Carmaux est une commune française située dans le département du Tarn, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Ségala, un territoire s'étendant sur les départements du Tarn et de l'Aveyron, constitué de longs plateaux schisteux, morcelés d'étroites vallées.
Cet article possède un paronyme, voir Carmo.
Carmaux | |
![]() Vue sur le centre-ville de Carmaux. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Tarn |
Arrondissement | Albi |
Intercommunalité | Communauté de communes Carmausin-Ségala (siège) |
Maire Mandat |
Jean-Louis Bousquet 2020-2026 |
Code postal | 81400 |
Code commune | 81060 |
Démographie | |
Gentilé | Carmausins, Carmausines |
Population municipale |
9 782 hab. (2019 ![]() |
Densité | 691 hab./km2 |
Population agglomération |
16 803 hab. (2017) |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 03′ 00″ nord, 2° 09′ 32″ est |
Altitude | 235 m Min. 228 m Max. 340 m |
Superficie | 14,16 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Carmaux (ville-centre) |
Aire d'attraction | Albi (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Cantons de Carmaux-1 Le Ségala et de Carmaux-2 Vallée du Cérou |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site officiel |
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Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le Cérou, le Céret, le Céroc, le ruisseau du Candou et par divers autres petits cours d'eau.
Carmaux est une commune urbaine qui compte 9 782 habitants en 2019. Elle est dans l'agglomération de Carmaux et fait partie de l'aire d'attraction d'Albi. Ses habitants sont appelés les Carmausins ou Carmausines.
Elle est connue pour ses activités industrielles passées, en particulier sa verrerie et l'exploitation du charbon, ainsi que pour avoir été le cadre d'une étape décisive dans la carrière politique de Jean Jaurès, député de la ville de 1893 à 1898 et de 1902 à sa mort.
Son aire urbaine comptait 17 468 habitants en 2009.
Carmaux est située sur le Cérou et sur l'ancienne route nationale 88.
La commune se trouve aux confins de différentes zones géographiques, entre le Ségala, le Quercy, le Rouergue et le Languedoc, sur les premiers reliefs du Massif central. Elle est construite sur un important gisement de charbon, communément appelé le Bassin carmausin, qui marqua profondément l’histoire de la ville et de ses alentours. Elle est située, notamment, à 17 km au nord d'Albi, 76 km de Toulouse, 47 km de Rodez et 535 km de Paris[1].
Elle est le centre-ville de l'unité urbaine de Carmaux et de l'aire urbaine de Carmaux.
Monestiés | Almayrac | Sainte-Gemme |
Saint-Benoît-de-Carmaux | ![]() |
Rosières |
Blaye-les-Mines | Le Garric |
Carmaux se situe sur l'axe Toulouse - Albi - Rodez - Lyon. Elle est desservie par la D 2088, anciennement RN 88. Cette dernière, aujourd’hui déviée, passe à environ 4 km de Carmaux. La ville bénéficie d'une voie rapide pour rejoindre Albi et l'A68, permettant ainsi de faire la liaison entre Carmaux et Toulouse en 2×2 voies de manière quasi-ininterrompue. Carmaux est partiellement reliée en 2×2 voies à Rodez via la RN 88, et devrait l’être totalement d'ici 2020.
En ce qui concerne le réseau secondaire, Carmaux est desservie par la D 91 qui la relie à Monestiés et Cordes-sur-Ciel côté ouest, et à Valderiès puis Réquista côté est. La commune est également reliée à Rieupeyroux et Villefranche-de-Rouergue via la D 905.
Carmaux possède une gare SNCF, desservie par la ligne Toulouse – Rodez du TER Occitanie. Elle constitue un terminus de cette ligne.
La commune est desservie par des lignes régulières du réseau régional liO : la ligne 701 la relie à Albi et à Mirandol-Bourgnounac ; la ligne 711 la relie à Albi via Cagnac-les-Mines ; la ligne 722 la relie à Rodez et à Albi.
La commune est dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne[3]. Elle est drainée par le Cérou, le Céret, le Céroc, le ruisseau du Candou et par divers petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 18 km de longueur totale[4],[Carte 1].
