Canny-sur-Matz [kani syʁ ma] est une commune française située dans le département de l'Oise en région Hauts-de-France.
Pour les articles homonymes, voir Canny (homonymie) et Matz (homonymie).
Canny-sur-Matz | |
La source du Matz | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Oise |
Arrondissement | Compiègne |
Intercommunalité | CC du Pays des Sources |
Maire Mandat |
Philippe Delachambre 2020-2026 |
Code postal | 60310 |
Code commune | 60127 |
Démographie | |
Gentilé | Cannychons, Cannychonnes |
Population municipale |
399 hab. (2019 ![]() |
Densité | 58 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 36′ 07″ nord, 2° 48′ 01″ est |
Altitude | Min. 68 m Max. 94 m |
Superficie | 6,89 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Compiègne (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Thourotte |
Législatives | 6e circonscription de l'Oise |
Localisation | |
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Canny-sur-Matz est un village périurbain picard du Noyonnais dans l'Oise, limitrophe du département de la Somme, jouxtant à l'ouest l'ancien chef-lieu de canton Lassigny, situé à 15 km à l(ouest de Noyon, 20 km au nord de Compiègne, 54 km au nord-est de Beauvais, 45 km au sud-est d'Amiens et 45 km au sud-ouest de Saint-Quentin.
Traversé par la route nationale 38, le territoire communal est aisément acessinlme depuis l'autoroute A1.
La commune est située à 81 m d'altitude moyenne.
Au milieu du XIXe siècle, Louis Graves décrivait le territoire communal comme constitué d'une « plaine au milieu de laquelle le chef-lieu est bâti. Le Matz a sa source près de l' [ancienne] église [détruite pendant la Première Guerre mondiale] qu'il sépare du reste du village. Les maisons forment une rue principale sur l'ancienne route de Flandre[1] ».
![]() |
Beuvraignes Somme |
Fresnières | ![]() | |
Roye-sur-Matz | N | Lassigny | ||
O Canny-sur-Matz E | ||||
S | ||||
Gury | Plessis-de-Roye |
La rivière du Matz, un affluent droit de l'Oise, donc un sous-affluent de la Seine, prend sa source sur le territoire communal.
Le ruisseau des Royots y conflue.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ribecourt », sur la commune de Ribécourt-Dreslincourt, mise en service en 1976[8] et qui se trouve à 13 km à vol d'oiseau[9],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,2 °C et la hauteur de précipitations de 738,4 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Quentin », sur la commune de Fontaine-lès-Clercs, dans le département de l'Aisne, mise en service en 1933 et à 38 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 10 °C pour la période 1971-2000[12] à 10,3 °C pour 1981-2010[13], puis à 10,8 °C pour 1991-2020[14].
Canny-sur-Matz est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[15],[16],[17].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Compiègne dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 101 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (91,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (88,9 %), zones urbanisées (6,1 %), forêts (5 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 171, alors qu'il était de 164 en 2013 et de 157 en 2008[I 1].
Parmi ces logements, 86,6 % étaient des résidences principales, 4,9 % des résidences secondaires et 8,5 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 97,1 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 2,9 % des appartements[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Canny-sur-Matz en 2018 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (4,9 %) supérieure à celle du département (2,5 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 88,1 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (89,7 % en 2013), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 pour la France entière[I 3].
Typologie | Canny-sur-Matz[I 1] | Oise[I 4] | France entière[I 5] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 86,6 | 90,4 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 4,9 | 2,5 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 8,5 | 7,1 | 8,2 |
La localité a été dénommée Cauni, Canni-Varesnes, Canni, Cauny (Cautium, Cannisium, Cannetum, Caniacum)[1].
Le nom de Canny provient du latin canna, « roseau » et de la rivière du Matz[22].
Louis Graves indiquait en 1850 que « la ferme de Canny forme un écart à l'est du Matz. C'est le reste d'un ancien château fortifié d'épaisses murailles et de larges fossés, qui a été détruit sous le règne de Louis XIII. Le domaine appartint aux seigneurs de Monchy-Humières, ensuite à M. de Barbanson, chancelier du tems d'Henri IV, et à ses descendans qui l'ont conservé jusqu'en 1790. Les mêmes possédaient aussi la terre de Varesnes près Noyon, d'où est venu le double nom imposé à celle-ci. Le château avait une chapelle dépendant comme la cure de l'abbé Saint-Corneille de Compiègne[1] ».
Une communauté de protestants existait à Canny, puisque le seigneur du lieu, Louis de Bourbon, Prince de Condé[Note 8], donne des instructions au lieutenant-général de Roye pour l'inviter à prendre les mesures nécessaires, afin que les protestants de Canny et de Roye sur-le-Malz pussent librement se livrer à leur religion. Dépensant des sommes importantes pour aider ses coreligionnaires, sa fortune s'en ressentit et il doit vendre le domaine[23].
Sous l'Ancien Régime, Canny-sur-Matz faisait partie de l'élection de Montdidier, du bailliage et du grenier à sel de Roye. Il comptait trente-deux feux en 1469[23].
En 1850, l'école, insalubre, avait été fermée. Un moulin à vent =fonctionnait sur le territoire communal[1].
