Lugny, chef-lieu du canton de Lugny de 1790 à 2015 et siège de la communauté de communes du Mâconnais - Val de Saône de 2000 à 2014, est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire (arrondissement de Mâcon) et la région Bourgogne-Franche-Comté.
Pour les articles homonymes, voir Lugny.
Ne doit pas être confondu avec Lugny-lès-Charolles.
Lugny | |
![]() Le bourg de Lugny, vu de la colline Saint-Pierre. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Saône-et-Loire |
Arrondissement | Mâcon |
Intercommunalité | Communauté de communes Mâconnais-Tournugeois |
Maire Mandat |
Guy Galéa 2020-2026 |
Code postal | 71260 |
Code commune | 71267 |
Démographie | |
Gentilé | Lugnisois |
Population municipale |
859 hab. (2019 ![]() |
Densité | 62 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 28′ 24″ nord, 4° 48′ 37″ est |
Altitude | Min. 201 m Max. 420 m |
Superficie | 13,88 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Mâcon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Hurigny |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | lugnyenmaconnais.fr |
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Lugny, village viticole implanté au cœur du vignoble du Mâconnais, est la petite capitale du Haut-Mâconnais.
Avec 1 388 hectares, Lugny est, par la superficie, l'une des plus vastes communes de la communauté de communes du Mâconnais-Tournugeois (la cinquième par la taille, derrière Tournus, Montbellet, Boyer et Azé).
À l'exception de Macheron, isolé sur son plateau couvert de vignes, et des quartiers contigus au bourg de Lugny (les quartiers de Saint-Pierre, du Terrillot et de Saint-Denis), les quatre hameaux du village que sont Poupot, Vermillat, Collongette et Fissy[Note 1] s’alignent le long de la départementale no 56, en direction de Tournus. Particulièrement peuplés, ces hameaux présentent la particularité de rassembler, au moins depuis le siècle dernier, plus de la moitié de la population de la commune.
Lugny possède en outre deux « écarts », qui sont, d'une part, Le Grand Bois – qui résulte d'une coupe de bois effectuée vers 1720 dans les bois dépendant de la seigneurie de Lugny[1] – et, d'autre part, Le Bouchet.
Enfin, plusieurs anciens moulins, relativement isolés, sont aujourd'hui encore habités, à savoir d'une part le moulin de l’Étang et le moulin Pernin sur l'Ail et, d'autre part, les moulins Burdeau (qui fut le dernier à être utilisé[2]), Vallerot et Guillet (aussi dénommé moulin Chevalier) construits sur la Bourbonne, rivière prenant sa source[Note 2] sur le territoire de la commune – au pied de la montagne du Château – et se jetant dans la Saône.
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Lugny totalise neuf communes limitrophes, qui appartiennent toutes à la communauté de communes du Mâconnais-Tournugeois à l'exception de Péronne.
Ces neuf communes sont les suivantes :
![]() |
Cruzille | Grevilly | Chardonnay, Uchizy | ![]() |
Bissy-la-Mâconnaise | N | Montbellet | ||
O LUGNY E | ||||
S | ||||
Saint-Gengoux-de-Scissé | Péronne | Burgy |
À noter : à la limite des communes de Lugny et de Montbellet, à proximité immédiate du moulin Guillet et en contrebas du hameau de Thurissey (Montbellet), sont encore visibles deux bornes de pierre armoriées solidement fichées en terre[3] et remontant au Moyen Âge, sculptées d'un côté (ouest) des billettes et quintefeuilles du blason des seigneurs de Lugny et, de l'autre (est), des trois tours crénelées composant le blason des seigneurs de Montbellet (famille de La Tour de Montbellet)[4]. Ces bornes ont, selon toute vraisemblance, été taillées et fichées dans le sol entre 1367 et 1464[5].
Proche de la vallée de la Saône, Lugny est situé tout près de l'autoroute A6, à mi-chemin des sorties no 27 « Tournus » et no 28 « Mâcon Nord ». La commune est aussi localisée près de l'ancienne route nationale 6, aujourd'hui départementalisée et dénommée D 906 dans toute sa traversée de la Saône-et-Loire.
Non loin de Lugny se trouvent les gares SNCF de Tournus, de Fleurville-Pont-de-Vaux et de Mâcon, implantées sur la ligne ferroviaire Paris-Lyon-Méditerranée[Note 3].
Un service de cars quotidien desservant Lugny est aussi assuré entre les villes de Mâcon et Tournus[6].
Le bourg de Lugny, blotti au pied de la montagne du Château, est niché en fond de vallon, dans un cirque de collines boisées ou recouvertes de vignoble qui le dominent de toutes parts. « La situation [du bourg] de Lugny, au pied d'un coteau couvert de bois au sud et à l'ouest et au débouché d'un étroit vallon très vert, lui donne un charme particulier, que ce soit au printemps quand la nature s'éveille, en été lorsque le soleil est chaud en plein champ ou à l'automne lorsque les bois voient leurs feuilles jaunir progressivement avant de prendre leur teinte hivernale plus sévère. » signale un guide touristique paru à la fin des années soixante[7].
Avec 420 mètres d'altitude, le point culminant de la commune est la Grosse Roche (« sommet » que se partagent deux autres communes : Burgy et Péronne).
Le mont de la Péralle, qui domine le bourg, culmine quant à lui à 404 mètres ; à ses flancs, entièrement recouverts de forêt, est accroché le bois des Sablières, qui est le plus vaste des trois massifs de bois dont la commune est propriétaire (avec le bois de la Reculée et le bois de Charvanson, qui totalisent à eux trois 270 hectares environ et représentent 20 % de la superficie de la commune)[8]. C'est dans ce bois qu'une carrière est exploitée depuis 2005 par l'entreprise Grosne Terrassement de Mâcon[9].
Plusieurs cours d'eau traversent le territoire de Lugny, le principal étant la Bourbonne, affluent de la rive droite de la Saône.
Prenant sa source à Lugny même, au pied de la montagne du Château, la Bourbonne coule d'ouest en est, traversant successivement le territoire des communes de Lugny et de Montbellet avant de se jeter dans la Saône, près du hameau de Saint-Oyen, après avoir reçu dans la traversée de la commune de Lugny les eaux :
L'eau de la Bourbonne actionnait autrefois une douzaine de moulins, ce qui faisait de cette rivière l'un des premiers cours d'eau du département de Saône-et-Loire par la densité de ses moulins[10]. Citons, parmi les principaux :
Autrefois, la source de cette rivière – dite « source des Eaux bleues » – alimentait en eau les fossés du château de Lugny.
Le climat du Haut-Mâconnais est océanique tempéré à tendance continentale.
Les précipitations y sont régulières tout au long de l'année, avec, toutefois, une hausse de celles-ci au printemps et à l'automne. Durant l’été, les précipitations sont peu fréquentes mais peuvent prendre la forme d’orages parfois violents engendrant d’importants cumuls de pluie. L'hiver est froid et humide, principalement en raison des bancs de brouillard et au froid continental. L'été, pour sa part, est chaud et sec, conséquence de l’influence méridionale (vent du midi).
Le Mâconnais se situe immédiatement en dessous de la zone dite de « rupture climatique » entre le nord, l’ouest et le sud. Les monts du Mâconnais sont fortement influencés par cette croisée des climats (océanique, continental et méditerranéen) et bénéficient, à ce titre, d’une faune et d'une flore remarquable : plantes méditerranéennes et insectes résistant à une latitude élevée.
