La commune est connue pour son château, construit par Philibert Delorme sous Henri II pour Diane de Poitiers, ses promenades du bord de l'Eure et la forêt de Dreux qui est à proximité (le pavillon de chasse de Dreux étant le rendez-vous des chasseurs à courre).
Géographie
Situation
Anet est située à 15 kilomètres de Dreux et de Houdan, deux villes à proximité de la route nationale 12.
Anet fait partie de la région naturelle et agricole du Drouais[1].
Position d'Anet (en rose) dans l'arrondissement de Dreux (en vert) du département d'Eure-et-Loir (grisé).
Carte de la commune d'Anet et des communes limitrophes
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de «climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord», selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type «climat océanique altéré» dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[4]
Moyenne annuelle de température: 10,8°C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5°C: 3,3 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30°C: 3,9 j
Nombre de jours de précipitation en janvier: 10,5 j
Nombre de jours de précipitation en juillet: 7,8 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, «Bu_sapc», sur la commune de Bû, mise en service en 1996[10] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[11],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,1°C et la hauteur de précipitations de 635,6 mm pour la période 1981-2010[12].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], «Évreux-Huest», sur la commune de Huest, dans le département de l'Eure, mise en service en 1968 et à 27 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 10,3°C pour la période 1971-2000[14] à 10,8°C pour 1981-2010[15], puis à 11,2°C pour 1991-2020[16].
Urbanisme
Typologie
Anet est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[17],[18],[19].
Elle appartient à l'unité urbaine d'Ézy-sur-Eure, une agglomération inter-régionale regroupant 7 communes[20] et 12 493 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[21],[22].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire regroupe 1 929 communes[23],[24].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,4% en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (49,6%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (49,4%), zones urbanisées (18,8%), terres arables (16,5%), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (7,8%), zones agricoles hétérogènes (4,7%), prairies (2,5%), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,1%), eaux continentales[Note 8] (0,1%)[25].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Risques majeurs
Le territoire de la commune d'Anet est vulnérable à différents aléas naturels: météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[26]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[27].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Eure. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1995, 1999, 2000 et 2001[28],[26].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Anet.
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines[29]. L'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[30].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 57,5% de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8% au niveau départemental et 48,5% au niveau national). Sur les 1 094 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 249 sont en en aléa moyen ou fort, soit 23%, à comparer aux 70% au niveau départemental et 54% au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[31],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[26].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[32].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté dans sa version latine Anetum vers 1104[33], apud Anetum en 1192[34], puis sous les formes Anoit (oi se prononce e) en 1365, Annet en 1544, Ennet en 1577, Anet à partir de 1608.
Ce toponyme semble dériver du gaulois Ana- (marais)[35] avec le suffixe diminutif roman et, un «petit marais»[34].
Histoire
Antiquité
Durant la période gauloise, l'emplacement d'Anet faisait partie du territoire des Carnutes, peuple qui occupait le pays compris dans les diocèses de Chartres, de Blois et d'Orléans, tels qu'ils existaient avant 1790. Le pays des Carnutes était alors presque entièrement couvert de forêts: Anet était compris dans la forêt de Crothais - aujourd'hui de Dreux.
Moyen Âge
Sous les Mérovingiens (VIe – VIIIesiècle), les forêts s'éclaircirent, la cité des Carnutes, plus peuplée, se divisa en plusieurs pays (pagi) gouvernés par un comte. Les textes anciens mentionnent comme ayant été démembrés de la cité chartraine les pays suivants: le Pagus carnutenus (le pays chartrain), le pagus dorcassinus (pays drouais), le pagus meduntensis (le Mantois), le Pincerais, le Vendômois, le Dunois, le Perche et le Thimerais. Aux dépens des cités de Chartres et d'Evreux se forma le pays de Madrie (Pagus madracensis) dans lequel Anet commença à se peupler.