Le Cérou, d'une longueur totale de 87,1 km, prend sa source dans la commune de Saint-Jean-Delnous et s'écoule d'est en ouest. Il traverse la commune et se jette dans l'Aveyron à Varen, après avoir traversé 23 communes[5].
Le Céret], d'une longueur totale de 28,5 km, prend sa source dans la commune de Montauriol et s'écoule d'est en ouest. Il traverse la commune et se jette dans le Cérou au Ségur, après avoir traversé 10 communes[6].
Le Céroc, d'une longueur totale de 17,7 km, prend sa source dans la commune de Moularès et s'écoule d'est en ouest. Il traverse la commune et se jette dans le Cérou sur le territoire communal, après avoir traversé 6 communes[7].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[8]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer[9].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[8].
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[11] complétée par des études régionales[12] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Albi », sur la commune du Sequestre, mise en service en 1976[13]et qui se trouve à 15 km à vol d'oiseau[14],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 13,4 °C et la hauteur de précipitations de 730,9 mm pour la période 1981-2010[15].
Sur la station météorologique historique la plus proche, « Albi », sur la commune du Sequestre, mise en service en 1976 et à 15 km[14], la température moyenne annuelle évolue de 13,4 °C pour 1981-2010[16] à 13,8 °C pour 1991-2020[17].
Carmaux est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[18],[19],[20].
Elle appartient à l'unité urbaine de Carmaux, une agglomération intra-départementale regroupant 7 communes[21] et 18 170 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[22],[23].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Albi, dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 91 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[24],[25].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (69,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (38,8 %), zones urbanisées (34,9 %), prairies (13,1 %), terres arables (8,2 %), forêts (2,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,1 %), eaux continentales[Note 6] (0,3 %)[26].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carmaux est divisée en plusieurs quartiers, dont (d’ouest en est et du nord au sud) : la Courtié, la Boujassié, la Peyrotte, la Favarelle, Gourgatieu, le Roucan, la Manne, le Pré-Grand, le Candou, Cérou, Europe, Cambous, Sainte-Cécile, la Mouline, la Garrigue, la Peyre, Verrerie, Rajol, Solages, la Lande, la Benq, La Croix Haute, le Fontanas, Lendrevié, la Sapanarié, la Jinquié, Bicoq.
Trois de ces quartiers sont classés en zone urbaine sensible : Cambous, Cérou et Europe qui constituent la ZUS Carmaux Quartiers Nord, soit 1 466 habitants[27].
La ville poursuit ses projets d'amélioration des logements sociaux et d’embellissement du centre-ville[31].
Le territoire de la commune de Carmaux est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, le transport de matières dangereuses et la rupture d'un barrage, et à deux risques particuliers : le risque minier et le risque de radon[32]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[33].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Cérou, le Céret et le Céroc. La cartographie des zones inondables en ex-Midi-Pyrénées réalisée dans le cadre du XIe Contrat de plan État-région, visant à informer les citoyens et les décideurs sur le risque d’inondation, est accessible sur le site de la DREAL Occitanie[34]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1994, 2003, 2011 et 2021[35],[32].
Carmaux est exposée au risque de feu de forêt. En 2022, il n'existe pas de Plan de Prévention des Risques incendie de forêt (PPRif). Le débroussaillement aux abords des maisons constitue l’une des meilleures protections pour les particuliers contre le feu[Note 7],[36].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des mouvements de sols liés à la présence d'argile et des effondrements généralisés de terrains miniers[37].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 99,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (76,3 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 3 833 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 3 833 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 90 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[38],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[39].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[40].
La commune est en outre située en aval d'un barrage de classe A[Note 8]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[42].
Le bassin houiller de Carmaux est le plus ancien bassin minier de France avec un début d’exploitation rationnelle en 1752 qui a pris fin en 1997 (250 ans d’activité) après un lent déclin amorcé dans les années 70. La commune est ainsi concernée par le risque minier, principalement lié à l’évolution des cavités souterraines laissées à l’abandon et sans entretien après l’exploitation des mines[43].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Carmaux est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[44].
