Semur-en-Auxois (prononcé [səmyːʁɑ̃noːswɑ][1]) est une commune française située dans le département de la Côte-d'Or en région Bourgogne-Franche-Comté.
Semur-en-Auxois | |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Côte-d'Or |
Arrondissement | Montbard |
Intercommunalité | CC des Terres d'Auxois (siège) |
Maire Mandat |
Catherine Sadon 2020-2026 |
Code postal | 21140 |
Code commune | 21603 |
Démographie | |
Gentilé | Semuroise, Semurois |
Population municipale |
4 120 hab. (2019 ![]() |
Densité | 215 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 29′ 29″ nord, 4° 20′ 01″ est |
Altitude | Min. 237 m Max. 423 m |
Superficie | 19,14 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Semur-en-Auxois (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Canton de Semur-en-Auxois (bureau centralisateur) |
Législatives | 4e circonscription de la Côte-d'Or |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ville-semur-en-auxois.fr |
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Située à l'ouest de la Côte-d'Or, au cœur de la Bourgogne, émergeant d'une boucle de l'Armançon, Semur-en-Auxois est dressée sur un plateau de granit rose. La ville se situe dans la plus vaste des quatre vallées formant le pays d'Auxois (région), au carrefour des contreforts du Morvan, des plaines du Châtillonnais et des abords de l'Autunois. Située sur la départementale D 980 entre Montbard et Saulieu, Semur-en-Auxois est une sortie de l'autoroute A6.
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Lantilly | Villars-et-Villenotte | ![]() | |
Millery | N | Pont-et-Massène | ||
O Semur-en-Auxois E | ||||
S | ||||
Vic-de-Chassenay | Courcelles-lès-Semur | Le Val-Larrey |
Semur-en-Auxois est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Semur-en-Auxois, une unité urbaine monocommunale[5] de 4 139 habitants en 2017, constituant une ville isolée[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Semur-en-Auxois, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 54 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (67,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (69,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (39,3 %), terres arables (17,8 %), zones urbanisées (12,3 %), forêts (12,2 %), zones agricoles hétérogènes (10 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,3 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 2 545, alors qu'il était de 2 419 en 2013 et de 2 313 en 2008[I 1].
Parmi ces logements, 80 % étaient des résidences principales, 6,9 % des résidences secondaires et 13,2 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 49 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 48,6 % des appartements[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Semur-en-Auxois en 2018 en comparaison avec celle de la Côte-d'Or et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (6,9 %) supérieure à celle du département (5,6 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 40,4 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (40,2 % en 2013), contre 59,9 % pour la Côte-d'Or et 57,5 pour la France entière[I 3].
Typologie | Semur-en-Auxois[I 1] | Côte-d'Or[I 4] | France entière[I 5] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 80 | 86 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 6,9 | 5,6 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 13,2 | 8,4 | 8,2 |
Attestée sous la forme Sinemuro vers 545[12].
Du latin sine muro, « sans mur » d'enceinte[12].
C'est en 606, dans la charte de fondation de l'abbaye de Flavigny-sur-Ozerain, que l'on trouve la première trace écrite de Semur, nommée alors sene muro (vieilles murailles) soulignant ainsi le caractère défensif et ancestral du site.
Au Haut Moyen Âge, le noyau d'habitats primitifs est groupé autour du méandre de l'Armançon. Au XIe siècle, Semur devient le chef-lieu du comté d'Auxois intégré au duché de Bourgogne[13].
Au fil des siècles, Semur se développe. En 1276 elle devient commune et bénéficie de l'octroi d'une charte communale octroyée par le duc de Bourgogne Robert II au moment où se crée le bailliage d'Auxois[13],[14]. Ce dernier, l'un des six que comptait le duché de Bourgogne, s'étendait de Nuits (Nord) à Sainte-Sabine (Sud) et d'Avallon (Ouest) à Flavigny-sur-Ozerain (Est)[15].