Canny-sur-Matz a disposé de 1895 à 1955 d'une gare sur la ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique Noyon - Guiscard - Lassigny du réseau des chemins de fer départementaux de l'Oise. Cette ligne a été construite par la compagnie des Chemins de fer de Milly à Formerie et de Noyon à Guiscard et à Lassigny.
Avant la Première Guerre mondiale, le centre du village (école, église) se trouvait le long du Matz et du jeu d’arc[22].
Canny-sur-Matz est envihai par l'armée dès le début de la guerre, le , et est un enjeu militaire de premier plan lors de la Course à la mer après la Bataille de la Marne. Entre le 12 septembre et le 15 octobre, la commune est l'objet de combats incessants qui mènont à la fixation du front au nord du village[24]. Cette occupation cesse après l'Opération Alberich de l'hiver 1917, et les civils évacués vers l'arrière peuvent retrouver le village en ruines.
Lors de l'Offensive du Printemps 1918, Canny-sur-Matz est à nouveau le lieu de combats, notamment les 9 et 10 juin lors de la Bataille du Matz, puis les 10 et 11 août avec la reconquête française.
Le village est définitivement libéré le [25]. Il est considéré comme détruit à la fin de la guerre[26],[27] et a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le [28].
En 1924, une délibération de la commune signale qu’il y a alors deux mares dans le village[22].
La commune se trouve depuis 1926 dans l'arrondissement de Compiègne du département de l'Oise.
Elle faisait partie depuis 1802 du canton de Lassigny[29]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton de Thourotte
Pour l'élection des députés, elle fait partie de la sixième circonscription de l'Oise.
Canny-sur-Matz est membre de la communauté de communes du Pays des Sources, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 1997 et auquel la commune a transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
Georges Delavenne | ||||
Maurice Harlez | ||||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1983 | 2014[30] | Michel Landron | ||
2014[31] | En cours (au 2 décembre 2020) |
Philippe Delachambre | Réélu pour le mandat 2020-2026[32] |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[34].
En 2019, la commune comptait 399 habitants[Note 9], en augmentation de 5,84 % par rapport à 2013 (Oise : +1,72 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
268 | 285 | 322 | 341 | 357 | 340 | 360 | 362 | 367 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
350 | 353 | 373 | 353 | 367 | 353 | 354 | 364 | 375 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
388 | 395 | 400 | 270 | 266 | 257 | 278 | 278 | 268 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
287 | 253 | 225 | 243 | 259 | 270 | 325 | 333 | 361 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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384 | 399 | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 39,5 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 19,6 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 198 hommes pour 198 femmes, soit un taux de 50 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,0 | 90 ou + | 0,0 |
3,5 | 75-89 ans | 6,9 |
16,4 | 60-74 ans | 12,4 |
16,9 | 45-59 ans | 20,3 |
23,4 | 30-44 ans | 21,3 |
14,4 | 15-29 ans | 14,4 |
25,4 | 0-14 ans | 24,8 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 90 ou + | 1,3 |
5,3 | 75-89 ans | 7,5 |
15,1 | 60-74 ans | 15,8 |
20,9 | 45-59 ans | 20,1 |
19,5 | 30-44 ans | 19,4 |
17,9 | 15-29 ans | 16,5 |
20,8 | 0-14 ans | 19,4 |
Au Moyen Âge, le premier seigneur de Canny connu est Herman de Canny, il vit avant 1110. Son fils Raoul prendra le nom de « le Flamenc », nom que porteront tous ses descendants, il est seigneur de Canny, Varenne, Carempuy, Champion, Beauvoir, etc. En 1227, son petit-fils prénommé Raoul (III) quitte le parti de Flandre pour celui du roi de France et participe à la victoire de Bouvines. Il participe aussi au tournoi de Compiègne en 1238 où l'on a la description de son premier blason : « d'or à dix macles de gueules placées 3, 3, 3, 1 au lambel à 5 pendants d'azur », cette brisure disparaîtra plus tard où les macles seront changées en losanges. Raoul V est maréchal de France en 1285, participe à la 5e croisade avec Saint Louis. Raoul VI est tué à la bataille des éperons d'or à Courtrai en 1302. Le dernier descendant mâle est Aubert, seigneur de Canny-sur-Matz, conseiller et chambellan de Charles VI, capitaine de Noyon, qui épouse Mariette d'Enghien en 1389 : elle devint la maîtresse de Louis Ier d'Orléans, frère du roi, et donne naissance à Jean bâtard d'Orléans plus connu sous le nom Jean de Dunois. La fille de Mariette et d'Aubert, Jeanne Le Flamenc[40], † 1470, transmit le titre de Canny aux Barbançon en épousant en 1426 Jean III de Barbançon de Jeumont, fils de Jean II de Barbançon : parents de Christophe et de Jacques de Barbançon[réf. nécessaire].
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Blason | D'azur à la bande ondée d'argent accompagnée de deux roseaux à massette feuillés d'or ; au franc-quartier de gueules à l'archange saint Michel contourné d'or tuant de sa lance un dragon du même armé du champ[41]. |
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Détails | La bande ondée symbolise le Matz qui arrose la commune, les roseaux évoquent le nom de la commune et saint Michel est le patron de la paroisse. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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