Varaville est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 997 habitants[Note 1] (les Varavillais).
Varaville | |
L'église Saint-Germain de Varaville. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Lisieux |
Intercommunalité | Communauté de communes Normandie-Cabourg-Pays d'Auge |
Maire Mandat |
Patrick Thibout 2020-2026 |
Code postal | 14390 |
Code commune | 14724 |
Démographie | |
Gentilé | Varavillais |
Population municipale |
997 hab. (2019 ![]() |
Densité | 60 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 17′ 05″ nord, 0° 09′ 16″ ouest |
Altitude | Min. 2 m Max. 20 m |
Superficie | 16,49 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Caen (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Cabourg |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.varaville.fr |
modifier ![]() |
Couvrant 1 649 hectares, Varaville est la commune la plus étendue de la Côte Fleurie et parmi les plus vastes du pays d'Auge. Commune du littoral, située entre Cabourg et Merville-Franceville-Plage, elle figure parmi les nombreuses stations balnéaires de la Côte Fleurie. Elle possède deux pôles : le Home, situé en front de mer, et le Bourg, entouré de terres agricoles et des marais de la Dives.
Une plage de trois kilomètres de sable fin est entourée de dunes et bordée de villas historiques. La Manche offre à cet endroit une eau de bonne qualité pour la baignade (classée A).
Merville-Franceville-Plage | Mer de la Manche | Cabourg, Dives-sur-Mer (sur quelques mètres) |
Gonneville-en-Auge, Bavent (sur quelques dizaines de mètres) |
![]() |
Périers-en-Auge |
Petiville | Bavent | Brucourt, Goustranville |
Le , la commune passe de l'arrondissement de Caen à celui de Lisieux[3].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sallenelles », sur la commune de Sallenelles, mise en service en 2004[10] et qui se trouve à 6 km à vol d'oiseau[11],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,2 °C et la hauteur de précipitations de 715,8 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Deauville », sur la commune de Deauville, mise en service en 1973 et à 19 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 10,3 °C pour la période 1971-2000[14] à 10,7 °C pour 1981-2010[15], puis à 11 °C pour 1991-2020[16].
Varaville est une commune rurale[Note 7],[17]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[18],[19]. Elle appartient à l'unité urbaine de Dives-sur-Mer, une agglomération intra-départementale regroupant 24 communes[20] et 36 564 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[21],[22].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Caen, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 296 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[23],[24].
La commune, bordée par la baie de Seine, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[25]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[26],[27].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (88,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (78,9 %), zones urbanisées (7,3 %), terres arables (5,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,2 %), forêts (2,4 %), eaux continentales[Note 9] (1,4 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,3 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[28].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[29].
Le nom de la localité est attesté sous les formes [Willelmus de] Warachvilla (sans date) ; Waravilla en 1106 - 1118 ; Waraville en 1155 (Wace, Roman de Rou, vers 2881) ; Warevile, Wareville en 1160 (Benoît de Sainte-Maure) ; Varrevilla en 1190 (charte d’Aunay, n° 12) ; Waravilla au XIIIe siècle (cartulaire de Troarn)) ; Varavilla en 1230 (charte de fondation de l’abbaye Saint-Martin de Troarn)[30],[31].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural ». Le premier élément Vara- représente un anthroponyme[32] selon le cas général. François de Beaurepaire propose d'y reconnaître le nom de personne germanique Waracco (cité par Marie-Thérèse Morlet, NPAG I 218) que l'on retrouve dans le hameau de Montvarat (Calvados, Le Mesnil-au-Grain, [Willelmus de] Monte Varac 1252)[31].
Albert Dauzat cite une forme Waretvilla de 1049 - 1058 sans référence[32] et qui n'apparaît pas dans le Dictionnaire topographique du département du Calvados[30]. Il propose le nom de personne germanique Warat, forme reprise par René Lepelley qui latinise en Waratus[33]. Or cette forme s'applique à Saint-Germain-de-Varreville (Manche)[31].
Remarque : dans Waraville, W- se prononce d'abord [w], puis est régulièrement passé à [v] à partir du XIIe siècle, évolution phonétique qui caractérise le normand septentrional. Elle est généralement notée V / v de nos jours[34].
Au IXe siècle, des incursions scandinaves se produisent, favorisées par la proximité de l'estuaire de la Dives. Certains s'y sédentarisent rapidement. Un chef danois, Harald, tente à son tour de s'en emparer, mais brièvement[35].
Des marais salants ont existé au Home. Mais au XIVe siècle, à la suite de vexations des commis de la gabelle, ils cessent d'être exploités. Certaines de ces salines avaient appartenu à des abbayes normandes[35].
En , une rencontre décisive eut lieu dans les marais de Varaville, entre les troupes du roi des Francs Louis qui avaient envahis la Normandie, et une coalition des troupes du duc de Normandie Richard, du duc des Francs Hugues le Grand, et des drakkars, installé à Cherbourg par Guillaume, d'Harold le Danois, qui rallièrent dans l'embouchure de la Dives le rassemblement des troupes du Cotentin et des ducs Richard et Hugues. Les Français furent mis en déroute, le roi Louis, fait prisonnier, fut livré à Hugues le Grand, qui le libéra en et Herluin de Montreuil mourut dans le combat[36].
En 1027, eu lieu une autre bataille.
Le marais qui s'étend à l'est de Varaville a été le théâtre d'une bataille[37] en 1057 entre le duc de Normandie Guillaume, et le roi de France Henri Ier.