Sous les Carolingiens (VIIIe – Xesiècle), le pays/comté de Madrie est souvent mentionné à propos des Missies (légations instituées pour l'inspection des provinces par les Missi dominici). Le pays de Madrie et le Maine sont réunis aux sept pays qui formeront, un siècle plus tard, la Normandie. Après l'invasion normande (début du Xesiècle; 911, traité de Saint-Clair-sur-Epte), qui enlève de fait la Normandie à l'autorité du roi de France – même si le roi reste le suzerain suprême, le souverain théorique – et fait de la rivière Eure une frontière naturelle, la partie occidentale de la Madrie (vallée de l'Eure) fut incorporée à la Normandie, et la partie orientale alla aux comtes de Vexin (aussi maîtres des comtés de Meulan et de Dreux, et de la seigneurie châtelaine de Mantes; mais cette dynastie comtale s'étiole peu à peu au XIesiècle), ou encore à l'Yveline francilienne (sous influence du roi capétien et des familles féodales des Montfort, Mauvoisin, Estavel vicomtes de Mantes, Châteauneuf, Le Riche (de Gallardon, Maule, Auneau, Lèves), Richebourg et Poissy, Montmorency et Montlhéry, Bardoul...). Mais la frontière constituée par l'Eure n'a rien d'infranchissable ni d'intangible: au cours des Xe – XIIesiècles, elle ne cesse d'être mise en cause et disputée, au profit du duc de Normandie (qui pousse vers l'est), ou bien du roi de France (qui pousse vers l'ouest; vainqueur final en 1203-1204 avec Philippe Auguste ci-dessous); d'autant que les complicités, les allégeances multiples, les possessions de part et d'autre de l'Eure par une même famille seigneuriale, sont nombreuses. Ainsi la Maison comtale du Vexin (avec ses comtés de Dreux, du Vexin français et de Meulan, plus la seigneurie de Mantes) entre dans l'orbite normande (avec Anet sous la domination des comtes d'Evreux: branche naturelle de la Maison ducale). Puis le sud du comté d'Évreux (vallée de l'Eure: Illiers, Coudres, Marcilly) est contrôlé par la Maison de Blois (par le remariage de la duchesse de Normandie Leutgarde de Vermandois-Champagne avec Thibaud le Tricheur vers 943), comme le comté de Dreux (dot de Mathilde de Normandie femme d'Eudes II vers 1003) qui finalement passe vers 1023 au roi Robert le Pieux, dont les descendants arrondiront grandement l'escarcelle capétienne: Philippe Ier obtient le Vexin français dès 1077 plus Mantes en 1080, et Philippe II Auguste, le comté d'Évreux en 1200 et le comté de Meulan plus toute la Normandie en 1204.
Anet, quant à elle, eut des seigneurs particuliers à partir de la deuxième moitié du XIesiècle, les Goël seigneurs d'Ivry, maîtres aussi de Bréval[36]. Les deux petits villages initiaux de Bréval et Anet faisaient partie d'un alleu du domaine de Neauphlette, terres dépendant de l'abbaye de Saint-Germain et de son avoué le comte de Vexin (donc dans l'orbite française, capétienne et parisienne). Mais l'affaiblissement – évoqué plus haut et finalement fatal – du comte de Vexin et la dislocation de ses biens au XIesiècle au bénéfice d'abord du duc de Normandie puis du roi de France, profitent aux Goël d'Ivry, une famille dynamique, entreprenante, offensive, neuve