Précigné est une commune française, située dans le département de la Sarthe en région Pays de la Loire, peuplée de 2 957 habitants[Note 1].
Précigné | |
L'église Saint-Pierre. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Pays de la Loire |
Département | Sarthe |
Arrondissement | La Flèche |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays Sabolien |
Maire Mandat |
Jean-François Zalesny 2020-2026 |
Code postal | 72300 |
Code commune | 72244 |
Démographie | |
Gentilé | Précignéen |
Population municipale |
2 957 hab. (2019 ![]() |
Densité | 51 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 45′ 58″ nord, 0° 19′ 27″ ouest |
Altitude | Min. 20 m Max. 60 m |
Superficie | 57,85 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton de Sablé-sur-Sarthe |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | precigne.fr/ |
modifier ![]() |
La commune fait partie de la province historique de l'Anjou[1], et se situe dans le Baugeois.
Précigné est une commune située dans le département de la Sarthe et appartenait jusqu'en 1789 au Haut Anjou. Elle est située au cœur de la vallée de la Sarthe, à 8 km au sud du centre-ville de Sablé-sur-Sarthe, à 47 km à l'ouest-sud-ouest de la cathédrale Saint-Julien du Mans, à 37 km du château d'Angers, à 48 km du centre de Laval.
La commune a une superficie de 5 785 ha, ce qui en fait la troisième commune du département de la Sarthe après La Flèche et Parigné-l'Évêque[2].
La commune est composée de plusieurs lotissements, dont un grand situé sur la route de Louailles. Elle possède une grande place pour l'église. La mairie et la poste ont été entièrement rénovées pour permettre l'accès aux fauteuils roulants.
Pincé, Saint-Denis-d'Anjou (Mayenne) |
Courtillers | Vion, Louailles |
![]() |
||
Morannes-sur-Sarthe (comm. dél. de Morannes, Maine-et-Loire) | Notre-Dame-du-Pé | La Chapelle-d'Aligné |
On peut accéder à Précigné par l’autoroute A11 (sortie Sablé-La Flèche à 10 km) ou par TGV (gare de Sablé à 10 km). L’aéroport d’Angers-Marcé en est distant d’une trentaine de kilomètres.
La commune fait partie de la province historique de l'Anjou (Baugeois)[1].
Précigné figure en bonne place sur la carte géologique comme limite du Massif armoricain et du Bassin parisien. Les terrains à l’ouest du bourg appartiennent au Massif armoricain (dolérite aux Mardelles, microgranulite vers Bienvenue, grès primaire de La Poterie à La Chevalerie).
Les formations du Bassin parisien s’étendent à l’est et au sud (Jurassique et Crétacé). Les grès sont porteurs des bois et des landes.
Seule la bande calcaire qui coupe la commune du nord au sud, dans l’axe du bourg, donne de la bonne terre.
Sur le territoire de la commune figurent les hameaux de la Roche Davy, du Clos Faubin, du Tremblay.
Le village est attesté dès 778 sous la forme Prisciniacus. Ces formes anciennes sont comparables à celle de Pressagny (Eure, Prisciniacus 729, 876), les divers Pressigny (Indre-et-Loire, Loiret, Haute-Marne, etc. Prisciniacus 840 - 843 ; Prisciniacus XIe siècle ; etc.) et Pressignac (Charente, de Presinhaco 1280, forme occitane latinisée)[3],[4].
Il s'agit d'un archétype gallo-roman composé avec le nom d'homme latin Priscinus (porté par un indigène gaulois), suivi d' -i-acum, suffixe d'origine celtique marquant la propriété[3],[4].
Dès le XVIIe siècle, on note la graphie « Pressigné », conformément à l'évolution phonétique du suffixe i-acum dans l'ouest (voir article -acum).
L'explication Pratum Ignitum « pré ardent, brûlé » est une fausse étymologie savante qui ne correspond pas du tout aux formes anciennes. De plus, le mot latin ignitus a donné « igné », emprunt savant du XVe siècle appliqué à l'art militaire, qui peut difficilement avoir été combiné avec le mot pré (< PRATU) à époque ancienne. Le mot latin ignis et ses dérivés ne se sont d'ailleurs pas implantés dans le latin de Gaule. Enfin, c'est phonétiquement impossible car l'évolution d'un tel composé aurait dû se faire en *Praigné.
