Versoix est une ville et une commune du canton de Genève située sur la rive droite du Léman.
Pour la rivière, voir Versoix (rivière).
Versoix | |
![]() Versoix vue du ciel. | |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Canton | ![]() |
Localité(s) | Richelien, Creuson, Sauverny, Petit-Saint-Loup, Écogia, Versoix-la-Ville, Pont-Céard, Port-Choiseul, Versoix - Bourg, Versoix - lac, Crève-Coeur, Mâchefer, Saint-Loup, Les Colombières, Ravoux et Argand. |
Communes limitrophes | Mies (VD), Chavannes-des-Bois (VD), Grilly (F), Sauverny (F), Versonnex (F), Collex-Bossy, Genthod |
Maire Mandat |
Ornella Enhas (PS) 2022-2023 |
NPA | 1290 |
No OFS | 6644 |
Démographie | |
Gentilé | Versoisien |
Population permanente |
13 281 hab. (31 décembre 2020) |
Densité | 1 264 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 17′ 00″ nord, 6° 10′ 00″ est |
Altitude | 425 m Min. 373 m Max. 471 m |
Superficie | 10,51 km2 |
Divers | |
Langue | Français |
Localisation | |
Carte de la commune
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Liens | |
Site web | www.versoix.ch |
Sources | |
Référence population suisse[1] | |
Référence superficie suisse[2] | |
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Versoix mesure 10,51 km2[2]. 32,2 % de cette superficie correspond à des surfaces d'habitat ou d'infrastructure, 29,0 % à des surfaces agricoles, 37,9 % à des surfaces boisées et 0,9 % à des surfaces improductives.
La commune comprend les localités de Richelien, Creuson, Sauverny, Petit-Saint-Loup, Écogia, Versoix-la-Ville, Pont-Céard, Port-Choiseul, Versoix - Bourg, Versoix - lac, Crève-Cœur, Mâchefer, Saint-Loup, Les Colombières, Ravoux et Argand[3]. Ainsi que les hameaux de La Pelotière et de Montfleury.
Avant-dernière commune genevoise avant le canton de Vaud, elle est limitrophe des communes vaudoises de Chavannes-des-Bois et Mies, ainsi que des communes genevoises de Genthod et Collex-Bossy.
La ville de Versoix est traversée par une rivière homonyme (la Versoix), appelée Divonne dans son premier cours qui prend sa source (alt. 636 m) en France, dans les Bas-Monts du Pays de Gex, sur les hauts de Divonne-les-Bains. La rivière est longue de 22 km, mais ne coule que sur 10 km sur le territoire genevoise et sur seulement 7 km sur le territoire versoisien.
La Versoix côtoie une zone humide protégée : la réserve naturelle de Combes Chapuis. On y trouve en particulier des espèces rares ou menacées de plantes, d'oiseaux, de batraciens et d'insectes (odonates)[4].
Avant de descendre en direction du lac, la rivière reçoit son principal affluent : l'Oudar. Sur les derniers kilomètres, en traversant les communes de Collex-Bossy et de Versoix, elle devient genevoise. La dernière partie de son cours, entre Richelien et le canal des usiniers, a été inscrite en 1992 à l'inventaire des Zones alluviales d'importance nationale[5].
La commune de Versoix possède plusieurs ports dont le plus grand s'appelle Port-Choiseul.
La commune de Versoix jouit d’une importante forêt, 22 ha de bois et forêts au milieu d'un massif boisé de 617 ha en liaison directe avec les massifs forestiers du Jura et du canton de Vaud[6]. Les bois de Versoix ont été totalement remaniés dans les années 1950 par le conseiller d'État genevois Aymon de Senarclens, alors chef du département de l'intérieur et de l'agriculture, qui mit en route une politique de conservation et de restauration de nos forêts.