La ville prend toute son ampleur au milieu du XIVe siècle, au moment de la guerre de Cent Ans, quand le duc Philippe le Hardi décide de renforcer les défenses naturelles du site par une enceinte flanquée de tours et une place forte dite le Donjon placée entre le quartier du Château et le bourg qui s'est développé autour du prieuré Notre-Dame.
La vie religieuse est intense, avec deux paroisses et des établissements monastiques qui ne cessent de croître au cours du temps.
Quant à la vie économique, elle est notamment rythmée par la tenue de sept foires : la foire du Château de la Saint-Vincent (le ), la foire de Notre-Dame en mars (), la foire de Quasimodo (premier dimanche après Pâques, entre le et le ), la foire de la Trinité (entre le et le ), la foire du Château de la Saint-Éloi (), la foire de l'Assomption de Notre-Dame () et la foire du Château avant la Saint-André (entre le 23 et le )[16].
Place forte de l'Auxois, Semur est fidèle aux ducs de Bourgogne, au point de s'opposer à l'autorité royale. Une position qu'elle paie au prix fort quand, en 1478, les troupes françaises de Louis XI investissent la ville et l'occupent.
Semur-en-Auxois est cartographiée dans la version française de La Cosmographie Universelle de tout le monde, imprimée en 1575 à Paris par Nicolas Chesneau et Michel Sonnius. Le plan de la ville est accompagnée d'un texte de François de Bellefores[17].
Durant les Guerres de Religion, Semur-en-Auxois reste fidèle au roi. Jusqu'en , la ville est aux mains des ligueurs. A cette date, les royalistes, menés par Guillaume de Saulx, fils du maréchal de Tavannes, mettent le siège devant la ville. Le maire Blanot, chargé de la défense de la ville, se rend rapidement aux armées royalistes. Quant à la garnison du donjon, commandée par le capitaine Laplume, elle cède le lendemain. Henri IV, dans une ordonnance de 1602, décide le démantèlement des fortifications.
La ville perd sa vocation défensive pour devenir la capitale du bailliage d'Auxois, avec tout ce que cela comporte comme prérogatives (présidial, grenier à sel…).
En 1790, elle devient chef-lieu du district de Semur puis de l'arrondissement de Semur en 1800. Elle le reste jusqu'en 1926, où la sous-préfecture est transférée à Montbard.
Pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune porte le nom abrégé de « Semur ».
Au XIXe siècle, comme de nombreux édifices en France et surtout en Bourgogne, Semur-en-Auxois bénéficie des travaux de rénovation entrepris par Eugène Viollet-le-Duc. Entre 1843 et 1855, ces restaurations concernent la collégiale Notre-Dame (1843-1855) et les remparts (1843-1850)[18].
La ville a bénéficié d'une gare pour les voyageurs de 1876 à 1953 sur la ligne de Maison-Dieu aux Laumes-Alésia. L'Association du chemin de fer touristique de l'Auxois (ACTA) a fait circuler un autorail ancien X 4787 repeint aux couleurs de l'association sur le tronçon Les Laumes - Époisses durant chaque samedi de juin à septembre et les dimanches de juillet et août depuis le . Du fait d'un déraillement d'un convoi de fret survenu en 2013, toutes les circulations ont été interrompues sur l'ensemble de la section Les Laumes - Époisses, cette situation reste inchangée début 2018[réf. nécessaire].
La commune était jusqu'en 1926 le chef-lieu de l'arrondissement de Semur du département de la Côte d'Or, année où elle est rattachée à l'arrondissement de Montbard.
Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Semur-en-Auxois[19]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 d'un nouveau canton de Semur-en-Auxois
Pour l'élection des députés, elle fait partie de la quatrième circonscription de la Côte-d'Or.
Semur-en-Auxois était le siège de la petite communauté de communes du Sinémurien, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 2002 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015, qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, cette intercommunalité a fusionné avec ses voisines pour former, le , la communauté de communes des Terres d'Auxois dont la commune est désormais le siège.
