La Roche-sur-Foron (anciennement dénommée La Roche) est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle fait partie de l'agglomération transfrontalière du Grand Genève. Centre urbain de la communauté de communes du pays Rochois, la commune comptait 11 149 habitants en 2019, ce qui en fait la quatorzième ville haut-savoyarde pour le nombre d'habitants.
Pour les articles homonymes, voir La Roche et Foron.
La Roche-sur-Foron | |
![]() Vue de la ville médiévale. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Haute-Savoie |
Arrondissement | Bonneville |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays Rochois (siège) |
Maire Mandat |
Pierrick Ducimetière 2022-2026 |
Code postal | 74800 |
Code commune | 74224 |
Démographie | |
Gentilé | Rochois |
Population municipale |
11 149 hab. (2019 ![]() |
Densité | 620 hab./km2 |
Population agglomération |
90 953 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 04′ 02″ nord, 6° 18′ 41″ est |
Altitude | Min. 500 m Max. 1 896 m |
Superficie | 17,99 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Cluses (ville-centre) |
Aire d'attraction | Genève - Annemasse (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de La Roche-sur-Foron (bureau centralisateur) |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | larochesurforon.fr |
modifier ![]() |
La cité est située dans une zone géographique au carrefour :
La Roche-sur-Foron est bordée par sept communes :
Cornier | Amancy | |
Etaux | ![]() |
Saint-Sixt, Saint-Laurent |
Fillière | Glières-Val-de-Borne |
La situation de La Roche se trouve dans un climat continental montagnard caractérisé par une humidité marquée[1]. Les hivers sont plus froids et neigeux que ceux observés dans l'avant-pays et la saison estivale douce avec parfois des épisodes orageux. Les intersaisons (avril et octobre) sont aussi en moyenne humides.
Ville | Ensoleillement | Pluie | Neige | Orage | Brouillard |
---|---|---|---|---|---|
Paris | 1 797 h/an | 642 mm/an | 15 j/an | 19 j/an | 13 j/an |
Nice | 2 694 h/an | 767 mm/an | 1 j/an | 31 j/an | 1 j/an |
Strasbourg | 1 637 h/an | 610 mm/an | 30 j/an | 29 j/an | 65 j/an |
La Roche-sur-Foron | ... h/an | ... mm/an | ... j/an | ... j/an | ... j/an |
Moyenne nationale | 1 973 h/an | 770 mm/an | 14 j/an | 22 j/an | 40 j/an |
Voici un aperçu dans le tableau ci-dessous des moyennes pour la période de 1991 à 2021 :
Mois | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Températures moyennes °C | -1.3 | -0.5 | 3.3 | 7.6 | 11.6 | 15.7 | 17.5 | 17.1 | 13.3 | 9.4 | 3.4 | -0.4 |
Précipitations (hauteur moyenne en mm) | 132 | 117 | 123 | 128 | 172 | 158 | 151 | 134 | 120 | 122 | 141 | 148 |
Base climat-data.org de 1991 à 2021 [2]. |
La Roche-sur-Foron est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5]. Elle appartient à l'unité urbaine de Cluses, une agglomération intra-départementale regroupant 18 communes[6] et 90 953 habitants en 2019, dont elle est ville-centre[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[9],[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (56,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (60 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (51,6 %), forêts (19,8 %), zones urbanisées (15,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,1 %), zones agricoles hétérogènes (4,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,2 %)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nombre total de logements dans la commune est de 3 574[12]. Parmi ces logements, 88 % sont des résidences principales, 6 % sont des résidences secondaires et 6 % sont des logements vacants. Ces logements sont pour une part de 34,6 % des maisons individuelles, 59 % sont des appartements et enfin seulement 6,5 % sont des logements d'un autre type. Le nombre d'habitants propriétaires de leur logement est de 46,7 %[12]. Ce qui est inférieur à la moyenne nationale qui se monte à près de 55,3 %. Le nombre de locataires est de 48,5 % sur l'ensemble des logements qui est supérieur à la moyenne nationale qui est de 39,8 %[12]. On peut noter également que 4,9 % des habitants de la commune sont des personnes logées gratuitement ce qui est égal au niveau de l'ensemble de la France le pourcentage est de 4,9 %. Toujours sur l'ensemble des logements de la commune, 8,5 % sont des studios, 15 % sont des logements de deux pièces, 24 % en ont trois, 27,2 % des logements disposent de quatre pièces, et 25,3 % des logements ont cinq pièces ou plus[12].
