Bissy-la-Mâconnaise est une commune française située en Haut-Mâconnais dans le département de Saône-et-Loire en région Bourgogne-Franche-Comté.
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Bissy-la-Mâconnaise | |
![]() Vue générale du bourg. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Saône-et-Loire |
Arrondissement | Mâcon |
Intercommunalité | Communauté de communes Mâconnais - Tournugeois |
Maire Mandat |
Marc Sangoy 2020-2026 |
Code postal | 71260 |
Code commune | 71035 |
Démographie | |
Gentilé | Bissillons, Becherons[1] |
Population municipale |
204 hab. (2019 ![]() |
Densité | 41 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 28′ 55″ nord, 4° 47′ 21″ est |
Altitude | Min. 243 m Max. 530 m |
Superficie | 4,96 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Mâcon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Hurigny |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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De Bissy-la-Mâconnaise, village viticole du vignoble du Mâconnais appartenant à l'aire de production du Mâcon-Lugny[2], dépend un unique hameau : Charcuble.
« C'est une simple seigneurie, au levant entre deux montagnes, au bas desquelles règnent des prés appartenant tant au seigneur [de Lugny] qu'à différents particuliers, et un grand chemin tendant au bourg de Lugny, la montagne située au levant et au nord, au-dessus de laquelle est un bois de haute futaye. » écrivait le curé de Bissy-la-Mâconnaise au milieu du XVIIIe siècle[3].
Sur le territoire de la commune est partiellement implantée une forêt domaniale : la forêt des Grisons (contenance totale : 557,23 ha), mêlant feuillus et conifères[4].
Particularité notable : à l'intérieur du territoire de la commune de Cruzille est enclavée une parcelle de bois d'une contenance de 4,50 hectares (dénommée Le Bois du Mont) appartenant à la commune de Bissy-la-Mâconnaise (mais non limitrophe de celle-ci), situation résultant d'une contestation de propriété ayant opposé les habitants des hameaux de Sagy (Cruzille) à ceux de Charcuble (Bissy) à partir de 1762 (situation qui donna lieu à quantité de procès, qui durèrent pendant un siècle).
![]() |
Chissey-lès-Mâcon | Cruzille | ![]() | |
Blanot | N | Lugny | ||
O Bissy-la-Mâconnaise E | ||||
S | ||||
Saint-Gengoux-de-Scissé |
Le principal cours d'eau traversant le territoire de Bissy-la-Mâconnaise est le ruisseau de Bissy, affluent de la rive gauche de la Bourbonne (dans laquelle ce ruisseau se jette en amont du bourg de Lugny, après avoir traversé un étroit vallon).
: fondation du Syndicat intercommunal des eaux du Haut-Mâconnais, auquel appartiennent Bissy-la-Mâconnaise et neuf autres communes (Lugny, Burgy, Clessé, Viré, Saint-Maurice-de-Satonnay, Vérizet, Cruzille, Péronne et Montbellet), rejointes le par Plottes, Chardonnay et Uchizy (puis par Farges et Grevilly en 1938 et par Saint-Gengoux-de-Scissé, Azé et Igé après-guerre).
Bissy-la-Mâconnaise est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Macon dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 105 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (59,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (33,1 %), forêts (32,9 %), cultures permanentes (25,3 %), prairies (5,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Ci-après, les blasons des quatre familles nobles ayant successivement possédé la seigneurie de Bissy, en tant que seigneurs de Lugny, du XIIIe siècle à la Révolution française :
Jusqu'à la Révolution, le hameau de Sagy (Cruzille) dépendit alternativement de Cruzille et de Bissy-la-Mâconnaise (à raison de deux années pour Cruzille et d'une année pour Bissy-la-Mâconnaise).
Guerres de Religion : le château de Bissy, propriété des seigneurs de Lugny, est attaqué et détruit.
Fin : épisode de la Grande Peur en Mâconnais. L'abbé Louis-François Dubost, curé de Bissy-la-Mâconnaise, consigne le dans ses registres paroissiaux les désordres auxquels il a assisté[12] : « Ô, mes chers successeurs, vous vivrez dans des temps plus heureux, et vous croirez à peine ce que j'ai vu, et ce qui s'est passé autour de moi ! Quoi, direz-vous, dans un siècle éclairé, policé, tant d'horreurs ! Pouvons-nous le croire ? Oui, croyez-le, je ne suis pas le seul pour attester ce que je vais raconter. Mes confrères voisins auront pris soin de transmettre à la postérité ces événements si affreux, dont comme moi ils ont été témoins. »[13].
