Berviller-en-Moselle est une commune française située dans le département de la Moselle et le bassin de vie de la Moselle-est, en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Berrwiller et Moselle.
Berviller-en-Moselle | |
Le chevet de l'église Saint-Fiacre. | |
![]() Héraldique |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Forbach-Boulay-Moselle |
Intercommunalité | Communauté de communes Houve-Pays Boulageois |
Maire Mandat |
Christine Thiel 2020-2026 |
Code postal | 57550 |
Code commune | 57069 |
Démographie | |
Gentilé | Bervillérois |
Population municipale |
463 hab. (2019 ![]() |
Densité | 84 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 16′ 20″ nord, 6° 38′ 55″ est |
Altitude | Min. 207 m Max. 362 m |
Superficie | 5,52 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Bouzonville |
Législatives | Septième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
Le village se situe à 8,5 kilomètres de Bouzonville, le chef-lieu de canton, directement à la frontière franco-allemande et plus particulièrement entre la Lorraine et la Sarre, sur les hauteurs du Saargau.
Villing | Vaudrevange (Allemagne) |
|
Rémering | ![]() |
Überherrn (Allemagne) |
Merten |
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau le Weisbach et le ruisseau le Dorbach[Carte 1].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Bassin Houiller ». Ce document de planification, dont le territoire est approximativement délimité par un triangle formé par les villes de Creutzwald, Faulquemont et Forbach, d'une superficie de 576 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[1]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le SDAGE du Bassin Rhin-Meuse[2].
Berviller-en-Moselle est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (66,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (50,1 %), forêts (29 %), zones agricoles hétérogènes (7,7 %), zones urbanisées (6,6 %), cultures permanentes (6,5 %), prairies (0,1 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
La première mention écrite du village date de 1293, sous la forme Berwure, qui pourrait provenir du nom d'homme germanique Bero avec le suffixe villa, transformé par la suite en weiler. Mais il est plus probable que par opposition aux communes du Warnt qui se trouvent à une altitude moins élevée avec un sol sablonneux: "le griis" et Berviller qui fait la transition entre le sable et le calcaire "le gau" qui est une couche géologique qui se trouve surélevé par rapport au sable du bassin houiller. En associant berg et Villa cela donne Bergvilla. Le "g" aurait simplement disparu au fil du temps. D’ailleurs en 1625 on appelait le village Berscheweiler "Berg" se prononçant Bersch en francique mosellan. "Villa" étant simplement l’appellation romaine d’une habitation. "Viller" se prononçant "villa" en francique mosellan.
La commune s'est choisie des armoiries portant deux roses d'argent et une étoile de même, pour rappeler la famille d'Ahr qui possédait la seigneurie, en y ajoutant la bêche de saint Fiacre, patron de la paroisse. Au plus loin qu'il est possible de remonter, Berviller fait partie des fiefs du duché de Lorraine, d'abord dans l'office de Berus, puis dans la prévôté de Bouzonville. La propriété foncière était au seigneur de Metternich de Château-Rouge en 1611, puis aux barons de Hausen et d'Ahr en 1681. Enfin, lors de la Révolution française, Nicolas de Lasalle, seigneur de Merten, se revendique également seigneur de Berviller[13].
Parmi les activités des habitants, il est intéressant de citer une exploitation de minerai de fer, mentionnée à partir de la Révolution. Il s'agissait d'une exploitation à ciel ouvert par de petits puits, permettant d'extraire du fer en dragées dont on récoltait environ 1000 quintaux par an. Il était destiné à la fonte de moulage. Plus tard, une mine en galerie est exploitée sous les communes de Berviller, Tromborn et Rémering ; une dizaine de galeries emploient alors vingt à vingt-quatre mineurs. Un tuilier et deux cloutiers ont également exercé dans le village.
La commune comptait aussi deux moulins. Le plus ancien, celui de Felschling, était le moulin banal pour les habitants de Berviller ; reconstruit après la guerre de Trente Ans, il dépend de la seigneurie d'Ahr et d'Hausen. Dans un extrait de « Unsere Heimat » Mitteilungsblatt des Landkreises Saarlouis für Kultur und Landschaft. 13. und 15. Jahrgang, Hefte Nr ½, 1988-3, 1989-1, 1990-3, 1990, on peut traduire ceci: "En 1572 Ehrard Ölschleger mentionne un moulin entre Berviller et Rémering sur un inventaire des biens de la comtesse Anna von Isenburg, châtelaine de Berus, ce qui ne peut correspondre qu’à un moulin de Felschling". Ce dernier se trouvant à moins de vingt mètres au nord-est du bâtiment du moulin de Felschling construit en 1737 car des fondations ont été découvertes plus près de la rivière.