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Son blasonnement est : D'azur à trois rochers d'argent, posés 2 et 1. Ce blason fut attribué à la paroisse de Carmaux le 20 décembre 1703. Il s'agit des armoiries de la famille de Ciron, alors seigneurs du lieu, qui les avait fait enregistrer en 1696.
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Le nom de la localité est attesté sous les formes Caramons en 1125, Caramancio en 1260[45], Carmoulx au XIIIe siècle, puis temporairement Cramaux au XVIe siècle jusqu'au XIXe siècle, qui ne vient pas de cremar (brûler), mais qui est une transcription déformée de Caramaux prononcé en langue d'oc en roulant les r.
Le toponyme Carmaux provient, sans certitude prouvée, du nom gaulois Carmantius ou Caramantius[46].
La seigneurie de Carmaux relevait depuis le XIIe siècle de la châtellenie de Castelnau-de-Bonefous. En 1229, le château de Carmaux est un fief militaire de la baronnie de Monestiès. Il relève des évêques d'Albi. À cette époque, le charbon n'est pas encore la principale ressource du lieu : on y tisse surtout le chanvre, récolté sur les rives du Cérou dans ce qu'on appelle « lous cambous ».
La seigneurie de Carmaux appartenait à la famille Delpuech[47], seigneurs de Cagnac, où des affleurements de charbon étaient déjà exploités sur les bords du Cérou, puis au XVe siècle à Géraud Hébrard, seigneur de Saint-Félix, puis à ses descendants jusqu'à Hercule d'Hébrard, fils du viguier de Najac. Au début du XVIe siècle, la seigneurie est revenue à Sébastien Delpuech, seigneur de Cagnac, jusqu'en 1696.
Jean-Baptiste de Ciron (1615 - 1684), conseiller, puis président au parlement de Toulouse de 1674 à 1724, achète la seigneurie de Carmaux. Déjà vers 1550, son aïeul Jean de Ciron[48], marchand à « Caramoulx », gérait certains puits de mine. Le fils de Jean-Baptiste, Jean-Baptiste II (1650 - 1726), est anobli par sa charge de président à mortier, et s'intitule seigneur-marquis de Carmaux. Sa fille apporte une partie de la seigneurie en dot, par son mariage en 1724 avec François Paul de Solages, et à sa famille qui rachète le complément. La terre de Carmaux est alors estimée à 250 000 livres. Antoine Paulin de Solages, fils des précédents est dans la famille de Solages le dernier à prendre ce titre de courtoisie de « marquis de Carmaux ».
Le département du Tarn jouissait depuis le XVe siècle d'une longue tradition verrière, à travers ses verreries de la forêt domaniale de la Grésigne et de la Montagne Noire. La première était utilisée au maximum par les verriers, lors de la visite de Louis De Froidour de Sérizy, à qui Colbert confie la rédaction de l'ordonnance sur le fait des Eaux et Forêts du , aboutissant à limiter l'utilisation du bois pour les verreries.
Le dernier frère d'Antoine Paulin, Gabriel de Solages a réussi à accroître l'importance de l'entreprise et contourner les difficultés de transport, en recourant au charbon de Carmaux, et en consommant sur place la plus grande partie de ses produits : il fit construire une verrerie à bouteilles pour laquelle il sollicita une concession, accordée par arrêt du Conseil d'État du .
Pour la fabrication des bouteilles en verre noir, il fit appel à des verriers de la Grésigne et du Champenois, hautement qualifiés. La verrerie atteint jusqu'à 800 ouvriers en 1882[49], qui constituent une corporation ouvrière privilégiée, bénéficiant de salaires élevés. Après la Révolution, il conserve le monopole des mines de charbon, qui emploient 200 personnes en 1800.
En 1873 la Société des mines de Carmaux (SMC) devient propriétaire des houillères ; les besoins d'extraction sont importants et les effectifs de mineurs augmentent rapidement : on en dénombre 2 000 en 1880 et presque 3 500 en 1900[50].
