Olcani est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Nonza, dans le Cap Corse.
Olcani | |
![]() Vue de Ferragini. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse |
Arrondissement | Bastia |
Intercommunalité | Communauté de communes du Cap Corse |
Maire Mandat |
Julia Labadie 2020-2026 |
Code postal | 20217 |
Code commune | 2B184 |
Démographie | |
Population municipale |
89 hab. (2019 ![]() |
Densité | 6,2 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 48′ 39″ nord, 9° 22′ 15″ est |
Altitude | Min. 120 m Max. 1 324 m |
Superficie | 14,25 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Bastia (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Cap Corse |
Localisation | |
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Olcani est la seule commune de la péninsule du Cap Corse sans façade maritime. Elle se situe dans l'En-Deçà-des-Monts (Cismonte en langue corse) ou « Corse schisteuse » au nord-est de l'île. Elle faisait partie du fief de Nonza dans la province du Nebbio. C'est une des 18 communes rassemblées au sein de la communauté de communes du Cap Corse.
Le Cap Corse est un bloc de schistes lustrés édifié au tertiaire lors de la surrection des Alpes sur un socle hercynien de la fin de l'ère primaire. Chaque vallée est comme un alvéole, aux bords raides, ouvert sur la mer mais fermé vers l'amont car adossé à la chaîne axiale[Note 1] dont les principaux sommets sont Cima di e Follicie / L'Albucciu (1 324 m), le Monte Stello (1 306 m), e le monte Capra (1 206 m).
Olcani offre des paysages où s'opposent des schistes qui s'altèrent facilement et des ophiolites très résistantes, aux reliefs abrupts et aigus. Ces ophiolites sont composées :
La commune s’étend sur 1 425 hectares, au centre de la péninsule du Cap Corse. Elle partage avec Ogliastro l'un des « alvéoles » de la péninsule, le bassin versant du Fiume U Guadu Grande qui se situe dans la partie occidentale du Cap partagé du nord au sud par la chaîne de montagne de la Serra. Elle occupe la partie haute de cette vallée qui est ouverte au nord-ouest sur la mer Méditerranée et qui, depuis son point le plus proche, se trouve éloignée de 1,5 km du littoral (distance orthodromique).
Exception faite de l'ouverture de la vallée au nord-ouest, son territoire est ceint par des crêtes de 1 000 m et plus, comprenant les sommets :
Au nord-est, se situe Bocca di San Giovanni un col remarquable à 957 m d'altitude, par où passe une piste ouverte en 1991. Très sinueuse, celle-ci permet depuis Olcani de rejoindre Sisco sur le versant oriental du Cap. Au col même se trouve la petite chapelle Saint-Jean. La vue sur les mers Méditerranée et Tyrrhénienne y est remarquable par bonne visibilité.
U Guadu Grande est le principal cours d'eau d'Olcani. Il naît au pied du Monte Stello sous le nom de ruisseau de Viule (Viuda), prend le nom de rivière d'Olcani à partir de la bergerie de Ponte Novu, et ne deviendra U Guade Grande que sous le village d'Ogliastro.
Il a huit affluents référencés ; le principal, long de 4,1 km, a pour nom : ruisseau de Cetro ou ruisseau de la Teggia.
Comme dans tout le Cap Corse, la commune d'Olcani bénéficie d'un climat méditerranéen maritime aux écarts thermiques modérés. L'hiver y est plus chaud et l'été plus tempéré que dans les autres villages corses.
Son territoire offre des reliefs abrupts et aigus remarquables, entaillés par le petit fleuve U Guado Grande. Il est couvert d'un épais maquis dominant, de quelques bois de chênes verts, de châtaigniers et d'oliviers. Ces derniers, comme dans la commune voisine d'Olmeta-di-Capocorso, ont beaucoup souffert de la très forte tempête de neige qui a touché le Cap Corse en fin de première décade de .
