Illiers-l'Évêque [ilje levɛk] est une commune française située dans le département de l'Eure en région Normandie. Les habitants d'Illiers-l'Évêque sont des Illiens-Épiscopiens.
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Illiers-l'Évêque | |
Chapelle seigneuriale dite Notre-Dame-de-Pitié. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Évreux |
Intercommunalité | Évreux Portes de Normandie |
Maire Mandat |
Joël Clomenil 2020-2026 |
Code postal | 27770 |
Code commune | 27350 |
Démographie | |
Gentilé | Illien-épiscopien |
Population municipale |
999 hab. (2019 ![]() |
Densité | 48 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 49′ 18″ nord, 1° 16′ 03″ est |
Altitude | Min. 114 m Max. 147 m |
Superficie | 20,63 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Verneuil-sur-Avre |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
La commune comprend plusieurs hameaux : Pinson, Jersey, Illiers et Le Bremien.[1]
Coudres | Lignerolles | |
Marcilly-la-Campagne | ![]() |
Marcilly-sur-Eure |
La Madeleine-de-Nonancourt | La Madeleine-de-Nonancourt, Courdemanche |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Dreux », sur la commune de Dreux, mise en service en 1996[10] et qui se trouve à 12 km à vol d'oiseau[11],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,4 °C et la hauteur de précipitations de 557,3 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Évreux-Huest », sur la commune de Huest, mise en service en 1968 et à 25 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 10,3 °C pour la période 1971-2000[14] à 10,8 °C pour 1981-2010[15], puis à 11,2 °C pour 1991-2020[16].
Illiers-l'Évêque est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[17],[18],[19]. La commune est en outre hors attraction des villes[20],[21].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (81,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (81,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (73 %), forêts (13,9 %), zones agricoles hétérogènes (8,3 %), zones urbanisées (4,8 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Illiæ XIe siècle (Orderic Vital), Illeto début XIIe siècle[24], Hilleiæ et Illeiæ en 1157(charte de Rotrou, évêque d’Évreux), Ilers en 1194 (Roger de Hoveden), Illais en 1217[25], Illeiæ en 1305 (charte de Mathieu, évêque d’Évreux), Illee en 1328 (Trésor des chartes), Illiez vers 1610 (aveu de Charlotte des Ursins)[26], Illiers-l'Évêque en 1801[27].
Illiers était un fief héréditaire tenu par l'évêque d'Évreux[28].
De nombreuses communes ou localités portent un nom se terminant par l'Évêque (ou l'Évesque en orthographe traditionnelle parfois encore utilisée), en référence à un prélat y ayant habité, séjourné ou possédé un bien. Il s'agit ici de l'évêque diocésain Philippe Ier qui acquit en 1273 le fief d'Illiers, qui appartiendra aux évêques d'Évreux jusqu'à la Révolution[29].
Les Carnutes ont laissé des traces avec des monuments de l'époque celtique[30].
Selon une tradition locale reprise avec circonspection dans les Mémoires par Denis Godefroy, le château aurait été construit sur l'emplacement d’un camp romain (castrum), lui-même ayant remplacé une forteresse gauloise[30].
Les archives du château de Chantemesle (à Logron) et les cartulaires des abbayes de Chartres font mention de plusieurs sires d'Illiers parmi les seigneurs les plus marquants du pays pendant les règnes des rois des deux races franques ; dont Avesgaud Bodard, Hildegrand, Elciund et plusieurs autres[30].
Illiers reçoit le titre de ville vers le milieu du IXe siècle[31].
Au Xe siècle, l'église et la dîme d'Illiers sont une possession en pure propriété de Leutgarde ou Ledgarde (° avant 925 - † un 14 novembre après 977), de la dynastie herbertienne, fille de Herbert II comte de Vermandois. Elle tient vraisemblablement ce bien de l'un de ses deux époux : soit de ses premières noces en 940 avec Guillaume Longue Épée, second duc de Normandie ; soit de ses secondes noces en 942 avec Thibault le Tricheur comte ou vicomte de Tours, comte de Chartres, de Blois et de Dunois[32].
Leutgarde donne Illiers en 948 à son parent Aves Grandus[32] (dont Amédée de Baast (1849) a fait « Avesgard »[31]), qui lui-même le donne au chapitre de Chartres en 906[32].
Un autre seigneur d'Illiers est Geoffroy, vicomte de Châteaudun en 1020[31]. Ce Geoffroy, également seigneur de Nogent-le-Rotrou, ravage les domaines de l'évêque et du Chapitre et a peut-être eu une fin tragique[30]. L'évêque de Chartres Fulbert, dans sa 89e épître, indique que « Geoffroy, vicomte de Chateaudun, s'étant emparé de la seigneurie d'Illiers, y fit bâtir un château vers la fin du XIe siècle »[32]. Selon une autre source, qui interprète différemment le même Fulbert, il aurait relevé les tours du château d'Illiers au commencement du XIe siècle, après que ce fort ait été démantelé par le roi Robert (Robert Ier, roi des Francs, † 922 ?)[30].