En 1892 la grande grève des mines de Carmaux éclate à la suite du licenciement de Jean-Baptiste Calvignac, ouvrier de la mine, maire de Carmaux depuis le . Les mineurs sont soutenus par Jean Jaurès qui est élu député du Tarn, comme socialiste indépendant, lors de l'élection partielle du .
Le , au lendemain du Débarquement de Provence, la « bataille de Carmaux » est déclenchée. La garnison allemande se rend ; mais la ville libérée reste à la merci d'une contre-attaque allemande. Durant les deux jours suivants, fait rare dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, 2 000 maquisards tiennent tête à 2 500 soldats allemands et les repoussent, permettant ainsi la libération de Rodez et Albi. Première ville du Sud-Ouest libérée par ses propres moyens, Carmaux reçoit la Croix de guerre.
Le , le Centre Autorails de Carmaux reçoit le 1er autorail de la série X 2800 de la SNCF, l'X 2801. Le centre autorails de Carmaux est fermé en 1958 et ses autorails sont alors transférés à Toulouse.
La première verrerie de Carmaux fut inaugurée le par Gabriel de Solages, dans son domaine de Blaye. Ils avaient obtenu un arrêt du Conseil du Roi pour ce faire. Elle consommait le charbon de Carmaux. Jusque dans les années 1850, sa production ne dépassait pas les 500 000 bouteilles par an et l'entreprise comptait une centaine d'employés. En 1856, la verrerie fut louée à Eugène Rességuier (un riche marchand de bouteilles toulousain) qui fit construire en 1862 une nouvelle verrerie, la Verrerie Sainte-Clotilde, à proximité de la toute récente gare reliant Carmaux à Albi à partir de 1857 et à Toulouse à partir de 1864. Sous l'impulsion de Rességuier, cette industrie prit de l'ampleur. La Verrerie Sainte-Clotilde comptait 300 ouvriers en 1880. À la suite de différents processus de mécanisation et de l'achat de cinq nouveaux fours Siemens, elle comptait 800 employés en 1887 qui travaillaient alors au rythme des 3 × 8. La production atteignit 30 000 bouteilles par jour. La crise du phylloxera et la mécanisation portant atteinte au travail et aux salaires des verriers, ces derniers créèrent la chambre syndicale des verriers de Carmaux en 1890[51].
En , l'un des salariés de la Verrerie Sainte-Clotilde, Jean-Batiste Calvignac, fut licencié en raison d’une absence liée à son activité syndicale. Afin de le soutenir, les autres ouvriers répliquèrent par une grève générale qui allait durer environ quatre mois. Intransigeant, Eugène Rességuier imposa un lock-out. Malgré le soutien apporté par Jean Jaurès aux ouvriers, Rességuier parvint, avec l’appui des autorités préfectorales, à redémarrer l’usine en employant des ouvriers recrutés dans toute la France. Les anciens salariés grévistes de la verrerie décidèrent, avec l’appui de Jean Jaurès et de donateurs, de créer, en 1896, une nouvelle verrerie entièrement autogérée à Albi. Parallèlement, la Verrerie Sainte-Clotilde continua toutefois à fonctionner jusqu’en 1931. Le travail y était devenu moins artisanal en raison de la mécanisation de l’opération de soufflage.
En , des manifestations ont lieu contre la Relève.
Lors de la grande grève des mineurs de 1948, les mineurs sont confrontés à une répression intense. Des mineurs sont tués par la police et des corons occupés militairement. En riposte, le syndicat CGT des mines, la FNSS décide l'arrêt des opérations de sécurité des mines (dont l'exhaure). Le , le gouvernement fait procéder à la réquisition des personnels de sécurité, décret signé par le maire socialiste Jean Vareilles qui juge la grève trop politisée[52]. Il refuse également de faire partie du comité de soutien[53]. Après la fin de la grève, le maire accepte que le conseil municipal formule un vœu d'amnistie pour les mineurs condamnés pour fait de grève, en ayant à l'esprit que tous les mineurs condamnés l'ont été pour des faits connexes, et que donc son vœu n'a aucune portée pratique dans le département[54].
