Marsa Écouter est une commune française située dans le sud-ouest du département de l'Aude, en région Occitanie.
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Marsa | |
![]() Aperçu du village avec l'église | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Aude |
Arrondissement | Limoux |
Intercommunalité | Communauté de communes des Pyrénées audoises |
Maire Mandat |
Denis Brunel 2020-2026 |
Code postal | 11140 |
Code commune | 11219 |
Démographie | |
Gentilé | Marsanoys |
Population municipale |
19 hab. (2019 ![]() |
Densité | 0,99 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 49′ 24″ nord, 2° 09′ 23″ est |
Altitude | Min. 461 m Max. 1 241 m |
Superficie | 19,17 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de la Haute-Vallée de l'Aude |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Pays de Sault, un plateau situé entre 990 et 1310 mètres d'altitude fortement boisé. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le Rébenty et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (le « pays de Sault » et le « bassin du Rebenty ») et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Marsa est une commune rurale qui compte 19 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 516 habitants en 1851. Ses habitants sont appelés les Marsans ou Marsanes.
Le patrimoine architectural de la commune comprend un immeuble protégé au titre des monuments historiques : l'église Saint-Loup-de-Sens, inscrite en 1948.
La commune de Marsa se situe en pays de Sault sur le Rébenty, au cœur des Pyrénées audoises. Le pays de Sault est limité au nord par le Razès (Limoux et Chalabre), au sud par le massif de Madrès culminant à 2 469 m, à l'ouest par le massif de Tabe (pic Saint-Barthélemy à 2 348 m) donnant sur la haute vallée d'Ariège (Ax-les-Thermes) et enfin à l'est par les Corbières, séparées du plateau par la vallée de l'Aude, barrière naturelle entre ces deux entités.
C'est donc une plaine d'altitude (entre 850 et 1 250 m) bien entaillée par la vallée du Rébenty et protégée de tous côtés par des massifs et par la vallée de l'Aude parsemée de gorges. Accessible par des gorges abruptes, il vit en marge depuis des temps immémoriaux. Le pays de Sault exploite depuis toujours les mêmes ressources - forêt omniprésente et élevage-, mais s'ouvre lentement au tourisme. Les bois épais abritent une faune riche et facile à observer : cerfs, sangliers, et sur les hauteurs, marmottes et isards.
On comprend mieux de par sa situation, que ce pays ait servi de tous temps de lieu de refuge pour les Wisigoths, les Cathares, et plus proche de notre histoire, de la résistance (maquis de Picaussel à Belvis) A. Peyrard
Belvis | Quirbajou | |
Joucou | ![]() |
Cailla |
Bessède-de-Sault | Le Clat |
La commune est dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens »[2], au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse[3]. Elle est drainée par le Rebenty, le ruisseau Clote, le ruisseau de Boulude, le ruisseau de Cussou, le ruisseau de Fondavi, le ruisseau de Fontmajou, le ruisseau de Grébi, le ruisseau de Paillères, le ruisseau de Saoutadou et le ruisseau de Tressossale, qui constituent un réseau hydrographique de 18 km de longueur totale[4],[Carte 1].
La Lauquette, d'une longueur totale de 17,9 km, prend sa source dans la commune de Fajac-en-Val et s'écoule du sud-ouest vers le nord-est puis vers l'ouest. Elle traverse la commune et se jette dans le Lauquet à Ladern-sur-Lauquet, après avoir traversé 4 communes[5].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[6]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer[7].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[6].
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[9] complétée par des études régionales[10] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Granes », sur la commune de Granès, mise en service en 1991[11] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[12],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 13,3 °C et la hauteur de précipitations de 718 mm pour la période 1981-2010[13]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Carcassonne », sur la commune de Carcassonne, mise en service en 1948 et à 46 km[14], la température moyenne annuelle évolue de 13,7 °C pour la période 1971-2000[15], à 14,1 °C pour 1981-2010[16], puis à 14,5 °C pour 1991-2020[17].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 4]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats[19] :
et un au titre de la directive oiseaux[19] :
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 5] est recensée sur la commune[22] : la « vallée du Rébenty de Belfort-sur-Rebenty à Cailla » (3 553 ha), couvrant 10 communes du département[23] et une ZNIEFF de type 2[Note 6],[22] : la « vallée du Rébenty » (5 661 ha), couvrant 14 communes du département[24].
Marsa est une commune rurale[Note 7],[25]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[I 1],[26]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (95,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (94,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (90,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5 %), zones agricoles hétérogènes (4,2 %), prairies (0,1 %)[27].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune de Marsa est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse) et séisme (sismicité modérée)[28]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[29].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 88,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 85 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 85 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[30],[Carte 3].
Marsa était l'un des villages les plus peuplés de la vallée du Rébenty. Son territoire communal est aussi l'un des plus vastes avec 20 km2. C'est presque une anomalie en moyenne montagne, mais cela s'explique par la fusion de nombreux petits finages périphériques. Au Moyen Âge, le peuplement du bassin de Marsa était éclaté en un grand nombre de petits villages et hameaux, une structure héritée des temps carolingiens. La plupart de ces petites localités se sont maintenues jusqu'au XVe siècle, certaines ayant rang de paroisse comme Boulude. Elles disparurent dans la tourmente du bas Moyen Âge : Coudersi, Touzeil, Castelpor.
