Plouzévédé [pluzevede] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Plouzévédé | |
![]() Chapelle Notre-Dame de Berven, monument historique. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Morlaix |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Landivisiau |
Maire Mandat |
Jean-Philippe Duffort 2020-2026 |
Code postal | 29440 |
Code commune | 29213 |
Démographie | |
Gentilé | Plouzévédéens |
Population municipale |
1 760 hab. (2019 ![]() |
Densité | 95 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 36′ nord, 4° 08′ ouest |
Altitude | Min. 40 m Max. 106 m |
Superficie | 18,51 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Landivisiau |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Un patrimoine culturel riche, dominé par la chapelle Notre-Dame de Berven (1576) dont le clocher, premier du genre, a influencé l'Art breton. Outre l'église Saint-Pierre de Plouzévédé, il existe également de nombreuses croix, fontaines, manoirs et moulins, des vestiges de mottes féodales et de trois autres chapelles.
Située par 48°36 N et 4°08 W, en plein cœur du Léon, la commune de Plouzévédé est un lieu habité depuis longtemps comme l'atteste la stèle pré-chrétienne de Bel Air.
Cléder | Tréflaouénan | Trézilidé |
Saint-Vougay | ![]() |
Plouvorn |
Plougar | Plougourvest |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sibiril S A », sur la commune de Sibiril, mise en service en 1988[7] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,7 °C et la hauteur de précipitations de 923,6 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Landivisiau », sur la commune de Saint-Servais, mise en service en 1966 et à 10 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[11], à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[13].
Plouzévédé est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[14],[15],[16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (93,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (64,1 %), zones agricoles hétérogènes (18 %), prairies (10 %), zones urbanisées (7,6 %), forêts (0,4 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
En breton, c'est Gwitevede car les Bretons ont toujours su faire la différence entre un Plou qui signifie paroisse, territoire, englobant ainsi la globalité de l'espace, et un Gwi(g) qui est le chef-lieu de ce territoire ou paroisse.
Selon l'abbé Le Guen, Tévédec et Laouenan, deux disciples de Paul Aurélien, évangélisèrent les tribus dont se sont formées les paroisses de Plouzévédé, de Plouénan et de Tréflaouénan[21].
Un voyageur rapporte qu'en 1832 il y avait dans la chapelle de Berven, construite entre 1573 et 1580, des sculptures représentant un homme et une femme « absolument nus et occupés à une action des plus indécentes » ; leurs parties sexuelles étaient « exprimées de la manière la plus prononcée » ; celles de l'homme étaient même « prodigieuses ». C'est qu'à cette époque les anciens cultes pré-chrétiens de la fécondité et de ses organes se mêlaient encore au christianisme[22].
En 1594, pendant les Guerres de la Ligue, François de Coëtnempren, seigneur de Kerdélégan[23], était capitaine des arquebusiers des paroisses de Cléder, Plouescat, Treffaouënan [Tréflaouénan], Guitevedé [Plouzévédé] et Plounéour [Plounévez-Lochrist][24].
Vers 1660, il y avait, sans compter les diacres et les sous-diacres, une quinzaine de prêtres dans la paroisse de Plouzévédé[22].
En réponse à l'enquête organisée en 1774 par l'évêque de Léon, Jean-François de La Marche, le recteur de Plouzévédé écrit : « Ma paroisse est composée d'environ 1 400 communiants[25], dont environ 400 sont très aisés, 500 "bons médiocres", 300 sont journaliers ou gens de métier, dont 150 sont très mal à leur aise, n'ayant pas de pain chez eux les trois quarts du temps, presque jamais un morceau de viande (...) et les autres 200 des mendiants »[26].
En 1792, en réponse à une enquête, la municipalité de Plouzévédé répond que le nombre de personnes « qui ont besoin d'assistance » est de 260 (sur 1726 habitants)[27].
En mars 1793, les paysans révoltés du Léon s'insurgent à l'occasion de la levée de 300 000 hommes. Après leur défaite lors de la bataille de Kerguidu, ils se soumirent à Canclaux, commandant en chef de l'Armée des côtes de Brest. Ils remirent leurs armes, des otages, et payèrent les frais de l'expédition[28].
Les communes insurgées acceptent le les conditions suivantes : « tous les particuliers (...) seront désarmés dans tiers [trois] jours à la diligence de leurs conseils généraux (...) et tous les fusils seront remis et toutes autres armes offensives, aux administrateurs de leurs districts respectifs (...) ; le contingent des dites communes sera fourni dans tout délai de demain (...) ; les frais de l'emploi de la force armée et autres dépenses nécessitées par la révolte des paroisses seront réglées par une contribution dont la masse sera répartie entre les dites paroisses (...), et payée dans tiers jours après qu'elle sera connue ; (...) les principaux coupables et les chefs de l'insurrection dans chacune des trois communes seront désignés par elles aux commissaires ; (...) les cloches des dites paroisses seront descendues[29] (...) ; les ponts abattus par les rebelles seront rétablis aux fais des paroisses insurgées (...) ; les communes (...) fourniront chacune quatre otages de choix et parmi leurs notables habitants pour sûreté de l'accomplissement des conditions ci-dessus (...) ». Le conseil municipal de Plouzévédé accepta ces conditions et désigna comme coupables Jean Le Roux, « qu'on avait vu monter à cheval pour chercher le monde » et Joseph Le Roux, « qui avait dit que cÉlui qui reculerait serait brûlé » : Jean Prigent, maire, et Olivier Mesguen, juge de paix de cette commune, sont également arrêtés. Plouzévédé (et Saint-Vougay) dût payer 13 632 livres[30].