Pendant cette grève, la solidarité ouvrière joue à plein, les dons alimentant des soupes populaires servies à des milliers de personnes quotidiennement à Carmaux[55]. Les instituteurs de Carmaux font une collecte de 84 000 FF[56] et les mineurs reçoivent encore 25 tonnes de pommes de terre des paysans de la Corrèze et 2 000 litres de vin des viticulteurs de l'Hérault[57]. Les 36 enfants de 17 familles sont accueillis par des personnes solidaires à Toulouse[58]. Plus tard, avec la répression impitoyable, les familles de six mineurs condamnés à la prison pour fait de grève reçoivent une aide de la CGT compensant la perte de salaire, qui envoie aussi un peu d'argent aux prisonniers pour leur permettre de cantiner<[59]. La libération de deux d'entre eux donne encore lieu à un rassemblement d'une trentaine de personnes le [60]. Et alors que la reprise du travail était effective pour 60 % des mineurs le , une étude des Houillères relève que les deux tiers des Espagnols sont encore grévistes, et recommande de les écarter des postes des postes de représentation des ouvriers[61]. Plusieurs groupes de mineurs polonais sont expulsés, eux aussi pour fait de grève, ainsi qu'un mineur italien, dont la mère âgée de 80 ans reste en France : son loyer est payé par la CGT[62]. Un total de 26 mineurs licenciés sont indemnisés par la CGT pendant des durées allant de quelques jours à plusieurs mois[63]. D'autres mineurs sont rétrogradés (27)[64].
Avant la Révolution de 1789, la communauté de Carmaux dépend de la sénéchaussée de Toulouse et du diocèse d'Albi. En 1790, la commune de « Crameaux » est rattachée au nouveau canton de Valderiès, district d'Albi.
La commune de Carmaux devient provisoirement chef-lieu de canton le composé des communes de Carmaux, Sainte-Gemme, Blaye, Labastide-Gabausse, Rosières, Saint-Benoît et Taïx. En l'an X de la République (1802), le canton de Carmaux est supprimé et la commune est rattachée au canton de Monestiés, arrondissement d'Albi.
Loi du , création du canton de Carmaux avec le rattachement des communes de Labastide-Gabausse, Rosières, Saint-Benoît rattachées auparavant au canton de Monestiés.
Le conseil municipal est composé de vingt-neuf élus, compte tenu du nombre de ses habitants.
Liste | Tendance | Président | Effectif | Statut | |
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« Notre priorité, Carmaux ! » | DVG | Jean-Louis Bousquet | 23 | Majorité | |
« #Unis pour Carmaux » | PS-EÉLV | François Bouyssié | 6 | Opposition |
Le taux de criminalité de la circonscription de police de Carmaux est de 31,41 actes pour 1 000 habitants[65]. S’il est légèrement supérieur à celui du département du Tarn (25,0/1000), il reste toutefois nettement inférieur à ceux des principales communes du département : Albi (49,30/1000), Castres (61,28/1000), Mazamet (47,07/1000), Graulhet (42,98/1000), et à la moyenne nationale (57,29/1000). Le taux d’élucidation des affaires par la police de Carmaux est l’un des plus forts du département, soit 50,90 %, contre une moyenne nationale de 37,61 % et départementale de 31,4 %.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[66],[Note 9]
En 2019, la commune comptait 9 782 habitants[Note 10], en augmentation de 0,97 % par rapport à 2013 (Tarn : +2,07 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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849 | 1 040 | 1 518 | 1 440 | 1 765 | 1 881 | 2 143 | 2 520 | 2 678 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 743 | 4 043 | 4 758 | 5 010 | 6 160 | 6 905 | 8 059 | 9 591 | 10 068 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
10 956 | 10 894 | 11 064 | 11 273 | 11 607 | 11 129 | 10 448 | 11 136 | 11 485 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
14 565 | 14 755 | 13 208 | 12 113 | 10 957 | 10 231 | 10 273 | 9 933 | 9 356 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
9 782 | - | - | - | - | - | - | - | - |
selon la population municipale des années : | 1968[69] | 1975[69] | 1982[69] | 1990[69] | 1999[69] | 2006[70] | 2009[71] | 2013[72] |
Rang de la commune dans le département | 4 | 5 | 5 | 5 | 6 | 5 | 6 | 7 |
Nombre de communes du département | 326 | 324 | 324 | 324 | 324 | 323 | 323 | 323 |
Avec 10 116 habitants, Carmaux est la sixième commune du Tarn la plus peuplée. Toutefois, son unité urbaine[73] de 17 327 habitants[74] la classe au quatrième rang des agglomérations tarnaises, derrière Albi, Castres et Mazamet.
