La commune d'Algrange se trouve sur la rive gauche de la Moselle, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Thionville. Elle est limitée au sud par les communes de Nilvange et de Knutange, tandis qu'à l'est et à l'ouest, elle est bordée de deux plateaux dont un avec pelouse calcaire.
Le village est installé dans une vallée étroite qui s'étire sur quatre kilomètres de long et qui est parcourue par la Schtinckbach, un petit affluent de la Fensch. Le fond de la vallée se trouve à une altitude qui avoisine les 250 mètres, alors que le point culminant situé sur le plateau atteint les 395 mètres.
Sismicité
Commune située dans une zone de sismicité 1 très faible[1].
Climat
Climat classé Cfb dans la classification de Köppen et Geiger[2].
Article détaillé: Climat de la Moselle.
Hydrographie et les eaux souterraines
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle n'est drainée par aucun cours d'eau[Carte 1].
Algrange est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5].
Elle appartient à l'unité urbaine de Thionville, une agglomération intra-départementale regroupant 12 communes[6] et 135 305 habitants en 2019, dont elle est une commune de la banlieue[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Luxembourg (partie française).
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (61,4% en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (61,4%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (50,8%), zones urbanisées (23%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (10,6%), terres arables (9,1%), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,6%)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Lieux-dits, hameaux et écarts
Batzenthal
Toponymie
Algrange[11],[12],[13]: Alkerengis et Alkeringas en 875, Alkeringis (1139), Algerenge (1205-1206), Alkringes (1239), Algringes (1293), Alcrange (1323), Algringen (1347 et 1605), Allgringen (1596 et 1762), Ollegrange (1685), Olgrange (1762), Allegrange (1793), Algrange ou Olgringen (1845). Algringen en allemand[11]. Oolgréngen[14] et Algréngen en francique lorrain.
Le suffixe -ange ou -enge (Algerenge, 1205-1206 ) est la forme donnée (renommage administratif) à la place du suffixe germanique -ing («domaine»), lors de l'avancée du Duché de Bar vers 1200[15]. Le nom des villages ayant leur finale en -ing ou -ingen a été francisé par onomatopée en -ange ou -enge.[16]
Histoire
Algrange dépendait de la province luxembourgeoise; possession des abbayes Saint-Vanne de Verdun, Villers-Bettnach, Saint-Pierre de Metz et Justemont[17].
Cet endroit a dépendu de la seigneurie de Florange; il fut après la confiscation de celle-ci réuni à la «landmairie prévôtale» d'Oetrange[18].
En 1817, Algrange, village de l’ancienne province des Trois-Évêchés (depuis 1659), avait pour annexe la ferme de Batzenthal. À cette époque, il y avait 228 habitants répartis dans 52 maisons et fermes[19].
Le moulin de Gourstal, donné en 1205 par Wirric, seigneur de Vallecour, à l’abbaye de Justemont.
Comme les autres communes de l'actuel département de la Moselle, Algrange est annexée à l’Empire allemand de 1871 à 1918. La première ligne de chemin de fer est ouverte le , suivi de peu par le premier bureau de poste, ouvert le . L'hôpital des mines et forges est ouvert le . Algrange connaît une période de prospérité au début du XXesiècle, grâce à ses quatre principales mines de fer (une dizaine de puits ouverts) et à l'usine sidérurgique Hütte Friede (S.M.K.) en partie sur le ban communal.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les Mosellans se battent naturellement pour l’Empire allemand. Beaucoup de jeunes gens tombèrent au champ d'honneur sous l’uniforme allemand, sur le Front de l’Est, mais aussi à l’Ouest, en particulier en France et dans les Flandres. Sujets loyaux de l'empereur, les Mosellans accueillent cependant avec joie la fin des hostilités et la paix, enfin retrouvée. Algringen redevient Algrange.
Algrange fut l'une des trois premières municipalités de Moselle, avec Hagondange et Amnéville, à être dirigée par un maire communiste, en 1923. Le Front populaire et les grèves de 1936 touchèrent la population algrangeoise. Les mines et la S.M.K. cessèrent alors leurs activités, les ouvriers étant en grève, comme dans le reste de la France.
La Seconde Guerre mondiale et le drame de l'Annexion marqueront longtemps les esprits. Beaucoup de jeunes gens incorporés de force dans les armées allemandes ne revinrent jamais. La commune sera libérée dès le [20] grâce à la IIIe armée de Patton.
Dans le Républicain Lorrain daté du , on pouvait lire qu'avec l'extension du Batzenthal, la ferme construite en 1726 serait appelée à disparaître, pour permettre l'extension du nouveau quartier résidentiel d'Algrange.
Une ligne de chemin de fer, qui desservait Algrange à partir de Hayange, a été fermée aux voyageurs le , et aux marchandises vers 1974.
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Article connexe: Élections municipales de 2014 en Moselle.
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Budget et fiscalité 2021
En 2021, le budget de la commune était constitué ainsi[21]:
total des produits de fonctionnement: 4 617 000 €, soit 744 € par habitant;
total des charges de fonctionnement: 3 964 000 €, soit 639 € par habitant;
total des ressources d'investissement: 1 617 000 €, soit 261 € par habitant;
total des emplois d'investissement: 1 412 000 €, soit 228 € par habitant;
endettement: 3 365 000 €, soit 543 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants:
taxe d'habitation: 16,55%;
taxe foncière sur les propriétés bâties: 30,34%;
taxe foncière sur les propriétés non bâties: 70,96%;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties: 0,00%;
cotisation foncière des entreprises: 0,00%.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2019: médiane en 2019 du revenu disponible, par unité de consommation: 20 060 €[22].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[24].