L'aéroport international le plus proche est celui de Genève (Suisse), à 45 km d'autoroute.
La Roche-sur-Foron est desservie par l'autoroute A410.
La gare de La Roche-sur-Foron est desservie par les TER permettant d'accéder directement au nord vers Annemasse pour Bellegarde-sur-Valserine ou Évian-les-Bains, à l'ouest vers Pringy et Annecy ainsi qu'à l'est vers Bonneville, Cluses, Sallanches et Saint-Gervais-Les-Bains Le Fayet.
La Roche-sur-Foron est un toponyme formé du mot « roche » auquel on a associé le nom de la rivière Foron à partir du décret du 27 février 1961[13],[14].
Le nom de « La Roche » provient de la présence d'un énorme rocher au sommet duquel fut bâti le donjon de l'ancienne forteresse des comtes de Genève. Il provient de l'ancien français « roche » qui désigne au Moyen Âge « château-fort bâti sur une roche », lui-même originaire du mot latin *rocca (« roche »)[14]. Le rocher, comme tous ceux de la vallée de l'Arve, fut transporté par le glacier qui la couvrait, il y a 10 000 ans encore, en provenance du massif du Mont-Blanc.
Les mentions du nom en latin sont Rochia et Rupes Allobrogum, qui semble-t-il tient d'une interprétation fantaisiste[14]. On trouve plus tard, au cours du XIIIe siècle Ruppe et Rupe[14]. On trouve également une planche de la ville dans le Theatrum Sabaudiæ, publié en 1682, sous la mention Rupes Allobrogum vulgo La Roche.
La cité appartenant au comté de Genève ou province du Genevois, elle est parfois désignée sous la forme « La Roche en Genevois » dans certains ouvrages. Durant l'annexion de la Savoie par les troupes révolutionnaires françaises (Voir Révolution en Savoie), la ville est attachée au district de Bonneville en 1798[15]. Lors de la Restauration des États de Savoie (1815), la commune est maintenue dans la province historique du Faucigny[15], bien que l'on trouve les mentions « La Roche / La Roche sur Foron » dans le Dictionnaire du Duché de Savoie (Tome II, 1856, p. 46), on trouve désormais plus régulièrement la précision de « La Roche-Faucigny » ou « La Roche en Faucigny », comme il est rappelé dans l'ouvrage Histoire de la ville de La Roche[16]. Les auteurs de ce dernier sont contre l'usage dit fautif du Dictionnaire des Postes du nom « La Roche sur Foron » sans avoir consulté la population[16]. Si l'existence d'une distinction doit exister pour différencier la ville d'autres localités, ceux-ci préfèrent l'expression « en Faucigny » plutôt que « sur Foron » qui désigne langue locale un « torrent »[17]. Ils poursuivent au motif que « ces mots sur Foron sont aussi peu distinctifs que si l'on disait La Roche sur rivière, ou La Roche sur torrent. Le mot foron, néologisme aussi vieux que nos provinces, n'est pas un nom propre, mais un nom commun »[16].
Le nom actuel de La Roche-sur-Foron est officialisé par décret du 27 février 1961, paru au Journal officiel du 4 mars 1961[13]. Toutefois, les populations locales continuent d'appeler la ville La Roche. Ses habitants sont les Rochoises et les Rochois[13].
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit La Roshe (graphie de Conflans) ou La Roche (ORB)[18].
Le site de la Roche semble accueillir, selon la déduction des historiens contemporains, très précocement, probablement dès la période préhistorique, un habitat fortifié[19]. Il est repris par les Burgondes au Xe siècle, en raison de ses atouts stratégiques : ce plateau à flanc de montagne, adossé au Col d'Évires et facile à défendre, ouvre une vue largement dégagée sur la vallée de l'Arve et le bassin lémanique[20]. Leur présence est attestée dans les environs dès les Ve – VIIe siècles[19]. Cependant, les premières mentions de l'occupation du site ne remontent qu'au début du XIIe siècle[19].
Tout comme neuf autres castra « genevois », le château de La Roche, est mentionné au début XIIe siècle[19], au cours de l'année 1120[21].
