Engomer est une commune française, située dans l'ouest du département de l'Ariège en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Couserans, pays aux racines gasconnes structuré par le cours du Salat.
Engomer | |
![]() Chapelle Saint-Michel de Loutrein. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Ariège |
Arrondissement | Saint-Girons |
Intercommunalité | Communauté de communes Couserans-Pyrénées |
Maire Mandat |
Jean-Claude Le Hir 2020-2026 |
Code postal | 09800 |
Code commune | 09111 |
Démographie | |
Gentilé | Engomerois |
Population municipale |
304 hab. (2019 ![]() |
Densité | 40 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 56′ 51″ nord, 1° 03′ 37″ est |
Altitude | Min. 448 m Max. 1 120 m |
Superficie | 7,60 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Saint-Girons (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Couserans Ouest |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | engomer.fr |
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Exposée à un climat de montagne, elle est drainée par le Lez, le ruisseau d'Astien et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (le « chars de Moulis et de Liqué, grotte d'Aubert, Soulane de Balaguères et de Sainte-Catherine, granges des vallées de Sour et d'Astien ») et une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Engomer est une commune rurale qui compte 304 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 964 habitants en 1841. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Girons. Ses habitants sont appelés les Engomerois ou Engomeroises.
Commune des Pyrénées située dans l'aire d'attraction de Saint-Girons, traversée par le Lez, affluent du Salat venu du versant nord des Pyrénées centrales, et par la route départementale 618, accès très prépondérant vers les vallées supérieures, Engomer constitue la porte d'entrée du Castillonnais. Elle fait partie de la communauté de communes Couserans - Pyrénées et du parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises.
Les hameaux d'Astien, Loutrein, Sansou sont constituants de la commune.
Balaguères | ||
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Moulis | |
Cescau | Castillon-en-Couserans |
La commune est située dans les Pyrénées, une chaîne montagneuse jeune, érigée durant l'ère tertiaire (il y a 40 millions d'années environ), en même temps que les Alpes. Les terrains affleurants sur le territoire communal sont constitués de roches pour partie sédimentaires et pour partie métamorphiques datant du Cénozoïque, l'ère géologique la plus récente sur l'échelle des temps géologiques, débutant il y a 66 millions d'années. La structure détaillée des couches affleurantes est décrite dans les feuilles « n°1073 - Aspect » et « n°1074 - Saint-Girons » de la carte géologique harmonisée au 1/50 000ème du département de l'Ariège[2],[3] et leurs notices associées,[4].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l’Insee, qui sert de références dans toutes les statistiques, est de 7,60 km2[5],[Note 1]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 7,64 km2[3]. Son relief est particulièrement découpé puisque la dénivelée maximale atteint 672 mètres. L'altitude du territoire varie entre 448 m et 1 120 m[8].
La commune est dans le bassin versant de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne[9]. Elle est drainée par le Lez, le ruisseau d'Astien, le Clot et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 9 km de longueur totale[10],[11].
Le Lez, d'une longueur totale de 35,8 km, prend sa source dans la commune de Sentein et s'écoule du sud-ouest vers le nord-est. Il traverse la commune et se jette dans le Salat à Saint-Girons, après avoir traversé 11 communes[12].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat semi-continental », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[13]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroît rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[14]. À l'ouest du département, le climat océanique, avec ses entrées d’air atlantique, apporte des perturbations qui arrosent les reliefs[15].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[13].
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[17] complétée par des études régionales[18],[19] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Girons », sur la commune de Lorp-Sentaraille, mise en service en 1949[20] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[21],[Note 4], où la température moyenne annuelle évolue de 12,2 °C pour la période 1971-2000[22], à 12,3 °C pour 1981-2010[23], puis à 12,7 °C pour 1991-2020[24].
Engomer est une commune rurale[Note 5],[25]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[I 1],[26].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Girons, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 70 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (56,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (56,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (51,7 %), prairies (33,8 %), zones agricoles hétérogènes (5,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,5 %), zones urbanisées (4,3 %)[27].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 243, alors qu'il était de 237 en 2013 et de 246 en 2008[I 4].
Parmi ces logements, 58,8 % étaient des résidences principales, 25,5 % des résidences secondaires et 15,6 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 90,6 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 9,4 % des appartements[I 4].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Engomer en 2018 en comparaison avec celle de l'Ariège et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (25,5 %) supérieure à celle du département (24,6 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 70,7 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (73,2 % en 2013), contre 66,3 % pour l'Ariège et 57,5 % pour la France entière[I 5].
Typologie | Engomer[I 4] | Ariège[I 6] | France entière[I 7] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 58,8 | 65,7 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 25,5 | 24,6 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 15,6 | 9,7 | 8,2 |
Le territoire de la commune d'Engomer est vulnérable à différents aléas naturels : inondations, climatiques (grand froid ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité modérée)[28],[29].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement, crue torrentielle d'un cours d'eau, ou ruissellement d'un versant[30].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des chutes de blocs, soit des glissements de terrains, soit des effondrements liés à des cavités souterraines, soit des mouvements liés au retrait-gonflement des argiles. Près de 50 % de la superficie du département est concernée par l'aléa retrait-gonflement des argiles, dont la commune d'Engomer[31]. L'inventaire national des cavités souterraines permet par ailleurs de localiser celles situées sur la commune[32].
Peut-être du nom de personne germanique Ingomares, attesté dans le Polyptyque de Wadalde (NPAG, I, 145a)[33].
