Villeneuve-lès-Avignon ou Villeneuve-lez-Avignon est une commune française située dans l'est du département du Gard, en région Occitanie. La ville est limitrophe d'Avignon et fait partie du Grand Avignon.
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Villeneuve-lès-Avignon | |
Le fort Saint-André sur le mont Andaon. | |
Blason |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Gard |
Arrondissement | Nîmes |
Intercommunalité | Grand Avignon |
Maire Mandat |
Pascale Bories 2020-2026 |
Code postal | 30400 |
Code commune | 30351 |
Démographie | |
Population municipale |
12 216 hab. (2019 ) |
Densité | 669 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 58′ 02″ nord, 4° 47′ 48″ est |
Altitude | Min. 10 m Max. 181 m |
Superficie | 18,27 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Avignon (banlieue) |
Aire d'attraction | Avignon (commune du pôle principal) |
Élections | |
Départementales | Canton de Villeneuve-lès-Avignon (bureau centralisateur) |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.villeneuvelezavignon.fr |
modifier |
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Rhône, le bras de Villeneuve et par un autre cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (« le Rhône aval ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Villeneuve-lès-Avignon est une commune urbaine qui compte 12 216 habitants en 2019, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Elle est dans l'agglomération avignonaise et fait partie de l'aire d'attraction d'Avignon. Ses habitants sont appelés les Villeneuvois ou Villeneuvoises.
Anciennement appelée Villeneuve-Saint-André, Villeneuve-lès-Avignon est une ville du Gard bordant le Rhône située en face d'Avignon dont elle fait partie de l'agglomération logique « inter-départementale » (Gard-Vaucluse). Villeneuve et sa voisine Les Angles forment une même agglomération de plus de 20 000 habitants en rive droite dans l'unité urbaine d'Avignon.
Pujaut Rochefort-du-Gard |
Pujaut | Sauveterre Sorgues (Vaucluse) |
Les Angles | Avignon (Vaucluse) | |
Les Angles | Avignon (Vaucluse) | Avignon (Vaucluse) |
Le mont Andaon ou Puy Andaon est une colline dominant la ville de Villeneuve-lès-Avignon. C'était, face au rocher des Doms d'Avignon dont il est le pendant, une position stratégique bordée du côté est par le Rhône et du côté ouest par de fortes pentes, ce qui en faisait un lieu sécurisé. Le Rhône baigna en effet le pied oriental du mont Andaon jusqu'au XVIIIe siècle. Aujourd'hui, le fleuve coule beaucoup plus à l'est de Villeneuve, son lit ayant reculé de quelque huit cents mètres, créant ainsi la riche plaine alluvionnaire de l'abbaye Saint-André.
Plutarque prétend que les Volques Arécomiques avait consacré le puy à leur divinité Stathmos (Station, entrepôt en grec, Statumae en latin), puis avec la romanisation de la région, cette divinité devient Sylvain dieu champêtre.
La commune, située dans la zone d’influence du climat méditerranéen, est soumise à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches, dont une brève en fin d'hiver, une très longue et accentuée en été ; deux saisons pluvieuses, en automne, avec des pluies abondantes sinon torrentielles, et au printemps. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare[1].
Janv | Fév | Mars | Avr | Mai | Juin | Juil | Août | Sept | Oct | Nov | Déc | Année | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Températures maximales moyennes (°C) | 10 | 12 | 16 | 18 | 23 | 27 | 30 | 30 | 25 | 20 | 13 | 10 | 19,75 |
Températures minimales moyennes (°C) | 2 | 3 | 6 | 8 | 12 | 15 | 18 | 18 | 14 | 11 | 6 | 3 | 9,6 |
Températures moyennes (°C) | 6 | 7,5 | 11 | 13 | 17,5 | 21 | 24 | 24 | 19,5 | 15,5 | 8,5 | 7,5 | 14,7 |
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) | 36,5 | 23,3 | 24,9 | 47,5 | 45,6 | 25,4 | 20,9 | 29,1 | 65,8 | 59,6 | 52,8 | 34,0 | 465,4 |
Source : Données climatologiques d'Avignon 2000-2007 |
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 1]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : « le Rhône aval »[4], d'une superficie de 12 579 ha0[5].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 2] est recensée sur la commune[6] : les « garrigues et falaises du Grand Montagné » (264 ha), couvrant 4 communes du département[7] et deux ZNIEFF de type 2[Note 3],[6] :
Villeneuve-lès-Avignon est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[10],[I 1],[11]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Avignon, une agglomération inter-régionale regroupant 59 communes[I 2] et 455 711 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[I 3],[I 4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avignon, dont elle est une commune du pôle principal[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 48 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[I 5],[I 6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (39,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (34,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (36,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (15,9 %), zones agricoles hétérogènes (13,8 %), forêts (12,4 %), eaux continentales[Note 6] (7 %), terres arables (6,2 %), cultures permanentes (4,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,5 %), prairies (1,1 %), mines, décharges et chantiers (0,1 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Villeneuve-lès-Avignon est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à trois risques technologiques, le transport de matières dangereuses et le risque industriel et la rupture d'un barrage[13]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[14].
