Ahetze [a.ɛts] est une commune française située dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine.
Ahetze | |
![]() Arc en ciel au-dessus du village. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Pyrénées-Atlantiques |
Arrondissement | Bayonne |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Pays Basque |
Maire Mandat |
Philippe Elissalde 2020-2026 |
Code postal | 64210 |
Code commune | 64009 |
Démographie | |
Gentilé | Aheztar |
Population municipale |
2 071 hab. (2019 ![]() |
Densité | 196 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 24′ 24″ nord, 1° 34′ 12″ ouest |
Altitude | Min. 7 m Max. 100 m |
Superficie | 10,56 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Bayonne (partie française) (banlieue) |
Aire d'attraction | Bayonne (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Ustaritz-Vallées de Nive et Nivelle |
Législatives | Sixième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ahetze.fr/ |
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La commune fait partie de la province basque du Labourd. Les plages atlantiques de Bidart et Guéthary sont à moins de quatre kilomètres.
Ahetze est à l'intersection des routes départementales 655, entre Arbonne et Bidart et 855, entre Saint-Pée-sur-Nivelle et Saint-Jean-de-Luz. La commune a accès aux sorties 4 (Biarritz La Négresse) et 3 (Saint-Jean-de-Luz nord) de l'autoroute A63.
La commune est desservie par la ligne 51 du réseau de bus Hegobus.
L'aéroport de Biarritz-Pays basque est à quinze minutes du centre du bourg.
Située dans le bassin versant de l'Adour, la commune est traversée[1] par un affluent du fleuve côtier Uhabia, le Zirikolatzeko erreka et par les tributaires de celui-ci, les erreka Amisolako, Uroneko et Besaingo et l'affluent de ce dernier, le Pemartiko erreka. Paul Raymond indique également, dans son dictionnaire topographique Béarn-Pays basque datant de 1863[2], un affluent de l’Alborga, le Haïstéchéhé, qui arrose Ahetze après avoir pris sa source sur Saint-Pée-sur-Nivelle.
Bidart | Arbonne | |
Saint-Jean-de-Luz | ![]() |
Arcangues |
Saint-Pée-sur-Nivelle |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[5]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[6].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Socoa », sur la commune de Ciboure, mise en service en 1921[10] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[11],[Note 3], où la température moyenne annuelle évolue de 14,8 °C pour la période 1971-2000[12], à 14,7 °C pour 1981-2010[13], puis à 15 °C pour 1991-2020[14].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 2[Note 4] est recensée sur la commune[15],[Carte 1] : les « bois et landes d'Ustaritz et de Saint-Pée » (2 153,79 ha), couvrant 7 communes du département[16].
Ahetze est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[17],[18],[19]. Elle appartient à l'unité urbaine de Bayonne (partie française), une agglomération internationale dont la partie française regroupe 30 communes[20] et 251 520 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[21],[22].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bayonne (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 56 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[23],[24].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (71,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (32,8 %), prairies (25,4 %), forêts (16,2 %), zones urbanisées (14,6 %), terres arables (10,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,2 %)[25].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune d'Ahetze est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[26]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[27].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau, notamment l'Alhorgako erreka. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 2002, 2007, 2009, 2010 et 2021[28],[26].
Ahetze est exposée au risque de feu de forêt. En 2020, le premier plan de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été adopté pour la période 2020-2030[29]. La réglementation des usages du feu à l’air libre et les obligations légales de débroussaillement dans le département des Pyrénées-Atlantiques font l'objet d'une consultation de public ouverte du 16 septembre au 7 octobre 2022[30],[31].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[32]. 94,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 3]. Depuis le , en application de la loi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 7],[33].
Le toponyme Ahetze apparaît sous les formes Ahece (1083[34]), Ahese et Aheze (1170[34] pour les deux formes), de hetsa (1249[34]), Villa quœ dicitur Ahece et Aheze (XIIIe siècle[2], cartulaire de Bayonne[35]), Ahetce (1302[2], chapitre de Bayonne[36]) et Ahetze[37] au XIXe siècle.