Plus tard, en 1033, le comte Gérold de Genève, chassé de sa capitale par l'empereur Conrad II le Salique (à la suite de la guerre de succession au trône de Bourgogne) s'établit dans ce bourg fortifié et en fait sa capitale. Gérold, fondateur de la Maison de Genève, en modernise les fortifications. Plus tard, à la fin du XIIe siècle, une première enceinte défendue par trois châteaux est élevée. La Roche demeure capitale du comté de Genève jusqu'en 1219, époque à laquelle le comte renonce à Genève et s'installe à Annecy. Mais après l'incendie d'Annecy (1320), Amédée III de Genève fixe sa résidence à La Roche (1320-1322), le temps que la ville et son château soient rebâtis. La Roche ayant débordé de sa première enceinte, Amédée III ordonne la construction d'une seconde. À cette occasion, La Roche reçoit son statut de ville et des franchises et libertés en 1335[22],[23].
La famille de Genève s'éteint en 1394, mais ce n'est qu'en 1401 que le Genevois sera vendu au comte de Savoie Amédée VIII (premier duc de Savoie en 1416). En souvenir de cette époque où elle était l'une des principales résidences des princes de Genève, et par défiance envers le nouveau marquis de Graneri (marquis de La Roche), la Roche porte, depuis le XVIIe siècle, à l'instar de la province du Genevois, les armoiries de cette prestigieuse lignée.
Le , les fours banaux prennent feu accidentellement : la ville est entièrement ravagée par les flammes. Les habitants mettent plus de soixante ans pour reconstruire leur ville, ayant perdu la plus grande part de leurs biens dans ce terrible incendie. L'une de ces maisons, rebâtie seulement en 1571, arbore au-dessus de son porche d'entrée une pierre millésimée dont l'inscription latine rappelle cette catastrophe.
Cependant, aucune crise ne s'ensuit grâce à l'intensité de la vie économique de la cité. En effet, dès le XIIe siècle/XIIIe siècle, les marchés de La Roche sont très achalandés. Cela est dû aux franchises que le comte de Genève a octroyées aux Rochois après son installation en nos murs. Ces franchises, exonérant les habitants de taxes et d'impôts, attirent les commerçants, les artisans, les industriels et les forains de la région. Ceux-ci contribuent au rayonnement économique de la cité rochoise puisque ses marchés comptent parmi les plus importants du duché de Savoie, tandis qu'elle est le plus grand centre de foires du duché. Les mesures à grain (1558) et les halles (1831) attestent encore de ce passé commercial prospère dont La Roche se fait fort de perpétuer la tradition aujourd'hui encore.
En 1536, six ans après la révolte des habitants - influencés par les premiers protestants luthériens [réf. nécessaire]- contre le clergé, l'église paroissiale est érigée en collégiale par le pape Paul III. À La Roche, place forte et ville commerçante, est également dévolu le rôle de « contrepoids » à la réforme de Jean Calvin à Genève. Dès lors, La Roche affirme sa vocation de centre religieux et de bastion de la réforme catholique avec l'établissement du chapitre de la collégiale (1536-1793), suivi d'un couvent de capucins (1617-1975), d'un monastère de bernardines (1626-1793) et des jésuites (1628-1712) à la tête du collège. Aujourd'hui, La Roche-sur-Foron accueille le couvent des révérendes sœurs de la Charité, maison provinciale établie depuis 1842.
En outre, La Roche remplit une fonction éducative grâce à la création d'un collège en 1561, dans une maison noble de la ville située entre le château de l'Échelle et celui du prince. L'enseignement est dispensé par les chanoines du chapitre puis par les jésuites entre 1628 et 1712 et à nouveau par les chanoines jusqu'en 1792. Dès 1570, cet établissement compte déjà 300 élèves, pour une population de 1 000 habitants. Élevé au rang d'École royale (1729) puis de Collège Royal (1816) lors de la Restauration sarde, il est établi, depuis 1860, dans l'ancien monastère des bernardines (1670). À l'occasion de l'Annexion de la Savoie à la France il fusionne effectivement avec le petit séminaire, créé en 1807 dans l'enceinte de cet ancien monastère. Plusieurs anciens élèves du Collège de La Roche sont passés à la postérité, notamment : le bienheureux Pierre Favre (1506-1546) cofondateur de Jésuites avec Ignace de Loyola et ambassadeur du pape Pie IX ; saint François de Sales (1567-1622), prince-évêque de Genève, Père de la langue française et Docteur de l'Église ; ou bien, proche de nous, Benoît Chamoux (1961-1995), 1er himalayiste français à avoir gravi treize des quatorze « 8000 mètres », les plus hauts sommets du monde. Quant à Guillaume Fichet (1433-1480), recteur de la Sorbonne et initiateur de l'imprimerie en France, il étudie vers 1450 dans la première école de La Roche (fondée entre 1410 et 1440).