mais avec des racines anciennes par alliance (Robert Ier semble le gendre d'Hugues d'Ivry ci-après), d'origine normande (très liés par exemple à l'abbaye du Bec) mais s'activant de part et d'autre de la rivière d'Eure: Robert Ier, d'origine inconnue, † avant 1065, x Auberée/Aubrée dame de Grossœuvre, probable fille naturelle d'Hugues d'Ivry, évêque de Bayeux (remariée veuve à Albert/Aubert de Cravent: installés à Pacy) < Robert II, † avant 1090, actif à Bréval et Anet, x la Bienheureuse ou Vénérable Hildeburge (III) de Gallardon, fille d'Hervé Ier Le Riche, abbesse et bienfaitrice de Pontoise, † 1115 < Ascelin Goël (vers 1060-vers 1118), aussi seigneur d'Illiers et de Croth après 1112 et de Saint-André vers 1103, fondateur du château et du bourg castral d'Anet (sa mère Hildeburge réside au château quand elle dispose de Jouy en faveur de St-Martin de Pontoise), et probablement des forteresses de Bréval, Guainville, Villiers-en-Désœuvre, Breuilpont, Grossœuvre, x Isabelle de Breteuil fille naturelle de Guillaume et sœur d'Eustache de Breteuil; Guillaume et Robert frères cadets d'Ascelin < [enfants d'Ascelin: Robert III, † vers 1123; Guillaume Ier Louvel (né vers 1100-1166/1170), aussi fieffé en Angleterre (Dockings: Norfolk, Minster Lovel(l): Oxford), x avant 1123 Mathilde de Meulan fille du comte Robert (Maison de Beaumont-le-Roger) et d'Elisabeth de France-Vermandois; Roger le Bègue sire de Grossœuvre et St-André; plausiblement Simon (Ier) d'Anet (compagnon d'armes de Bohémond prince de Tarente et d'Antioche à Durazzo et dans la Pouille; † vers 1107 ); fils naturel d'Ascelin: Robert le Roux, père de Jean et peut-être d'Hugues le Roux d'Ivry, actif à Bréval dans le premier tiers du XIIesiècle] < [enfants de Guillaume Louvel: Robert † vers 1150 avant son père; Galéran seigneur d'Ivry (< Robert IV † vers 1230...); Simon (II) seigneur d'Anet, Bréval et Illiers-l'Évêque, x vers 1160 Isabelle de Maintenon sœur de Jean seigneur de Maintenon; Guillaume II Louvel, † 1213, hérite des fiefs anglais; Isabelle/Elisabeth x Richard Ier de Reviers et Néhou seigneur de Vernon et Amfreville; et encore: Goël, Hélisende, Auberée † après 1209]. Simon d'Anet, en tant que seigneur de Croth, pour préserver la forêt de Croth surexploitée par les moines du prieuré de Croth (titulaire du droit d'usage) et leurs paysans, s'oppose au prieuré et àsa maison-mère l'abbaye de Marmoutier: la sentence arbitrale plutôt favorable aux moines est rendue par l'évêque de Chartres en , et confirmée par le roi-duc Henri II en personne au château d'Anet. Simon ne laisse pas de postérité survivante car ses enfants décèdent avant lui: [< Jean sire de Bréval † 1189; Adam † vers 1180; Auberée, † 1187 sans enfant de son x avec Yves de Vieuxpont de Courville]. Simon fonde deux commanderies templières, sans doute celle de Chanu dans les années 1180, en tout cas celle de Prunay en 1190. Il meurt en 1190 sans héritier direct, et sa succession échoit au roi Philippe Auguste en 1191 (droit d'échoite du suzerain/souverain), qui prend soin de dédommager sa sœur Auberée et son neveu Robert IV (Avrilly lui sera rendu).