Lors du second tour des élections municipales de 2014 dans la Côte-d'Or, la liste SE menée par Catherine Sadon obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 1 205 voix (56,73 %, 21 conseillers municipaux élus dont 15 communautaires), devançant largement celle DVD menée par le maire sortant, qui a obtenue 919 voix (6 conseillers municipaux élus, dont 4 communautaires).
Lors de ce scrutin, 24,18 % des électeurs se sont abstenus[20],[21]..
Lors du premier tour des élections municipales de 2020 dans la Côte-d'Or, la liste DVC menée par la maire sortante Catherine Sadon obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 1 087 voix (24 conseillers municipaux élus, dont 17 communautaires), devançant celle DVG menée par Patricia Lasnier-Bina, qui a obtenu 431 voix (3 conseillers municipaux élus, tous élus conseillers communautaires).
Lors de ce scrutin marqué par la pandémie de Covid-19 en France, 43,08 % des électeurs se sont abstenus[22].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
(an XII) | Philibert Hugues Gueneau d'Aumont[23] | |||
19 mai 1819 | 4 octobre 1830 | Florent Joly de Saint-Florent[24] | Propriétaire | |
114 décembre 1840 | Florent Joly de Saint-Florent[24] | Propriétaire Conseiller général de Semur-en-Auxois (1852 → 1858) | ||
1855 | 1870 | Armand Bruzard[23]. | ||
19 mai 1871 | M. Claude Bouille | |||
17 mai 1874 | Ambroise Ravanier | |||
18 juin 1876 | Jean Chevalier | |||
17 février 1881 | François Verdot | |||
14 janvier 1883 | Félix Pion | |||
7 mai 1885 | Jean Chevalier | |||
22 mai 1888 | Ernest Meugnot | |||
1er mai 1889 | Louis Lenoir | |||
17 mai 1896 | Charles Guenard | |||
15 mai 1904 | Louis Thevenot | |||
19 novembre 1919 | Louis Martin | |||
15 novembre 1925 | Gustave Gaveau | Notaire Conseiller général de Semur-en-Auxois (1913 → 19374) | ||
1937 | 1989 | Robert Morlevat | Rad. puis PRG | Directeur de caisse d'épargne Député de la Côte-d'Or (4e circ) (1962 → 1968) Conseiller général de Semur-en-Auxois (1945 → 1988) |
1989 | 1997 | Jean-Marie Magnien | RPR | Biologiste Conseiller général de Semur-en-Auxois (1988 → 1994) |
1997 | mars 2008 | Michel Neugnot[24] | PS | Ingénieur EDF retraité Conseiller général de Semur-en-Auxois (1994 → 2001) Conseiller régional |
mars 2008 | avril 2014[25] | Philippe Guyenot | DVD | Agent d'assurances MMA |
avril 2014 | En cours (au 30 mai 2021) |
Catherine Sadon | DVC | Conseillère en affaires Vice-présidente de la CC des Terres d'Auxois (2020 → ) Réélue pour le mandat 2020-2026[26] |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[28].
En 2019, la commune comptait 4 120 habitants[Note 3], en augmentation de 0,32 % par rapport à 2013 (Côte-d'Or : +0,82 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1836 | 1846 | 1851 | 1856 | 1861 |
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4 617 | 4 291 | 5 065 | 5 053 | 4 035 | 4 129 | 3 971 | 3 708 | 3 590 |
1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 760 | 3 765 | 4 130 | 4 307 | 3 894 | 3 908 | 3 835 | 3 655 | 3 512 |
1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 411 | 3 009 | 3 042 | 3 024 | 3 017 | 3 257 | 3 324 | 3 399 | 3 812 |
1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 | 2017 | 2019 |
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4 334 | 4 619 | 4 545 | 4 453 | 4 261 | 4 195 | 4 138 | 4 139 | 4 120 |
Deux unités de production de maroquinerie du groupe Maroquinerie Thomas sont installées : Les Ateliers d'Armançon générant 22 millions de chiffre d'affaires en 2018 et 654 collaborateurs[30] et Manufacture CTS pour 1,6 million de chiffre d'affaires en 2018 et 51 collaborateurs[31].