Il y a plusieurs types de formations végétales. La plus étendue est la chênaie à charme des plateaux sur sol argileux ; la chênaie mésophile pousse sur des sols plus fertiles au creux de dépressions et la chênaie-frênaie hygrophile longe les cours d'eau. Les hêtres de la forêt des pentes fixent les sols près de la Vieille Bâtie[7]. Chacune est accompagnée de ses plantes caractéristiques de sous bois: molinie, gouet ou fougères, ainsi que d'arbustes, bourdaine, aune glutineux et genévrier.
Le Bois du Faisan, d'une surface de 9,5 ha, est une réserve naturelle depuis 1933, située sur la rive droite de la rivière la Versoix. Il est constitué d'aulnaies humides au fond du vallon, de hêtraie sur les pentes et de chênaie à charme sur le plateau[8],[9].
Le château de Versoix et ses dépendances appartiennent primitivement à la baronnie du Faucigny. Un château nommé Saint-Loup est mentionné au XIe – XIIe siècle (1022)[10], tout comme neuf autres castra « genevois »[11]. Béatrix, fille unique de Pierre de Savoie et d'Agnès, dame du Faucigny, épouse en 1251 Guigue VII, dauphin du Viennois; par ce mariage, la baronnie du Faucigny passe entre les mains de leur fils Jean[12].
Béatrix engage pour 4 000 livres le château de Versoix à Artemond de Baldica ou de Valdec, avocat de Bâle, dont quittance le [12].
Pierre de Savoie, futur comte de Savoie, entreprend la construction du bourg vers 1257[13].
Le , les comtes de Genève et les dauphins du Viennois signent un traité avec Béatrice de Faucigny, la fille du comte Pierre II de Savoie et l'épouse de Guigues VII du Viennois, pour reprendre les terres que Pierre avait reçues en gage des comtes de Genève en 1250[14]. Ces terres avaient été confisquées par Philippe Ier, le nouveau comte de Savoie. De 1282 au début du XIVe siècle, la coalition de Versoix s'oppose au comte Philippe et, plus tard, à son successeur Amédée V.
En 1571, cette seigneurie est vendue et inféodée, au prix de 25'000 écus d'or, par Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, à Nicolas de Watteville, baron et seigneur de Châteauvilain en Franche-Comté, et seigneur de Colombier, dans le comté de Neufchâtel, par sa mère[12].
Le duc Charles-Emmanuel de Savoie érige, en 1598, la terre de Versoix en marquisat, en récompense des services rendus par Nicolas de Watteville et Gérard, son fils[12].
Après l'échange du marquisat de Saluces, en 1601, celui de Versoix fait partie du pays de Gex devenu français. Gérard de Watteville en appelle à la cour des comptes de Dijon et au parlement de Paris pour que le roi de France maintienne et conserve les ventes et aliénations faites par le duc de Savoie. La décision de ce procès se faisant trop attendre, Gérard a recours à Charles-Emmanuel de Savoie qui, pour le dédommager, lui cède, le , la terre de Conflans. Celle-ci est érigée en marquisat, mais comme elle n'est pas d'un revenu égal à celle de Versoix, le duc y supplée par une rente de 1'440 écus d'or assignés sur les sels de Chambéry[12].
La ville nouvelle de Versoix est créée au XVIIIe siècle à la demande du duc de Choiseul et avec l'appui du comte de Ferney, Voltaire. Versoix est alors encore sur territoire français et est destinée à concurrencer Genève[15]. En 1767, on en confie la planification à l'ingénieur militaire Pierre Joseph de Bourcet. Il conçoit une agglomération de plan régulier, octogonal, à bâtir sur la rive du lac à quelques centaines de mètres site médiéval de Versoix-le-Bourg, pour permettre la construction d'un port.