La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1992 à 2013 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[12]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 0,4 | 1,2 | 3,8 | 6,5 | 10,5 | 13,6 | 15,5 | 15,2 | 11,4 | 8,5 | 3,9 | 1,1 | 7,7 |
Température moyenne (°C) | 3 | 4,5 | 8 | 11,1 | 15,4 | 18,7 | 20,7 | 20,5 | 16,1 | 12,2 | 6,8 | 3,5 | 11,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,7 | 7,7 | 12,1 | 15,7 | 20,3 | 23,8 | 26 | 25,8 | 20,8 | 16 | 9,8 | 5,9 | 15,8 |
Record de froid (°C) date du record |
−11,6 04.01.1993 |
−13 05.02.12 |
−11,3 01.03.05 |
−3,4 08.04.03 |
1,4 07.05.1997 |
5,5 02.06.06 |
7,7 13.07.1993 |
6,9 30.08.1998 |
2,3 30.09.1995 |
−3,5 26.10.03 |
−8,7 23.11.1998 |
−14,6 20.12.09 |
−14,6 2009 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17,1 02.01.03 |
18 24.02.08 |
23,9 24.03.01 |
27,6 25.04.07 |
31,9 25.05.09 |
36 22.06.03 |
36,4 20.07.03 |
39,5 13.08.03 |
31,8 04.09.05 |
26,9 05.10.04 |
21 03.11.05 |
17,1 23.12.12 |
39,5 2003 |
Précipitations (mm) | 73,3 | 65,1 | 61,4 | 80,3 | 90,6 | 63,4 | 71 | 78,5 | 77,7 | 98 | 107,8 | 77,1 | 944,2 |
Lugny est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[13],[14],[15].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Macon dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 105 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (50,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (59,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (41,5 %), cultures permanentes (27,2 %), zones agricoles hétérogènes (14,1 %), zones urbanisées (8,3 %), prairies (4,5 %), terres arables (4,4 %)[18].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[19].
Le toponyme Lugny tire son origine d'un mot provenant de l'époque romaine, créé à partir :
Un diplôme du roi des Francs Eudes de 894 et trois chartes de l'abbaye de Cluny datées de , et [Note 7] mentionnent une villa appelée Luviniacus (Lugny se trouvant alors dans l'ager de Grevilly et le pagus de Mâcon).
En 1215, une charte de l'abbaye de Cluny cite un Bernardus de Lugunie (Luiniacus en 1219)[20].
Lugny fut au Moyen Âge le berceau d’une maison de chevalerie – la maison de Lugny – qui avait pour blason « D'azur à trois quintefeuilles d'or accompagnées de sept billettes de même, trois en chef, une en cœur et trois en pointe, posées deux et un »[21] et dont la devise était : « N’est oyseau de bon nid qui n’a plume de Lugny ». Celle-ci s’éteignit dans la seconde moitié du XVIe siècle avec Jean III de Lugny (qui mourut en ne laissant qu'une fille, Françoise de Lugny) et la seigneurie passa, successivement, par mariage, entre les mains de trois autres prestigieuses familles nobles : celle des Chabot, des Saulx-Tavannes et des La Baume-Montrevel (cf. l'article consacré au château de Lugny)[Note 8].
Lugny dépendit jusqu'à la Révolution française du bailliage, de la recette et du diocèse de Mâcon, ainsi que de l'archiprêtré et de la châtellenie de Vérizet[22].
Le village, siège d'un bureau du contrôle des actes qui rayonnait sur l'ensemble des paroisses du Haut-Mâconnais, relevait par ailleurs de la subdélégation de Tournus[23].
À la veille de la Révolution française, la seigneurie était la propriété de Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, quatorzième comte de Montrevel et dernier seigneur de Lugny, mis à mort à Paris, place de la Révolution, le 19 messidor an II (), avec 59 autres accusés[Note 9]. De sa forteresse autrefois flanquée de plusieurs tours de défense, ceinte de fossés remplis d'eau et dotée d’un donjon « fort élevé et très beau », Lugny n’a conservé que les deux tours rondes d’entrée (XIVe siècle) et une partie des communs[26]. En 1789, le château de Lugny fut en effet le premier du Mâconnais à être incendié par les « Brigands » – des habitants du Mâconnais révoltés – lors des troubles qui, dans les derniers jours de juillet, pendant la Grande Peur, agitèrent cette petite région. « Le château est flanqué de quatre tours, il est assez irrégulier. Le seigneur qui l'occupe est baron de cette contrée, ce château est dans un bas, à côté d'une montagne assez haute, les terrasses règnent sur tout le bourg. » avait écrit le curé de Lugny au milieu du XVIIIe siècle[27].
En 1790, la commune devient le chef-lieu d'un canton du district de Mâcon : le canton de Lugny. Dix-neuf ans plus tard, de mars à , le territoire de la commune – soit 1 388 hectares – est cadastré[28] (Lugny figure de ce fait parmi les cinq cents premières communes de France à avoir été cadastrées après la Révolution française).
Tandis que de gros travaux sont réalisés en 1823 pour rénover et agrandir la chapelle Notre-Dame-de-Pitié du hameau de Fissy, l’actuelle église paroissiale, placée sous le vocable de saint Denis, est édifiée[Note 10] à l'emplacement de l'ancienne église romane préalablement démolie (travaux qui dureront de 1824 à 1826).
À la fin des années 1860, c'est au tour de l’hôtel de ville – qui sera à la fois mairie, école de garçons et siège de la justice de paix – d'être construit[Note 11]. De 1880 à 1887, la totalité du vignoble de la commune – environ cinq cents hectares – est détruite par le phylloxéra. C'est dans ce contexte que, le 6 janvier 1881, Lugny se dote d'une société de secours mutuels, dénommée La Fraternelle[Note 12]. Une autre destruction – volontaire, celle-là – s'ensuit, en 1891, au cœur du bourg : celle des anciennes halles seigneuriales de bois, qui sont remplacées par des halles couvertes (avec salle des fêtes qui sera aménagée à l'étage en 1901). En 1893, un bâtiment est acquis par la commune et adapté à un usage scolaire dans le but de doter Fissy d'une école de hameau[29].
Dans la dernière année du siècle, le , la ligne de chemin de fer à voie étroite Mâcon-Fleurville via Lugny est inaugurée (ligne qui fonctionnera, pour le trafic quotidien des voyageurs, jusqu'en 1931[30])[31]. Puis, le , sur la place de l'Église, a lieu l'inauguration du monument érigé à la mémoire des combattants du canton tombés lors de la guerre franco-allemande de 1870[32]. Un autre monument aux morts est inauguré le sur la place du Pâquier[33], élevé à la mémoire des trente-huit Lugnisois tombés pendant la Première Guerre mondiale[Note 13]
En , après approbation des statuts en assemblée générale le précédent, la coopérative vinicole de Lugny est mise en service.
Le est fondé le Syndicat intercommunal des eaux du Haut-Mâconnais, auquel appartiennent Lugny et neuf autres communes : Burgy, Clessé, Viré, Cruzille, Vérizet, Bissy-la-Mâconnaise, Cruzille, Saint-Maurice-de-Satonnay et Montbellet (rejointes le par Plottes, Chardonnay et Uchizy, puis par Farges-lès-Mâcon et Grevilly en 1938 et par Saint-Gengoux-de-Scissé, Azé et Igé après-guerre).
À l'automne 1943, soucieuse de « contenir » les maquis qui se sont fortement développés en Haut-Mâconnais et en Tournugeois depuis l'invasion de la zone libre, l'armée allemande implante une petite garnison à Lugny, qui s'installe au château (commandement) et à la salle des fêtes (troupe) ; des patrouilles à vélo sillonnent dès lors les villages des environs. Après la Seconde Guerre mondiale, le , une plaque rendant hommage aux six soldats de la commune morts durant le conflit sera fixée au monument aux morts.