1790 : à la création des cantons, la commune de Bissy-la-Mâconnaise est rattachée au canton de Lugny, alors composé de douze communes[14].
Au sortir de la Révolution, Bissy-la-Mâconnaise, à l'instar de Burgy, est rattaché à Lugny pour le culte, et cesse dès lors d'avoir un curé[15].
À compter du , Bissy-la-Mâconnaise fut desservi par le train, suite à l'inauguration ce jour-là de la ligne de chemin de fer à voie étroite Mâcon-Fleurville via Lugny (ligne qui fonctionna, pour le trafic quotidien des voyageurs, jusqu'en 1931)[16],[17].
1910 : construction de la mairie-école de Bissy-la-Mâconnaise, d'après des plans de l'architecte Claude Blanc.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, une infirmerie des maquis fut installée à Bissy-la-Mâconnaise, dans la petite maison jouxtant le chevet de l'église, où des soins furent discrètement prodigués aux blessés et malades appartenant aux maquis du Haut-Mâconnais[18].
1972 : création du Syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM) du canton de Lugny (siège en mairie de Lugny), auquel adhèrent Bissy-la-Mâconnaise et treize autres communes du Haut-Mâconnais, avec pour objet : la couverture des dépenses d'investissement et de fonctionnement du collège de Lugny, la réalisation d'une maison de retraite, la création et le fonctionnement de tous services sociaux (tels que dispensaire, aide à domicile par exemple), la réalisation de travaux d'assainissement, le ramassage d'ordures ménagères et l'entretien de la voirie communale[19].
1993 : fondation de la communauté de communes du Haut-Mâconnais (avec Lugny pour siège), regroupant sept communes : Bissy-la-Mâconnaise, Burgy, Chardonnay, Cruzille, Grevilly, Lugny et Saint-Gengoux-de-Scissé. À cette première communauté de communes a succédé, le , la Communauté de communes du Mâconnais - Val de Saône (siège à Lugny), résultant de la fusion de trois intercommunalités (celles du Haut-Mâconnais, de la Haute-Mouge et du Mâconnais-Val de Saône) et totalisant une population de 7 336 habitants.
Village viticole, Bissy-la-Mâconnaise dispose de vignes dont la vendange est majoritairement vinifiée à la cave coopérative de Lugny.
Bissy-la-Mâconnaise dispose toutefois de vignerons indépendants implantés sur la commune, parmi lesquels le Domaine des Carmes (Thomas Rattez). La Maison Baldassini (Cruzille) y a son chai de vinification.
On y produit principalement l'appellation d'origine contrôlée « Mâcon-Lugny », qui est l'une des 27 dénominations géographiques complémentaires de l’appellation régionale « Mâcon » (appellation totalisant 484 hectares pour une récolte annuelle de 4,1 millions de bouteilles[20], dont l'aire délimitée est comprise, depuis un décret de 2005, à l’intérieur des communes de Lugny, Bissy-la-Mâconnaise, Saint-Gengoux-de-Scissé et Cruzille pour partie).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1992 | mars 2014 | Gérard Penot | Chef d'entreprise (maçonnerie) | |
mars 2014 | en cours | Marc Sangoy[21] | Viticulteur, président de la Cave de Lugny | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[23].
En 2019, la commune comptait 204 habitants[Note 3], en diminution de 2,39 % par rapport à 2013 (Saône-et-Loire : −0,85 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
269 | 282 | 313 | 423 | 330 | 324 | 308 | 318 | 323 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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315 | 318 | 274 | 288 | 291 | 327 | 269 | 225 | 244 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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266 | 262 | 224 | 206 | 178 | 177 | 163 | 175 | 145 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
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155 | 165 | 149 | 151 | 158 | 177 | 168 | 168 | 211 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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208 | 204 | - | - | - | - | - | - | - |
Les habitants de Bissy-la-Mâconnaise s'appellent les Bissillons.