Le nom en occitan gascon est Angomèr.
Une forge à la catalane existait dès le Moyen Âge à l’entrée du village. En 1808, elle est transformée en fonderie pour fabriquer des boulets de canon pour la guerre d'indépendance espagnole. Environ 300 ouvriers y travaillaient en 1818. L'activité s'arrêta au milieu du XIXe.
Sous le Consulat et l’Empire, l’État reprend les forêts aux communes et en , les besoins en charbon de bois des forges d’Engomer ont nettement contribué à la « Guerre des Demoiselles »[34] qui commença dans le Castillonnais.
Engomer disposait d'au moins deux moulins. L'un d'eux est visible sur le site[35] il fait actuellement l'objet d'une restauration. L'autre a été transformé en fromagerie.
Le tramway électrique de la ligne de Saint-Girons à Castillon et à Sentein a desservi la commune de 1911 à 1937.
La commune d'Engomer est membre de la communauté de communes Couserans-Pyrénées[I 8], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Saint-Lizier. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[36].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Saint-Girons, au département de l'Ariège, en tant que circonscription administrative de l'État, et à la région Occitanie[I 8].
Sur le plan électoral, elle dépend du canton du Couserans Ouest pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[I 8], et de la première circonscription de l'Ariège pour les élections législatives, depuis le redécoupage électoral de 1986[37].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1995 | 2001 | Pierre Ferré | ||
mars 2001 | 2008 | Édouard Bareille | ||
mars 2008 | 2014 | Joël Seille | ||
mars 2014 | mai 2020 | Rémy Toulza[38] | Cadre (secteur privé) | |
mai 2020 | En cours | Jean-Claude Le Hir[39] | Ancien Cadre | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[41].
En 2019, la commune comptait 304 habitants[Note 7], en augmentation de 10,55 % par rapport à 2013 (Ariège : +0,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Histogramme de l'évolution démographique ![]() |
En 2018, la commune compte 141 ménages fiscaux[Note 8], regroupant 274 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 18 680 €[I 9] (19 820 € dans le département[I 10]).
Division | 2008 | 2013 | 2018 |
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Commune[I 11] | 9 % | 10,4 % | 10,2 % |
Département[I 12] | 8,9 % | 11,1 % | 11,2 % |
France entière[I 13] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 169 personnes, parmi lesquelles on compte 71,2 % d'actifs (61 % ayant un emploi et 10,2 % de chômeurs) et 28,8 % d'inactifs[Note 9],[I 11]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France, alors qu'en 2008 il était supérieur à celui du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Saint-Girons, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 2],[I 14]. Elle compte 89 emplois en 2018, contre 80 en 2013 et 66 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 106, soit un indicateur de concentration d'emploi de 83,9 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 49,7 %[I 15].
Sur ces 106 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 35 travaillent dans la commune, soit 33 % des habitants[I 16]. Pour se rendre au travail, 85,8 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,9 % les transports en commun, 9,4 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 2,9 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 17].
22 établissements[Note 10] sont implantés à Engomer au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 11],[I 18]. Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 31,8 % du nombre total d'établissements de la commune (7 sur les 22 entreprises implantées à Engomer), contre 27,5 % au niveau départemental[I 19].
Au lieu-dit la Forge, se trouve une entreprise papetière fondée en 1895 par Léon-Alexandre Martin et toujours gérée par la famille. Avec une quarantaine d'employés, les papeteries Léon Martin produisent des papiers spéciaux de faibles grammages (18 g au m²) susceptibles d'être personnalisés et proposés notamment à des clients prestigieux en France et pays limitrophes. Certifiée ISO 9001 et Imprim'Vert, produisant sur site 60 % de son électricité, ayant une politique environnementale exemplaire en matière de gestion des déchets et effluents, l’entreprise a été lauréate en 2012 du Grand Prix « entreprise familiale » lors de la 4e édition des Grands Prix de l’économie Objectifnews.
Au village se trouve une fromagerie artisanale qui fabrique depuis 1979 "L'estive", fromage de vache de type Bethmale élaboré dans la tradition des Pyrénées centrales. Elle est couplée à un atelier de produits alimentaires (millas, raviolis, aligot) et à une boutique.
"La Ferme du Mountagnol" propose cueillette des petits fruits et confitures, coulis, sirops à base de plantes et de fruits et aussi jus de pommes et crème de châtaignes..
La commune fait partie de la petite région agricole dénommée « Région pyrénéenne »[44]. En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 12] sur la commune est l'élevage d'ovins et de caprins[45].
1988 | 2000 | 2010 | |
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Exploitations | 31 | 15 | 13 |
Superficie agricole utilisée (ha) | 451 | 517 | 443 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 31 lors du recensement agricole[Note 13] de 1988 à 15 en 2000 puis à 13 en 2010[45], soit une baisse de 58 % en 22 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 48 % de ses exploitations[47]. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 451 ha en 1988 à 443 ha en 2010. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 15 à 34 ha[45].
Outre son école primaire[48], son bureau de poste, le café du coin[49], sa salle des fêtes, son marché de producteurs du dimanche matin organisé par Les fermes buissonnières[50], la commune compte plusieurs commerces en son centre dont un café-restaurant. Également, une épicerie associative gérée par des bénévoles a été créée en 2012[51], financée par un appel à souscription auprès des consommateurs et citoyens de la commune et des alentours; elle propose des produits locaux, une large gamme de produits issus de l'agriculture biologique et des produits de grande distribution.