Mais ce XVIe siècle marque aussi un profond déclin pour la maison de Savoie. Le duché, et particulièrement La Roche sont frappés par les guerres et épidémies de peste.
La Roche est fouettée à deux reprises par la peste venue de Genève (1542 et 1587). Lors des deux passages de ce fléau, les quelques Rochois survivants trouvent refuge non loin de la ville. Ils mettent au jour une source à laquelle ils attribuent des vertues miraculeuse. Le sanctuaire marial de La Bénite Fontaine est né. Saint François de Sales l'officialise quelques années plus tard, en . Lieu de prière régional, La Bénite Fontaine connaît un nouvel élan à partir de 1937 grâce à son recteur, le très populaire chanoine Chavanne (1898-1946). Plusieurs grands pèlerinages attirent une vaste foule de pèlerins chaque année.[réf. nécessaire]
La guerre est le second fléau de ce siècle. Le , pendant le conflit opposant le duc de Savoie à la république de Genève, les Genevois, alliés des Bernois et d'Henri IV, envahissent La Roche en pleine nuit. La ville est dépourvue de soldats ; l'assault est marqué par des pillages, des incendies et des massacres. Ils montent au Plain-château (la première enceinte) pour démanteler la forteresse du prince dont il ne subsiste plus désormais que l'imposante tour de garde (1258-68) ancrée sur son rocher : la fameuse tour des comtes de Genève. La Roche, place forte et ville de garnison, représentait une menace pour Genève : les attaques sur la cité de Calvin étaient notamment préparées depuis La Roche. Réciproquement, « le coup de main des Genevois était facile à prévoir d'autant que notre ville en était menacée à chaque instant ». Après ce sac, une troupe de 7 000 soldats vient résider à La Roche, causant beaucoup de désordre dans la ville. [réf. nécessaire]
Cette guerre entre Genève et la Savoie, déclenchée par le duc Charles-Emmanuel en 1589, se solde par la cuisante défaite des troupes savoyardes lors de la bataille de l’Escalade, dans la nuit du 21 au . Les Savoyards essayent de s’emparer de Genève par surprise, escaladant les remparts afin d’ouvrir les portes depuis l’intérieur. L’armée ducale se tient prête pour envahir la ville, mais une sentinelle donne l’alarme : la déroute savoyarde commence. Il s’agit de la dernière tentative de prise de la cité genevoise par la maison de Savoie. Genève acquiert définitivement son indépendance. Une partie des échelles ayant servi à gravir les remparts avait été entreposée à La Roche : de là viendrait le nom du château de l’Échelle.
Néanmoins, les habitants n'acceptent pas que leur ville, baronnie relevant directement de l'autorité du duc de Savoie, soit élevée en marquisat pour ne dépendre plus que du marquis de Graneri (1682). C'est un peu de leur fierté qui s'évapore avec ce rang nobiliaire pourtant plus élevé. De longs procès s'entament entre ce marquis et ses nouveaux sujets.[réf. nécessaire]
L'occupation espagnole (1742 à 1748) occasionne la destruction d'une partie des enceintes et le nivellement des fossés. Mais dès le XVIIIe siècle, les premiers pas de l'industrie ont lieu sur les berges du Foron, au pied des remparts : moulins et tanneries profitent du torrent pour bien préparer l'entrée de notre bourgade dans l'ère contemporaine. Cependant, le , l'invasion des troupes françaises révolutionnaires met entre parenthèses la monarchie sarde jusqu'à la chute de Napoléon 1er (1815) ; le duché de Savoie devient le 84e département français sous le nom de département du Mont-Blanc ; le département du Léman est formé dès l'annexion de Genève (1798) avec des bribes de cette Savoie démembrée.
La période révolutionnaire est oubliée, quand, au XIXe siècle, sonne l'heure d'une autre révolution, celle-ci industrielle. Les Rochois œuvrent à l'essor économique moderne de leur ville. La Restauration sarde de 1815 fait aussi éclore une expression architecturale très caractéristique de la volonté politique de ses monarques, l'imposant style néoclassique. La Roche profite de cet élan avec notamment l'édification de la Grenette en 1832[24], de la mairie, de 1841 à 1843, de la place des Portiques (actuelle place de la République), dont le projet est voté en 1845. Voici venu l'avènement de l'urbanisme et de l'expansion économique. Un éclairage public est mis en place dès 1834[24].
En 1860, lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 3], dont 89 dans le village[27],[28]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[29].
La Roche-sur-Foron devient une des toutes premières villes éclairées à l'électricité[30],[31],[32],[33],[34], en 1885, grâce à l'avant-gardisme du maire, M. Plantard . Cette marche en avant vers le progrès fait la Une du journal Le Figaro du . Dans son article intitulé « Une ville lumière dans les Alpes », le journaliste Pierre Giffard décrit en détail, sur plusieurs pages, cette grande première. Il écrit notamment : « Et cette ville, que je tiens à qualifier de Ville Lumière, ce n'est ni Paris, ni Londres, ni Berlin, ni Moscou, ni rien de semblable. C'est une toute petite cité savoyarde blottie dans la neige à dix lieues du Mont Blanc ; ce n'est même pas un chef-lieu d'arrondissement, c'est un vulgaire (sic !) chef-lieu de canton répondant au nom de La Roche ».
Le chemin de fer est aussi l'une des sources du développement de ce gros bourg commerçant. Si la gare est construite dès 1879, le premier train est à quai le (Annemasse à La Roche-sur-Foron). L'année suivante (), est ouverte la ligne Annecy-La Roche. L’étude de cette ligne et de ses ouvrages d’art avait été menée par Sadi Carnot (1837-1894), polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées et futur Président de la République française, alors qu’il était en poste à Annecy. Pour descendre à La Roche depuis le Col d'Évires, il dut prévoir un détour de 8 km pour pallier l'importance du dénivelé : il s'agit alors de la plus grande boucle de chemin de fer du monde (d'Europe, actuellement). Cette ligne, sous l'impulsion de Louis Armand, originaire de Cruseilles, devenu par la suite président de la SNCF, est utilisée pour tester et mettre au point un système d'électrifiée en courant alternatif à haute tension et à fréquence standard de 50 Hz (). Auparavant, le est inaugurée la ligne de La Roche-sur-Foron à Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet. C'est depuis cette époque que la ville porte le surnom de « plaque tournante de la Haute-Savoie », en raison de l'indispensable pont tournant de la gare : la liaison entre les lignes d'Annecy et de Saint-Gervais nécessite l'inversion des locomotives à vapeur sur les trains.
Ce surnom est aussi justifié par la position géographiquement centrale de La-Roche-sur-Foron dans le département, sur des itinéraires menant aux frontières de la Suisse et de l'Italie, ainsi que par sa tradition de foires et salons de premier ordre - héritage des franchises octroyées par le comte de Genève : la Foire Internationale Haute-Savoie Mont-Blanc créée en 1924 par son Maire de l'époque Jean Nevière[35], maire de 1919 à 1939 puis en 1945 (plus de 100 000 visiteurs - annuelle), le SIMODEC (créé en 1955 - 1er salon européen de l'industrie du décolletage), le Salon du Mieux-Vivre, etc. Quant à la doyenne d'entre elles, il s'agit d'une foire aux bestiaux : la Foire de la Saint-Denis, dont les origines se confondent avec la codification par écrit des franchises, en 1335.