La disgrâce de Choiseul en 1770 ralentit le projet. La construction est reprise un peu plus tard avec un plan moins ambitieux proposé par Jean Querret, ingénieur en chef des Ponts et chaussées de Franche-Comté. Ce projet, qui prévoit une ville de dix mille habitants, est approuvé par le roi Louis XV en 1773, mais est finalement abandonné en 1777 sans achèvement du port. Il ne subsiste que le canal détournant les eaux de la Versoix pour l'alimentation en eau de la ville nouvelle. Bien plus tard, en 1965, le port a été achevé conformément à l'ancien plan.
À la Révolution française, Versoix, qui était rattaché au département de l'Ain prend le nom révolutionnaire de Versoix-la-Raison[16].
En 1798, la ville fait partie du nouveau département du Léman (chef-lieu Genève).
En vertu du traité de Paris de 1815, Versoix est rattaché au canton de Genève, comme six autres communes (Pregny, Collex-Bossy, Grand-Saconnex, Meyrin et Vernier) du pays de Gex pour permettre l'entrée du canton de Genève dans la Confédération suisse après 1815. La partie est de Sauverny lui est rattachée sous le nom de Sauverny-Genève . En effet, la Suisse exigeait que la République de Genève ait une frontière commune avec le canton de Vaud. L'accord entre la France et la Suisse sur ce transfert de souveraineté a abouti en 1816.
Versoix compte 13 281 habitants fin 2020. Sa densité de population atteint 1 281 hab./km2 en 2020.
Le graphique suivant résume l'évolution de la population de Versoix entre 1850 et 2020[17] :
Le Conseil administratif (exécutif) est élu tous les cinq ans[N 1] au scrutin majoritaire à deux tours[18], le premier tour devant avoir lieu en même temps que l'élection du Conseil municipal[19]. Il est composé de trois conseillers administratifs[19] et nomme chaque année son président, qui porte le titre de maire, et son vice-président[20]. Les conseillers se répartissent eux-mêmes les dicastères[20].
Le Conseil municipal (législatif) est élu tous les cinq ans[N 1] au scrutin proportionnel[21] ; la loi cantonale prévoit un seuil électoral (appelé quorum) fixé à 7 %[22]. Composé de 27 membres depuis 2007[23],[N 2], il est dirigé par un bureau, qu'il élit chaque année en son sein[24] ; celui-ci est composé d'au moins trois membres (président, vice-président et secrétaire) et d'au moins un membre de chaque groupe représenté au Conseil municipal[25]. Le Conseil municipal institue des commissions chargées de traiter des sujets particuliers (finances, bâtiments, affaires sociales, etc) ; les groupes y sont représentés proportionnellement à leur nombre de sièges[26].
L'exécutif de la commune, entré en fonction le , se compose de la façon suivante[27] :
Identité | Étiquette | Dicastères | |
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Ornella Enhas | PS | Administration générale Cohésion sociale Sports et manifestations | |
Cédric Lambert | Le Centre | Urbanisme et transports Travaux Voirie et espace public Culture | |
Jolanka Tchamkerten | Les Verts | Protection de la population Bâtiments Gérances et Écoles Finances Développement durable et environnement |
Fonction | 2020-2021 | 2021-2022 | 2022-2023 | 2023-2024 | 2024-2025 |
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Maire | Cédric Lambert | Jolanka Tchamkerten | Ornella Enha | Cédric Lambert | Jolanka Tchamkerten |
Vice-maire | Jolanka Tchamkerten | Ornella Enhas | Cédric Lambert | Jolanka Tchamkerten | Ornella Enhas |
Conseillère administrative | Ornella Enhas | Cédric Lambert | Jolanka Tchamkerten | Ornella Enhas | Cédric Lambert |
Le législatif de la commune se compose de la façon suivante[29] :
Parti | Sièges |
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Les Verts | 9 / 27 |
Parti libéral-radical | 8 / 27 |
Parti démocrate-chrétien / Le Centre |
6 / 27 |
Parti socialiste | 3 / 27 |
Indépendant[N 3] | 1 / 27 |
Le Conseil municipal est présidé par le Vert Yves Richard pour 2020-2021, par le libéral-radical Julien Marquis pour 2021-2022[30],[31],[32]et par Muriel de Terwangne (Centre) pour 2022-2023[33].