Anet entre donc dans la grande histoire avec Philippe-Auguste, fils de Louis VII, roi de France, que son père associe au trône en 1179, à l'âge de 14 ans. On trouve en effet dans les ordonnances du Louvre des lettres de Philippe-Auguste données à Anet en 1192, la 13eannée de son règne, par lesquelles il exempte les habitants d'Anet, comme étant de sa juridiction immédiate, de tous droits de péage et d'impôt. Puis il y réside en avril et . Ses successeurs possédèrent aussi Anet, inclus dans le domaine de la Couronne: Louis VIII, Saint-Louis, Philippe le Hardi puis sa femme Marie de Brabant († 1322; son douaire à partir de 1280/85, avec Bréval, Nogent-le-Roi, Montchauvet, Mantes, Meulan, les Mureaux). Louis le Hutin et son frère Philippe le Long négocièrent le maintien du douaire aux héritiers de Marie de Brabant: ainsi en 1317/1322, ce dernier donna la châtellenie d'Anet en apanage à son oncle, Louis de France, comte d'Évreux, † 1319, fils de Marie de Brabant. De Louis, comte d'Évreux, Anet passa à Philippe son fils aîné, qui devint roi de Navarre sous le nom de Philippe III en 1328. Ce prince eut pour successeur en 1343 à la seigneurie d'Anet son fils aîné, Charles II le Mauvais, comte d'Evreux, † 1387, qui devint roi de Navarre en 1349. La seigneurie d'Anet sortit des mains de Charles, roi de Navarre, et passa à Louis, son frère puîné, auquel il le donna en apanage avec Beaumont-le-Roger. Anet ne resta pas longtemps entre ses mains, parce que Louis donna Anet en gage au roi de France Charles V contre le prêt de 50 000 florins. Louis étant mort en 1376 sans laisser d'enfant légitime, Anet revint à son frère aîné le roi Charles II de Navarre, mais Charles V confisqua la châtellenie d'Anet sur ce dernier (confiscation générale des biens français du Mauvais pour complot et trahison) et fit en grande partie raser la forteresse en 1378.
En 1404, Charles III de Navarre céda définitivement au roi de France les comtés d’Évreux et de Mantes ainsi qu'Anet. En , Charles VII, en récompense des services que lui avait rendus Pierre de Brézé, comte de Maulévrier, grand sénéchal de Normandie, en chassant les Anglais de cette province, lui inféoda entre autres, la châtellenie d'Anet, Nogent-le-Roi, Bréval, Montchauvet. Pierre de Brézé fut tué à la bataille de Montlhéry en et son fils Jacques lui succéda et construisit vers 1470 le manoir d'Anet. En 1462, il avait épousé Charlotte de France, sœur naturelle du roi Louis XI et fille de Charles VII et Agnès Sorel. À la mort de Jacques en 1494 (ou dès 1490?), ou plutôt à sa confiscation en 1477 pour le meurtre de sa femme Charlotte, son fils Louis de Brézé, petit-fils de Charles VII, devint propriétaire d'Anet. Louis se maria en secondes noces le à l'âge de 55 ans, avec Diane de Poitiers, née le (elle a donc 15 ans). Diane, que l'on appelle souvent la grande sénéchale (de Normandie) avait 32 ans quand Louis de Brézé mourut le à Anet. Diane posséda Anet jusqu'à sa mort le au château. En 1535, elle devient la favorite du futur Henri II; lorsque celui-ci monte sur le trône en 1547, il la couvre d'éclatantes faveurs: il lui offre Chenonceaux, lui donne le titre de duchesse de Valentinois, et 1547-1552 fait reconstruire Anet par trois des plus grands artistes du siècle: l'architecte Philibert Delorme, le sculpteur Jean Goujon et le peintre Jean Cousin le Jeune. À la mort de Diane, Anet revint à sa fille, Louise de Brézé, duchesse d'Aumale par son mariage avec Claude II, puis à son fils, Charles de Lorraine. Par lettres patentes du roi Henri III, données en , la châtellenie d'Anet fut érigée en principauté.