Son origine est elle aussi probablement wisigothique. II était situé sur un piton rocheux près du hameau de Taffine sur la commune de Marsa, à mi-chemin entre Joucou et Marsa. On y voit encore quelques pans de mur.
En 994, Bernard Odon cède à sa femme les châteaux d'Aniort, de Castel Pouron et de Belfort-sur-Rebenty. D'après Louis Fédié, il aurait été le centre d'un riche fief comprenant Marsa, Quirbajou, Altozouls (village aujourd'hui disparu ayant appartenu à l'abbaye de Saint-Martin-Lys) et une partie de la forêt des Fanges[31].
En 1152, le seigneur est un des membres de la famille d'Aniort (ou de Niort), et prête serment de fidélité à Raymond de Trencavel, comte du Razès. Un demi-siècle plus tard, le seigneur de Castelpor lutte avec tout le pays contre Simon de Montfort. Il résiste mais est pris, et Castelpor devient une forteresse royale. On pense qu'elle fut ensuite détruite par les armées espagnoles. Dépossédés par Saint Louis de leurs biens et domaines à la suite de l'épopée cathare[32] durant la croisade des albigeois, les Niort vont se trouver moins en lumière.
Après avoir en vain essayé de rentrer en possession de leurs biens ancestraux, les Niort s'établissent à Castelpor, mais finissent par quitter le manoir qui y existe, car difficile d'accès. Ils vont toutefois se maintenir en Languedoc et y conserver un rang distingué, puisqu'ils continuent toujours, au cours du XVe siècle, à s'allier à des familles de la noblesse de la province, notamment : la puissante Maison de Lévis[33] (qui avait joué un rôle prépondérant, aux côtés de Simon de Montfort leur suzerain, lors de la croisade des albigeois), ou bien aussi la Famille Dax elle-même alliée à la prestigieuse Maison de Narbonne (branche des barons de Talairan)[34].
En 1473, les Espagnols réduisent le village en cendres.
La seigneurie, possession des Niort (barons de Castelpor), fut unie à celle de Marsa et de Quirbajou. En 1594, on la trouve sous le nom des seigneurs de Plaigne puis, par le mariage d'Anne de Plaigne, elle passe au comte de Pibrac, près de Toulouse, en 1669
A. Peyrard
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Les armes de Marsa se blasonnent ainsi : De sinople aux trois billettes couchées d'argent rangées en fasce.
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Mai 2008 | 2020 | Denis Brunel | ||
janvier 2006 | 2008 | François Laporte | ||
mars 2001 | 2005 | André Raynaud | a démissionné novembre 2005 | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[36].
En 2019, la commune comptait 19 habitants[Note 8], en diminution de 17,39 % par rapport à 2013 (Aude : +2,52 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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374 | 362 | 311 | 442 | 464 | 497 | 497 | 489 | 516 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
491 | 438 | 442 | 445 | 442 | 416 | 435 | 403 | 356 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
355 | 320 | 305 | 239 | 195 | 166 | 163 | 126 | 129 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
77 | 55 | 61 | 50 | 45 | 26 | 28 | 28 | 23 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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18 | 19 | - | - | - | - | - | - | - |
Division | 2008 | 2013 | 2018 |
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Commune[I 4] | 5,3 % | 6,3 % | 25 % |
Département[I 5] | 10,2 % | 12,8 % | 12,6 % |
France entière[I 6] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 12 personnes, parmi lesquelles on compte 100 % d'actifs (75 % ayant un emploi et 25 % de chômeurs) et 0 % d'inactifs[Note 9],[I 4]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui du département et de la France, alors qu'en 2008 la situation était inverse.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 7]. Elle compte 3 emplois en 2018, contre 7 en 2013 et 3 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 9, soit un indicateur de concentration d'emploi de 33,3 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 70,6 %[I 8].
Sur ces 9 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 3 travaillent dans la commune, soit 33 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 66,7 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 11,1 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 22,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
3 établissements[Note 10] sont implantés à Marsa au [I 11]. Le secteur 1 est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 33,3 % du nombre total d'établissements de la commune (1 sur les 3 entreprises implantées à Marsa), contre 13,2 % au niveau départemental[I 12].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
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Exploitations | 2 | 3 | 1 | 2 |
SAU[Note 11] (ha) | 60 | 164 | 72 | 49 |
La commune est dans le Pays de Sault, une petite région agricole occupant le sud-ouest du département de l'Aude[39], également dénommée localement « Pyrénées centrales et pays de Sault »[Carte 5]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 12] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 6]. Deux exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune sont dénombrées lors du recensement agricole de 2020[Note 13] (deux en 1988). La superficie agricole utilisée est de 49 ha[41],[Carte 7],[Carte 8].
Un document des années 1550 nous apprend que les habitants des hameaux environnants, ainsi que ceux de Quirbajou, avaient le droit de venir se réfugier à Marsa en temps de guerre. Aujourd'hui, ce monument, pourtant signalé dans le patrimoine de l'architecture romane de l'Aude, nécessiterait une importante restauration. Elle est percée d'ouvertures de tir aménagées sous la toiture. C'était une église fortifiée. À la fin du Moyen Âge, l'église et le pâté de maisons qui l'entoure formaient un ensemble fortifié. Marsa, qui ne comportait pas de véritable château, était donc organisée autour de son église pour résister aux flambées de violence.
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