Wassy [vasi] est une commune française située dans le département de la Haute-Marne, en région Grand Est.
Wassy | |
![]() La rue Notre-Dame et la tour du Dôme. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Haute-Marne |
Arrondissement | Saint-Dizier |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Saint-Dizier Der et Blaise |
Maire Mandat |
Jean-Alain Charpentier 2020-2026 |
Code postal | 52130 |
Code commune | 52550 |
Démographie | |
Gentilé | Wasseyens ou Flutots |
Population municipale |
2 819 hab. (2019 ![]() |
Densité | 83 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 29′ 59″ nord, 4° 56′ 54″ est |
Altitude | Min. 154 m Max. 224 m |
Superficie | 33,82 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Wassy (ville-centre) |
Aire d'attraction | Saint-Dizier (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Wassy (bureau centralisateur) |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.wassy.fr/ |
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Elle est connue principalement pour être le lieu du massacre de Wassy, en 1562, qui marqua le départ des guerres de Religion en France.
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Louvemont | Attancourt | Troisfontaines-la-Ville Magneux |
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Voillecomte | N | Brousseval | ||
O Wassy E | ||||
S | ||||
Laneuville-à-Rémy | Bailly-aux-Forges | Montreuil-sur-Blaise Vaux-sur-Blaise |
Wassy se situe sur la Blaise, petite rivière se jetant dans la Marne. Pour mémoire, la Blaise prend sa source à Gillancourt, près de Colombey-les-Deux-Églises et se jette dans la Marne près d'Arrigny, au nord du lac du Der (dans l’Antiquité, la Blaise allait, parallèle à la Marne, jusque Châlons-en-Champagne).
Wassy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Wassy, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[4] et 3 599 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Dizier, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 72 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[7],[8].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (62,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (62,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (58,6 %), terres arables (21 %), prairies (6,5 %), zones agricoles hétérogènes (4,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,9 %), zones urbanisées (3,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,8 %), eaux continentales[Note 3] (0,7 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Le rapprochement des anciens noms de Wassy, Vassy, Vuasiacus à la fin de l'Antiquité, de toponymes environnants (Val, Vallage, Vaux) et de celui des Vadicasses est tentant. En effet, d'après les géographes antiques Strabon et Ptolémée, les Vadicasses formaient une civitas (parmi la centaine que comptait la Gaule), localisée à l'extrémité ouest de celle des Leuques (Toul, Nasium/Naix-aux-Forges) ; ce qui autorise à émettre l'hypothèse d'une situation de la capitale des Vadicasses à Wassy.
La première apparition du nom de Wassy dans un document écrit date en 672, dans la charte de Childéric II qui octroyait une partie du finage de cette cité pour la fondation de l'abbaye de Montier-en-Der : in foreste dervo et in fine Vuasciacense.
Selon la tradition orale, Wassy aurait été incendiée et pillée par les légions romaines de l'empereur Caracalla.[réf. souhaitée]
Wassy aurait à nouveau été détruite par Attila avant ou après sa défaite à la bataille des champs Catalauniques.
Marie Stuart, née le , reine d'Écosse puis reine de France, épouse de François II, reçut en don pour en jouir toute sa vie, des revenus des terres de Wassy, Chaumont et Saint-Dizier mais aucun document ne peut attester qu'elle ait séjourné à Wassy, même si la légende prétend qu'elle y inventa la recette des « caisses de Wassy ».
Le massacre de Wassy se produit le . Le duc François de Guise de passage à Wassy, entend une cérémonie protestante : environ 500 protestants assistaient au culte dans une grange située dans l'enceinte du château, domaine royal. Le duc, seigneur de Joinville et chef du parti catholique, sous le prétexte que ce type de réunion est interdit en ville envoie ses hommes armés forcer les protestants à sortir. Les croyants assemblés pour un culte sont traités en rebelles armés[11] et vingt-trois sont tués, cent blessés[12].