Temps modernes
Charles de Lorraine duc d'Aumale s'étant révolté contre Henri IV, Anet fut confisqué puis remis à une créancière de Charles, Marie de Luxembourg (1562 † 1623), duchesse de Penthièvre et princesse de Martigues en héritage de son père Sébastien, duchesse de Mercœur par son mariage avec Philippe-Emmanuel de Lorraine. Elle l'offrit en 1592 à sa fille unique Marie-Françoise de Lorraine-Mercœur (1592-1669), qui épousa en 1609 César, duc de Vendôme et d'Étampes, fils naturel d'Henri IV et Gabrielle d'Estrées. À la mort de César en 1665, Anet revint à son fils Louis, puis à son petit-fils Louis-Joseph duc de Vendôme et d'Étampes, comte de Dreux, † 1712 (le grand Vendôme), qui réalisa des transformations au château, y mena grand train en multipliant les réceptions brillantes et les fêtes ruineuses, puis fit don du comté de Dreux et de la principauté d'Anet à son épouse, Mademoiselle d'Enghien alias Marie-Anne de Bourbon-Condé (1678-1718), fille du prince Henri-Jules de Condé et de la palatine Anne de Bavière. À sa mort en , Dreux et Anet échurent à sa mère Anne († 1723), puis à sa sœur Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé (1676-1753), duchesse du Maine par son mariage avec Louis-Auguste, duc d'Aumale et du Maine, fils légitimé de Louis XIV. En 1750, celle-ci fit don de la principauté d'Anet et du comté de Dreux à son fils Louis-Auguste de Bourbon-Maine (1700-1755), prince de Dombes et comte d'Eu. À la mort de ce dernier en 1755, son frère Louis-Charles de Bourbon-Maine (1701-1775), duc d'Aumale, hérita de ses titres et fiefs, dont Anet.
Louis-Charles vendit Anet à Louis XV en 1773 contre 12 millions de livres, mais s'en réserva l'usufruit jusqu'à sa mort en 1775. À cette date le roi Louis XVI, devait donc devenir propriétaire d'Anet, mais le prix énorme de la transaction de 1773 n'ayant pas été réglé, il dut le céder la même année moyennant arrangement à Louis de Bourbon (1725-1793), duc de Penthièvre, grand amiral de France, fils du comte de Toulouse et par là petit-fils de Louis XIV, neveu du duc du Maine Louis-Auguste, cousin germain et héritier de Louis-Auguste et Louis-Charles de Bourbon-Maine, tous cités ci-dessus. Le duc de Penthièvre fut le dernier seigneur d'Anet. Il mourut le à Bizy.
Époque contemporaine
XXesiècle
Articles détaillés: Retirada et Histoire d'Eure-et-Loir.
Entre le et le , plus de 2 000 réfugiés espagnols fuyant l'effondrement de la République espagnole devant les troupes de Franco, arrivent en Eure-et-Loir. Devant l'insuffisance des structures d'accueil (le camp de Lucé et la prison de Châteaudun rouverte pour l’occasion), 53 villages sont mis à contribution[37], dont Anet[38]. Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants (les hommes sont désarmés et retenus dans le Sud de la France), sont soumis à une quarantaine stricte, vaccinés, le courrier est limité, le ravitaillement, s'il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré[39]. Une partie des réfugiés rentrent en Espagne, incités par le gouvernement français qui facilite conditions du retour, mais en décembre, 922 ont préféré rester et sont rassemblés à Dreux et Lucé[40].
Politique et administration
Liste des maires
Liste des maires du XIXesiècle à la Libération
Liste des maires de 1800 à 1944
Période
Identité
Étiquette
Qualité
1800
1816
Pierre Reinert
1816
1836
Jacques Cheronnet
1836
1855
Augustin Louvrier
1855
1880
Antoine Moree
1880
1884
Charles Gaullier
1884
1901
Adolphe Planes
Conseiller général du canton d'Anet (1884-1901)
1901
1904
Eugène Bardet
1904
1912
Jean Louis Durand
1912
1919
François Laverge
1919
1923
Ferdinand Constant
1923
1929
Pierre Laine
1929
1944
Mathéus Demantke
Liste des maires à partir de 1945
Période
Identité
Étiquette
Qualité
1945
1947
Mathéus Demantke
1947
1964
André Boxhorn
1964
1987
Hubert Baraine
RPR
Conseiller général du canton d'Anet (1964-1987)
1987
2008
Claude Favrat
UMP
Conseiller général du canton d'Anet (1987-2008)
2008
2017
Olivier Marleix
UMP-LR
Conseiller général du canton d'Anet (2008-2014) Député de la deuxième circonscription d'Eure-et-Loir (2012→)
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Population et société
Démographie
Évolution démographique
Données chiffrées
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[59]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[60].
