Bléneau est une commune française située en Puisaye dans le département de l'Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Bléneau | |
![]() La mairie. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Yonne |
Arrondissement | Auxerre |
Intercommunalité | Communauté de communes de Puisaye-Forterre |
Maire Mandat |
Alain Drouhin 2020-2026 |
Code postal | 89220 |
Code commune | 89046 |
Démographie | |
Gentilé | Blénavien |
Population municipale |
1 176 hab. (2019 ![]() |
Densité | 30 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 42′ 08″ nord, 2° 56′ 59″ est |
Altitude | Min. 145 m Max. 209 m |
Superficie | 39,41 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Cœur de Puisaye |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.bleneau.fr |
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La ville est située entre Auxerre (52 km à l'est) et Briare (20 km au sud-ouest)[1], sur l'ancien chemin des Marchands à l'endroit où cette voie passe le Loing[2].
Le Loing traverse la commune dans le sens sud-est/nord-ouest, ainsi que la rigole de Saint-Privé qui alimente le canal de Briare sur la commune de Rogny au nord-ouest.
Le ru des Coutanceries, en provenance de l'étang du même nom dans le nord de la commune de Saint-Fargeau, prend le nom de la Chasserelle en arrivant sur la commune de Bléneau et conflue avec le Loing à 600 m en amont du château de Bléneau. Plusieurs autres petits rus et dérivations du Loing coulent sur la commune, dont le Saut du Loup qui alimente les douves du château. Immédiatrement au sud-ouest du bourg, ces rus forment un réseau dense qui sert de cadre aux Jardins d'eau[3].
Un certain nombre de dolines sont présentes dans la vallée du Loing en amont de Bléneau[4].
La départementale D 90 traverse la commune en suivant la vallée du Loing.
L'autoroute la plus proche est l'A77 ; les entrées/sorties les plus proches sont la no 20 (« Châtillon-sur-Loire », « Briare ») à 20 km au sud-ouest et la no 21 (« Saint-Fargeau », « Bonny-sur-Loire»)à 19 km au sud[1].
![]() |
Rogny-les-Sept-Écluses | Champcevrais | Champignelles | ![]() |
N | Saint-Privé | |||
O Bléneau E | ||||
S | ||||
Breteau (Loiret) | Champoulet (Loiret) |
Bléneau est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7]. La commune est en outre hors attraction des villes[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (69 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (58,2 %), forêts (26,8 %), prairies (4,9 %), zones urbanisées (4,2 %), zones agricoles hétérogènes (3,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,9 %), eaux continentales[Note 2] (1,1 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
On trouve Blanoilus (VIe s.), Blanoscus (XIe s.), Blanellum (XVe s.), Blénavium, Blaineau, Blesneau et Bleneau.
Blanoilus est cité en 596 parmi 38 paroisses de la Puisaye énumérées dans le règlement de saint Aunaire, 18e évêque d'Auxerre de 572 à 603. Bien que le diocèse fût à l'époque aussi étendu qu'au XIXe siècle, seules 37 paroisses sont citées, la plupart - dont Bléneau - « avec leurs dépendances » ; Aunaire n’a donc cité que les principaux lieux, ce qui indique que Bléneau avait à l'époque une certaine importance[12] (Blanoilus cum appendicis suis)[2].
Guillaume de Toucy, 55e évêque d'Auxerre de 1167 à 1181, donne au chapitre de chanoines de Notre-Dame de la Cité une rente sur l'église de Bléneau[13] ; c'est le premier texte connu qui mentionne le chapitre de Notre-Dame de la Cité[14]. Guillaume de Seignelay, 58e évêque d'Auxerre de 1207 à 1219, assigne lui aussi une rente en grains et en argent à Notre-Dame de la Cité sur l'église de Bléneau en 1215[15].
La seigneurie de Bléneau passa par des mariages des Toucy aux Courtenay, puis aux St-Vérain, avant de revenir aux Courtenay-branche de Champignelles.
Vient la guerre de Cent Ans (1337-1453), et au tournant du siècle le long règne (1380-octobre 1422, 42 ans) de Charles VI le Bien-aimé dont la folie intermittente depuis 1392 a ouvert la porte aux luttes intestines. Au début du XV le royaume est encore plus affaibli par la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons (1407-1435).