De ce château, aux mains des seigneurs de Lugny à compter du milieu du XIVe siècle, il ne subsiste que la tour, de puissante carrure, appareillée de calcaire gris, sur laquelle se distinguent deux petites meurtrières (faces ouest et sud). Appartenant aux Saulx-Tavannes pendant les guerres de la Ligue, il fut pris et repris ; en juin 1593, la maison-forte était entre les mains de Georges-Épaminondas de Bauffremont, comte de Cruzille, qui agissait pour le compte des Royalistes et qui proposa de le rendre à Jean de Saulx, seigneur de Lugny et vicomte de Tavannes, son propriétaire, s’il lui remettait en échange sa tour de Dulphey. Après la soumission de Mâcon à Henri IV, Bissy-la-Mâconnaise fut au nombre des châteaux dont les députés de la ville demandèrent au roi la démolition compte tenu des calamités que ces places avaient attirées sur la région. La maison forte fut renversée, sauf une tour que l'on voit encore.
Placée sous le vocable de saint Cyr et de sainte Julitte, deux martyrs chrétiens du IVe siècle, cette église est classée aux Monuments historiques. Construite par les moines de Cluny au XIIe siècle, d'un roman tardif, elle a des allures de donjon avec son clocher barlong (qui abrite une cloche de 610 kg, fondue en 1845 par J.-A. Baudouin, fondeur à Mâcon)[26]. Sa nef unique, prolongée par une courte travée sous clocher, est précédée d'un portail sous auvent. L'abside est en cul-de-four. Tourelle d'escalier circulaire. Sa charpente apparente protège une importante collection de statuettes polychromes d'art populaire datant de la fin du Moyen Âge au XVIIIe siècle.
Construite à la source du ruisseau de Bissy (affluent de la Bourbonne), à deux pas de l'ancien château fort, et coiffée d'un toit de laves, elle existait déjà en 1764, année où cette « fontaine public et unique dudit Bissy qui est en ruine » fut réparée (en même temps que le lavoir situé à proximité)[27]. Une fontaine que Michel Bouillot a décrite en ces termes : « La fontaine publique, coiffée d’un cône de laves privé de sa cime, est à l’image des puits du voisinage (Lugny, Saint-Gengoux…) ; un grand soin a été apporté à son ouverture, qui regarde au nord et dispose d’un linteau courbe fort habilement exécuté, marque d’une construction communale. »[28].
Au hameau de Charcuble, au pied du mont Saint Romain, une petite chapelle a été construite en moins de vingt-quatre heures, le , à l'occasion de la fête du Travail, par le groupement « Vauban » des chantiers de jeunesse, conduit par le chef Louis Vinot et ses chefs de groupe. Dédiée à saint Philippe et à sainte Jeanne d'Arc, elle témoigne de l'activité de ces chantiers de jeunesse. Un rassemblement et une messe y ont lieu chaque 1er mai.
Bissy-la-Mâconnaise appartient à l'une des sept paroisses composant le doyenné de Mâcon (doyenné relevant du diocèse d'Autun) : la paroisse Notre-Dame-des-Coteaux en Mâconnais, paroisse qui a son siège à Lugny et qui regroupe la plupart des villages du Haut-Mâconnais.
Bissy-la-Mâconnaise, qui a été rattaché à la paroisse de Lugny en ce qui concerne le culte après la Révolution française, a eu pour dernier curé l’abbé Louis-François Dubost, connu pour avoir consigné dans ses registres paroissiaux l'incendie du château de Lugny par les « Brigands » – des paysans et artisans révoltés – lors des troubles qui, à la fin de juillet, pendant la Grande Peur, agitèrent le Mâconnais : « Le , à six heures et demie du soir, les Brigands quittent ma maison pour se rendre à Lugny où plus de 200 autres qui étaient venus de Péronne les avaient devancés. Ils pénètrent dans le château de M. de Montrevel, brisent les portes, les glaces, les vitraux et tous les meubles, jettent les débris par les fenêtres. […] On ne voit de tous côtés que destruction. Enfin, on met le feu au château. La flamme était si grande entre une et deux heures de la nuit que j’aurais pu lire à ma fenêtre à la lueur du feu. Dans vingt-quatre heures ce château bien meublé fut tout pillé et brûlé ; on ne vit plus que des cheminées en l’air et des murs calcinés par le feu ou noircis par la fumée ; il n’y resta rien, pas même des gonds. »
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