En 2019, la commune comptait 6 120 habitants[Note 2], en diminution de 2,81% par rapport à 2013 (Moselle: −0,03%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1836
1841
1861
1866
1871
1875
264
200
217
334
341
357
335
367
364
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1880
1885
1890
1895
1900
1905
1910
1921
1926
404
1 151
1 943
2 382
5 230
7 575
9 475
6 947
9 528
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
1982
1990
10 175
7 953
7 877
8 417
9 163
8 658
7 658
6 767
6 325
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1999
2006
2008
2013
2018
2019
-
-
-
6 198
6 326
6 360
6 297
6 145
6 120
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[12] puis Insee à partir de 2006[25].)
Friches industrielles des sites sidérurgiques et miniers:
mine Burbach à Algrange;
mine Röchling et ensuite d'Angevillers;
mine Pennsbrunn et ensuite de Rochonvillers;
mines Witten I et II;
mine Moltke puis Sainte-Barbe et en dernier La Paix;
usine Hutte Friede Kneuttigen puis Société Métallurgique de Knutange (SMK) et Société Mosellane de Knutange (SMS) au 3/4 sur le ban d'Algrange.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Édifices civils
Vestiges préhistoriques et antiques.
Façades néo-renaissances et néo-gothiques datant de l'Annexion.
Fresque monumentale de Greg Gawra à la gloire des quatre mines et de ses travailleurs[32]: le plus grand mur peint avec le plus grand nombre de personnages ayant existé[33], sur Le Républicain Lorrain.
Monument aux morts[34],[35]: Conflits commémorés: Guerre 1939-1945[36].
Orgue Haerfper-Erman (1963) - François Delangue (1992)[39].
Chapelle Saint-Antoine-de-Padoue[40]; installée en 1920, destinée aux nombreux mineurs immigrés, italiens et polonais; aménagée définitivement en lieu de culte en 1934
Autel datant de 1754 à la chapelle.
Temple protestant réformé, rue Foch construit entre 1890 et 1891[41] .
Claude Bodziuch, footballeur français, né en 1957 à Algrange.
Baptiste Butto, handballeur français, né en 1987 à Algrange.
Christian Eckert, homme politique français, né en 1956 à Algrange.
Fabien Engelmann, personnalité politique, né en 1979 à Algrange.
Gilbert Gruss (1943-2016), karatéka français, champion de France et d'Europe, du monde par équipe, entraineur de l'équipe de France, né à Algrange.
Philippe Hinschberger, joueur et entraîneur de football français, né en 1959 à Algrange.
Nikolaus Kyll (1904-1973), historien des religions allemand, né à Algrange.
Michel Liebgott, homme politique français, né en 1958 à Algrange.
Aurélien Salmon, joueur de basket-ball français, né en 1987 à Algrange.
Fritz Sperling (1911-1958), homme politique allemand, né à Algrange.
Adolf Wagner (1890-1944), Gauleiter et membre de haut rang du NSDAP, né à Algrange.
Josef Wagner (1899-1945), Gauleiter et membre de haut rang du NSDAP[45], né à Algrange.
Michèle Watrin (1950-1974), actrice française, née à Algrange.
Héraldique
Blason
De gueules au marteau contourné d'argent posé en pal, chargé d'un dragon contourné d'or, les ailes éployées, la queue tortillée autour du manche du marteau, crachant des flammes du champ.
Détails
Le blason d'Algrange[46]. Le marteau est l'emblème du mineur et du forgeron sur un fond rouge symbolisant l'industrie métallurgique. Le dragon, emblème de feu, provenant des armes de l'abbaye Saint-Vanne de Verdun rappelle qu'une partie des terres d'Algrange était une ancienne possession de ce monastère. 1962
Pour approfondir
Bibliographie
Albert Henry (Ledrich), Récits et nouvelles de Lorraine, imprimerie Echo de Thionville, 1952
Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (base architecture et patrimoine), archives de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine, et service de l'inventaire général de la Région
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Bouteiller - Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en 1868.
Administration générale des postes, Dictionnaire des postes aux lettres, contenant les noms des villes, communes et principaux lieux habités de la France, Paris, Imprimerie Royale, 1845.
Marcel Konne et Albert-Louis Piernet, «Dierfer vun äiser Hemecht», Hemechtsland a Sprooch, no1, (ISSN0762-7440).
Véronique Lucas-Ory, Dictionnaire des noms de Lieux de la Moselle, Archives & Culture, (ISBN2350771636)
Auguste Terquem, Etymologie du nom des villes et des villages du département de la Moselle, Metz, Lorette, (lire en ligne), p.15.
Publications de la Société pour la Recherche et la Conservation des Monuments Historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg, Volume 18, Imprimerie-Librairie V. Buck, 1863.
Viville, Dictionnaire du département de la Moselle, 1817.
1944-1945, Les années Liberté, Le Républicain Lorrain, Metz, 1994 (p.14).
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