En 1422 Philippe III le Bon est duc de Bourgogne depuis que le dauphin Charles (futur Charles VII) a fait assassiner en 1419 son père Jean sans Peur. Le 26 mai de cette année-là, Philippe quitte sa capitale Dijon pour Troyes dans l'intention de rassembler une armée contre le dauphin.
Mais il doit s'en retourner car le dauphin Charles a profité de la situation : il a pris Châtillon-sur-Loing, Bléneau, Saint-Sauveur, Saint-Amand et Moutiers et est en train de descendre sur la Charité[16].
Jeanne d'Arc, le 28 février 1428, franchit le Loing à Bléneau.
Un prieuré Saint-Cartault existe sur le territoire de la commune[17].
En 1587, pendant la 8e guerre de Religion (ou guerre des trois Henri) entre la ligue catholique et le roi Henri III (dynastie des Valois), le seigneur de Bléneau est député par la ville d'Auxerre aux seconds États Généraux de Blois[18].
Le 7 avril 1652, pendant la Fronde (1648-1653), s'y est déroulée la bataille de Bléneau opposant l'armée royale de Turenne, à l'armée de Louis II de Bourbon, prince de Condé passé à la Fronde 9 mois plus tôt et qui cherche à s'emparer de Mazarin. Le roi Louis XIV vient tout juste d'atteindre l'âge requis pour régner : 13 ans en septembre 1651.
Le seigneur Charles-Roger de Courtenay-(Champignelles-La Ferté-Loupière)-Chevillon/Chevillon, le dernier des Courtenay de France, né en 1671, se suicide le 7 mai 1730 (certains disent qu'il fut assassiné)[19],[20], et sa demi-sœur héritière Hélène de Courtenay (1689-1668) apporta la terre de Bléneau à son mari Louis-Bénigne, marquis de Bauffremont-Scey (1685-1755), épousé en 1712 : mais leur fils cadet Joseph, prince de Bauffremont (1714-1781) vend la terre de Bléneau le 11 mars 1771 à François-Noël Haudry († 1777), contrôleur ordinaire des Guerres[21],[22],[23].
François-Noël est suivi de ses enfants François-André et Cécile Haudry, et cette dernière, avec son mari Jean-Baptiste Rougier de La Bergerie (1757-1836), rachète les droits de son frère sur la terre de Bléneau le 18 septembre 1784, pour près de 224 000 livres. Sous la Révolution, le dernier sire de Bléneau, agronome distingué transmué en citoyen Rougier-Labergerie, devient maire de Bléneau en 1790, président du district de St-Fargeau, député à la Législative, premier préfet de l'Yonne (1800-1813) puis préfet de la Nièvre (1815), chevalier de la Légion d'Honneur (1804) ; cependant, il doit vendre le domaine de Bléneau et sa maison d'Auxerre en 1814 ou 1815.
De 1947 à 1957, une course cycliste reliait Paris à Bléneau. En 1948 et en 1950, elle fut remportée par l'Icaunais Jean Tissier[24].
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Blason | D'or à trois tourteaux de gueules, un lambel d'azur en chef. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mai 1953 | juillet 1963 | Charles-Albert Houette | CNIP | Agriculteur, Conseiller général du canton de Bléneau (1953-1963) démissionnaire |
Jean Savouré | ||||
Pierre Doudeau | DVD | |||
mars 2001 | 2017 (démission) |
Alain Drouhin[25] | UMP puis DVD puis UDI |
Conseiller général du canton de Bléneau (1998-2015) |
2017 | 2020 | Sylvie Poupelard | Cheffe d'entreprise | |
2020 | En cours | Alain Drouhin[26] | UDI |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[28].
En 2019, la commune comptait 1 176 habitants[Note 3], en diminution de 15,27 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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999 | 1 054 | 1 025 | 1 213 | 1 278 | 1 293 | 1 313 | 1 581 | 1 709 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 770 | 1 892 | 2 058 | 2 010 | 2 018 | 2 143 | 2 140 | 2 084 | 1 994 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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2 009 | 2 003 | 2 007 | 1 676 | 1 781 | 1 717 | 1 651 | 1 610 | 1 356 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
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1 354 | 1 545 | 1 664 | 1 686 | 1 585 | 1 459 | 1 491 | 1 476 | 1 439 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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1 356 | 1 176 | - | - | - | - | - | - | - |
En outre, Bléneau est située à une vingtaine de kilomètres du canal de Briare, du château de Guédelon et du château de Saint-Fargeau.