Les historiens s'interrogent sur la part accidentelle du massacre : s'il est vraisemblable qu'il faut écarter la préméditation d'un plan d'ensemble d'extermination des protestants, l'intervention à Wassy s'inscrit néanmoins dans le cadre d'une plus vaste campagne d'intimidation de ces derniers et ne relève probablement pas de l'accident fortuit, sauf dans son ampleur[11]. Cet évènement donne le signal de la guerre civile et marque le début de la première guerre de religion entre les protestants et les catholiques.
Alors qu'ils sont prévus dans chaque commune par la loi du , les comités de surveillance locaux ne se créent qu'en octobre, après la loi du qui précise leur organisation. Les communes du canton de Wassy étant peu peuplées, il fut difficile de trouver les douze membres du comité dans chacune d'elles, et il fut décidé de former un comité de canton, siégeant à Wassy[13].
Au XIXe siècle, Camille et Paul Claudel habitèrent deux ans Wassy (leur père y était conservateur des hypothèques). La première œuvre de Camille Claudel, une tête de Bismarck, a été réalisée à Wassy et est encore visible dans l'hôtel de ville. Camille Saint-Saëns y vint de nombreuses fois chez sa grand-mère (tout petit enfant, il se plaignait auprès de sa grand-mère car la bouilloire de celle-ci « chantait faux » !…)
Le , le président de la République Sadi Carnot, (de retour de Lunéville, Nancy et Toul, en train présidentiel) vint inaugurer la magnifique gare de Wassy et la ligne Troyes-Nancy directe, par Brienne, Wassy et Sorcy. (La gare de Wassy est maintenant animée par l'Association des Amis de la gare de Wassy et a servi de site de tournage à deux longs métrages : Je m'appelle Victor de Guy Jacques et Un vrai bonheur, le film de Didier Caron).
Wassy fut le siège d'une sous-préfecture, jusqu'à la suppression de l'arrondissement de Wassy en 1926. En 1940, l'arrondissement fut restauré, mais avec un nouveau chef-lieu, Saint-Dizier, ville qui était devenue beaucoup plus grande que Wassy, laquelle resta donc simple chef-lieu de canton.
Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 2 500 et 3 499, le nombre de membres du conseil municipal est de 23[14].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1945 | 1945 | Jules Lambinon | Directeur d'école | |
1945 | 1952 | Frédéric Benoît | Rad. | Chirurgien, conseiller général (1961-1967) |
1952 | 1957 | Jean Cochard | Avocat | |
1957 | mars 1977 | Roger Saisdubreil | Négociant | |
mars 1977 | mars 1989 | Frédéric Benoît | Rad.-MRG | Chirurgien |
mars 1989 | mars 2001 | Jacques Labarre | DVG | Enseignant, conseiller général (1998-2015) |
mars 2001 | octobre 2004 (décès) |
Marc Saisdubreil | Chef de service | |
octobre 2004 | juin 2005 | Denis Vuillaume | Entrepreneur | |
juin 2005 | octobre 2005 | Francois Siri | Agent PTT Maire par intérim | |
octobre 2005 | mars 2008 | André Guyot | PS | Enseignant |
mars 2008 | mars 2014 | Alain Gavier | PS | |
mars 2014 | mai 2020 | Christel Mathieu | DVD | |
mai 2020 | juin 2020 | Jean-Alain Charpentier | SE | |
octobre 2020 | En cours | Jean-Alain Charpentier | SE | |
Les données manquantes sont à compléter. |
Wassy est un chef-lieu de canton de la Haute-Marne, dans l'arrondissement de Saint-Dizier. Le canton de Wassy groupe 20 communes et comptait 8 166 habitants lors du recensement de 1999.
Un square d'Eppingen a été inauguré à Wassy en 1989.
Les habitants de la commune sont appelés les Wasseyens.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[16].