Consciente de son héritage du temps passé (2e cité historique de Haute-Savoie), La Roche-sur-Foron allie notamment le développement économique avec la préservation et la restauration de ses monuments. L'animation de ce patrimoine historique, dans un cadre de vie exemplaire, en est un précieux témoin.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
XVIIIe siècle | Jacques Arestan | notaire royal et syndic de la Roche | ||
XVIIIe siècle | Claude-Marie-Melchior de Chissé de Polinge | |||
1841 | 1860 | Joseph Pelloux | Médecin, député de la Savoie et dernier syndic du duché de Savoie | |
1860 | 1865 | Joseph Pelloux | Médecin Conseiller général du canton de La Roche-sur-Foron (1861 → 1864) | |
1865 | 1868 | Jean-Claude Bussat | Médecin | |
1868 | 1890 (décès) |
Jean-Pierre Plantard | Conseiller général du canton de La Roche-sur-Foron (1871 → 1875) | |
1890 | 1896 | Auguste Lautard | ||
1896 | 1900 | François Décérier | ||
1900 | 1903 | André Laillard | ||
1903 | 1908 | Jean Rosnoblet | ||
1908 | 1919 | Claude-Bernard Rosnoblet | ||
1919 | 1940 | Jean Nevière | Rad. | |
1940 | 1945 | Parfait Gavel | Nommé par Vichy | |
1945 | 1945 | Jean Nevière | Rad. | |
1945 | mars 1959 | Auguste Pelloux | MRP | Médecin Conseiller général du canton de La Roche-sur-Foron (1949 → 1961) |
mars 1959 | mars 1965 | Charles Puthod | DVD | Pharmacien Conseiller général du canton de La Roche-sur-Foron (1961 → 1973) |
mars 1965 | mars 1977 | Jean Morin | ||
mars 1977 | mars 1989 | Albert Clavel | ||
mars 1989 | mars 2001 | Jacques Lansard | RPR | Pharmacien |
mars 2001 | mars 2014 | Michel Thabuis | DVD | Retraité |
mars 2014 | novembre 2016[36] (décès) |
Guy Flammier | DVD | Commerçant 1er vice-président de la CC du Pays Rochois (2014 → 2016) |
novembre 2016 | juin 2020 | Sébastien Maure[37] | DVD | Directeur de collège 1er vice-président de la CC du Pays Rochois (2016 → 2020) |
juin 2020 | juin 2022 | Jean-Claude Georget[38] | DVE | Président de la CC du Pays Rochois Conseiller municipal de La Roche-sur-Foron, membre de 7 commissions dont culture, scolaire, sécurité. |
juin 2022 | En cours | Pierrick Ducimetière[39] | Attaché de Direction (Assurance Maladie) | |
Les données manquantes sont à compléter. |
Au 20 décembre 2014, La Roche-sur-Foron possède un jumelage avec Stockach (Allemagne) depuis 1973[40].
D'autres coopérations sont mises en place avec :
Les habitants de La Roche-sur-Foron sont appelés les Rochois[13]. Le sobriquet des habitants était en patois les Catarrheux, au XIXe siècle[41].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[42],[Note 4]
En 2019, la commune comptait 11 149 habitants[Note 5], en diminution de 0,31 % par rapport à 2013 (Haute-Savoie : +7,33 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1822 | 1838 | 1848 | 1858 | 1861 | 1866 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 759 | 2 226 | 2 409 | 2 574 | 3 040 | 2 912 | 3 086 | 2 932 | 3 161 |
1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 020 | 2 942 | 3 183 | 3 355 | 3 350 | 3 318 | 3 377 | 3 084 | 3 203 |
1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 125 | 3 456 | 3 603 | 3 856 | 4 459 | 4 548 | 4 456 | 5 049 | 6 008 |
1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 | 2019 | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
6 627 | 7 116 | 8 538 | 9 763 | 10 510 | 11 795 | 11 149 | - | - |
Cependant, le projet de construction de l'école du Bois-des-Chères a été très controversée, car elle résulte d'une urbanisation mal maîtrisée selon certains et au contraire innovante à l'usage selon d'autres. De plus, ce groupe scolaire n'accueille que les élèves des classes de CP et CE1, choix délibéré et innovant de regrouper par classe d'âge les élèves. Les élèves des classes supérieures doivent être scolarisés à l'école Mallinjoud, qui a fait l'objet d'une rénovation et d'un agrandissement à cette occasion.
Au niveau santé la Roche Sur Foron possède plusieurs médecins généralistes ainsi que 3 pharmacies (dans la ville). Le maire actuel : Jean-Claude Georget prévoit de faire construire une maison de santé, il est en collaboration avec un docteur généraliste.
La municipalité rochoise a édité, depuis une dizaine d'années, différentes publications (Bulletin d'information - La Roche-sur-Foron 5 numéros,l@roche.com 7 numéros)[M 1]. Le nouveau bulletin municipal se nomme le 3.6.9.12., un magazine d'information rochois dont le premier numéro est paru à l'automne 2014, consultable en ligne[M 1].
Il existe par ailleurs un bulletin des différentes manifestations culturelles, L'Inforon[M 2]. Il est disponible à la mairie, à l'Office de Tourisme ainsi que dans des cassettes situées en centre-ville, mais également consultable sur le site de la ville[M 2].