À l’instar d’un grand nombre de villes industrielles, Carmaux a connu une crise économique sans précédent, des années 1970 jusqu’à la fin des années 1990, en raison du déclin puis de la cessation de l’industrie charbonnière. Depuis les années 2000, elle connaît un nouveau dynamisme économique, malgré une reconversion difficile :
Pour la reconversion du site de la mine à ciel ouvert, les élus locaux ont choisi un pôle multiloisirs, Cap'Découverte inauguré en . Cependant, la fréquentation s’est avérée insuffisante par rapport aux prévisions ayant motivé le projet et sa gestion a été sévèrement critiquée en 2005 par la Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées, puis par la Cour des comptes.
CCA International Carmaux (anciennement Qualiphone), comptant près de 700 salariés (le deuxième employeur privé du Tarn après Pierre Fabre, et l’un des plus grands centres d’appels de France[75]), s’est implanté sur la commune en .
Deux nouvelles zones commerciales ont ouvert en 2009 (avenue de l’Europe) et 2010 (avenue Jean-Baptiste-Calvignac).
La démographie de Carmaux atteste ce nouvel essor économique, l’agglomération ayant vu sa population augmenter au dernier recensement de 2006, pour la première fois depuis 1962[76].
Taxe | Part communale | Part intercommunale | Part départementale | Part régionale |
---|---|---|---|---|
Taxe d'habitation (TH) | 13,97 % | 0,00 % | 9,39 % | 0,00 % |
Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) | 30,51 % | 0,00 % | 20,42 % | 4,72 % |
Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) | 99,35 % | 0,00 % | 68,37 % | 11,23 % |
Taxe professionnelle (TP) | 00,00 % | 20,63 % | 16,17 % | 4,12 % |
La taxe professionnelle est perçue par la communauté de communes du Carmausin.
Carmaux est dotée de plusieurs écoles primaires, d’un collège en centre-ville (collège Victor-Hugo), et d’un complexe scolaire comprenant : un collège (collège Augustin-Malroux) ; un lycée d’enseignement général (lycée Jean-Jaurès) ; un lycée professionnel (lycée Aucouturier). Les lycées et le collège Augustin-Malroux sont situés sur le territoire de la commune de Blaye-les-Mines. En matière d’enseignement supérieur, Carmaux accueille en partie l’École nationale supérieure des mines d'Albi-Carmaux.
En ce qui concerne l'enseignement artistique, Carmaux dispose notamment d'une antenne du conservatoire de musique et de danse du Tarn.
Carmaux possède une salle omnisports (située près du parc du Candou), un stade (stade Jean-Vareilles), une base nautique (lac de la Roucarié), des terrains et clubs de rugby, football, tennis, handball, basket-ball, musculation, une piscine, un skatepark (Cap'Découverte), etc.
Club de rugby à XV, l'US Carmaux évoluant actuellement en promotion honneur. L'USC Rugby a été sacrée championne de France de 1re division en 1951, inscrivant ainsi le nom de Carmaux sur le bouclier de Brennus. Ce club fut également champion de France de 2e et 3e division, ainsi qu'en junior.
La commune de Carmaux est dotée d'un hôpital, la polyclinique Sainte-Barbe.
L'échaudé triangulaire à base de pâte à pain anisée est une spécialité de la ville de Carmaux.
Voir aussi : Catégorie:Naissance à Carmaux