Deux années plus tard, en 1948, la première foire-exposition annuelle des vins (dite aussi « des Rameaux ») attire ses premiers exposants (machinisme agricole, artisans, commerçants...). En , le secrétaire général de la préfecture de Saône-et-Loire, André Delmas, inaugure le « caveau de dégustation Saint Pierre »[34]. Trois ans plus tard, dans la nuit du 28 au 29 mai 1968, une partie du hameau de Fissy est dévastée par les eaux d'un violent orage qui frappa de nombreux villages du Tournugeois[35].
L'année 1972 voit la création – et l'installation en mairie – du Syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM) du canton de Lugny, auquel adhèrent quatorze communes du Haut-Mâconnais avec pour objet : la couverture des dépenses d'investissement et de fonctionnement du collège de Lugny, la réalisation d'une maison de retraite, la création et le fonctionnement de tous services sociaux (tels que dispensaire, aide à domicile par exemple), la réalisation de travaux d'assainissement, le ramassage d'ordures ménagères et l'entretien de la voirie communale[36].
Au milieu de l'année 1980, le , la commune officialise son jumelage avec Meckenheim, bourgade du Palatinat de République Fédérale d'Allemagne. C'est au cours de cette décennie qu'est découverte en 1985 la « pierre gravée de Lugny », plaquette calcaire représentant une scène de chasse[37]. En entre en service la caserne du centre de secours de Lugny (construite au quartier du Terrillot), centre dont dépendent alors six communes : Lugny, Azé, Péronne, Saint-Gengoux-de-Scissé, Bissy-la-Mâconnaise et Burgy (rattachement de Cruzille et de Grevilly en décembre 1997 puis de Saint-Maurice-de-Satonnay le ). Les 29 et , Lugny, avec les autres communes du canton, célèbre le bicentenaire de la Révolution française et la révolte des « Brigands », plantant à cette occasion un « arbre de la liberté »[38].
En 1993 est fondée la communauté de communes du Haut-Mâconnais (avec Lugny pour siège), qui regroupe sept communes : Bissy-la-Mâconnaise, Burgy, Chardonnay, Cruzille, Grevilly, Lugny et Saint-Gengoux-de-Scissé. À cette première communauté de communes succédera, le 1er janvier 2003, la Communauté de communes du Mâconnais - Val de Saône (siège à Lugny), résultant de la fusion de trois intercommunalités (celles du Haut-Mâconnais, de la Haute-Mouge et du Mâconnais-Val de Saône) et totalisant une population de 7 336 habitants.
Le , la commune accueille la vingt-neuvième Saint-Vincent cantonale tournante et la quarantième le .
En 2011, Lugny reçoit le label Agenda 21 local « Notre village, terre d'avenir », devenant la première commune de Saône-et-Loire à se voir décerner cette distinction reconnaissant son engagement dans le domaine de la gestion durable.
Le 26 septembre 2015, Lugny inaugure sa maison de santé pluridisciplinaire, quelques années après avoir inauguré sa nouvelle caserne de gendarmerie (29 novembre 2012) et sa nouvelle bibliothèque municipale (26 janvier 2008).
Le 10 juillet 2021, Lugny inaugure le rez-de-chaussée rénové de sa mairie et sa nouvelle salle événementielle, baptisée « Michelle Broutchoux » et installée dans le bâtiment des halles entièrement réhabilité[39].
Lors du premier tour des élections législatives françaises de 2022, les électeurs de Lugny (686 inscrits), commune qui fait partie de la première circonscription de Saône-et-Loire, ont majoritairement donné leur voix au député sortant Benjamin Dirx (Ensemble !), qui a remporté 34,67 % des suffrages exprimés (Patrick Monin, présenté par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, a remporté 30,09 % des suffrages, Aurélien Dutremble, du Rassemblement national, 19,77 % des suffrages, Myriam Bize, de Reconquête, 6,3 % des suffrages et Christophe Juvanon, du parti Les Républicains, 4,58 % des suffrages). Lors du second tour de ces élections, les électeurs ont majoritairement donné leur voix à Benjamin Dirx (Ensemble !), qui a remporté 53,27 % des suffrages exprimés (le candidat Patrick Monin est, quant à lui, parvenu à mobiliser 46,73 % des votants)[40].
La commune de Lugny (919 habitants, 683 inscrits) a placé en tête à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle française de 2022 le candidat Emmanuel Macron (LaREM) avec 30,83 % des suffrages, devant Marine Le Pen du Rassemblement national (22,73 %) et Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise (18,97 %). Au second tour de l'élection, Emmanuel Macron a remporté 58,84 % des suffrages, Marine Le Pen ayant été créditée, quant à elle, de 41,16 % des votes.[41]
Lugny, ancien chef-lieu de canton dépendant depuis 2015 du canton d'Hurigny, a placé le binôme (DVD) constitué par Patrick Desroches et Carine Lalanne en tête, dès le 1er tour des élections départementales de 2021 en Saône-et-Loire, avec 41,10 % des suffrages. Lors du second tour, les Lugnisois (678 inscrits) ont décidé de placer de nouveau ce binôme en tête, avec cette fois-ci 65,63 % des suffrages (devant l'autre binôme, DVG, mené par Catherine Bouley et Patrick Monin, qui a obtenu 34,38 %)[42].
Lors des élections municipales françaises de 2020, les Lugnisois (685 inscrits), qui avaient à choisir entre des candidats inscrits sur deux listes, ont élu dès le 1er tour la totalité des candidats figurant sur la liste menée par le maire Guy Galéa. Le scrutin a été marqué par une majorité d'abstentions : 50,80 % (soit 49,20 % de votants).
La commune de Lugny dispose d'un conseil municipal composé de quinze membres : maire, quatre adjoints au maire et dix conseillers municipaux.
Quatorze commissions spécialisées ont été installées en juin 2020.
Depuis 1871, les maires de Lugny ont successivement été :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1871 | 1876 (décès) |
Joseph-Adolphe Meunier | Notaire. Maire jusqu'à sa mort le . Chevalier de la Légion d'honneur. Repose au cimetière de Lugny. | |
1876 | 1881 | Claude Bonin | ||
1881 | 10 mars 1906 (décès) |
Jean-Marie Bouilloud-Maillet | Maire régulièrement réélu, décédé en cours de mandat. | |
avril 1906 | 1910 (démission) |
Claude-Louis Baboud | Maire d'avril 1906 à mai 1908 puis de mai 1908 jusqu'à sa démission et sa mort en 1910. | |
1910 | septembre 1944 | Eugène Blanc | Président de la coopérative vinicole de Lugny (jusqu'en 1959). Chevalier de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre du Mérite agricole. Maire à compter de juin 1910, réélu en mai 1912 puis en décembre 1919, mai 1925, mai 1929 et mai 1934. Repose au cimetière de Lugny. | |
septembre 1944 | novembre 1944 (départ forcé) |
Pierre Rouillot | Conseil municipal remplacé le 9 septembre 1944 par un comité local de libération comprenant douze membres désignés par le préfet de Saône-et-Loire. | |
novembre 1944 | 1945 | Pierre Guillot | ||
mai 1945 | 1964 | Émile Blanc | Viticulteur. Chevalier de la Légion d'honneur. Régulièrement réélu. Repose au cimetière de Lugny. | |
mars 1964 | décembre 1976 (décès) |
Paul Margarit | Inspecteur général de l'Agriculture (1940) puis directeur de l'enseignement et de la formation professionnelle agricoles (à partir de 1952). Officier de la Légion d’honneur. Maire de mars 1965 à mars 1971 puis de mars 1971 jusqu’à sa mort en décembre 1976. Repose au cimetière de Lugny. | |
décembre 1976 | mars 1983 (décès) |
Louis Cotessat | Maire de décembre 1976 à mars 1977 puis de mars 1977 à mars 1983. Décédé au cours de son mandat de maire. Repose au cimetière de Fissy. | |
mars 1983 | mars 2008 | Guy Berthaud | Principal du collège public « Victor Hugo » de Lugny. Chevalier de l'ordre national du Mérite. Maire réélu (mars 1989, juin 1995 et mars 2001) président de la communauté de communes du Haut-Mâconnais (jusqu'en 2003) puis de la communauté de communes du Mâconnais-Val-de-Saône. | |
mars 2008 | mars 2014 | Daniel Conry | Retraité de l'Éducation nationale (enseignement secondaire). | |
mars 2014 | mai 2020 | Guy Galéa | Coordinateur en matière de sécurité et de protection de la santé (CSPS). | |
mai 2020 | En cours | Guy Galéa | Retraité. Autres mandats et présidences : 5e vice-président de la communauté de communes Mâconnais-Tournugeois (chargé des équipements, de l’entretien des bâtiments, de l’assainissement et de la Gemapi) et président du Syndicat des eaux du Haut-Mâconnais (réélu en juillet 2020)[43]. | |
Les données manquantes sont à compléter. |
Il n'y eut pas d'élections municipales entre 1912 et 1919 ni entre 1935 et 1945 en raison des deux guerres mondiales. Dissout par arrêté préfectoral à la Libération, le conseil municipal de Lugny laissa la place le à un comité local de libération comprenant douze membres désignés par le préfet de Saône-et-Loire ; Albert Rouillot devint maire de Lugny (le ), bientôt remplacé par Pierre Guillot (à compter du ).
