Michel Saulnier, habitant de Beaumont, est jugé pour des faits de brigandage ; il est condamné à être rompu vif, puis étranglé et exposé sur une roue le long de la route allant de Saint-Pierre-le-Moûtier à Nevers[12].
La commune compte environ 300 habitants en 1686, 450 en 1713, 570 en 1769 et 640 en 1787[13]. La population augmente, donc, mais connaît des périodes difficiles : famine de 1693-1695, « grand hyver » de 1709, famine de 1793... Les archives locales témoignent ainsi de l’épisode de 1793 : « Le fléau le plus terrible et le plus cruel se fait sentir dans notre commune ; la famine dévore nos concitoyens. Des mères s'alimentent d'herbe pour allaiter des enfants qu'elles sont sur le point de voir périr en s'apercevant elles-mêmes que les forces leur manquent. L'ouvrier affamé discontinue ses travaux par l'abattement où il se trouve ; le désespoir s'empare de lui. »
Pendant la Révolution, un arbre de la liberté est planté à Beaumont. L’église est transformée en temple décadaire et sert de lieu de réunion aux habitants[10].
Au début du XIXe siècle, la forge de Beaumont fabrique près de 90 % des fusils de Paris[14].
En 1826, une école est installée dans un bâtiment situé à l’emplacement de l’actuelle école. Ce bâtiment, d’abord loué par la municipalité, est ensuite racheté, démoli et reconstruit en 1867. Situé sur la place de l’Église, couvert d’ardoise, il abrite une classe pouvant accueillir 80 élèves et, à l’étage, un logement pour l’instituteur et les locaux de la mairie[10].
L’église est restaurée dans les années 1870[10].
En 1881, alors que le nombre d'habitants s'élève à 517, la commune compte un instituteur, un desservant (curé), une sage-femme, un notaire, un percepteur, un receveur des postes, un facteur et... un homme de lettres (Achille Millien) ! Les commerçants sont bien représentés : trois aubergistes, deux épicières, un boulanger, un boucher. Les artisans ne sont pas en reste : huit maçons, six menuisiers, cinq sabotiers, quatre cordonniers, quatre maréchaux, trois jardiniers, deux meuniers. Les journaliers sont nombreux - une trentaine -, mais moins que les domestiques : une quarantaine. Ces derniers sont, pour une bonne part, employés par les huit fermiers du village. Au total, on relève à Beaumont une cinquantaine de professions différentes, dont celles de farinier[15] et de basse-courier[16] À lui seul, le château emploie une dizaine de personnes : une gouvernante, un cuisinier, un maître d’hôtel, un valet de chambre, deux cochers, quatre femmes de chambre. Quelques familles ont en nourrice un « enfant des hospices »[17]. La population ayant notablement augmenté, c’est à cette époque que la commune décide l’ouverture d’une école de filles, laquelle est installée dans un bâtiment aux allures de chalet à l'extrémité du champ de foire[10].
En 1896 paraît le premier numéro de la Revue du Nivernais, administrée et rédigée à Beaumont.
En 1921, le , est organisée une cérémonie à la gloire du poète Achille Millien, promu chevalier de la Légion d’honneur[18]. Un cortège défile dans le bourg, au départ de la maison du poète, en présence d’un représentant du ministre de l’Instruction publique, du préfet, des députés et des sénateurs de la Nièvre. Le 4 septembre 1938 est érigé dans la commune un monument à sa mémoire[19].
En 2017, l’école du village ferme définitivement ses portes[20].
Quelques noms : Guillaume de Thianges (1245), Jacques d’Avantois (1554), Charles Durand (1660), Louis Le Vau (1665), Pierre Grandguillaume (1685), Pierre Babaud de la Chaussade (1784)…
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mars 2008 | En cours | René Nicard | DVG | Retraité |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[22].
En 2019, la commune comptait 121 habitants[Note 3], en diminution de 2,42 % par rapport à 2013 (Nièvre : −5 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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500 | 459 | 421 | 461 | 426 | 442 | 441 | 468 | 491 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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418 | 462 | 492 | 440 | 496 | 517 | 483 | 461 | 441 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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388 | 392 | 333 | 289 | 250 | 231 | 227 | 224 | 243 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
264 | 194 | 189 | 195 | 157 | 144 | 138 | 137 | 126 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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123 | 121 | - | - | - | - | - | - | - |
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Blason | Inconnu. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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