En 2019, la commune comptait 2 697 habitants[Note 9], en augmentation de 1,47% par rapport à 2013 (Eure-et-Loir: −0,32%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1 475
1 557
1 486
1 322
1 416
1 422
1 409
1 401
1 400
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1 344
1 406
1 418
1 447
1 465
1 447
1 466
1 431
1 395
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 316
1 372
1 395
1 256
1 239
1 252
1 235
1 294
1 215
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2007
2012
1 341
1 464
1 700
2 297
2 696
2 651
2 633
2 626
2 673
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2017
2019
-
-
-
-
-
-
-
2 733
2 697
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[61] puis Insee à partir de 2006[62].)
Histogramme de l'évolution démographique
Commentaire
Article détaillé: Canton d'Anet.
L'augmentation significative de la population d'Anet à partir des années 1960, suit celle de l'ensemble du canton[63].En effet durant cette période, l'ensemble du canton connaît un phénomène de périurbanisation, autrement dit des habitants issus de zones urbaines s'installent dans des zones rurales, pour accéder à la propriété et bénéficier d'un meilleur cadre de vie. Cela engendre des besoins de nouveaux biens immobiliers.
Sur la commune d'Anet, cela s'exprime l'installation de la résidence de La Coudrée en 1964, mais aussi de logements HLM au début des années 1970.
La population de la commune passe au-dessus de 2 000 habitants, le seuil pour qu'une commune devienne une ville. Cela entraîne une autre conséquence, qui est l'installation de nouveaux services pour la population de la commune et de ses environs.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 30,5%, soit en dessous de la moyenne départementale (34,7%). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 34,7% la même année, alors qu'il est de 26,5% au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 271 hommes pour 1 443 femmes, soit un taux de 53,17% de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,12%).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[64]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,8
90 ou +
2,7
10,1
75-89 ans
13,1
21,1
60-74 ans
21,3
18,4
45-59 ans
19,1
16,9
30-44 ans
15,0
13,2
15-29 ans
13,4
19,4
0-14 ans
15,3
Pyramide des âges du département d'Eure-et-Loir en 2018 en pourcentage[65]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,8
90 ou +
1,9
6,9
75-89 ans
9,4
16,8
60-74 ans
17,3
20,7
45-59 ans
20,1
18,4
30-44 ans
18,3
16,2
15-29 ans
14,5
20,2
0-14 ans
18,6
Enseignement
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Équipements culturels
Salle de cinéma «Le Normandie»
Une salle de cinéma de 220 places, projetant le soir le vendredi et le samedi, et les après-midis le samedi et le dimanche.
La salle Du Bellay (396 m2) pouvant accueillir 480 personnes assises, avec un espace scénique de 170 m2 et deux loges;
La salle Ronsard (141 m2) pouvant accueillir jusqu'à 140 personnes;
La salle Rabelais (86 m2) pouvant accueillir jusqu'à 80 personnes;
Un hall Atrium de 200 m2.
Cet ensemble est destiné à accueillir diverses manifestations dont:
Des spectacles vivants, avec parfois des artistes d'envergure nationale;
D'autres événements culturels (marché de l'art);
Des assemblées (conférences, séminaires, cocktails, etc), pouvant avoir lieu dans chacune de ces trois salles[67].
Le Dianetum a notamment accueilli Bernard Mabille, Carla Bruni, Maxime Le Forestier, Steeven et Christopher, Cats on Trees, Michel Jonasz, Bérengère Krief, Axelle Red, Vianney, Yves Duteil, Joyce Jonathan, Baptiste Lecaplain, Enrico Macias, Pony Pony Run Run, Daniel Russo, Stéphane Plaza...
Le Centre d'Interprétation de la Renaissance (CIR)
Equipement culturel ouvert en 2020 dédié à la Renaissance, au château d'Anet, à l'architecture et aux personnages liés à son histoire.
Économie
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Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Château
Le château d'Anet (Classé MH(1993)[68]) a été construit (1547-1555) par l'architecte Philibert Delorme pour Diane de Poitiers[69]. Sa chapelle est remarquable.
