Thégra est une commune française située dans le nord du département du Lot, en région Occitanie. Elle est également dans le causse de Gramat, le plus vaste et le plus sauvage des quatre causses du Quercy.
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Tegra.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par, le ruisseau de Bourines, le ruisseau de Thégra et par un autre cours d'eau. Incluse dans le bassin de la Dordogne, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Thégra est une commune rurale qui compte 481 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 1 708 habitants en 1831. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Gramat. Ses habitants sont appelés les Thégratois ou Thégratoises.
Thégra est un village faisant partie du Quercy et plus précisément du causse de Gramat. Malgré cette association au causse, le village n'est pas en un lieu sec, mais auprès de petits cours d'eau (les petites fontaines -nommées fonts en langue d'oc- sont présentes un peu partout) et empli de verdure durant toute l'année. Les conifères sont peu nombreux, les noyers et chênes étant les arbres prenant le plus de place. L'agriculture est peu présente puisque le sol est assez vallonné, et ce sont les élevages (ovins et bovidés) et les prairies (à foin) qui sont les plus fréquents. La roche calcaire est très présente, et principalement utilisée pour les bâtiments ainsi que les murs en pierre sèche et les gariottes.
il s'effectue principalement par l'A20, ou par les gares SNCF les plus proches de Gramat et de Bretenoux-Biars.
Miers | Padirac | Loubressac |
Alvignac | ![]() |
Mayrinhac-Lentour |
Rignac | Gramat | Lavergne |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat, Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Beaulieu S/dor. », sur la commune de Beaulieu-sur-Dordogne, mise en service en 1952[7] et qui se trouve à 19 km à vol d'oiseau[8],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 13 °C et la hauteur de précipitations de 1 145,3 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Gourdon », sur la commune de Gourdon, mise en service en 1961 et à 31 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 12,4 °C pour la période 1971-2000[11], à 12,7 °C pour 1981-2010[12], puis à 13,1 °C pour 1991-2020[13].
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[14],[15].
La commune fait partie du parc naturel régional des Causses du Quercy, un espace protégé créé en 1999 et d'une superficie de 183 039 ha, qui s'étend sur 102 communes du département du Lot[16]. La cohérence du territoire du Parc s’est fondée sur l’unité géologique d’un même socle de massif karstique, entaillé de profondes vallées. Le périmètre repose sur une unité de paysages autour de la pierre et du bâti (souvent en pierre sèche), de l’empreinte des pelouses sèches et du pastoralisme et de l’omniprésence des patrimoines naturels et culturels[17],[18]. Ce parc a été classé Géoparc en mai 2017 sous la dénomination « géoparc des causses du Quercy », faisant dès lors partie du réseau mondial des Géoparcs, soutenu par l’UNESCO[19],[20].
La commune fait également partie de la zone de transition du bassin de la Dordogne, un territoire d'une superficie de 1 880 258 ha reconnu réserve de biosphère par l'UNESCO en juillet 2012[21],[22].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1[Note 4] sont recensées sur la commune[23] : les « prairies naturelles et boisements de la combe Molière et du Bos del Moussur » (178 ha), couvrant 4 communes du département[24] et les « vieux arbres de Nougayrol » (50 ha), couvrant 2 communes du département[25] et une ZNIEFF de type 2[Note 5],[23] : le « plateau et bassin d'alimentation du système karstique de Padirac » (10 133 ha), couvrant 11 communes du département[26].
Thégra est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[27],[I 1],[28].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gramat, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (92,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (50,6 %), zones agricoles hétérogènes (45,4 %), forêts (4 %)[29].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Thégra est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible)[30]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[31].
Thégra est exposée au risque de feu de forêt. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies a été approuvé par arrêté préfectoral le pour la période 2015-2025. Les propriétaires doivent ainsi couper les broussailles, les arbustes et les branches basses sur une profondeur de 50 mètres, aux abords des constructions, chantiers, travaux et installations de toute nature, situées à moins de 200 mètres de terrains en nature de bois, forêts, plantations, reboisements, landes ou friches. Le brûlage des déchets issus de l’entretien des parcs et jardins des ménages et des collectivités est interdit. L’écobuage est également interdit, ainsi que les feux de type méchouis et barbecues, à l’exception de ceux prévus dans des installations fixes (non situées sous couvert d'arbres) constituant une dépendance d'habitation[32].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des glissements de terrain[33].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 95,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,7 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 274 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 271 sont en en aléa moyen ou fort, soit 99 %, à comparer aux 72 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[34],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[35].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1989, 1992, 1999 et 2001. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2019 et par des mouvements de terrain en 1999[30].
Le toponyme Thégra (en occitan Tegrà) serait basé sur tres gas qui ferait référence aux trois gués présents en ce lieu[36],[37].