Yves, sire d'Illiers en 1128, épouse Berthe, fille de Girard, vidame de Chartres[31].
Guillaume d'Iliers, seigneur de Boisrusin, Coursoles, Bruyères et Aunay, part pour Jérusalem en 1128, prend des croix de Bernard, premier abbé de Thiron et lui amortit tout ce que l'abbaye de Thiron pourra posséder à l'avenir dans ses terres[31].
En 1157 l'évêque d'Évreux Rotrou donne une règle certaine, à la fois pour le droit et l'exercice de patronage et pour la dîme de l'église d'Illiers : l'un et l'autre sont divisés en deux parts et une part de chaque bien attribuée respectivement au chapitre de Chartres et à l'abbaye Saint-Père-en-Vallée de Chartres. Il semble que ce partage n'a pas fait cesser les contestations, car en 1225 un nouvel accord est passé entre les mêmes parties, selon lequel l'abbaye de Saint-Père reçoit la portion de la dîme et de l'église appartenant au chapitre, contre 25 livres - que l'abbaye paye annuellement jusqu'à quelques années avant la Révolution, pour deux processions du chapitre dans l'église de Saint-Père, une le mardi de Pâques et l'autre à la fête de saint Pierre[32].
On trouve ensuite Godefroy d'Illiers en 1229, Guillaume d'Illiers en 1260[31].
En 1273, l'évêque d'Évreux Philippe Ier de Cahors acquiert le fief d'Illiers de son homologue Robert de Courtenay (1224-1279), évêque d'Orléans et seigneur de Nonancourt. Illiers appartient dès lors aux évêques d'Évreux jusqu'à la Révolution[29].
Yolande fille de Geoffroy et héritière d'Illiers, épouse en 1289 Philippe de Vendôme. Les deux familles s'accordent pour que les enfants relèvent la bannière d'Illiers, d'or à six annelets de gueules (rouges)[31].
En 1313, Geoffroy d'Illiers confirme la donation faite par Guillaume de Prunelay seigneur d'Ouarville et de Guillerval, aux lépreux d'Illiers, de la dîme du blé et du vin qu'il avait à Illiers depuis 1202[31].
Cette famille conserve Illiers jusqu'à ce que la ville passe à Jacques de Daillon († vers 1533), baron du Lude par son mariage avec Jeanne d'Illiers. Illiers passe ensuite dans la maison de Roquelaure lorsque Jeanne de Daillon épouse Gaston de Roquelaure ; puis - brièvement - dans la maison de Foix avec le mariage le de Charlotte de Roquelaure (1655-1710) avec Henri-François de Foix-Candalle, comte de Foix[31], duc et pair de France.
Jacqueline d'Illiers († après 1650) est une maîtresse du duc de Longueville Henri d'Orléans[33].
Au décès de la duchesse Charlotte, Illiers passe le à Antoine-Gaston de Roquelaure et à son épouse Marie-Louise de Laval[31]. Le 30 octobre 1713 ils le vendent à Louis II Phélypeaux de Pontchartrain, comte de Maurepas, chancelier de France, etc.. Le domaine passe par succession à sa petite-fille Marie-Rosalie Phelippeaux, qui épouse le comte de Watteville. Maximilien-Emmanuel de Watteville devint marquis d'Illiers[34]. Illiers se trouve ensuite dans les possessions du duc de Nevers[31], probablement lorsque Hélène Phélypeaux (1715–1781), fille du comte Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain, épouse Louis-Jules Mancini en 1731. Ces derniers vendent Illiers le 6 décembre 1781 à Léon Hector Patas, dont la famille conserve la ville au moins jusqu'en 1849[31].
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom d'Illiers-sur-Condanne[27].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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avant 2001 | Francis Colleu | maire | ||
mars 2001 | En cours | Joël Clomenil | DVD | Agriculteur retraité, maire |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[36].
En 2019, la commune comptait 999 habitants[Note 7], en augmentation de 0,1 % par rapport à 2013 (Eure : +0,75 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
794 | 840 | 804 | 813 | 781 | 809 | 786 | 768 | 791 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
780 | 751 | 725 | 704 | 700 | 676 | 680 | 632 | 597 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
583 | 572 | 572 | 507 | 531 | 529 | 565 | 594 | 514 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
580 | 569 | 595 | 613 | 734 | 890 | 970 | 981 | 997 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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999 | 999 | - | - | - | - | - | - | - |
![]() |
Les armes de la ville se blasonnent ainsi : écartelé au premier de gueules aux deux léopards d’or passant l’un sur l’autre, au deuxième d’argent à la tour de gueules, au troisième d’argent à la grappe de raisin de gueules, tigée de sable, au quatrième de gueules à la mitre d’évêque d’or. |
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