Les accordéons Hohner sont fabriqués à Semur.
La biscuiterie Mistral fondée en 1954 est installée à Semur depuis 1974[32].
Labellisée Cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté[33], Semur-en-Auxois conserve plusieurs édifices témoignant de son passé :
Bâtie à partir de 1225, mais complétée à plusieurs occasions (dont une restauration par Viollet-le-Duc au XIXe siècle), la collégiale est aujourd'hui un des joyaux du gothique flamboyant en Bourgogne.
L'existence d'un hôpital est attestée dans la ville depuis le XIIe siècle. Au XVIe siècle, la ville en possède même deux : - l'un servant d'Hôtel-Dieu, au faubourg des Vaux, près du pont des Minimes ; - l'autre, réservé aux lépreux, près de la chapelle Saint-Ladre ou Saint-Lazare sur la route de Précy-ous-Thil.
Face à la vétusté et l'insuffisance des locaux, le gouverneur de Bourgogne, Louis-Henri de Bourbon-Condé, conseille aux administrateurs l'acquisition de l'hôtel du Châtelet dans le quartier du Château. Ce dernier, propriété de Florent-Claude du Châtelet-Lomont, par ailleurs gouverneur de la ville, cherche d'ailleurs à la vendre. Le contrat d'acquisition, signé le 5 juin 1734, précise que l'achat comprend des bâtiments, logements, granges, écuries, remises, triple cour, grand et petit jardin. Le bien est vendu pour 20 000 livres.
Le nouvel hôpital connaît plusieurs évolutions au XVIIIe siècle : une ou deux salles de malades (1745), une chapelle (1748), un portal (1770-1771), un logement pour le chapelain (1775-1776) et une extension (1782-1783).
Au début du XIXe siècle, l’hôpital de Semur s’est agrandi d’une nouvelle aile, qui ferme symétriquement la cour d’entrée en forme de U. Il s’agit d’un bâtiment construit en 1843-1844, et financé par le legs de Pierre-Marie Arnault, avocat à Semur[35].
Au XXe siècle, le site abrite également un centre de tabacologie et un EHPAD. Ces structures ont été depuis transféré au centre hospitalier de la ville.
Vendus par la municipalité, les bâtiments ont été acquis par une société souhaitant transformer le site en résidence pour seniors catholiques[36].
Le château de Semur-en-Auxois, appelé aussi Donjon, est reconstruit au XIIIe siècle. Malgré son démantèlement au XVIIe siècle, l'architecture urbaine conserve quelques traces notables de son existence :
Il existait[38],[39], à Semur-en-Auxois, en 1566, lors de la foire de la Pentecôte, une "Course des chausses" qui était une course à pied. La femme du gouverneur aurait exigé son remplacement par une course à cheval. Elle est créée en 1639. En 1651, cette nouvelle course bénéficie d'un prix prestigieux : une bague en or. Cette course a toujours lieu. En 2019, la commune en a organisé la 381e édition[40]. Elle se court sur le mail, large allée pédestre le de chaque année, Elle rassemble des cavaliers émérites, portant hautes les couleurs de propriétaires et d’éleveurs de la région. Les cavaliers doivent parcourir une distance de 2 112 mètres en ligne droite sur terre battue. La course de la Bague ne dure pas plus de deux minutes.
La "Course des chausses" est encore organisée durant la semaine précédent la course de la bague[41]. Elle se dispute en différentes catégories d'âge et de genre, avec un parcours dans le centre historique de Semur-en-Auxois.
Au XIXe siècle, la municipalité envisage de remplacer la salle de l'ancienne comédie, située dans le bourg Notre-Dame, par un édifice plus moderne. Grâce à un legs de Lazare Gueneau d'Aumont en 1840, la possibilité de créer un espace approprié est engagée. Ce dernier occupera l'espace proche de la halle aux blés et de la tour Margot.