Le village a ses premières traces au VIIe siècle, lors de la période de Saint-Didier (évêque de Cahors). Quelques siècles plus tard (XIe siècle) ce village fut déjà bien peuplé car il disposait de nombreuses paroisses : plus de soixante-quinze faisaient partie de ce qui se nomme l'archiprêtré. On sait qu'à la fin du XIXe siècle, la commune avait encore plus de 800 habitants.
Durant le XIIIe siècle, à Thégra est né un troubadour se nommant Uc de Saint-Circ (transformé en personnage dans un spectacle plusieurs fois représenté sur la période 1995-2005) : c'est autour de lui qu'arriva la guerre de Cent Ans, avec un grand combat entre les Anglais et les Français, puis après cela des guerres de religions entre les Huguenots et les Catholiques. À la suite de tout cela beaucoup de bâtiments furent rayés de la carte, et l'église actuelle apparut bien plus tard (XIVe siècle / XVe siècle), reprenant un presbytère datant du XIIe siècle.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Octobre 2007 | 2014 | Thierry Chartroux | SE | |
1987 (à confirmer) | 2007 | André Bergougnoux | ||
Les données manquantes sont à compléter. |
Liste des curés de Thégra
Nom | Date |
---|---|
M. Arnaud Saluan | .. - 1753 |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[39].
En 2019, la commune comptait 481 habitants[Note 8], en diminution de 2,63 % par rapport à 2013 (Lot : +0,19 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
908 | 827 | 1 120 | 1 669 | 1 708 | 984 | 973 | 1 016 | 1 041 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
988 | 946 | 956 | 876 | 834 | 762 | 786 | 761 | 733 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
718 | 701 | 655 | 574 | 557 | 535 | 507 | 396 | 419 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
414 | 387 | 387 | 408 | 432 | 416 | 468 | 501 | 492 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
481 | 481 | - | - | - | - | - | - | - |
Au début du XXe siècle, Thégra comptait 701 habitants[42].
Thégra dispose d'une école maternelle dans le cadre d'un regroupement pédagogique intercommunal avec Lavergne.
En 2018, la commune compte 214 ménages fiscaux[Note 9], regroupant 456 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 19 270 €[I 4] (20 740 € dans le département[I 5]).
2008 | 2013 | 2018 | |
---|---|---|---|
Commune[I 6] | 4,4 % | 8,8 % | 12,4 % |
Département[I 7] | 7,3 % | 8,9 % | 9,6 % |
France entière[I 8] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 280 personnes, parmi lesquelles on compte 81,2 % d'actifs (68,8 % ayant un emploi et 12,4 % de chômeurs) et 18,8 % d'inactifs[Note 10],[I 6]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui du département et de la France, alors qu'en 2008 la situation était inverse.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Gramat, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 3],[I 9]. Elle compte 119 emplois en 2018, contre 128 en 2013 et 103 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 200, soit un indicateur de concentration d'emploi de 59,2 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 58,1 %[I 10].
Sur ces 200 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 48 travaillent dans la commune, soit 24 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 85,6 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,5 % les transports en commun, 3 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 9,9 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
31 établissements[Note 11] sont implantés à Thégra au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 12],[I 13].
Secteur d'activité | Commune | Département | |
---|---|---|---|
Nombre | % | % | |
Ensemble | 31 | ||
Industrie manufacturière, industries extractives et autres | 9 | 29 % | (14 %) |
Construction | 4 | 12,9 % | (13,9 %) |
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration | 10 | 32,3 % | (29,9 %) |
Information et communication | 1 | 3,2 % | (1,8 %) |
Activités immobilières | 1 | 3,2 % | (3,5 %) |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien | 3 | 9,7 % | (13,5 %) |
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale | 2 | 6,5 % | (12 %) |
Autres activités de services | 1 | 3,2 % | (8,7 %) |
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 32,3 % du nombre total d'établissements de la commune (10 sur les 31 entreprises implantées à Thégra), contre 29,9 % au niveau départemental[I 14].
La commune est dans la Limargue », une petite région agricole occupant une bande verticale à l'est du territoire du département du Lot[43]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 13] sur la commune est l'élevage d'ovins ou de caprins[Carte 4].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|
Exploitations | 43 | 41 | 39 | 19 |
SAU[Note 14] (ha) | 1 169 | 1 354 | 1 681 | 1 264 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 43 lors du recensement agricole de 1988[Note 15] à 41 en 2000 puis à 39 en 2010[45] et enfin à 19 en 2020[Carte 5], soit une baisse de 56 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 60 % de ses exploitations[46],[Carte 6]. La surface agricole utilisée sur la commune est restée relativement stable, passant de 1169 ha en 1988 à 1264 ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 27 à 67 ha[45].
Le village de Thégra est à proximité de plusieurs lieux touristiques :
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