Le gentilé est Précignéen.
La création du village étant attribuée aux moines défricheurs de l’abbaye du Perray-Neuf fondée en ces lieux vers 1299 par Guillaume des Roches, seigneur de Sablé et sénéchal d'Anjou.
À l’origine, la forêt régnait à peu près partout, vaste territoire de chasse et, déjà, de conquête et de refuge où un groupe humain a pu se fixer. Ainsi peut-on s’imaginer l’installation de ces habitants primitifs dans « une clairière naturelle un peu sauvage ».
C’est probablement par des sentiers longeant la Voutonne — la Vultunna celtique — qu’ils rejoignaient la rivière Sarthe.
Jusqu’au XIXe siècle, l’accès à Précigné était relativement difficile. Il se limitait au chemin dit « de Saint Martin » qui joignait Sablé à Morannes à travers la campagne : la Roche Davy, la Chaussée, le bois Saint-Martin.
Seule la toponymie peut nous donner quelques indications sur la période antérieure à la conquête romaine : bois des Haches pour la préhistoire.
Les Celtes envahissent le territoire au Ve siècle avant J.-C.
Précigné se trouvait dans la zone frontière séparant les Cénomans des Andecaves au sud. Ces zones frontalières étaient marquées, pour l’essentiel, par un cours d’eau, un massif forestier, voire une vaste étendue de landes et de marécages. Elles constituaient une séparation au « caractère quasi sacré ».
Ce fut le rôle de la Fontaine sans Fond, au nom primitif de Guélande, alias Guérande (du gaulois equo randa, limite d’eau, cf. equoranda).
L’habitat celtique, huttes cylindriques de bois et de terre légèrement enfoncées dans le sol — où elles ont laissé des trous —, se retrouve dans les Mardelles, route de Pincé.
Les Cadurques, fort renommés en Gaule pour leur fabrication de poteries, et derniers résistants à César, laissent leur nom en 1060 sur le lieu de Sourches.
À l’époque gauloise, les voies de communication sont déjà nombreuses : il n’y a qu’à voir l’avancée des armées de César. Elles seront améliorées puis remplacées par les voies romaines.
Précigné fait partie de la communauté de communes du Pays Sabolien et du canton de Sablé-sur-Sarthe, et dépend de la sous-préfecture de La Flèche.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
? | av.1865 | Camille de Rougé Comte de Rougé |
Colonel Conseiller général du Canton de Sablé-sur-Sarthe (1858-1865) | |
1871 | 1873 | Emmanuel de Rougé | ||
1873 | 1892 | Vicomte Jacques de Rougé | ||
1892 | 1902 | Guillaume Gilet | ||
1902 | 1904 | René Gautier | ||
1904 | 1936 | Comte Alain de Rougé | Exploitant agricole Châtelain de Bois-Dauphin Député de la Sarthe (1919-1924) Conseiller général du Canton de Sablé-sur-Sarthe (1904-1936) (Décédé en fonction) | |
1936 | 1965 | Baron Robert d'Ussel Gendre du précédent |
Conseiller général du Canton de Sablé-sur-Sarthe (1937-1940 et 1945-1967) | |
mars 1965 | mars 1989 | Robert Courtaugis | ||
mars 1989 | juin 1995 | Baron Guy d'Ussel | ||
juin 1995 | mars 2001 | Jean Périgois | ||
mars 2001[5] | mars 2008 | Patrick Sailly | ||
mars 2008 | mars 2014 | Francis Plot | SE | Notaire |
mars 2014[6] | En cours | Jean-François Zalesny[7] | DVD | Hôtelier |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[9].
En 2019, la commune comptait 2 957 habitants[Note 2], en diminution de 2,57 % par rapport à 2013 (Sarthe : −0,46 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 034 | 1 759 | 1 774 | 1 950 | 2 463 | 2 474 | 2 892 | 2 956 | 3 053 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 006 | 2 947 | 2 922 | 2 682 | 2 697 | 2 700 | 2 625 | 2 587 | 2 495 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 357 | 2 350 | 2 198 | 1 992 | 2 037 | 2 046 | 2 146 | 2 537 | 2 561 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 376 | 2 145 | 2 111 | 2 110 | 2 299 | 2 645 | 2 841 | 2 896 | 3 035 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 965 | 2 957 | - | - | - | - | - | - | - |
Commune rurale, Précigné fait une large place à l’agriculture (élevage de bovins, de porcs, de volailles). L’industrie y est également bien représentée avec des usines (plasturgie, armement, mécanique de précision), ainsi que les services avec, en premier lieu, le centre médico-social Basile-Moreau.