En 2019, la commune comptait 2 819 habitants[Note 4], en diminution de 2,49 % par rapport à 2013 (Haute-Marne : −4,96 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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3 000 | 2 170 | 2 264 | 2 345 | 2 581 | 2 694 | 2 843 | 2 812 | 2 867 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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2 807 | 2 927 | 3 105 | 3 112 | 3 284 | 3 584 | 3 720 | 3 986 | 3 697 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 668 | 3 674 | 3 609 | 3 353 | 3 347 | 3 242 | 2 983 | 2 943 | 3 165 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
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3 152 | 3 286 | 3 228 | 3 316 | 3 291 | 3 294 | 3 090 | 3 097 | 2 980 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 894 | 2 819 | - | - | - | - | - | - | - |
Fêtes carnavalesques : Le Carnaval est célébré le deuxième dimanche après Pâques.
Wassy est située dans l'académie de Reims.
Elle administre une école maternelle et une école élémentaire regroupant 271 élèves en 2014-2015[19].
Le collège accueillait 410 élèves en 2014-2015[20]. Il est notoire pour la rénovation de son bâtiment principal, pour sa participation au projet Comenius et pour sa section sportive « kayak ».
La rénovation des bâtiments a été réalisée à partir de l'année 2008[21], à la suite d’un concours d’architecture dont les prestations ont été remises en [22]. Les travaux, concernant une surface de 5 000 m2 se sont achevés en [23]. Le collège a été primé pour les systèmes basse consommation dont il est équipé depuis sa rénovation. Ce prix, remis par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), le conseil régional de Champagne-Ardenne et l'Agence régionale de la construction et de l'aménagement durables (ARCAD), « a pour objectif de distinguer des opérations de construction ou de réhabilitation de bâtiments exemplaires, qui illustrent la possibilité d’atteindre la basse consommation à des coûts maîtrisés grâce aux techniques existantes[24]. ».
Dans le cadre du projet européen Comenius, le collège a démarré en 2012 un projet ayant pour but de faire travailler en commun des professeurs et des élèves de plusieurs pays de l’Union Européenne ou proches de l’Union Européenne : Allemagne, Autriche, Lituanie, Portugal, Chypre, Islande et Turquie[25].
La section sportive de kayak[26] a été créée en 1993 par Alain Annesser, professeur d'EPS. Pour y entrer, la sélection a lieu durant la classe de CM2, dans les écoles primaires avoisinantes. Les élèves sélectionnés sont au nombre de douze chaque année. Ils ont ensuite durant leurs quatre années de collège, des heures consacrés au kayak. De nombreux événements sont organisés autour du kayak comme la participation au Téléthon, « les 8 heures de kayak en fête »[27], les championnats académiques… De plus, chaque élève kayakiste a l'occasion, deux fois pendant ses années collège, de partir dans différents régions françaises pour pratiquer le kayak en eaux vives.
La Grange a été reconstruite à l'emplacement de la grange du Massacre des Protestants le 1er mars 1562.
L'hôtel de ville date de 1779[31]. Au cours des années 1820 il s'adjoint petit à petit d'autres bâtiments accueillant notamment : la justice de paix, un tribunal de première instance, des prisons, une chapelle et des logements. Après de nouvelles transformations et délocalisations il ne subsiste aujourd'hui que l'hôtel de ville, la justice de paix – le local héberge aujourd'hui la fanfare municipale[32] – et quelques vestiges des prisons, accolés à la mairie. Sur le mur nord on distingue encore des inscriptions de prisonniers.
Le bureau du maire abrite une horloge astronomique conçue par Alexandre-François Pernot (1764-1847), père de l'artiste François Alexandre Pernot.