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) d'Avignon – plaine du Tricastin – Basse vallée de la Durance, regroupant 90 communes du bassin de vie d'Avignon, Orange et de la basse vallée de la Durance, un des 31 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Rhône-Méditerranée[15]. Il a été retenu au regard des risques de débordements du Rhône, de la Durance, de la Cèze, du Lez (84), de l'Ardèche, de l'Eygues, du Rieu (Foyro), de la Meyne, de l'Ouvèze, des Sorgues, des rivières du Sud-Ouest du mont Ventoux, de la Nesque, du Calavon et de l'Èze. Les crues récentes significatives sont celles d'octobre 1993 (Rhône-Lez), de janvier et novembre 1994 (Rhône, Durance, Calavon, Ouvèze), de décembre 1997, de novembre 2000, de mai 2008 (Durance), de décembre 2003 (Rhône, Calavon), de septembre 1992 (Ouvèze), de septembre 2002 et de 2003 (Aygue, Rieu Foyro), de septembre 1958, de septembre 1992 (Ardèche), de septembre 1993 (Èze). Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[16],[17]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1986, 1987, 1991, 1993, 1994, 2002, 2003, 2004, 2010, 2011 et 2021[18],[13].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 86,7 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 4 565 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 4158 sont en en aléa moyen ou fort, soit 91 %, à comparer aux 90 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[19],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[20].
La commune est exposée au risque industriel du fait de la présence sur son territoire d'une entreprise soumise à la directive européenne SEVESO[21].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[22].
La commune est en outre située en aval des barrages de Sainte-Croix et de Serre-Ponçon, deux ouvrages de classe A[Note 7]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture d'un de ces ouvrages[24].
En occitan provençal, le nom est Vilanòva d'Avinhon selon la norme classique ou Vilo-Novo d'Avignoun selon la norme mistralienne.
La graphie officielle, telle que retenue par le Code officiel géographique de l’INSEE, est Villeneuve-lès-Avignon. Toutefois, la graphie alternative Villeneuve lez Avignon (sans traits d’union — ce qui est une faute typographique — et avec un z à lez) est utilisée au niveau local, par exemple dans tous les documents officiels de la Ville ainsi que sur son site web.
On trouve donc :
Il conviendrait de ce fait, conformément aux deux premières raisons invoquées, de prononcer « lez » en [lɛts] ou [lɛs], comme cela a été longtemps le cas.
Pour le moment, la municipalité n'a pas demandé de modification de l’orthographe au COG.
Dans les publications régionales, c’est cependant l’orthographe officielle qui est retenue, ainsi que très largement sur Internet[25].
L'éminence dominant le Rhône sur laquelle l’abbaye Saint-André et le village se sont construits est appelée le mont Andaon. L'hypothèse la plus courante attribue une valeur à la fois hydronymique et oronymique à ce nom (c'est-à-dire un nom qui se rapporte à la fois à l'eau et au relief), mais sans certitude aucune[26].
Les armes de la ville sont : parti, en 1 d’azur à trois fleurs de lys, qui est de France ; en deux, de gueules à un sautoir d’or, qui est de l'abbaye Saint-André, les deux co-seigneurs de la ville depuis l'acte de paréage de 1292.
Les plus anciennes traces anthropiques datent de la fin du Néolithique : ce sont des habitations et des sépultures retrouvées au quartier du Polygone, de la colline du Cabrion. Aux Angles, le rocher de la Justice a servi à l’installation d’un oppidum au chalcolithique, oppidum réorganisé durant la protohistoire ; d’autres découvertes remontant à la même époque ont été faites sur le territoire de la commune et aux environs[27]. Le mont Andaon a été occupé également à la protohistoire, mais son usage comme oppidum est toutefois incertain : il est en effet vaste et accessible facilement à l’ouest et au sud, et sa fortification aurait demandé beaucoup d’efforts à une population nombreuse. De plus, aucune découverte archéologique depuis 1873 ne vient à l’appui de cette hypothèse[28].