À l'époque, deux seigneurs, le comte Geoffroy II d'Anjou et le duc de Normandie Guillaume, sont en forte rivalité. Le roi de France soutient tantôt l'un, tantôt l'autre, afin de contenir leur puissance grandissante. Après avoir aidé le duc Guillaume à reprendre Alençon et Domfront au comte d'Anjou, le roi de France se retourne contre Guillaume et mène quelques incursions en Normandie.
En 1054, le roi attaque la Normandie au sud. Le frère du roi est défait à Mortemer.
Trois ans plus tard, des troupes françaises commandées cette fois-ci par le roi Henri Ier de France en personne, remontent du sud en direction de Caen en Normandie. L'armée royale pille le pays, mais ne peut affronter les Normands qui, à quelques centaines contre des milliers, se dérobent. Le roi décide de faire route vers l'est sans doute pour prendre Rouen. Le [Note 10], l'avant garde de l'armée, où se trouve le roi, atteint la rive est de la vallée alors que son arrière-garde, se trouvant encore à 3 kilomètres, se fait attaquer par les Normands commandés par Guillaume qui ont attaqué par surprise en empruntant notamment un gué au travers des marais. Il s'ensuit une déroute totale de l'armée française laquelle, cernée par les Normands, les marécages au sud et la mer au nord, ne peut s'enfuir. Des hauteurs de Bassebourg[38], le roi Henri Ier observe impuissant sa défaite. Il ne s'en remettra pas et mourra trois ans plus tard dans la peine.
La puissance continentale du duc de Normandie fut définitivement acquise lors de cette bataille qui eut lieu non loin de Croissanville[39].
C'est toujours au nord de ce même endroit que neuf ans plus tard, la flotte normande sera rassemblée dans l'estuaire de la Dives pour la conquête de l'Angleterre, après une escale dans la baie de Somme.
L'apparition du chemin de fer et la mode des stations balnéaires permettent au Home de renaître. Là où se trouvaient des « dunes à lapins », au nord de la commune, un lotissement permet la construction de quelques belles demeures. Mais l'isolement relatif (le Home n'étant pas desservi par une ligne de chemin de fer classique mais par les tramways des chemins de fer du Calvados) et le manque d'animations ne permettront jamais au Home de devenir une station familiale, comme Merville-Franceville-Plage ou Cabourg). Le Home ne vit qu'en saison, l'été, et s'endort l'hiver.
Un préventorium est créé dans l'ancien grand hôtel, qui accueille des enfants susceptibles de développer la tuberculose. Ce site, appartenant à la clinique Saint-Joseph de Caen, fonctionne grâce à des sœurs de l'ordre de Saint-Vincent-de-Paul, acquiert vite une certaine renommée, qui fait que la plage du Home bénéficie d'une réputation croissante.
Les autorités allemandes font évacuer le Home en , afin d'avoir une zone dégagée face à la Manche pour déceler et empêcher toute tentative de débarquement allié. De petits bunkers avaient été construits dans les dunes, face à la mer. Les familles des fermes isolées ou des marais sont évacuées pour permettre d'inonder la zone conformément aux ordres de Rommel. Ses inondations sont destinées à gêner des parachutages alliés. La plupart des arbres sont abattus pour ériger les asperges de Rommel. Lors des mois de et de , la proximité du front (Sword Beach) vers Merville-Franceville-Plage fait que la plupart des maisons et des infrastructures du Home ou du bourg sont très endommagées, voire détruites, souvent pillées. Certaines sont vandalisées par l'occupant[40]. Le bourg est libéré le par les parachutistes anglo-canadiens de la 6th Airborne Division qui subissent de lourdes pertes, mais il est réoccupé dès le lendemain par les Allemands. Dans l'immédiate après-guerre, des prisonniers de guerre allemands, du camp de prisonniers de la Grâce de Dieu, près de Fleury-sur-Orne, sont employés pour nettoyer et déminer la zone. L'église est relevée à son emplacement, dans le bourg, alors que la mairie de Varaville est édifiée au Home.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1945 | 1947 | Georges Simon | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1947 | 1964 | Jean Bernard | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1964 | 1971 | Charles Labarrière | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1971 | 1972 | Georges Romeuf | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1972 | 1983 | Louis Bastide | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1983 | mars 2001 | Gilbert Schwaller | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2001 | mars 2008 | Jean-Paul Lepoittevin | Gérant | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2008[41] | En cours | Joseph Letorey[42] | SE | Ingénieur (retraité) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pour les données antérieures, dérouler la boîte ci-dessous.
Liste des maires avant 1945
|
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et quatre adjoints[43].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[45].
En 2019, la commune comptait 997 habitants[Note 11], en augmentation de 5,5 % par rapport à 2013 (Calvados : +0,72 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
186 | 276 | 319 | 320 | 254 | 263 | 292 | 310 | 292 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
309 | 297 | 311 | 261 | 247 | 250 | 252 | 289 | 319 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
320 | 341 | 366 | 424 | 488 | 561 | 524 | 397 | 570 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
461 | 511 | 595 | 729 | 826 | 815 | 774 | 767 | 888 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
960 | 997 | - | - | - | - | - | - | - |
Sur la commune se trouvent un golf 18 trous, des étangs de pêche et un centre équestre. En été, expositions de peintures ou de photos, randonnées pédestres, animations et soirées sont organisées.
L'Association sportive du Hôme-Varaville a fait évoluer une équipe de football en divisions de district[50].
![]() |
Blason | De gueules à deux léopards d’or l'un au-dessus de l'autre. |
---|---|---|
Détails | Armoiries identiques aux armoiries de la Normandie. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |