Le 2 octobre 2020, de nombreux villages des diverses vallées des Alpes-Maritimes (Breil-sur-Roya, Fontan, Roquebillière, St-Martin-Vésubie, Tende...) sont fortement impactés par un "épisode méditerranéen" de grande ampleur[3]. Certains hameaux sont restés inaccessibles jusqu'à plus d'une semaine après la catastrophe et l'électricité n'a été rétablie que vers le 20 octobre. L'Arrêté du 7 octobre 2020 portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle a identifié 55 communes, dont Ilonse, au titre des "Inondations et coulées de boue du 2 au 3 octobre 2020"[4].
Commune située dans une zone de sismicité moyenne[5].
La commune est intégrée dans le plan local d'urbanisme métropolitain approuvé le 25 octobre 2019[12].
Typologie
Ilonse est une commune rurale[Note 1],[13]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[14],[15].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 100 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (98,3% en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98,4%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (61,6%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (34,2%), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,5%), prairies (1,6%)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Histoire
Une voie romaine reliait les deux capitales successives de la province des Alpes-Maritimes, Cimiez et Embrun. Elle devait passer par la vallée de la Tinée et à partir de Saint-Sauveur-sur-Tinée se dirigeait vers le Var par Ilonse ou Roubion.
Le village apparaît dans le cartulaire de l'abbaye de Lérins au XIesiècle[21], Ilontia, puis au XIIesiècle Ilonza dans le cartulaire de la cathédrale de Nice.
Le village a d'abord appartenu à la famille Féraud de Thorame, Thorame-Glandevès, puis aux Grimaldi de Bueil au XIVesiècle.
La peste de 1327 emporta toute la population qui se trouvait dans le vieux castel.
En 1344, Astruge Grimaldi ou Astruga Rostagni-Grimaldi[22], devenue veuve, acheta la seigneurie aux Glandevès mais dût faire valoir ses droits auprès de la Communauté des habitants par la force[23]. Le , le viguier de Tinée donne l'investiture de la seigneurie aux barons de Beuil et ordonne aux habitants d'Ilonse de reconnaître Astruge Grimaldi. Les habitants passent l'acte de reconnaissance mais refusent de payer certaines redevances féodales, en particulier de participer au paiement de la dot de Tiburge Grimaldi à son mariage avec Ludovic ou Louis Lascaris de Vintimille. Traités durement par les agents de la dame Astruga, les habitants se révoltent. Faucon d'Agoût au nom du sénéchal de Provence Hugues del Bazo vient à Ilonse avec ses milices et décide de convoquer un tribunal arbitral composé du chevalier Guillaume du Puget et de Philippe Balbi, co-seigneur de Saint-Sauveur-sur-Tinée. Le jugement est prononcé par l'évêque de Nice et Philippe Balbi en présence de la dame Astruga, de son père Guillaume Rostaing, de son fils Barnabé Grimaldi et des représentants de la commune, et publié le . Ils sont condamnés le à payer une indemnité.
Le , Jean Grimaldi de Bueil renonce contre 105 écus annuels à tous ses droits féodaux sur les habitants d'Ilonse sauf exceptions énoncées.
En 1621, à la suite de l'exécution du dernier comte de Beuil, Annibal Grimaldi, le château est démoli. Ilonse devient une seigneurie des Badat, et les habitants font hommage et prêtent serment de fidélité le [24].
En 1729, Ilonse devient une seigneurie des Pascalis avec le titre de comte[25].
En 1848, le hameau d'Abeleria est détruit par un incendie.
En 1860, Ilonse, comme la plus grande partie du comté de Nice, est rattachée à la France. La commune fait alors partie du canton de Saint-Sauveur-sur-Tinée.
Politique et administration
Liste des maires (occupation française 1794-1815 et depuis 1860) et syndics (1815-1860) successifs
Liste des maires (occupation française 1794-1815 et depuis 1860) et syndics (1815-1860) successifs
En 2019, le budget de la commune était constitué ainsi[27]:
total des produits de fonctionnement: 232 000 €, soit 1 200 € par habitant;
total des charges de fonctionnement: 171 000 €, soit 889 € par habitant;
total des ressources d'investissement: 182 000 €, soit 941 € par habitant;
total des emplois d'investissement: 124 000 €, soit 641 € par habitant;
endettement: 31 000 €, soit 161 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants:
taxe d'habitation: 8,43%;
taxe foncière sur les propriétés bâties: 29,54%;
taxe foncière sur les propriétés non bâties: 39,11%;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties: 0,00% ;
cotisation foncière des entreprises: 0,00%.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2017: médiane en 2017 du revenu disponible, par unité de consommation[28].
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[30].
En 2019, la commune comptait 162 habitants[Note 3], en diminution de 10% par rapport à 2013 (Alpes-Maritimes: +1,25%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1822
1831
1838
1841
1848
1851
434
570
534
571
809
659
713
978
652
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1858
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
506
493
481
401
434
435
377
333
354
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
308
302
306
262
249
225
160
124
124
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2005
2006
2010
102
80
57
55
78
113
129
132
167
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2015
2019
-
-
-
-
-
-
-
194
162
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[31] puis Insee à partir de 2006[32].)
En 1986, après la fermeture des derniers commerces, l’auberge communale «La Gruppio» est créée[38].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
De l'ancienne seigneurie d'Ilonse, il reste les ruines d'un château qui a été démoli après l'exécution d'Annibal Grimaldi de Beuil, en 1621[39], et quelques vestiges de remparts près de l'église[40].
Village perché, il a conservé des ruelles avec passages voûtés. On a à partir du village un beau panorama sur la vallée de la Tinée et le Valdeblore.
Pont sur la Tinée, inauguré le . Le tablier est une structure de 5 poutres en bois espacées de 1 m, sous-bandée par des tirants métalliques tenus par des entretoises en bois. Le hourdis a été réalisé à l'aide de dalles préfabriquées en béton armé fixées sur l'extrados des poutres en bois. Sur ce hourdis ont été mis en place l'étanchéité et la couche de roulement, ainsi que les équipements de sécurité. Le tablier a une portée de 21,50 m. Il a été réalisé par l'entreprise G.T.M.-T.P. Côte d'Azur. La charpente en bois lamellé-collé a été fabriquée par Fargeot Lamellé-collé. Le maître d'ouvrage et maître d'œuvre sont le Conseil général des Alpes-Maritimes. Ce pont remplace un ancien pont réalisé en 1862-1864 par l'entreprise Restolli de Touët de Beuil.
Le site «Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians»[41].
Patrimoine religieux:
Église paroissiale Saint-Michel[42] datant du XIIIesiècle, agrandie dans la seconde partie du XVIIesiècle, restaurée aux XIXeetXXesiècles. La travée du chœur est couverte d'ogives pouvant dater de la fin du XVe ou du début du XVIesiècle. Cette partie aurait pu être l'ancienne chapelle castrale. Le reste de l'église aurait été construit après. On y a découvert au cours d'une restauration, en 1973, des peintures murales représentant saint Michel en armure pesant les âmes. Leur comparaison avec celles de la chapelle Saint-Michel de Clans les a fait attribuer à Andrea de Cella. On trouve aussi au chevet un retable sculpté avec une toile représentant saint Michel entre saint Pierre et saint Paul avec au registre supérieur le Père Éternel entouré des archanges Gabriel et Raphaël. L'église abrite aussi un triptyque sur toile représentant saint Pons, daté de 1630, et qui se trouvait dans une chapelle qui est désaffectée aujourd'hui. Saint Pons est entouré des saints protecteurs de la peste, saint Roch et saint Sébastien[43],[44].
Raimond Féraud[61], fils de Guillaume Feraud III seigneur d'Ilonse, peut-être né à Ilonse vers 1245. Mort vers 1325. Troubadour, il a fréquenté la cour de Charles Ier de Provence et l'accompagna dans le royaume de Naples. Lié à Charles II de Provence et à Marie de Hongrie, il lui a rendu hommage dans ses écrits. Entré dans l'abbaye de Lérins avant 1300, il devint prieur du prieuré de Roquestéron. Il a laissé un grand poème en provençal de 4 127 vers «Vida de saint Honorat», composé vers 1300[62], qui est le seul texte qui nous soit parvenu[63]. Il a aussi écrit une Vie de saint Hermentaire qui a disparu.
Louis Genari, originaire d'Ilonse par son père, avocat, écrivain, compositeur.
Joseph-Maitron Puons, membre du maquis ORA d'Ilonse[64].
Héraldique
Blason
D’or aux trois rencontres de bélier de sable accornés d’argent, au chef de sinople chargé de trois épis de blé du champ[65].
Collectif (dir.), Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes, vol.II: Cantons de Roquebillière à Canton de Villefranche-sur-Mer, Paris, Flohic Éditions, coll.«Le Patrimoine des Communes de France», , 574p. (ISBN2-84234-071-X)
Canton de Saint-Sauveur-sur-Tinée: pp. 855 à 856: Ilonse
Yves Bernard, L'annuaire Touristique et Culturel des Alpes-Maritimes et de Monaco, p.429-430, Éditions Campanile, 1997 (ISBN2912366-003)
Philippe de Beauchamp, Villages & hameaux isolés des Alpes-Maritimes, p.86-87, Éditions Serre, Nice, 1989 (ISBN2-86410-131-9)
Pascal Colletta, Ilonse - Au bout du chemin, Serre éditeur, Nice, 2007 (ISBN9782864104919); p.79
Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287p. (ISBN978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]
Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Note 1: Astruge Rostaing (aussi écrit Rostang) ou Astruga Rostagni est la fille de Guillaume Rostaing (ou Rostagni), seigneur de Beuil. Ce dernier avait poussé à la révolte en 1258 les habitants de Beuil, puis avait été tué en 1315 par les habitants de Thiéry indignés parce qu'il a usé d'un prétendu droit de cuissage sur une nouvelle mariée. Astruge se maria en 1315 avec Andaron Grimaldi, oncle de Rainier Ier Grimaldi, seigneur de Monaco. C'est le début de la famille Grimaldi de Beuil. Son fils Barnabé Grimaldi s'est rendu célèbre par le meurtre en 1353 de son voisin Bertrand de Caïs, fils de François Caïs qui avait acheté la seigneurie de Roure qu'il convoitait. Il lui avait fait trancher la main droite et crever les yeux. Il obtint le pardon du sénéchal de Provence après paiement de 2 000 florins d'or à la chambre royale. Pour laver sa conscience de ce crime il testa le 18 avril 1368 un don de 300 florins d'or aux héritiers de Caïs. Barnabé Grimaldi est le père de Jean Grimaldi de Beuil.
Philippe de Beauchamp, Villages & hameaux isolés des Alpes-Maritimes, p. 86-87, Éditions Serre, Nice, 1989 (ISBN2-86410-131-9)
Note 2: Annibal Badat, gouverneur de Villefranche et de Barcelonnette, avait conduit l'armée du duc de Savoie contre Annibal Grimaldi retranché dans son château de Tourette-du-Château et le prit. Le duc de Savoie investit Annibal Badat d'Ilonse, de Rorà et de Pierlas avec le titre de comte. Ces fiefs sont revenus à la Couronne en 1722 (J. De Orestis, La Noblesse niçoise. Notes historiques sur les anciennes familles du comté de Nice, p.51-52, Nice-Historique, 1909, no3).
En 1729, le fief appartient au comte Charles-François Pascalis (ou Charles-François Pascal, seigneur d'Ilonse). Les membres de la noble famille Pascalis (ou Pascal, Pascale), originaire de Cuneo en Piémont (Italie), étaient barons de Nucetto et comptes de Ilonse (Ilonsa en italien).
Luc F. Thévenon, L'art du Moyen Âge dans les Alpes méridionales, p. 46, Éditions Serre, Nice, 1983 (ISBN2-86410-047-9)
Christiane Lorgues-Lapouge, René Lorgues, Comté de Nice baroque - Tome 1: La vallée de la Tinée, p.44-45, Encyclopædia Niciensis, Volume V, Serre éditeur, Nice, 2004 (ISBN2-86410-416-4); p.99
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