La gare de Wassy constitue un ensemble ferroviaire monumental caractéristique des chemins de fer de l'est au XIXe siècle. Elle est desservie par la ligne Saint-Dizier - Doulevant-le-Château. C'est aujourd'hui le siège de l'association des Amis de la Gare de Wassy qui y stationne ses véhicules ferroviaires. Plusieurs films furent tournés dans ce décor, notamment Je m'appelle Victor de Guy Jacques, en 1992 et Un vrai bonheur de Didier Caron, en 2004.
Le lac-réservoir des Lescheres est un plan d'eau artificiel situé en bordure de forêt à un kilomètre du centre-ville. Il est également connu comme « la Digue de Wassy ». Il a été créé en 1875 pour alimenter le canal des Fabriques, en relation avec l'industrie métallurgique d'alors. Sa vocation actuelle est avant tout touristique.
Le parc des Promenades et ses fontes d'art : au XVIIIe siècle, la ville connaît d'importants aménagements urbains et des promenades sont aménagées le long de la Blaise entre 1774 et 1788[33]. Des fontes d'art de la fin du XIXe siècle, réalisées par trois artistes différents, sont érigées dans le parc, valorisant ainsi un savoir-faire régional de longue date :
La tour du Dôme :
Le théâtre néoclassique se trouve à l'emplacement du château de Marie Stuart et a été totalement restauré en 2009.
La rue du Général-Leclerc voit au début du XXe siècle la construction de plusieurs bâtiments accueillant des services publics. En 1904, le monumental édifice de la Caisse d'épargne conçu par l'architecte Émile Robert (1865-1922) est achevé[34]. Il se distingue par une façade au décor très éclectique – dont un buste d'Hercule – et une grille d'inspiration art nouveau. La Poste est construite en 1908[35] et la Perception en 1928[36].
La Barre : ancienne voie romaine de Bar-sur-Aube à Bar-le-Duc, c'est un rare exemple de tracé antique en tranchée artificielle.
L'entreprise actuelle (GHM) occupe l'emplacement de la première forge industrielle de France. Les premiers éléments du site industriel datent du milieu du XIXe siècle[37]. Le haut fourneau fut édifié vers 1849 sur l'emplacement d'une ancienne forge à bras que le comte de Champagne céda à l'abbaye de Clairvaux en 1157. L'établissement fut transformé en fonderie en 1882 sous la direction d'Antoine Durenne, maître de forges à Sommevoire. On y fabriqua successivement des obus pendant la Première Guerre mondiale, de la fonte d'art, de la tuyauterie ou des pièces pour l'industrie automobile. La Générale d'hydraulique et de mécanique (GHM) fut créée en 1971. Les infrastructures occupent une surface de 75 000 m2, dont 15 000 de surface bâtie. En 1989, l'entreprise comptait 216 salariés. En 2011, GHM emploie environ 300 personnes sur le site de Wassy[38].
Alors que l'extraction du minerai de fer à Pont Varin est très ancienne, c'est à partir de 1870 que de véritables infrastructures industrielles y sont installées par Zénon Laduron et Cie[39]. La Société des mines de fer de Wassy et de la Blaise est créée en 1875, la Compagnie des forges de Champagne en 1881. En 1895, 400 mineurs travaillent sur le site dont les activités cesseront vers 1922.
Les anciens ateliers de fabrication, le logement patronal et la cour de l'actuelle usine de typographie et de lithographie S.A. Jean Guillemin située au 22, de la rue Gresley font partie du patrimoine industriel régional. L'imprimerie a été fondée en 1833.
Les caisses de Wassy, meringues aux amandes présentées dans un emballage ressemblant à une petite caisse[40].
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Les armes de Wassy se blasonnent ainsi : D'argent aux deux drapeaux au naturel passés en sautoir, surmontés d'une lettre W capitale de sable, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or. |
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Il existe une variante de ces armoiries[42] : D'argent à deux drapeaux aux hampes d'argent, posés en sautoir et liés de même : le drapeau de dextre est aux armes de France, celui de senestre aux armes de Lorraine, et un chef d'azur, chargé de trois fleurs de lys d'or. |
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