Un sanctuaire du dieu Sylvain est construit sur le mont Andaon, peut-être par la confrérie des carriers. Quelques tombes ont également été retrouvées, mais il apparaît que le territoire de la commune est peu habité au début de l’ère chrétienne[29].
Les découvertes sont plus nombreuses pour les siècles suivants : de nombreuses tombes des IIIe-VIe siècles ont été découvertes[30]. Il est possible que les très nombreuses tombes de Ve et VIe siècles soient celles d’Avignonnais qui franchissaient le fleuve pour se faire enterrer, choix qui aurait pu être facilité par la construction d’un pont de bois autour de l’an 400[31].
Sur le mont Andaon, une nécropole chrétienne se développe autour de la tombe de Casarie, dans une grotte. À son décès le , son époux Valens appose une épitaphe sur sa tombe. Ce texte gravé sur une plaque de marbre (conservé dans la collégiale de Villeneuve) est à l'origine de la tradition selon laquelle Casarie est l'épouse d'un évêque d'Avignon, qui s'est retirée en ermite au sommet du mont Andaon, suivant le modèle de sainte Marie-Madeleine. Face à la vénération dont est l'objet la tombe, l'évêque d'Avignon appelle une communauté bénédictine afin d'encadrer le culte naissant. Avant 980, l’abbaye saint-André est fondée sur le mont Andaon[32], avant d’être approuvée par bulle papale en janvier 999[33]. À l’époque, la colline et ses environs ne sont occupés que par quelques maisons et fermes isolées[34]. Un village se développe autour de l’abbaye au XIe siècle, sous le nom de bourg Saint-André[35].
Après 1181 et avant 1200, une muraille est construite autour du village, qui devient un castrum, probablement en liaison avec la construction du pont sur le Rhône (achevé en 1185)[36],[37], les habitants de Saint-André voulant se protéger des Avignonnais. C’est probablement également à cette date que l’abbé donne son autonomie au village et affranchit une partie au moins de ses serfs[38]. Cependant, le bourg Saint-André est annexé par la commune d’Avignon au début du XIIIe siècle, et en 1210, le comte de Provence Raymond V confirme cette annexion. Malgré une révolte des habitants de Saint-André en 1213, cette domination des Avignonnais est à nouveau confirmée en 1222[39]. En 1226, l’armée du roi de France assiège Avignon, dans le cadre de la croisade des Albigeois.
En 1226, le roi de France Louis VIII en lutte contre le comte de Toulouse, arrive avec son armée devant Avignon. Avignon demeure fidèle au comte et refuse le passage de l'armée royale. Pendant les trois mois que dure le siège, le roi est l'hôte de l'abbé de Saint-André, qui va lui proposer de signer un traité de paréage. Ce traité place la seigneurie de Saint-André sous la protection du roi de France. Les termes de ce traité ne seront en fait jamais appliqués. À la fin du XIIIe siècle, des changements géopolitiques vont avoir des conséquences sur la rive droite du Rhône. Le roi de France Philippe IV le Bel, qui a hérité la moitié de la seigneurie d'Avignon, l'échange avec son cousin le roi de Naples, autre co-seigneur de la ville. Le roi de France perd le contrôle de la rive gauche du fleuve, il doit alors prendre le contrôle de la rive droite.
Le , un nouveau traité de paréage est signé, qui prévoit :
La construction d'une forteresse à l'entrée du pont débute aussitôt. Le contrôle de l'accès du pont est le véritable enjeu, économique et stratégique, de ce traité. En construisant la Grosse Tour du Bout du Pont (aujourd'hui tour Philippe-le-Bel), le roi annexe la totalité du pont et s'en attribue d'autorité les revenus. Malgré les protestations des Avignonnais, l'état de fait et la loi du plus fort l'emportent.
Afin de favoriser le développement économique de la co-seigneurie, une bastide royale est fondée en sur les rives du Rhône portant le nom de Ville Neuve-Saint-André-près-d'Avignon. Dotée de nombreux privilèges afin d'en favoriser le peuplement, la ville neuve devait sans doute, dans l'esprit du roi de France, concurrencer et surclasser Avignon sa rivale. Un évènement tout à fait imprévu allait bouleverser ses plans et réorienter le destin de la ville.
L'installation en 1316 à Avignon de la papauté a d'énormes conséquences sur la ville naissante qui va recevoir les villégiatures des cardinaux et des souverains pontifes. Quatorze palais sont construits à Villeneuve, dont l'emprise des domaines marque aujourd'hui encore la physionomie de la cité. Certains sont des manoirs de campagne (palais de Montaut, de Montolivet) construits dans les collines, d'autres sont des palais urbains (palais de Via, du Pouget, de Canilhac, de Thurry) élevés à la lisière de la ville neuve.
Suivra plus tard la construction de la seconde forteresse royale prévue par le traité de 1292, le fort Saint-André, sur le mont Andaon, pour protéger l'abbaye et le Bourg Saint-André des bandes de routiers lors de la Guerre de Cent Ans et pour fortifier la frontière du royaume.
En 1356, fondation par le pape Innocent VI de la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, qui deviendra l'une des plus vastes et riches d'Europe. En 1649, un projet de portail monumental envisagé quatre ans plus tôt pour la Chartreuse, est finalement réalisé, par l’architecte François de Royers de la Valfenière. En 1660, Louis XIV le franchira en grand cérémonial lorsqu'il viendra en visite à la Chartreuse accompagné d'une nombreuse suite.
Au XIVe siècle, le pouvoir de l’abbé continue de décroître, jusqu’à la révolte en 1388 des habitants de Villeneuve, qui refusent de prêter serment de fidélité à leur abbé toujours absent[40].
En , par ses lettres patentes, Louis XI confirma les privilèges de Saint-André-lèz-Avignon[41].
Au XVIIe siècle, la pêche sur les rives du Rhône se faisait au carrelet avec un système de filet à balance. Les patrons pêcheurs se plaçaient en aval des moulins à bateaux généralement installés au pied de la tour Philippe-le-Bel ce qui leur permettait, dans le courant, de capturer facilement les poissons attirés par la farine échappée du moulin[42].
La Révolution a été une période relativement calme à Villeneuve où ont trouvé refuge de nombreux avignonnais et comtadins cherchant à échapper à la guerre civile qui ensanglantait les états pontificaux. Toutefois cette période a été une rupture radicale dans l'histoire de la cité. Privée d'un coup de ses privilèges de ville royale et de ses riches maisons religieuses, elle se retrouve réduite au rang de chef-lieu de canton.
La population composée de petits commerçants, d'artisans et d'agriculteur est à la merci des crues du Rhône, des maladies du ver à soie et de la disparition de la garance.
Les municipalités successives doivent lutter contre les prétentions territoriales d'Avignon (la vaste et fertile île de la Barthelasse est transférée en 1852 du territoire de Villeneuve à celui d'Avignon), l'ensablement du port qui entraînera en 1855 le déplacement de la foire de la Saint-André de Villeneuve à Avignon.
La création d'un pont en 1820 puis l'arrivée du train va favoriser les échanges et stimuler l'économie : une agriculture prospère, un réseau dense de petites fabriques font de Villeneuve une bourgade débordant d'activité. Ses trésors artistiques attirent de nombreux esthètes, artistes, peintres et écrivains.
Le peintre paysagiste Paul Huet, de retour d'Auvergne, d’après son carnet de voyage, arrive à Villeneuve-lès-Avignon le , et y repasse le . Il réalise une aquarelle conservée au Musée du Louvre : Vue de Villeneuve-lès-Avignon qui représente un groupe de maisons à l’intérieur de l’enceinte du Fort Saint-André, adossées à la porte fortifiée. À droite se devine la ville d’Avignon de l’autre côté du Rhône[43]. Il utilise cette étude pour réaliser un tableau présenté au Salon de 1834, dans une perspective plus large Vue générale d'Avignon et de Villeneuve-lès-Avignon, prise de l'intérieur du fort Saint-André, aujourd’hui conservé au musée de Cahors[44]. La ville sera ensuite le sujet privilégié des peintres de l'École d'Avignon du début du XXe siècle.
Comme les cardinaux du XIVe siècle, les familles de la bourgeoisie avignonnaise établissent leurs villégiatures dans les collines de Montaut, où ils jouissent de la plus belle vue qui soit sur Avignon, tandis que les classes moyennes apprécient la tranquillité de leurs mazets de Candau. De nombreuses auberges et guinguettes participent à cet art de vivre.
En 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 5 751 ménages fiscaux[Note 8], regroupant 12 232 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 26 500 €[I 7] (20 020 € dans le département[I 8]). 63 % des ménages fiscaux sont imposés[Note 9] (43,9 % dans le département).