Jean-Baptiste Orpustan[34] indique qu'Ahetze provient d'aiz, « pierre » et par extension « hauteur rocheuse ».
Le toponyme Larruntaldea apparaît sous la forme Larungorix (XIIIe siècle[2], cartulaire de Bayonne, feuillet 12[35]).
L’Amisolako erreka est mentionné par Paul Raymond en 1863[2] sous la forme Amisola. Le même dictionnaire cite le hameau d’Ouhas-Aldéa.
Selon Eugène Goyheneche[38], « deux maisons (…) ont gardé leur nom médiéval : Akarreta et Haranbillaga ».
Son nom basque actuel est Ahetze[39].
Au Moyen Âge les pèlerins de Compostelle qui avaient choisi le passage par la côte atlantique, passaient par Ahetze, Ibarron et parvenaient à l'hôpital (Ospitale Zaharra) de Sare. D'autres préféraient bifurquer à partir d'Ahetze pour atteindre la chapelle Saint-Jacques de Serres, et gagner Vera en passant par Olhette et le col d'Ibardin[40].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Élie Charles Philippe Marie d'Elbée[41] | Propriétaire-exploitant | |||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
[42] | Pierre Cocagne | Retraité | ||
[43],[44] (démission) |
Jean d'Elbée | Océanographe biologiste | ||
En cours | Philippe Elissalde | DVD | Instituteur et directeur d'école Conseiller permanent de la Communauté du Pays Basque (2017 → ) |
Ahetze adhère à la communauté d'agglomération du Pays Basque et adhère à l'Eurocité basque Bayonne - San Sebastian. Elle est membre du syndicat d'énergie des Pyrénées-Atlantiques et de l'Agence publique de gestion locale[45].
Le gentilé est Aheztar[46],[39]. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[47]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[48].
En 2019, la commune comptait 2 071 habitants[Note 8], en augmentation de 6,7 % par rapport à 2013 (Pyrénées-Atlantiques : +2,8 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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415 | 418 | 433 | 511 | 524 | 608 | 579 | 577 | 644 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
620 | 605 | 595 | 567 | 553 | 543 | 540 | 529 | 533 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
550 | 523 | 537 | 485 | 456 | 507 | 459 | 428 | 460 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
479 | 484 | 567 | 869 | 1 069 | 1 318 | 1 452 | 1 468 | 1 809 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 024 | 2 071 | - | - | - | - | - | - | - |
La commune fait partie de l'aire urbaine de Bayonne.
La commune dispose d'une école primaire publique[51]. Cette école propose un enseignement bilingue français-basque à parité horaire.
Créé en 1971, le comité des fêtes d'Ahetze (Ahetzeko Mozkor Banda) organise les événements suivants : le battage de blé, la soirée dansante, le gala de force basque, le loto et les fêtes patronales qui ont lieu entre le et le .
Ahetze possède deux frontons, l'un, ancien, encastré dans le mur de la mairie, et un second, achevé en 2008, intégré au nouveau lotissement du bourg.
Le trinquet Pantxoa Sein est adossé à l'école primaire.
Un parcours santé balisé parcourt la zone sud-est du village.
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La commune d'Ahetze dispose de plusieurs services de santé : médecin généraliste, chirurgien dentiste, infirmière, masseur kinésithérapeute et orthophoniste.
Le classement 2006 de l'Insee, indiquant le revenu fiscal médian par ménage, pour chaque commune de plus de 50 ménages (30 687 communes parmi les 36 681 communes recensées)[52], classe Ahetze au rang 7 693, pour un revenu de 17 944 €.
La brocante qui a lieu tous les troisièmes dimanches du mois, draine régulièrement des amateurs d'antiquités depuis la région parisienne, jusqu'aux communes espagnoles toutes proches, et participe à l'animation économique de ce village à l'activité essentiellement agricole.
La commune fait partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.