À la suite d'un incendie le 5 août 1901, le projet de reconstruction est acté dans un style Empire confié à l'architecte Hector Marcorelles. Faute d'un budget assez important, le projet d'une coupole est abandonné au profit d'un simple plafond. Confié à l'artiste semurois Henri Collin, ce dernier célèbre la Musique et l'Art du Chant tout en incluant une phrase anticléricale ; symbole du contexte national marqué par la question de la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Le Théâtre à l'italienne, comporte un étage de loge sur plan en U ainsi qu'un parterre pour le peuple. Quant aux peintures décoratives, de style Art nouveau, elles sont dues à l'artiste dijonnais Communaudot.
L'édifice a fait l'objet de plusieurs restaurations comme en 1987 et au cours des années 2010[42].
Installé dans l'ancien couvent des Jacobins datant du XVIIe siècle, le musée de Semur-en-Auxois est créé par la municipalité en 1836 grâce à l'appui du sous-préfet Larribe et du député Vatout. Les salles sont aménagées entre 1836 et 1886 et comportaient à la fin du XIXe siècle une galerie des Beaux-Arts ainsi que des collections de paléontologie et géologie enrichies par plusieurs membres de la Société des Sciences de Semur-Auxois. Dans le même esprit, un cabinet de curiosité dédié à la zoologie est également institué.
Contigu au musée, la bibliothèque municipale est créé à la suite des décrets de l'Assemblée nationale des 2 et 4 novembre 1789 visant la mise à disposition des biens des communautés religieuses. Semur-en-Auxois vit ainsi arriver dans ses fonds les bibliothèques des Carmes ainsi que des communautés extérieures à la ville comme les bénédictins de Moutiers-Saint-Jean, les moines de Flavigny-sur-Ozerain et les cordeliers d'Alise-Sainte-Reine. S'ajoutèrent à ces collections religieuses les ouvrages constituant les fonds Févret de Fontette et de Saint-Mesmin[43]. La bibliothèque patrimoniale compte ainsi de nombreux livres imprimés, mais également 140 manuscrits dont le plus ancien est une Vie de saint Jérome de Réome datant des environs de l'An Mil[44]. Parmi les autres imprimés notables, la bibliothèque possède un exemple de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert ainsi qu'une Histoire naturelle de Buffon.
Semur-en-Auxois a servi de décor cinématographique :
Semur apparaît dans :
De 1990 à 1993, le théâtre de Semur fut le berceau de l'Opéra d'Automne, conçu par le maire de Semur, Jean-Marie Magnien. Ce festival, soirées lyriques et concerts symphoniques, présenta quatre opéra de Mozart, Cosi fan Tutte, l'Enlèvement au Sérail, Les Noces de Figaro, Don Giovanni. Son succès, populaire et professionnel, dû à la qualité des spectacles, commençait à implanter cette manifestation musicale dans le paysage des festivals internationaux. La dernière année vit en effet la maison d'édition allemande Bärenreiter lui proposer l'exclusivité de la création française de la Messe Solennelle de Berlioz, récemment découverte, sous les auspices de la Présidence de la République et de l’Unesco, en la basilique de Vézelay, avec France-Télévision. Le concert, enregistré par France-Musique, donna lieu au premier enregistrement mondial de l’œuvre, par le chœur et l'orchestre de la Philharmonie Nationale de Cracovie, sous la direction de Jean-Paul Penin.
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Blasonnement :
« d'azur à la tour d'argent crénelée de cinq pièces, maçonnée de sable, chargée d'un écusson bandé d'or et d'azur à la bordure de gueules. »
Commentaires : Malte-Brun indiquait dans la France illustrée (1882) : de gueules, à la tour crénelée d'argent, maçonnée de sable, chargée d'un écu bandé d'or et d'azur de six pièces. Toutefois, les armes affichées et utilisées par la municipalité présentent un champ d'azur. |
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