Le , Guillaume Charles[Note 6], qui était vicaire à Saint-Thégonnec, fut élu recteur constitutionnel de Plouzévédé ; assiégé par une foule de paroissiens dans l'auberge où il s'était installé, il dut se réfugier à Berven ; le district envoya 45 gardes nationaux et soldats afin de l'imposer aux paroissiens. Didier Galès, recteur réfractaire de Plouzévédé, réfugié à Cléder, fut incarcéré en au château de Brest et y mourut le [22].
Jean Prigent, né le à Lanneusfeld en Sibiril, marié le à Tréflaouénan avec Jeanne Le Roy, maire de Plouzévédé à partir de , participa le à l'émeute du bourg de Plouescat ; il nia y avoir joué un rôle de meneur, mais le tribunal criminel de Brest le condamna à mort, attendu que « Jean Prigent est (...) convaincu d'avoir porté les armes à la tête de 1 500 révoltés qui se rendirent avec des fusils, fourches, faux et bâtons et par la suite dans le même jour au bourg de Plounévez ». Il fut guillotiné le à Lesneven[31].
« Il existe dans le ci-devant district de Lesneven 70 prêtres réfractaires dont 6 à Plouzévédé, autant à Cléder, Plounévez-Lochrist et Plouguerneau » écrit le le commandant de la colonne mobile de Lesneven[22].
Le journal Océan , reprenant un article de l'Écho de Morlaix, écrit le :
« Conséquences de la misère. De nombreuses maladies, telles que dyseneries, fièvres putride, etc.. sévissent en ce moment dans plusieurs communes rurales du Léonais : une affreuse misère et la mauvaise alimentation qui en est la conséquence, en favorisent le développement et en multiplient les cas. Ainsi les communes du nord du canton de Landivisiau ont déjà enregistré plusieurs décès de ce genre : dans les communes de Plouzévédé, Guiclan, Sibiril ; à Plouénan, particulièrement, où les indigents ne se nourrissent guère que de légumes crus, la classe pauvre a été cruellement décimée[32]. »
Le pourcentage de conscrits illettrés à Plouzévédé entre 1858 et 1867 est de 56 %[33].
Vers 1890, il y avait plus de 99 % de messalisants[34] dans le canton de Plouzévédé, ainsi que dans le canton voisin de Lesneven[22].
En 1907 la comtesse Vefa de Saint-Pierre, qui visite cette année-là le Canada, y rencontre notamment la famille de Louis Palud[Note 7], originaire de Plouzévédé et installée à Saint-Claude (Manitoba) ; elle écrit : « Arrivés il y a trois ans, quatre enfants (...). A acheté 81 hectares pour 7 500 francs dont il doit encore payer 1 000 francs. A défriché quatre hectares, a 28 vaches et deux chevaux. (...) Enchanté d'être venu, a quitté la Bretagne pour gagner de l'argent ; aimerait y retourner riche si la persécution religieuse cessait[Note 8] »[35].
L'école publique, devenue mixte, n'a que 31 élèves en 1953 contre 78 garçons et 106 filles dans les deux écoles privées catholiques de la commune[33].
Le canton de Plouzévédé regroupait les communes de Cléder, Plouvorn, Plouzévédé, Saint-Vougay, Tréflaouénan et Trézilidé, il fut supprimé en 2015 après le redécoupage.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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? | ? | Yves-Marie Caill | RG-URD | Vétérinaire, conseiller général (1921-1940) puis départemental (1943-1945) |
1959 | 1976 | Antoine Caill | UNR-UDR-RPR | Médecin vétérinaire Député (1962-1976) |
1976 | 2001 | Marguerite Caill (épouse du précédent) |
RPR | Infirmière, députée suppléante de Charles Miossec (1978-1986) |
2001 | 2008 | Robert Biannic | ||
2008 | 26 mai 2020 | Viviane Pluchon | DVD | Employée |
26 mai 2020 | En cours | Jean-Philippe Duffort[36] | Militaire retraité | |
Les données manquantes sont à compléter. |
La ville de Plouzévédé est jumelée avec :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[38].
En 2019, la commune comptait 1 760 habitants[Note 9], en diminution de 1,84 % par rapport à 2013 (Finistère : +1,24 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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2 654 | 1 566 | 1 661 | 1 712 | 1 896 | 2 134 | 2 110 | 2 107 | 2 010 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 850 | 1 946 | 1 925 | 1 757 | 1 866 | 1 894 | 1 906 | 1 878 | 1 908 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 894 | 1 925 | 2 017 | 1 910 | 1 894 | 1 881 | 1 795 | 1 717 | 1 506 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 572 | 1 570 | 1 543 | 1 461 | 1 416 | 1 353 | 1 546 | 1 573 | 1 772 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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1 766 | 1 760 | - | - | - | - | - | - | - |
selon la population municipale des années : | 1968[41] | 1975[41] | 1982[41] | 1990[41] | 1999[41] | 2006[42] | 2009[43] | 2013[44] |
Rang de la commune dans le département | 106 | 110 | 134 | 138 | 147 | 139 | 135 | 129 |
Nombre de communes du département | 286 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 |
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