Le Moulin-Neuf ou Weissbachmühle ne date que du début du XIXe siècle et est construit par Antoine Schidler. En 1812, la statistique industrielle de la Moselle parle de trois moulins à Berviller, mais il est probable qu'on comptait aussi un moulin à huile. Ce dernier, situé à l'extrémité du village sur le chemin de la chapelle Sainte-Oranne, est construit en 1825 par Mathias Folschweiller et Maria Kuhn. On peut admirer l'entrée de la maison, chapeautée d'un magnifique linteau. On comptait au XIXe siècle pas moins de 300 ou 400 noyers dans les vergers de Berviller. Il doit en rester une trentaine de nos jours. C'est après la Seconde Guerre mondiale que Victor Bur et son épouse Catherine Schmitt acquirent la bâtisse qui, depuis longtemps, avait cessé toute activité huilière[14].
Les habitants de Berviller étaient affublés par leurs voisins du sobriquet de Essig Loch (les Trous à vinaigre), la tradition avançant deux hypothèses comme explication : la première affirme que la petite vigne du Hanfreutz ne produisait qu'une piquette devenant vite vinaigre, alors que d'autres avancent qu'à Berviller on faisait du vinaigre de poires revendu aux villages environnants.
Les droits sur la paroisse sont initialement liés au couvent cistercien de Freistroff, avant de passer à partir de 1582 aux familles d'Ahr et d'Hausen, qui perçoivent l'ensemble des dîmes et des revenus qu'elles partagent avec le curé, nommé par celles-ci. On sait qu'en 1686, à la suite de la guerre de Trente Ans, l'église est petite et en mauvais état. Il paraîtrait même qu'elle a été brûlée vers 1650, tandis que le presbytère est complètement détruit. L'église est reconstruite en 1751, puis à nouveau restaurée au XIXe siècle. Le clocher contient une petite cloche datant de 1779, la Wedaglock, qui échappe à toutes les réquisitions. La paroisse de Berviller était souvent desservie par un curé voisin de Rémering ou de Merten.
Le village présente aussi une petite chapelle votive, datant de 1894, sur la route de la chapelle Sainte-Oranne. Son origine est liée à un accident ; en effet, Jean Kaas décède en 1890 malgré son transport à l'hôpital et les invocations à saint Blaise par sa femme Marie. La veuve fait alors construire par deux maçons du village cette chapelle et la dédie au saint[13], étant persuadée que le saint avait sauvé l'âme de son mari. La famille Bur acquit la propriété après la Seconde Guerre mondiale et Gérard, le fils de Catherine Bur, restaure avec l'aide de bénévoles le petit oratoire en 1994, à l'occasion du centième anniversaire de sa construction. Il en fait un petit joyau architectural, qui attire aujourd'hui des visiteurs nombreux[14].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1983 | mars 2008 | Hubert Gehl | ||
mars 2008 | septembre 2022 | Christine Thiel |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[16].
En 2019, la commune comptait 463 habitants[Note 2], en diminution de 6,65 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,03 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1800 | 1806 | 1821 | 1836 | 1841 | 1861 | 1866 | 1871 | 1875 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
428 | 422 | 418 | 658 | 633 | 545 | 527 | 473 | 460 |
1880 | 1885 | 1890 | 1895 | 1900 | 1905 | 1910 | 1921 | 1926 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
447 | 403 | 405 | 396 | 384 | 362 | 357 | 366 | 352 |
1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1982 | 1990 | 1999 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
316 | 321 | 326 | 353 | 379 | 370 | 454 | 479 | 447 |
2006 | 2007 | 2012 | 2017 | 2019 | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
477 | 481 | 491 | 471 | 463 | - | - | - | - |
La communauté de Berviller est déjà connue avant la guerre de Trente Ans et en 1547, on sait que cinq habitants sont imposables, alors qu'en 1602 ils seront treize. Après la guerre, lors de la reconstitution du terrier, l'ancêtre du cadastre, on compte quarante-deux propriétaires dans le village et, parmi les étrangers, on relève des religieux comme l'abbaye Sainte-Croix de Bouzonville ou l'église de Merten, ainsi que divers seigneurs : les barons d'Eltz ou de Metternich, le marquis d'Harraucourt et les seigneurs de Varsberg.
Les divers recensements modernes nous montrent que la population depuis 1802 partant de 428 personnes, diminue régulièrement jusqu'en 1931, la croissance reprenant alors pour atteindre actuellement près de 500 personnes[13].
Sur les autres projets Wikimedia :