De 1790, année de la création de la commune de Lugny, à la fin du XIXe siècle, les maires de Lugny ont successivement été :
Deux de ces maires de Lugny ont été conseillers généraux du canton de Lugny : Jean-Marie Bouilloud-Maillet (conseiller général du canton de 1871 à 1901) et Eugène Blanc (conseiller général du canton de 1910 à 1940).
Avant la réforme de la taxe d'habitation, 521 foyers fiscaux étaient dénombrés à Lugny, parmi lesquels 403 payaient la taxe d'habitation au titre de leur habitation principale (53 foyers étaient exonérés). Avec la réforme de la taxe d'habitation, 249 foyers ont bénéficié en 2018 de la suppression de 30 % de la taxe d'habitation tandis qu'en 2019 ce sont 249 foyers fiscaux de Lugny qui ont été concernés par la suppression de 65 % de la taxe d'habitation.
Quelque 625 avis de taxe foncière sont édités chaque année pour la commune.
En 2018, le montant total des impôts locaux pour Lugny a représenté 780 919,00 euros, contre 392 790,00 euros en 2002, soit une hausse de 98,81 %.
En 2020, le budget de la commune de Lugny a été le suivant :
Données 2020
Chiffres clés | En euros | En euros par habitant |
---|---|---|
Total des produits de fonctionnement = A | 1 163 000 | 1 212 |
Total des charges de fonctionnement = B | 909 000 | 947 |
Résultat comptable = A - B = R | 255 000 | 265 |
Total des ressources d'investissement = C | 597 000 | 622 |
Total des emplois d'investissement = D | 947 000 | 987 |
Besoin ou capacité de financement de la section d'investissement = E | 350 000 | 364 |
Capacité d'autofinancement = CAF | 282 000 | 294 |
Fonds de roulement | 545 000 | 568 |
Endettement | En euros | euros par habitant |
---|---|---|
Encours de la dette au 31/12/N | 1 689 000 | 1 760 |
Annuité de la dette |
À titre de comparaison, en 2019, le budget de la commune a été le suivant :
Données 2019
Chiffres clés | En euros | En euros par habitant |
---|---|---|
Total des produits de fonctionnement = A | 1 165 000 | 1 194 |
Total des charges de fonctionnement = B | 863 000 | 886 |
Résultat comptable = A - B = R | 301 000 | 309 |
Total des ressources d'investissement = C | 1 007 000 | 1 033 |
Total des emplois d'investissement = D | 550 000 | 564 |
Besoin ou capacité de financement de la section d'investissement = E | - 457 000 | - 469 |
Capacité d'autofinancement = CAF | 323 000 | 331 |
Fonds de roulement | 943 000 | 967 |
Endettement | En euros | euros par habitant |
---|---|---|
Encours de la dette au 31/12/N | 1 811 000 | 1 858 |
Annuité de la dette |
Un an plus tôt, en 2018, le budget de la commune avait été le suivant :
Données 2018
Chiffres clés | En euros | En euros par habitant |
---|---|---|
Total des produits de fonctionnement = A | 1 189 000 | 1 208 |
Total des charges de fonctionnement = B | 1 045 000 | 1 062 |
Résultat comptable = A - B = R | 143 000 | 146 |
Total des ressources d'investissement = C | 1 757 000 | 1 786 |
Total des emplois d'investissement = D | 897 000 | 912 |
Besoin ou capacité de financement de la section d'investissement = E | - 860 000 | - 874 |
Capacité d'autofinancement = CAF | 152 000 | 155 |
Fonds de roulement | 288 000 | 293 |
Endettement | En euros | euros par habitant |
---|---|---|
Encours de la dette au 31/12/N | 1 096 000 | 1 114 |
Annuité de la dette |
Meckenheim (Rhénanie-Palatinat) (Allemagne)
Depuis le , Lugny est officiellement jumelée avec Meckenheim, localité allemande de Rhénanie-Palatinat (verbandsgemeinde de Deidesheim, dans le landkreis de Bad Dürkheim) avec laquelle les échanges sont réguliers et chaleureux.
Localisation de Lugny et de Meckenheim, communes jumelées. |
Ce jumelage, de nos jours piloté par une association dénommée comité de jumelage Lugny-Meckenheim en partenariat avec la municipalité, a pour origine les contacts que nouèrent au milieu des années 1960 messieurs Paul Margarit et Otto Keller – respectivement maires de Lugny et de Meckenheim – dans le cadre de l’action que conduisait alors l’amicale Bourgogne-Rhénanie-Palatinat, association fondée en – soit moins d'un an après le jumelage de Mâcon avec la ville de Neustadt an der Weinstraße – pour rapprocher les habitants des deux régions. Découlèrent de ces contacts un certain nombre d'échanges organisés entre 1968 et 1979 – cinq en République fédérale d'Allemagne et deux en France – et, le , la signature d'une charte de jumelage, événement qui se déroula à Lugny en présence de messieurs Louis Cotessat et Walter Braun, maires des deux localités : « Les villes de Lugny et de Meckenheim décident de conclure un jumelage. Elles veulent par là consolider l'amitié franco-allemande, rapprocher les peuples par delà des frontières, échanger leurs connaissances, rapprocher les jeunes et mettre sur pied des échanges culturels. Les corps représentatifs et l'administration des deux villes s'engagent à conjuguer leurs efforts pour atteindre les objectifs de ce jumelage. » Lugny figure ainsi parmi les quinze premières communes de Saône-et-Loire à avoir établi – puis officialisé – des liens d'amitié avec une localité étrangère[44].