La ville est couverte par des antennes locales de radios dont France Bleu Pays de Savoie, ODS Radio, Radio Mont-Blanc, La Radio Plus, Perrine FM ou encore Radio Giffre… Enfin, la chaîne de télévision locale TV8 Mont-Blanc diffuse des émissions sur les pays de Savoie. Régulièrement l'émission La Place du village expose la vie locale du Faucigny. France 3 et sa station régionale France 3 Alpes, peuvent parfois relater les faits de vie de la commune.
La presse écrite locale est représentée par des titres comme Le Dauphiné libéré, L'Essor savoyard, Le Messager - édition Faucigny, le Courrier savoyard, ou l'édition locale Le Faucigny.
La Roche-sur-Foron a été récompensée pour sa politique Internet par le label « Ville Internet » en 2011 (@@)[Note 6].
Sur son territoire existent quatre zones d'activité économique :
Le territoire s'étale sur une surface de 1 792 hectares et la surface agricole utile totale est de 772 hectares (soit 43 % de la superficie totale)[45].
La production est nettement insuffisante pour couvrir les besoins et couvre seulement 17% des besoins. Les besoins et productions sont calculés ci-dessous toutes cultures confondues, et ils sont exprimés hectares de surface agricole, afin de calculer le taux de couverture théorique global (ratio entre la production et les besoins).
Groupes de cultures | Production (en hectares) | Besoins (en hectares) | Part dans les besoins | Taux de couverture théorique |
---|---|---|---|---|
Céréales | 5 | 743 | 16% | 1% |
Autres cultures | 0 | 78 | 2% | 0% |
Fruits et légumes | 0 | 88 | 2% | 0% |
Fourrages | 764 | 3 164 | 70% | 24% |
Oléoprotéagineux | 0 | 434 | 10% | 0% |
Totaux | 764 | 4 507 | 100% | 17% |
Refresco, Décoplast et SonarSource sont les entreprises les plus importantes de la commune.
Depuis 2010, l'entreprise Neologistic, filiale du groupe suisse Flex Multimedia Group, distribue chaque mois des milliers de colis à travers l'Europe.
La cité dispose d'un parc des Expositions moderne, vaste ensemble immobilier, où sont organisés toute l'année de nombreuses foires, salons commerciaux et manifestations diverses, dont :
La commune compte cinq monuments répertoriés à l'inventaire des monuments historiques[46] et un lieu répertorié à l'inventaire général du patrimoine culturel[47]. Par ailleurs, elle compte sept objets répertoriés à l'inventaire des monuments historiques[48] et aucun répertorié à l'inventaire général du patrimoine culturel[49].
Le centre-ville de La Roche-sur-Foron, ainsi que le quartier du Plain-Château (cité médiévale) sont ainsi protégés au titre des Monuments Historiques. La présence d'une cité médiévale restaurée et entretenue a permis à la commune d'adhérer au réseau « Les Plus Beaux Détours de France ».
En 2014, la commune obtient le niveau « trois fleurs » au concours des villes et villages fleuris[60].
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Blasonnement :
D'or à quatre points équipolés d'azur.
Commentaires : on peut blasonner aussi ainsi : d'or à la croix d'azur ajourée en son centre. |
Selon les connaissances (archives départementales de la Haute-Savoie), le blason initial de La Roche était : d'azur à l'étoile d'argent. Mais au XVIIe siècle, lorsque le duc Victor-Amédée II de Savoie imposa aux Rochois un marquis, élevant ainsi la baronnie de La Roche en un marquisat, ceux-ci, par défiance face à ce nouveau venu (le marquis Graneri de La Roche ou Graneri della Roccia), choisirent de modifier le blason de leur ville : ils prirent les armes des comtes de Genève, leurs premiers et prestigieux souverains. Le blason des comtes de Genève est aussi celui de la province du Genevois : d'or à quatre points équipolés d'azur (forme moderne) ou d'or à la croix d'azur ajourée en son centre (forme ancienne).
En effet, les Rochois préféraient que leur ville ne fût qu'une « modeste » baronnie mais relevant directement du duc de Savoie plutôt qu'un marquisat relevant d'un lointain marquis Piémontais, inconnu à leurs yeux et ponctionnant des impôts fabuleux. Ceux-ci servirent notamment à la construction de l'hôtel de Graneri, considéré aujourd'hui comme le plus bel hôtel particulier de la ville de Turin. Il s'ensuivit de très nombreux procès entre la famille de Graneri et les Rochois.
Au XVIIe siècle, les armes du mandement de La Roche se blasonnaient ainsi : Quatre points d’or équipollés à cinq d’azur[61].
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