L'accès au village se fait par la D 233 (anciennement chemin départemental 233), l'unique route qu'il faut prendre à son intersection avec la D 80 (ancienne route nationale 198 de Saint-Florent à Bonifacio comme encore portée sur les cartes cadastrales de Géoportail), l'intersection se situant tout proche du pont de la D 80 enjambant le fiume U Guadu Grande. Le village est distant de 6,5 km.
il n'y a aucun transport en commun à Olcani. Le transporteur routier le plus proche se trouve à Olmeta-di-Capocorso, la commune voisine. Le village d'Olcani est distant par route, de 44 km du port de commerce de Bastia, de 42 km de la gare des CFC de Bastia et de 59 km de l'aéroport de Bastia Poretta, qui sont les plus proches.
Olcani est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bastia, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
Olcani est un site habité depuis le Moyen Âge. Le bâti est ancien, les maisons sont construites en pierre locale, couvertes en lauze, leurs murs enduits ; elles s'intègrent bien à l'environnement montagneux.
Au début du XVIIIe siècle, dans un rapport demandé par Gênes au début de la révolte des Corses contre Gênes qui dura 40 ans, de 1729 à 1769, Francesco Maria Accinelli a écrit[6] : « Feudo di Nonza : Nonza 378. Olmetta con 5. ville 384. Olcani con 3. 225. Ogliastro 169. » Olcani comprenait donc trois communautés.
À 150 m à l'est de Ferragini sont les ruines du petit village de Poggiu abandonné au XIXe siècle.
Déserté également à la même époque, le village de Martinasche se trouve à 150 m au sud de Ferragini. À côté de Martinasche aujourd'hui ruiné, apparaissent les ruines de l'antique église San Quilicu du Xe siècle. Cette église dont les murs furent ornés de fresques, semble être l'église piévane San Quilicu, dite San Quilico e Giulietta au XVIIIe siècle.
De nos jours, la faible population d'Olcani vit regroupée dans deux hameaux situés entre 300 m et 350 m d'altitude : Lainosa et Ferragini, desservie par la seule route départementale 233.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (100,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (51,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (30,5 %), forêts (18 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Lainosa (L'Ainosa, qui signifie "source aigre") où demeure plus de la moitié des gens d'Olcani, est le centre de la commune. Il est le premier hameau lorsqu'on arrive au village. Lainosa a remplacé l'ancien village de Casale bâti un peu plus à l'est et qui a été abandonné au XVIIIe siècle. Les ruines de Casale et de sa tour carrée pisane sont encore visibles. Lainosa possède une chapelle San Giuvanni-Battista.
Ferragini qui signifie 'fourrage vert", se situe à 200 m au sud-est de Lainosa. S'y trouve la mairie d'Olcani. Ferragini possède une chapelle San Roccu. À Ferragini se trouve le quartier de Chiesa[Note 4] aujourd'hui inhabité, composé essentiellement de la grande église Sant' Andrea d'Olcani, de l'ancienne confrérie Santa Croce et d'un grand presbytère tous délaissés, et du cimetière.
Le nom corse de la commune est Olchini /ˈɔlkini/. Ses habitants sont les Olchinesi.
Olcani a dépendu du IXe siècle à 1109 au fief des Peverelli avant d'être cédé aux Avogari. En 1336 à la mort de Jean Avogari, Lucchino l'un de ses trois fils hérita du fief de Nonza (soit les pievi de Nonza - Olcani - Olmeta et Albo (partie d'Ogliastro).
Jadis Olcani vivait ruralement. Agriculture et pastoralisme étaient les principales activités de ses habitants. En 1790, Olcani comptait 27 ha de vigne, 12 ha d'oliviers, 5 ha de châtaigniers et d'un cheptel de plus de 450 têtes de gros bétail. À l'époque des semailles, la commune se vidait, ses habitants comme tous ceux des villages de l'ouest Cap Corse partant travailler les terres à blé aux Agriates[10].
De nos jours il n'y a plus de vigne, les terrasses de culture ne sont plus jardinées et les arbres non entretenus. L'élevage bovin est encore exercé (élevage de bouche pour les veaux). La régression agricole et démographique est marquée depuis la fin XVIIIe siècle. L'exploitation de l'usine d'amiante de Canari-Abro voisine à partir du milieu du XXe siècle avait apporté un nouvel essor économique à la commune. Plusieurs habitants y travaillaient. Mais sa fermeture a précipité à nouveau l'exode de la population.