1968 : les élèves des classes de quatrième et de troisième du collège de Lugny visitent Heidelberg (s’il s’agit du premier échange effectué par Lugny, les premiers contacts avec l’Allemagne remontent toutefois à 1963, dans le contexte du rapprochement entre la Bourgogne et la Rhénanie-Palatinat). 1978 : la municipalité de Lugny est reçue à Meckenheim, messieurs Louis Cotessat et Otto Keller étant respectivement maires de Lugny et de Meckenheim. 1979 : l’équipe de football de Lugny est reçue à Meckenheim ; l’échange donne lieu à plusieurs rencontres amicales disputées par les sportifs des deux localités. 1980 : Lugny reçoit Meckenheim et une charte de jumelage est officiellement signée entre les deux communes. 1981 : Lugny rend visite à Meckenheim ; à l’entrée de la localité allemande, un panneau a été planté pour promouvoir le jumelage signé un an plus tôt entre les communes bourguignonne et palatine. 1982 : les sapeurs-pompiers de Lugny reçoivent leurs homologues allemands de Meckenheim. 1983 : à leur tour, les pompiers de Lugny rendent visite à leurs collègues pompiers de Meckenheim. 1985 : les Allemands sont reçus à Lugny ; coïncidant avec l’inauguration du stade Saint-Pierre, cet échange concerne essentiellement les jeunes sportifs des deux localités, donnant lieu à plusieurs rencontres sportives. 1986 : un petit groupe de cyclistes de Meckenheim se rend à Lugny à vélo (dix ans plus tard, en , pour fêter leur « exploit », ces mêmes cyclistes feront de nouveau le déplacement à Lugny). 1991 : Lugny étant reçu en Allemagne, une fontaine est inaugurée au cœur de Meckenheim pour célébrer le jumelage entre les deux villages (sur une plaque a été gravé le texte suivant : « Fontaine dédiée aux maires et fondateurs du jumelage franco-allemand entre Meckenheim (Palatinat) et Lugny (Bourgogne) construite sur la place du village en 1991 à la mémoire d'une Europe unie et pacifique. »). 1996 : Lugny reçoit la visite des conseillers municipaux de Meckenheim, Eugen Braun et Guy Berthaud étant respectivement maires de Meckenheim et de Lugny. 1997 : les conseillers municipaux de Lugny rendent visite à leurs homologues de Meckenheim ; une amicale « Meckenheim-Lugny » vouée à la promotion du jumelage entre les deux localités est officiellement créée et une « Lugny-Allee » inaugurée. 1998 : les élèves de l’école primaire « Marcel Pagnol » de Lugny rendent visite à leurs camarades allemands de Meckenheim (les échanges entre les deux écoles ont toutefois débuté en 1992). 2000 : les vingt ans du jumelage donnent lieu, à Meckenheim, à un échange entre les écoles primaires des deux villages. 2000 : la municipalité de Meckenheim est invitée à Lugny à l’occasion des « Vendanges du Siècle », spectacle son et lumière monté à l’initiative de la cave coopérative de Lugny. 2001 : Lugny est reçu à Meckenheim pour la « Gasselkerwe », la traditionnelle fête annelle au cours de laquelle Meckenheim s’anime, les producteurs de vin ouvrant leurs portes et faisant déguster. 2002 : échange entre les deux écoles primaires, Lugny se rendant à Meckenheim. 2003 : nouvel échange entre les deux écoles primaires, Meckenheim étant reçu à Lugny. 2005 : Meckenheim reçoit Lugny pour célébrer les vingt-cinq ans du jumelage ; l’événement donne notamment lieu à une soirée organisée pour célébrer l'anniversaire de plusieurs sociétés et les vingt-cinq ans du jumelage. 2006 : les vingt-cinq ans du jumelage sont fêtés à Lugny ; l’échange coïncide avec la Saint-Vincent cantonale, traditionnelle fête des vignerons organisée cette année-là à Lugny, et donne lieu à l’inauguration d’une « rue de Meckenheim ». 7 mars 2020 : les quarante ans du jumelage sont fêtés à Lugny.
Lugny-Meckenheim : eine lebendige Partnerschaft !
Lugny est une commune qui, au 1er janvier 2022, totalisait 943 habitants[45] :
Historiquement, la paroisse de Lugny totalisait cinq cents communiants en 1675 et cent quatre-vingts « feux cotisables » dix ans plus tard, en 1685. Le « Dénombrement du Duché de Bourgogne et pays adjacens, et des provinces de Bresse et Dombes, Bugey et Gex » que fit réaliser peu avant la Révolution française Antoine-Jean Amelot de Chaillou, intendant de Bourgogne, indique que la population de la paroisse s'élevait un siècle plus tard, en 1786 à huit cent quatre-vingt-six âmes. Au XIXe siècle, la population de Lugny ne cessa de croître et finit par atteindre mille trois cent soixante-huit habitants en 1872.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[47].
En 2019, la commune comptait 859 habitants[Note 15], en diminution de 3,91 % par rapport à 2013 (Saône-et-Loire : −0,85 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 004 | 1 133 | 1 146 | 1 117 | 1 145 | 1 169 | 1 247 | 1 249 | 1 280 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 250 | 1 302 | 1 330 | 1 368 | 1 304 | 1 280 | 1 170 | 1 097 | 1 027 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 082 | 1 067 | 1 002 | 862 | 772 | 803 | 775 | 846 | 878 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
749 | 716 | 734 | 725 | 728 | 798 | 888 | 914 | 894 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
863 | 859 | - | - | - | - | - | - | - |
Outre une caserne de gendarmerie, Lugny dispose également d'un centre de secours et d'incendie, la compagnie de sapeurs-pompiers de Lugny (placée sous les ordres du capitaine Michel Libet) étant composée fin 2021 d'un effectif de 27 pompiers bénévoles (nombre d'interventions réalisées au cours de l'année 2021 : environ 250, dont 150 secours aux victimes, 23 interventions de l'infirmier, une vingtaine de feux et une quinzaine de renforts en personnels)[50].
Lugny, commune dont le territoire est desservi depuis 2005 par l'internet haut débit, bénéficie en outre depuis 2006 d'une couverture de qualité optimale en ce qui concerne la téléphonie mobile (avec le réseau 3G+/H+/4G pour l'internet mobile).
Lugny dispose d'une bibliothèque municipale inaugurée en 2008 place de l'Abreuvoir (deux « caves à livres » sont par ailleurs installées sous les platanes de la place du Pâquier, ainsi qu'une troisième au hameau de Fissy).
Une dizaine de praticiens sont regroupés dans la maison médicale pluridisciplinaire entrée en service en 2015.
Un cabinet de soins infirmiers est en outre installé au sein même de la maison médicale pluridisciplinaire (effectuant des permanences au cabinet).
Sont également installés à Lugny :
Lugny dispose de quatre structures éducatives :
Les effectifs de ces quatre structures pour l'année scolaire 2020-2021 ont été de 747 élèves, répartis comme suit[51] :
Une maison d'assistantes maternelles (MAM) d’inspiration Montessori (« Le Cocon Montessori ») a ouvert ses portes en novembre 2020 au hameau de Vermillat (deux assistantes maternelles).
Lugny dispose d'un complexe sportif adapté à la pratique de l'activité physique, consistant en un stade, un gymnase, un dojo et une piste d’athlétisme (installations situées rue de la Folie et jouxtant le collège public). Un second terrain de football est implanté au sommet de la colline Saint-Pierre, utilisé par les sportifs du club de football « Viré-Lugny Haut-Mâconnais » (VLHM) qui évolue en 2e division du district du pays Saônnois (12e division nationale) et totalisait 175 licences à la rentrée 2021.
Lugny, qui dispose d'un dojo (baptisé « Philippe Pradeyrol »), possède également un club de judo réputé fondé en 1977, l'association sportive Lugny Judo Ju Jitsu (140 adhérents environ en 2021), ainsi qu'une antenne de l'association Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu Bourgogne-Franche-Comté (Belfort) centrée sur la pratique du iaidō (art martial japonais).
Lugny s'est dotée en 2017 d'une association vouée à la pratique de la pétanque : Pétanque Loisir Lugnysoise (terrains et cabanon mis à disposition par la commune en lisière de la gare routière des Nièvres).