Sous l'impulsion de l'équipe municipale menée par Pierre Cocagne (mandat 2001-2008), Ahetze a résolument décidé d'adapter son profil de village rural à la demande immobilière croissante dans cette zone proche du littoral atlantique. Plusieurs projets de lotissements immobiliers sont en cours de réalisation, dont celui du bourg, dans la zone soumise à l'autorisation de l'architecte des bâtiments de France[53].
La Carte des Sept Provinces Basques établie par le prince Louis-Lucien Bonaparte en 1863 indique que le dialecte basque parlé à Ahetze est le labourdin.
La ferme Ostalapia, aujourd'hui transformée en restaurant, est un ancien relais sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, et bien avant, un refuge pour les Guethariars et Bidartars lorsqu'ils étaient attaqués par des pirates venus de l'océan, ou par des brigands ; sur le parking on peut encore apercevoir quelques blocs de pierre servant jadis de murailles.
Ahetze possède de vieilles maisons basques datant des XVIIe et XVIIIe siècles, certaines ayant été rehaussées au cours du temps. Les constructions actuelles respectent le style labourdin.
L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1973[55].
L’église Saint-Martin[56], point de passage sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, fut construite au XVIe siècle. Son clocher-mur présente deux baies inégales. Une vierge du XVIIe siècle orne le mur nord. L'église est dédiée à saint Martin de Tours.
L’église possède une statue en bois de saint Jacques[57] en tenue de pèlerin datant du XVIIIe siècle, sur l’abat-voix de la chaire, ainsi qu’une statue en bois datant du XVIIIe siècle et représentant une Vierge de l'Assomption[58], un retable[59] du XVIIIe siècle, signé « Frère Martin, Récollet, 1733 »[38], et une croix de procession[60] datant du XVe siècle.
Cette croix en bois, recouvert de plaques d’argent, dont les bras sont garnis de clochettes, suscita lors des procès de sorcellerie en l'an 1609, l'indignation du conseiller de Lancre[61] qui y voyait là un objet diabolique. Les sculptures de la croix représentent de face le Christ, la Vierge, saint Jean, le pélican et deux têtes de femmes. Au dos de la croix, on trouve la représentation d’un évêque, sans doute saint Martin[38].
Eugène Goyheneche[38] signale que l’église d’Ahetze possédait, fait exceptionnel, un registre de catholicité en basque.
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Des hauteurs d'Ahetze, tous les sommets basques proches de l'Atlantique sont visibles, la Rhune, le Mondarrain, l'Artzamendi, l'Ursuia en France, et les Trois Couronnes en Espagne.
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Arambillaga, né à Ahetze, est un prêtre, traducteur en basque de l'Imitation du Jésus-Christ[38],[62], publiée à Bayonne en 1684. Il était le curé de la paroisse de Ciboure.
Mattin Treku[63], né le à Ahetze et mort le dans la même commune, est un bertsolari renommé du Pays basque français.
Morton H. Levine[64],[65], né en Californie et décédé en 1982, est un anthropologue nord-américain qui, durant les années 1960, fit les premières recherches qui permirent de mettre en exergue les particularités hématologiques propres aux Basques, auprès de la totalité de la population des villages de Macaye et d'Ahetze[66]. Les études mirent en évidence, par rapport aux populations environnantes, la fréquence élevée du groupe sanguin O et des rhésus négatifs, ainsi que les particularités de distribution des antigènes Gm et HL-A.
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Blasonnement :
Parti au 1 d'or au lion rampant de gueules tenant entre ses pattes une croix processionnelle à six clochettes le tout de sable ; au 2e d'azur au bâton de pèlerin posé en pal avec sa gourde, surmonté de deux coquilles, le tout d'or.[67].
Commentaires : Devise: « mattin bertsu omore eta ahetze herria ».
Adopté en 1996. «Le lion labourdin tient une croix processionnelle du XVI° siècle. Le bâton de pèlerin et les coquilles, sont des symboles jacquaires, évoquant une maison Ospitalia qui recevait les pèlerins (...).» |