Le centre sportif de la Bécassière dispose d'une piscine, d'une piste d'athlétisme, d'une piste finlandaise, de terrains de football, d'un terrain de pétanque, de terrains de basket, d'un terrain de beach-volley et de jeux robinson[Quoi ?]. Versoix dispose également d'un parcours VITA de 2,4 km dans les bois de Versoix. Près du parcours VITA, se trouvent un cynodrome pour les courses de lévriers, un stand de tir et une piste d'envol pour modèles réduits.
Il y a par ailleurs différents clubs de sport à Versoix (arts martiaux, athlétisme, badminton, basket, boxe, dance, football, gymnastique, judo, nautisme, tennis, tennis de table, tir, volley).
La piscine du centre sportif de Versoix contient deux bassins non couverts ainsi qu'une pataugeoire, une petite buvette ainsi qu'un restaurant avec une terrasse en hauteur et une place de jeux pour les petits enfants.
En hiver, la place d'herbe qui se trouve à côté du parkings Lachenal se transforme en patinoire. On peut y louer des patins et y jouer au hockey. Il y a aussi une petite piste de curling.
La ville de Versoix possède son harmonie municipale, la musique municipale de Versoix, composée de quarante musiciens. C'est aussi une école de musique populaire, dirigée par des musiciens professionnels.
Chaque année, une association organise une « fête de la bière », appelée La Gallagiu (compression du surnom des organisateurs). Cette fête est destinée à récolter des fonds pour des associations caritatives dédiées enfants ou ayant un but culturel. Près de 64 300 francs ont été reversés depuis 2006 aux différentes associations.
Versoix accueille et organise également le FestiChoc, un festival du chocolat qui attire de nombreuses personnes chaque année. Salon des artisans chocolatiers, dégustations, visite de la chocolaterie Favarger et diverses activités pour enfants au programme.
Versoix compte quatre écoles enfantines et primaires : Ami-Argand , Bon Séjour , École Lachenal et Montfleury. La commune abrite également le Cycle d'orientation des Colombières, qui accueille également des élèves des communes de Bellevue, Céligny et Genthod.
Le Collège du Léman et l'École Montessori Versoix (La Maison Bleue) sont situées sur le territoire de la commune.
La commune dispose de deux écoles de musiques (École de musique de la Musique municipale et Croqu'Notes), d'un conservatoire populaire et de l'Institut Jaques-Dalcroze.
La ville de Versoix héberge deux entreprises de chocolat, la chocolaterie Cartier[34] (fondée et établie à Versoix depuis 1858) et la fabrique des chocolats Favarger (fondée en 1826 et établie à Versoix depuis 1875).
La mairie organise depuis 2005 un « festival du chocolat » annuel gratuit[35], le Festichoc, qui accueille plusieurs artisans chocolatiers exposant des créations de pièces en chocolat. En 2010, une statue d'un lapin en chocolat de cinq mètres de haut a été construite sur place.
Bien que traversée par l'autoroute, la commune de Versoix n'a pas d'accès direct à celle-ci.
Les bateaux du réseau CGN lui procurent un accès par le Léman aux principales villes côtières suisses et françaises.
La ville de Versoix est desservie par deux gares CFF, la gare de Versoix, près du centre historique, et la gare de Pont-Céard, dans la ville nouvelle.
La commune est desservie par les lignes 50 et 55 des Transports publics genevois.
J.-P. Ferrier, Histoire de la commune de Versoix des origines à nos jours, 1962 ;
J.-E. Genequand, La prise du fort de Versoix, , 1989 :
F. Walter, «Voltaire et Versoix», in Voltaire chez lui, 1994, 207-228 ;
À la recherche de la cité idéale, cat. expo. Arc-et-Senans, 2000, 70-79
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