En 1987, le village a accueilli le championnat de France de cyclisme sur route qui a vu gagner vainqueur Marc Madiot chez les coureurs professionnels et Jeannie Longo chez les dames. Le , Lugny devient le point de départ de la 21e et avant-dernière étape du Tour de France 1991 (ligne de départ aux abords de la Cave de Lugny) ; le vainqueur fut l'Espagnol Miguel Indurain en couvrant les 57 kilomètres séparant Lugny de Mâcon en 1h 11 minutes et 45 secondes.
La 6e étape du Tour de France 2007, qui s'est courue entre Semur-en-Auxois et Bourg-en-Bresse, est passée par Lugny[52]. Le lendemain, le , Jeannie Longo remporte le soixantième Prix cycliste de Lugny, épreuve exceptionnellement réservée aux féminines.
Lugny est le siège de l'une des sept paroisses composant le doyenné du Mâconnais (doyenné relevant du diocèse d'Autun, Chalon et Mâcon) : la paroisse Notre-Dame-des-Coteaux en Mâconnais[Note 16], paroisse qui regroupe la plupart des villages du Haut-Mâconnais.
En 1984, la cure a quitté le château de Lugny – où celle-ci se trouvait depuis les premières années du XXe siècle – pour s'installer au no 56 de la rue du Pont, dans un bâtiment ayant abrité jusqu’au milieu du siècle dernier des religieuses garde-malades appartenant à la congrégation des sœurs de la Présentation de Marie de Châtel (religieuses qui, bénévolement, prodiguaient des soins aux malades de la commune).
L’église de Lugny, construite entre 1824 et 1826 là où s'élevait autrefois l'église romane construite au Moyen Âge, est, comme l'ancienne, placée sous le vocable de saint Denis, patron de Lugny, saint ayant donné son nom à l'un des quartiers du bourg. Son clocher abrite deux cloches fondues dans la première moitié du XIXe siècle, la plus ancienne pesant une tonne et datant de 1825[53]. Parmi les objets ayant été conservés de l’ancienne église romane figurent notamment – outre le retable intitulé « Le Christ et les Apôtres » de style flamboyant (1528) classé au titre des Monuments historiques – les fonts baptismaux, qui paraissent remonter au XIVe siècle. Dans l'avant-nef trône une plaque de marbre que le sculpteur Albert Libeau, futur chef de l'atelier de restauration des marbres du musée du Louvre, façonna à la demande de la paroisse pour rendre hommage aux Lugnisois morts au champ d'honneur au cours de la Première Guerre mondiale. Une Vierge à l'Enfant en bois du XVIIIe siècle est exposée dans la chapelle du Saint-Sacrement.
D'un point de vue pastoral, Lugny fut le lieu d'une expérience sans équivalent : avoir vu naître et se développer une communauté mêlant prêtres et laïcs, fondée avant-guerre à l'initiative de l'abbé Joseph Robert (1898-1987), nommé curé-archiprêtre de Lugny en 1935. À cette communauté – qui ne disparut que dans les années 1980 – appartinrent notamment les prêtres suivants (par ordre alphabétique) : Aimé Berkane (1911-1963), Honoré Berthillot (1913-1994), Jean Carimantran (1933-2015), Paul Clair (1914-1995), Georges Dufour (1924-2018)[54], Paul Durix (1901-1987), Gabriel Duru (1923-1994), Jean Dury (1913-1989), Pierre Fromageot (né en 1939), Jean Hermann (1923-2014), Robert Pléty (1921-2011) et Germain Signerat (1919-2005).
Dans les années soixante-dix, avec l'aval de monseigneur Armand-François Le Bourgeois, évêque d'Autun, y fut lancée une expérience consistant à développer une pastorale d'accueil pour les sacrements de baptême, de mariage et pour les divorcés. Du fait de l'intervention des médias en 1974[55], cette pastorale prit pour nom l'expérience de Lugny[56].
Lugny présente une particularité singulière : le fait de posséder deux cimetières, l'un étant situé à l'est du bourg, au hameau de La Garenne, l'autre au sommet du coteau dominant le hameau de Fissy (à l'est du hameau, lieux-dits Aux Chapuys et Aux Petites Teppes)[57].
La commune de Lugny édite chaque année un bulletin municipal, diffusé en janvier.
Le Journal de Saône-et-Loire est un quotidien régional français diffusé en Saône-et-Loire, dont le siège se trouve à Chalon-sur-Saône. Les abonnés et les acheteurs réguliers de ce journal demeurant sur le territoire de Lugny et du Haut-Mâconnais reçoivent l'édition de Mâcon.
Nombreuses, les associations de Lugny organisent tout au long de l’année des manifestations attrayantes.
Elles s'associent notamment, en lien avec la municipalité, pour animer le (cérémonie suivie d'une retraite aux flambeaux, d'un feu d'artifice et d'un bal populaire) et, chaque au soir, la fête dite « des illuminations » ou « des lumières » (fête d'origine religieuse qui consiste à illuminer les maisons à l'aide de bougies placées notamment sur le bord des fenêtres et, de plus en plus, de guirlandes électriques).
Chaque année en mai, la Cave de Lugny organise son traditionnel prix des Charmes (14e édition en 2018), manifestation qui repose sur une exposition rassemblant de nombreux artistes (sur le thème de la vigne et du vin), sur une visite de ses installations et une dégustation de ses cuvées.
Tous les ans depuis 2007, Lugny, grâce à l'association Lugny Patrimoine, participe à la mi-septembre aux Journées européennes du patrimoine, organisant des visites de son église et du quartier du château ainsi que de la chapelle Notre-Dame-de-Pitié de Fissy. Lugny participe également chaque été à la « Nuit des églises ».
Chaque année en décembre, à l'occasion des fêtes de Noël, l'UCAL (Union commerciale et artisanale de Lugny) organise sa traditionnelle quinzaine commerciale.
Chaque année en mars, l'association locale de pêcheurs Les Amis de la Bourbonne organise une fête pour l'ouverture de la truite. Chaque année en mai, Les Amis de la Bourbonne organisent la fête de la pêche des enfants qui connaissent alors le plaisir de s'initier à la pêche à la suite d'un lâcher de truites dans un espace confiné créé dans la rivière pour l'occasion.
Déchetteries intercommunales à Péronne et Tournus.
Points d'apport volontaire (PAV) répartis sur le territoire de la commune (impasse du Terrillot, chemin de la Prairie, rue de Saint-Pierre et route de Macheron).
Aire de collecte et d'entreposage du Creux à la Reine (déchets d'élagage, de taille, de jardins potagers ou d'agrément ; gravats inertes).
Point de collecte de piles et de cartouches d'imprimante usagées (hall de la mairie).
Bornes de recharge pour véhicules électriques :
Bornes Le Relais de type « colonne » destinées à la collecte des textiles, du linge de maison et des chaussures (impasse du Terrillot).
Aire de service municipale gratuite pour camping-cars, avec espace vidange eaux grises et eaux noires (rue du Tinailler).
Site de compostage (rue du Tinailler).
Lugny est une commune qui, en son centre-ville, dispose d'un grand nombre de commerces. Lugny possède de surcroît un artisanat varié[Note 17].
Chef-lieu de canton jusqu'en 2015, Lugny dispose en outre d'administrations et de services répondant à un grand nombre de besoins.
La vie économique de Lugny, village appartenant au vignoble du Mâconnais, repose en grande partie sur la viticulture ; un peu plus du quart du territoire de la commune – trois cent soixante-trois hectares très exactement – est d'ailleurs planté en vigne. Y sont cultivés trois cépages : le chardonnay donnant les vins blancs et constituant la majeure partie de l'encépagement, le gamay produisant le mâcon rouge et le pinot noir, cépage des vins de l'appellation Bourgogne.