2008 | 2013 | 2018 | |
---|---|---|---|
Commune[I 9] | 7 % | 7,9 % | 7,2 % |
Département[I 10] | 10,6 % | 12 % | 12 % |
France entière[I 11] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 6 747 personnes, parmi lesquelles on compte 74,4 % d'actifs (67,2 % ayant un emploi et 7,2 % de chômeurs) et 25,6 % d'inactifs[Note 10],[I 9]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie du pôle principal de l'aire d'attraction d'Avignon[Carte 3],[I 12]. Elle compte 3 050 emplois en 2018, contre 2 958 en 2013 et 2 882 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 4 702, soit un indicateur de concentration d'emploi de 64,9 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 51,3 %[I 13].
Sur ces 4 702 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 1 228 travaillent dans la commune, soit 26 % des habitants[I 14]. Pour se rendre au travail, 79,8 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 6 % les transports en commun, 9,4 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 4,8 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 15].
1 202 établissements[Note 11] sont implantés à Villeneuve-lès-Avignon au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 12],[I 16].
Secteur d'activité | Commune | Département | |
---|---|---|---|
Nombre | % | % | |
Ensemble | 1 202 | 100 % | (100 %) |
Industrie manufacturière, industries extractives et autres | 53 | 4,4 % | (7,9 %) |
Construction | 108 | 9 % | (15,5 %) |
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration | 287 | 23,9 % | (30 %) |
Information et communication | 43 | 3,6 % | (2,2 %) |
Activités financières et d'assurance | 60 | 5 % | (3 %) |
Activités immobilières | 53 | 4,4 % | (4,1 %) |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien | 277 | 23 % | (14,9 %) |
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale | 206 | 17,1 % | (13,5 %) |
Autres activités de services | 115 | 9,6 % | (8,8 %) |
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 23,9 % du nombre total d'établissements de la commune (287 sur les 1202 entreprises implantées à Villeneuve-lès-Avignon), contre 30 % au niveau départemental[I 17].
Les cinq entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[45] :
La commune est dans la vallée du Rhône, une petite région agricole occupant la frange est du département du Gard[46]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 13] sur la commune est la culture de fleurs et/ou horticulture diverse[Carte 4].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|
Exploitations | 37 | 17 | 8 | 11 |
SAU[Note 14] (ha) | 329 | 265 | 174 | 511 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 37 lors du recensement agricole de 1988[Note 15] à 17 en 2000 puis à 8 en 2010[48] et enfin à 11 en 2020[Carte 5], soit une baisse de 70 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 61 % de ses exploitations[49],[Carte 6]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 329 ha en 1988 à 511 ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 9 à 46 ha[48].
En 2009, la commune de Villeneuve-lès-Avignon a été récompensée par le label « Ville Fleurie deux fleurs ».
En 2010, la commune de Villeneuve-lès-Avignon a été récompensée par le label « Ville Internet @@@ »[50].
En 2014, la commune de Villeneuve-lès-Avignon est récompensée par le label " Ville Fleurie trois fleurs ".
Villeneuve-lès-Avignon semble être une ville ancrée à droite depuis une vingtaine d'années.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Émile Ranquet | Indépendant | Conseiller général | ||
19. | 19. | Jean Sagnes | SFIO[51] | Directeur d'école |
1977 | 1989 | Paul Gache | app. UDR puis UDF | Conseiller général (1976-1988) |
1989 | 1995 | Aimé Montal | PS | Conseiller général (1988-1994) |
juin 1995 | mai 2020 | Jean-Marc Roubaud | UMP puis LR | Député (2002-2012) Président de la communauté d'agglomération du Grand Avignon (2014 → 2019) |
27 mai 2020 | En cours | Pascale Bories | LR | Sénatrice (2017-2020) Conseillère départementale (2015-) |
Villeneuve-lès-Avignon est éponyme et chef-lieu du canton de Villeneuve-lès-Avignon, dont le conseiller général est Jean-Louis Banino (maire de Les Angles)
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[52],[Note 16]
En 2019, la commune comptait 12 216 habitants[Note 17], en augmentation de 3,24 % par rapport à 2013 (Gard : +2,08 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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3 300 | 3 297 | 3 279 | 3 232 | 3 564 | 3 633 | 3 671 | 3 723 | 3 733 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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3 252 | 3 162 | 3 067 | 2 730 | 2 910 | 2 630 | 2 644 | 2 622 | 2 735 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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2 922 | 2 890 | 2 709 | 2 561 | 3 035 | 3 635 | 3 740 | 4 399 | 5 157 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
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6 422 | 6 977 | 8 540 | 9 282 | 10 730 | 11 791 | 12 471 | 12 266 | 11 901 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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12 216 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Ville | Pays | Période | ||
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Gýthio | Grèce | depuis | ||
Peníscola | Espagne | depuis | ||
Rheinbach | Allemagne | depuis | ||
San Miniato | Italie | depuis |
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