Granès [ɡʁanɛs] Écouter est une commune française, située dans le sud-ouest du département de l'Aude en région Occitanie.
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Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Pays de Sault, un plateau situé entre 990 et 1310 mètres d'altitude fortement boisé. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le ruisseau de Granès, le ruisseau de Saint-Ferriol. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (les « hautes Corbières ») et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Granès est une commune rurale qui compte 95 habitants en 2019, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Ses habitants sont appelés les Granettois ou Granettoises.
Espéraza | Rennes-le-Château | |
Saint-Ferriol | ![]() |
|
Saint-Julia-de-Bec | Saint-Just-et-le-Bézu |
La commune est dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens »[2], au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse[3]. Elle est drainée par le ruisseau de Granès et le ruisseau de Saint-Ferriol, qui constituent un réseau hydrographique de 4 km de longueur totale[4],[Carte 1].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[5]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer[6].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[5].
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1991 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 1,9 | 2,3 | 4,5 | 6,4 | 10,2 | 13,6 | 15,7 | 15,7 | 12,4 | 9,7 | 5,1 | 2,4 | 8,4 |
Température moyenne (°C) | 6 | 6,8 | 9,5 | 11,6 | 15,4 | 19 | 21,6 | 21,7 | 17,9 | 14,3 | 9,2 | 6,4 | 13,3 |
Température maximale moyenne (°C) | 10,1 | 11,2 | 14,5 | 16,7 | 20,7 | 24,5 | 27,5 | 27,6 | 23,4 | 19 | 13,4 | 10,3 | 18,3 |
Record de froid (°C) date du record |
−8,7 19.01.17 |
−10,8 09.02.12 |
−10 01.03.05 |
−2,1 14.04.1998 |
0,3 04.05.10 |
5,6 12.06.19 |
8,6 31.07.15 |
7,3 30.08.1993 |
4,6 29.09.1993 |
−1 30.10.12 |
−6,7 22.11.1998 |
−10,3 30.12.1996 |
−10,8 2012 |
Record de chaleur (°C) date du record |
22,3 01.01.22 |
25,8 27.02.19 |
29,5 24.03.01 |
29,9 09.04.11 |
33 30.05.01 |
38,2 21.06.03 |
37,7 25.07.06 |
40,1 13.08.03 |
34,7 03.09.16 |
30,4 01.10.1997 |
25,1 02.11.11 |
22 31.12.21 |
40,1 2003 |
Précipitations (mm) | 68,4 | 49,5 | 50,5 | 81,7 | 68,7 | 53,1 | 28,3 | 47 | 60,3 | 64,2 | 69,9 | 76,4 | 718 |
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 3]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive oiseaux : les « hautes Corbières »[11], d'une superficie de 28 398 ha, accueillant une avifaune riche et diversifiée : rapaces tels que les Busards, l'Aigle Royal, le Circaète Jean-le-Blanc, qui trouvent sur place des conditions favorables à la nidification et à leur alimentation du fait de l'importance des milieux ouverts[12].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 2[Note 4] sont recensées sur la commune[13] :
Granès est une commune rurale[Note 5],[16]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[I 1],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (73,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (65,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (47,4 %), zones agricoles hétérogènes (26,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (26,3 %)[18].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune de Granès est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts et séisme (sismicité modérée)[19]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[20].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 99,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 91 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 91 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[21],[Carte 3].
Blasonnement de la commune : Écartelé : au premier et au quatrième d'argent à la fasce de gueules, au deuxième et au troisième d'or au pal d'azur.
Au XVIIIème siècle, Granès faisait partie des seigneuries qui appartenaient à la famille Hautpoul, seigneurs de Rennes-le-Chateau. Au partage qui, le 22 septembre 1770, suivit la mort de François d'Hautpoul, marquis de Blanchefort, elle échut à sa seconde fille, Elisabeth d'Hautpoul, connue comme "la dernière Demoiselle de Rennes", et morte en mai 1820.
La commune de Granès est membre de la communauté de communes des Pyrénées audoises [22], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Quillan. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[23].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Limoux, au département de l'Aude, en tant que circonscription administrative de l'État, et à la région Occitanie[22].
Sur le plan électoral, elle dépend du canton de la Haute-Vallée de l'Aude pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[22], et de la troisième circonscription de l'Aude pour les élections législatives, depuis le redécoupage électoral de 1986[24].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
avant 1981 | ? | Jean Lauze | PS | |
mars 2001 | mars 2014 | Olivier Labadie | ||
mars 2014 | en cours | Yves Aniort | FG | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[26].
En 2019, la commune comptait 95 habitants[Note 6], en diminution de 15,93 % par rapport à 2013 (Aude : +2,52 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
158 | 129 | 155 | 151 | 162 | 160 | 130 | 166 | 146 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
130 | 134 | 125 | 124 | 131 | 131 | 149 | 137 | 131 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
135 | 138 | 136 | 143 | 140 | 131 | 122 | 123 | 109 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
99 | 96 | 82 | 95 | 111 | 124 | 126 | 114 | 98 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
95 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Division | 2008 | 2013 | 2018 |
---|---|---|---|
Commune[I 4] | 7,1 % | 7,4 % | 8,2 % |
Département[I 5] | 10,2 % | 12,8 % | 12,6 % |
France entière[I 6] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 60 personnes, parmi lesquelles on compte 63,9 % d'actifs (55,7 % ayant un emploi et 8,2 % de chômeurs) et 36,1 % d'inactifs[Note 7],[I 4]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 7]. Elle compte 15 emplois en 2018, contre 24 en 2013 et 24 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 35, soit un indicateur de concentration d'emploi de 41,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 44,1 %[I 8].
Sur ces 35 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 13 travaillent dans la commune, soit 36 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 72,2 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 11,2 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 16,7 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
11 établissements[Note 8] sont implantés à Granès au [I 11]. Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 54,5 % du nombre total d'établissements de la commune (6 sur les 11 entreprises implantées à Granès), contre 32,3 % au niveau départemental[I 12].
1988 | 2000 | 2010 | |
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Exploitations | 15 | 8 | 6 |
Superficie agricole utilisée (ha) | 312 | 446 | 308 |
La commune fait partie de la petite région agricole dénommée « Pays de Sault »[29]. En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 9] sur la commune est la polyculture et le polyélevage[30]. Six exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune sont dénombrées lors du recensement agricole[Note 10] de 2010 (douze en 1988). La superficie agricole utilisée est de 308 ha[30].