Lugny est ainsi le cœur de l'appellation d'origine contrôlée « Mâcon-Lugny », qui est l'une des 27 dénominations géographiques complémentaires de l’appellation régionale « Mâcon » (appellation totalisant 484 hectares pour une récolte annuelle de 4,1 millions de bouteilles[58], dont l'aire délimitée est comprise, depuis un décret de 2005, à l’intérieur des communes de Lugny, Bissy-la-Mâconnaise, Saint-Gengoux-de-Scissé et Cruzille pour partie).
Les vignes de Lugny, déjà réputées au XVIIIe siècle où l’on considérait comme « fins » les vins des Crêts, de la Grande Vigne et de Saint Pierre, furent à la fin du siècle suivant décimées par le phylloxéra, petit insecte qui, en sept ans, de 1880 à 1887, détruisit les cinq cents hectares de vignoble de la commune. La vigne, une fois reconstituée grâce à des porte-greffes américains, redevint toutefois rapidement la principale activité des Lugnisois et le vignoble de Lugny ne comptait pas moins de deux cent cinquante hectares en 1935 – dont une trentaine en vignes nouvellement plantées ne produisant pas encore de vendange.
Construite en lisière du hameau de Collongette et entrée en service pour les vendanges de 1927, la coopérative vinicole de Lugny, deuxième cave coopérative fondée en Mâconnais, fruit d’efforts constants de la part de viticulteurs entreprenants et prévoyants, a sans cesse été agrandie et modernisée. Par souci de qualité, on l'a toujours dotée d'un matériel des plus perfectionnés. Capable de stocker huit mille hectolitres de vin à sa création, elle atteignait une capacité de vingt-quatre mille hectolitres à la veille de la Seconde Guerre mondiale[59]. Eugène Blanc, son président fondateur, la dirigea de 1927 à 1959. Jumelée depuis 1966 avec celle de Saint-Gengoux-de-Scissé, elle a absorbé en 1994 la cave coopérative de Chardonnay. S'appuyant sur trois chais dédiés à la vinification et à l'élevage des vins, la cave coopérative de Lugny est aujourd’hui la plus importante de Bourgogne et l’une des toutes premières de France en vins d'appellation d'origine contrôlée[60] avec 1 366 hectares exploités par 232 exploitations réparties sur le territoire de vingt-sept communes (dont 1 180 plantés en chardonnay), une récolte de 93 231 hectolitres et 5,7 millions de bouteilles commercialisées (30 millions d'euros de chiffre d'affaires)[61]. La Cave de Lugny occupe ainsi, depuis plusieurs années, la première place au classement des producteurs de vin de Bourgogne (6 % environ)[62]. On y produit des vins blancs et rouges renommés, la production se répartissant en 2021 à raison de 80 % de vin blanc issu du cépage chardonnay, 18 % de crémant de Bourgogne et 2 % de bourgogne rouge, mâcon rouge et bourgogne aligoté[63]. En ce qui concerne le vin blanc, le mâcon-lugny « Les Charmes », cuvée existant depuis le milieu des années 1960 et tirant son nom du plateau du même nom, est le fleuron du groupement. On y produit aussi, depuis 1975, du crémant de Bourgogne, vin effervescent élaboré selon la méthode traditionnelle (un million de bouteilles commercialisées chaque année, ce qui fait de la Cave le premier producteur-élaborateur de crémant en Bourgogne).
Si la vendange des vignes de Lugny est majoritairement vinifiée à la cave coopérative, Lugny dispose toutefois de plusieurs vignerons indépendants répartis sur le territoire de la commune[64] :
En 2012, dans l'objectif de monter dans la hiérarchie des vins de Bourgogne, les producteurs de l'aire du mâcon-lugny (environ 750 hectares répartis sur le territoire de sept communes du Haut-Mâconnais, parmi lesquelles, outre Lugny : Saint-Gengoux-de-Scissé, Bissy-la-Mâconnaise, Cruzille...) ont créé un syndicat ayant pour but d'obtenir de l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) l'accès au rang d'appellation communale. L'aboutissement de ce projet ferait du « lugny » la sixième appellation communale du vignoble du Mâconnais (après le pouilly-fuissé, le pouilly-vinzelles, le pouilly-loché, le saint-Véran et le viré-clessé, ce dernier créé en 1999) et la cent-unième de Bourgogne.
Au printemps 2018, pour souligner la vocation viticole de la commune, un vieux pressoir vertical à vis[Note 18] a été installé par la municipalité à l'entrée du bourg de Lugny, en lisière de la gare routière des Nièvres[65].
Lugny a été le siège jusqu'en 2014 de l'une des quatre communautés de communes composant le pays d'art et d'histoire « entre Cluny et Tournus » (labellisé en 2010 par le ministère de la Culture).
La petite capitale du Haut-Mâconnais, rattachée à l'office de tourisme intercommunal de Tournus, est par ailleurs l'une des étapes sur la Route des vins Mâconnais-Beaujolais créée en 1986 (circuit numéro 2, boucle d'une soixantaine de kilomètres permettant de découvrir le vignoble de dix villages du Haut-Mâconnais).
Un marché hebdomadaire se tient chaque vendredi matin au cœur du bourg (place du Pâquier et place des Halles).
Un restaurant-bar avec terrasse (« Le Bistrot Saint-Pierre ») est installé au sommet de la colline Saint-Pierre, à deux pas du camping « Les Voiles de Lugny » (vue panoramique sur le vignoble et le Val-de-Saône).
Gîtes et chambres d'hôtes dans le bourg et la plupart des hameaux de la commune. Hébergements insolites sous forme d'œno-tonneaux au Grand Bois.
Salle de séminaire disponible au Grand Bois (domaine Joseph Lafarge).
Outre la Cave de Lugny, qui s'est hissée à la première place des caves coopératives de Bourgogne et symbolise la coopération viti-vinicole telle qu'elle apparut en Mâconnais dans les années 1920[réf. nécessaire], quatre caves de producteurs indépendants sont implantées sur le territoire de Lugny :
Un parcours accrobranche (« Lugny Accro ») est installé depuis plusieurs années dans la forêt communale, en bordure de la route départementale conduisant à Péronne.
Depuis 2020 : activité, été comme hiver, de « cani-rando » (chiens de traîneaux : huskys de Sibérie et chiens du Groenland).
En 2021, dans le cadre d'un partenariat Cave de Lugny/Lugny Acro, a été lancé, au départ de la boutique de la Cave, une activité œnotouristique de découverte du terroir de Lugny (« Rando Vignes »), reposant sur des balades organisées en trottinette électrique dans le vignoble du plateau des Charmes (parcours d'une à deux heures en présence d'un guide, avec découverte familiale et ludique de sentiers balisés puis dégustation)[66].
Lugny est un village ayant conservé un patrimoine riche où abondent les typiques maisons à galerie du Mâconnais, les lavoirs[Note 19], les vieux puits et les détails architecturaux tels que blasons de pierre ou fenêtres à meneaux. Dans la rue de l'Église, à deux pas des halles mêlant pierre et brique achevées à l'été 1891[67], est notamment visible un beau cadran solaire daté de 1707 et orné de l'inscription latine « Volat velut umbra ». Sur la place de l’Église – place occupant l’emplacement de l’ancien cimetière (transféré hors du bourg, au hameau de La Garenne, vers 1855) et qui fut plantée de marronniers en 1877 – s'élève depuis 1909 un monument érigé à la mémoire des soixante-dix-neuf combattants du canton de Lugny tombés lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 et « depuis 1871 », fait extrêmement rare en milieu rural[Note 20]. Remarquable par son bel hôtel de ville de style néo-Renaissance bâti en 1868-1869[68] et par ses maisons typiques du Mâconnais, la belle place du Pâquier, principale place du bourg, est un endroit attachant où le temps semble s'être arrêté et où le visiteur a plaisir à s'arrêter ; à l'ombre de quatre vieux platanes plantés peu après 1850, y coule l'eau d'une fontaine inaugurée en 2011. Construites au pied de la Montagne du Château et de la colline de Saint-Pierre, quelques maisons bourgeoises bâties au XIXe siècle ont gardé fière allure, notamment la « maison Bassecourt » visible à l'angle de la Grande Rue et de la rue des Eaux Bleues, la « maison Jacques » (aujourd'hui occupée par le collège privé) ou le « Chalet », belle demeure érigée rue du Perthuis du Mont. Rue du 19-Mars-1962, une ample maison de maître du XVIIIe siècle se distingue par sa façade, orientée au soleil levant et caractérisée par une galerie aux hautes colonnes de bois tourné et par son pavillon à comble aigu, « tardive réminiscence des tours seigneuriales »[69].