Cette croix monumentale du cimetière d'Anet a été classée Monument historique en 1921[71].
La date de 1555 figure sur cette colonne de pierre surmontée de la croix.
Une phrase inscrite sur le socle est à lire dans le sens inverse des aiguilles d'une montre:
NE PLVS NE MOINS
BIEN VIVRE ET MOURIR C'EST ASSEZ
ET PARADIS AUX TREPASSEZ.
Une autre phrase en latin est inscrite sur le fût de la colonne. Il faut la lire de haut en bas et dans le sens inverse des aiguilles d'une montre:
HIC QVI TE EXPECTANT NON CONFVNDANTVR
(Ici, cet espoir ne sera pas honte.)
Ajoutons que dix coquilles Saint-Jacques décorent cette colonne laissant supposer qu'elle était une étape pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La Friche
Grand espace arboré de 45 000 m2 recevant de nombreuses manifestations. Établie à l'emplacement de l'ancien potager du château de Diane de Poitier, la friche date du XVIIIe siècle. Confisquée lors de la révolution, elle fut mise en vente en 1806, pour être acquise par la commune d'Anet quelques années plus tard.
Personnalités liées à la commune
Philippe-Auguste (1165-1223), roi de France, réside à Anet en 1195;
Diane de Poitiers (1499/1500-1566), favorite de Henri II, est morte à Anet;
Henri II (1519-1559), roi de France, fait construire le château d'Anet pour Diane de Poitiers;
Philibert Delorme (1514-1570), architecte du château d'Anet;
Jean Goujon (1510-1567), sculpteur auquel est attribué la Diane appuyée sur un cerf, dite aussi Fontaine de Diane, réalisée pour Diane de Poitiers au château d'Anet;
Jean Cousin le Jeune (1536-1595), peintre ayant participé à l'embellissement du château d'Anet;
Louis-Joseph de Vendôme (1654-1712), duc de Vendôme;[réf.nécessaire]
Pierre Charles L'Enfant, architecte qui dessina les plans de la ville de Washington[réf.nécessaire]
Jean-François Delacroix (1753-1794), maire d'Anet et député d'Eure-et-Loir, membre du Comité de salut public de la Convention, il proposa et fit voter l'abolition de l'esclavage.
Charles Deburau (1829-1873), mime, est enterré au cimetière d'Anet;
Jacqueline Maillan, comédienne, et son mari Michel Emer (compositeur, notamment pour Édith Piaf)[réf.nécessaire];
Gabriel Davioud, architecte à l'origine du Jardin d'acclimatation de Paris, du Théâtre du Châtelet et du Palais du Trocadéro[réf.nécessaire];
Muriel Cerf (1950-2012), écrivaine, est morte à Anet.
Héraldique
Les armes de la commune d'Anet se blasonnent ainsi: Parti; au premier mi-parti d'azur, à l'écusson d'azur bordé d'or, chargé d'un autre écusson d'argent et accompagné de huit croisettes d'or; au second écartelé, aux 1 et 4 d'azur à six besants d'argent, au chef d'or; au 2 d'azur semé de fleurs de lis d'or, au franc quartier senestre d'argent chargé de trois croissants mal-ordonnés de gueules; au 3 d'argent emmanché de sable.
Ce sont les armoiries de Diane de Poitiers
Films et tournages
La première séquence du film d'espionnage Opération tonnerre a été tournée à Anet, avec le château pour cadre.
Le tournage du film Mary Queen of Scots s'est en partie déroulé sur le site du château d'Anet, notamment dans la cour ainsi qu'à l'intérieur de la chapelle.
Un numéro de l'émission Secrets d'histoire a été consacré à Diane de Poitiers. Le tournage s'est en partie déroulé dans l'enceinte du château.
Voir aussi
Bibliographie
Jules Robin, Anet dans la coulée des siècles, Éditions Beaufort, , 130p.
Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Cartes
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, «Les types de climats en France, une construction spatiale», Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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