Olcani ne possède aucun commerce. La population du village est livrée régulièrement par des marchands ambulants (tragulini ou traculini).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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avant 1988 | Mars 2008 | André Giorgetti | DVG | |
mars 2008 | En cours | Julia Giorgetti Labadie | DVG | Fonctionnaire |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[12].
En 2019, la commune comptait 89 habitants[Note 6], en augmentation de 7,23 % par rapport à 2013 (Haute-Corse : +6,41 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
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121 | 165 | 366 | 171 | 222 | 221 | 216 | 240 | 249 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
237 | 253 | 254 | 259 | 249 | 255 | 248 | 264 | 230 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
226 | 207 | 174 | 159 | 158 | 120 | 111 | 122 | 144 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 |
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124 | 96 | 80 | 65 | 55 | 60 | 58 | 80 | 80 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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89 | - | - | - | - | - | - | - | - |
L'école primaire publique la plus proche se situe à Canari (Canari), distant de 14 km. Collèges et lycées les plus proches sont situés à Bastia Montesoro, distant de 41 km via le col de Teghime.
Les cabinets de médecins les plus proches sont situés à Saint-Florent et à Bastia, villes respectivement distantes de 31 km et 41 km. Le Centre hospitalier général de Bastia est distant de 40 km. Plusieurs cliniques se trouvent aussi à Bastia. Deux pharmacies sont à Saint-Florent. Des infirmiers sont installés à Patrimonio ; des masseurs-kinésithérapeutes se trouvent à Saint-Florent.
L'église paroissiale (San Roccu relève du diocèse d'Ajaccio.
La petite chapelle Saint-Jean (Sisco) qui s'y trouve et qui est gravement ruinée, serait du XVIe siècle. Ce sanctuaire aurait remplacé une ancienne monacchia chargée dès le IVe siècle d'une fonction missionnaire auprès des populations pastorales qui parcouraient autrefois la Serra. Vers la fin du siècle dernier, nombreux étaient les Siscais et Olcanais qui montaient le en pèlerinage autour de San Giùvanni Evangelista.
L'église paroissiale Saint-Roch (San Roccu) se situe à Ferragini.
Chiesa est un lieu-dit de Ferragini où se situe un ancien ensemble paroissial comprenant une église, une chapelle de confrérie et le presbytère.
L'église Saint-André (Sant' Andrea), isolée à l'est de Ferragini, était l'ancienne paroisse du village. De datation inconnue, l'édifice encore en bon état, doté d'une porte latérale récente, est désaffecté depuis longtemps. Son clocher, situé à côté du presbytère, supportant deux cloches encore présentes, lui fait face.
À sa droite sont les ruines de la chapelle de confrérie Santa Croce.
San Quilicu en langue corse, est une église romane du Xe siècle ruinée, située à l'ouest des ruines du village de Martinasche inhabité depuis le XIXe siècle. Elle était dite aussi San Quilico e Giuletta au XVIIIe siècle. Son chevet est en relatif bon état de conservation. La voûte en cul-de-four de l'abside présente encore des fresques. Elle fait l'objet d'un projet de restauration par l'association Sant' Andrea (déclarée en préfecture en 2005) dont l'objet est la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine d'Olcani.
Olcani est concernée par une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération :
La zone d'une superficie de 6 387 ha, englobe la quasi-totalité de la crête centrale du Cap Corse. La limite sud de la ZNIEFF est identifiée par le col de Teghime (commune de Barbaggio). Son intérêt réside en sa fonction d’habitat pour les populations animales et végétales. Elle comporte une faune et une flore classée comme déterminantes avec 25 espèces végétales, dont une colonie de reproduction de petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), deux couples d’aigle royal (Aquila chrysaetos), et du lézard de Fitzinger (Algyroides fitzingeri)[14].
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