Brûlé lors de la Révolution française, le château de Lugny ne subsiste plus que par la présence de ses deux tours d’entrée (datées du XIVe siècle) et d'une partie des bâtiments de l'ancienne basse-cour, constructions à proximité desquelles, à l'intérieur du parc Monseigneur Joseph Robert, pousse un majestueux hêtre pourpre bicentenaire haut de 30 mètres labellisé « Arbre remarquable de France » en 2018[70].
L’église Saint-Denis de Lugny, bâtie au début du XIXe siècle, abrite deux œuvres remarquables : le retable « Le Christ et les Apôtres », retable en pierre représentant le Christ et les Apôtres daté de 1528[71], et une Vierge à l’Enfant exécutée au XVe siècle (œuvres respectivement classées aux Monuments historiques en 1903 et 1979) ; y sont également visibles un tableau exécuté vers 1950 par l'artiste Michel Bouillot, intitulé « L'Annonce de la Parole en Mâconnais »[72], et, du même artiste, une croix peinte inspirée du crucifix de Saint-Damien visible en la basilique Sainte-Claire d'Assise[73].
Au hameau de Fissy, la chapelle Notre-Dame-de-Pitié, entièrement restaurée de 2009 à 2013[74] et désormais ouverte au pubic chaque week-end, est un édifice qui, en dépit de remaniements, a conservé l’esprit et les volumes du roman primitif[75]. Fissy a également conservé un lavoir construit en 1823 et particulièrement digne d'intérêt (dont la restauration s'est achevée en 2015) : le « lavoir-abreuvoir » du Quart-Martin, dont le bassin est alimenté par l'eau d'un « puits-source » (donnant naissance au ruisseau de Fissy, affluent de la Bourbonne) et dont la toiture pyramidale est supportée par une remarquable – et fort complexe – charpente de chêne[76].
Le promeneur sensible au patrimoine naturel se rendra à Collongette, sur le site naturel protégé de la Boucherette, zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ou « znieff ») d'une centaine d'hectares créée dans les années 1980[77] que gère la direction régionale de l'Environnement de Bourgogne. Aménagé il y a quelques années en lisière du bois de Charvençon, ce site naturel remarquable caractérisé par une pelouse calcaire sèche (pelouse appelée « teppe »), une lande à buis et un lisier forestier – et aussi d'anciennes carrière et lavière – se découvre en empruntant un sentier nature et découverte balisé qui, réservé aux piétons, a été équipé de panneaux (signalétique qui a fait peau neuve fin 2020[78]) permettant la découverte d'une flore et d'une faune remarquables (une douzaine d'orchidées recensées, une cinquantaine d'espèces d'arbres répertoriées, le lézard vert, la mante religieuse ainsi que de très nombreux oiseaux...)[79].
Montant à Saint-Pierre, le promeneur jouira d’un panorama remarquable donnant sur le vignoble et, par-delà, sur la vallée de la Saône et les monts du Jura. Cheminant à travers le vignoble du plateau des Charmes auquel on accède en gravissant la « montée de la croix de bois » (Collongette), il contemplera ces vignes qui ont conquis une place prépondérante dans l’économie locale, comme en témoigne le développement de la coopérative vinicole de Lugny, devenue la Cave de Lugny, la plus importante de Bourgogne, et la troisième de France pour les vins d'appellation d'origine contrôlée (30 % de la production totale du Mâconnais, 6 % de la production totale de Bourgogne). La statue de saint Pierre, datée du XVe siècle et classée aux Monuments historiques en 1928, que l'on peut voir dans sa niche au sommet de la colline de Saint-Pierre, est l’un des plus beaux fleurons de « l'imagerie » mâconnaise selon Gabriel Jeanton qui la qualifia d'œuvre d’art « très remarquable [dépassant] l’art populaire courant »[80] – est le dernier vestige d’une chapelle dont les ruines dominaient encore Lugny à la fin du XVIIIe siècle ; deux ermites, Jean Forêt (ou Fourré) et Pierre-Romain Commerçon, s’y succédèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles. Cette sculpture en pierre constitue une œuvre d’art remarquable. De sa main gauche, saint Pierre tient le Livre, attribut ordinaire des apôtres rappelant la parole du Christ : « Allez enseigner toutes les nations. » ; sa main droite est quant à elle levée dans un geste d'enseignement. Sur les pages du livre figure une inscription aujourd’hui difficilement lisible : « Restauré par J. Fleurii Tropenat de Lion en (illisible) sous le règne de notre bon roi Louis XVIII le Désiré ».
Au cimetière de Lugny, transféré hors du bourg dans les années 1850, se découvre une sépulture particulièrement digne d'intérêt : celle de l'abbé Jacques Brun (1814-1880), curé-archiprêtre de Lugny de 1854 à sa mort, prêtre dont le tombeau, sorti de l'atelier de l'abbé Georges François Richter[81], est caractérisé par le gisant en marbre de carrare qui le compose et qui représente ce prêtre figé dans son dernier sommeil, dûment revêtu de ses habits liturgiques[82].
En contrebas du célèbre plateau des Charmes couvert de vignes, presque à l'aplomb de la grotte de Macheron – grotte qui fut fouillée en 1919 puis, de nouveau, au milieu des années 1950[83] – et à deux pas de la Bourbonne s’élève un type d’édifice relativement rare : un « pavillon de vigne » qui, construit au XVIIIe siècle, est remarquable par la ravissante toiture en dôme[Note 21] – avec girouette – dont il est coiffé[Note 22]. Entre Macheron et le bourg de Lugny, un élégant pont de pierre construit vers 1810 enjambe l’Ail, peu avant que ce ruisseau ne se jette dans la Bourbonne[84].
Parmi les personnalités ayant marqué l'histoire de Lugny figurent principalement l'ancien maire et président de la cave coopérative Eugène Blanc, le docteur Charles Caix, la romancière Jeanne Moreau-Jousseaud, le pionnier de l'aviation Louis Janoir, monseigneur Joseph Robert, l'abbé Robert Pléty, le céramiste Jacques-Gabriel Jeandet, le marbrier Albert Libeau, l'artiste Michel Bouillot et l'épicière Madeleine Soboul, ainsi que, pour la période plus ancienne, Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, Nicolas Genost de Laforest et Jean de Lugny.
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Blason | D'azur à trois quintefeuilles d'or accompagnées de sept billettes de même, trois en chef, une en cœur, et trois en pointe[89]. |
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Détails | Armoiries de la famille de Lugny, dont les membres furent seigneurs du lieu jusqu'à l'extinction de la branche aînée dans la seconde moitié du XVIe siècle, avec Jean III de Lugny et sa fille et héritière Françoise de Lugny. Blason historique utilisé par la commune de Lugny ainsi que par la coopérative vinicole de Lugny, fondée en 1927 et devenue Cave de Lugny. |
Ci-après, les blasons des trois autres familles nobles ayant successivement possédé la seigneurie de Lugny, de la fin du XVIe siècle à la Révolution française :
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