On y trouve de nombreux commerces : un supermarché, une maison de la presse-bureau de tabac, trois coiffeurs, une boutique d’esthétique, une boucherie-charcuterie, une boulangerie-pâtisserie, une pharmacie, une couturière-mercière, une fleuriste. Un marché hebdomadaire a lieu le samedi matin.
On doit à l’abbé Louis Persigan, chanoine du Mans, la première étude sur son compatriote précignéen : il chante saint Ménelé et contribue au rétablissement de son culte (1877).
Saint Ménelé naquit vers 654-660 en Anjou, sur le territoire de Précigné. Plus précisément aux Parillés, à environ 3,5 km du bourg. Puissant seigneur, son père s’appelait Amanulfe et sa mère Docule. Dès sa tendre enfance, Ménelé montrait un caractère très pieux. Il aimait se recueillir et prier, notamment à la chapelle Saint-Martin de Précigné. Il choisit de se consacrer à Dieu. Mais son père, voyant en lui sa descendance, l’impliquait dans la gestion de son domaine et tentait de le marier. Il lui trouva une fiancée digne de son rang : Sense, fille d’un seigneur Baronte habitant Nantilly près de Saumur. La veille de ses noces, Ménelé s’enfuit des Parillés accompagné de deux jeunes serviteurs, Savinien et Constance. Les trois fugitifs arrivent en Auvergne, rencontrent un moine nommé Théofred et le suivent dans son abbaye de Carméry où ils restent sept ans.
À la suite d'une vision, Ménelé décide de s’installer à Menat et d’y relever l’ancien monastère en ruines. Ménelé et Savinien réussissent si bien dans ce projet que Menat devient prospère. Ménelé est élevé à la dignité d’abbé. À sa mort, le . Savinien lui succède.
Sur l’intervention du marquis de Torcy, seigneur de Sablé et de Bois-Dauphin, des reliques des deux saints sont accueillies à la paroisse en 1712.
La chapelle et la terre attenante relevaient féodalement du fief de la Motte-Lésiard à Notre-Dame du Pé. En 1790, le père Jacques Colombeau, principal du collège de Précigné, fit au district de Sablé déclaration de ses bénéfices — dont celui de Saint Ménelé, pris en possession le 8 novembre 1763 —, évalué à quinze livres de revenus.
Sise sur la terre de la Larderie, cette chapelle des champs présente un chœur des XIIe ou XIIIe siècles — contemporain de celui de l’église Saint-Pierre — ; s’ajoute la nef en partie reconstruite par Jacques Colombeau à la fin du XVIIIe siècle. Le bénitier porte la date de 1647. Le retable du maître-autel a pu être réalisé en vue de la translation des reliques en 1712 ; de même les autels latéraux.
Deux ex-voto, l’un de 1871, l’autre de 1946, ont été scellés aux murs du chœur pour remercier le saint d’avoir protégé Précigné lors des occupations allemandes.
Après la Larderie, et presque en limite de commune, on atteint les Parillés, au sud-ouest du bourg. Lieu antique s’il en est, son nom semble venir du latin Parilia, pariolorum, rappel des fêtes célébrées jadis dans les campagnes en l’honneur de Palès, protectrice romaine des bergers et de leurs troupeaux.
Le chanoine Persigan écrivait en 1877 : « Un jour, dans une excursion archéologique, nous découvrîmes aux Parillés des substructions en petit appareil. Les restes négligés d’anciennes douves, des murs d’enceinte, un immense portail détruit il y a peu d’années, les débris d’énormes pavés dans la vaste cour témoignaient encore de l’importance passée du château des Parillés ». L’ancien étang a disparu. Les vestiges même ont beaucoup souffert et l’historien ne peut que déplorer l’effacement progressif du lieu de naissance de saint Ménelé. Seules demeuraient en 1975 une fuie incorporée dans un pignon et deux coussièges intactes – bancs de pierre dans l’embrasure d’une fenêtre –.
![]() |
Les armes de la commune de Précigné se blasonnent ainsi :
|
---|