Urville-Nacqueville est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 2 019 habitants[Note 1]. Elle est issue de la fusion d'Urville-Hague et de Nacqueville, le .
Le nom de la localité est attesté sous les formes Nakevilla et Nachevilla vers 1140[3].
Le toponyme est composé de deux noms en -ville au sens ancien de «domaine rural» (villa), précédé du nom du propriétaire comme c'est le cas le plus fréquent.
Urville (Urvilla vers 1160 - 1163): homonymie avec Urville-Bocage et les autres Urville qui contiennent un nom de personne germanique, Uro est cité par Förstemann[4].
Nacqueville (Nakevilla, Nachevilla, 1148) du nom de personne norrois. Hnakki est rapporté par Jean Adigard des Gautries[5]. Homonymie probable avec Necqueville, hameau à Hautot-Saint-Sulpice (pays de Caux). Le surnom scandinave Hnakki signifie probablement «celui qui a un long ou large cou»[6].
Durant la Protohistoire, Urville-Nacqueville abritait un port en relation avec le sud de l'Angleterre. Des découvertes et des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour de nombreux éléments témoignant de ces premières relations transmanches[8] et notamment, sous le sable de la plage, une trentaine de sépultures de La Tène, datées des années [9].
Moyen Âge et époque moderne
Les , il se tenait à Nacqueville une foire annuelle, dite foire de la Saint-Clair[10].
XXesiècle
Urville fut une station balnéaire très prisée au début du XXesiècle. De cette époque date le «Village normand», conçu en 1911 par René Levavasseur, architecte de la gare maritime de Cherbourg. Il a été détruit par les bombardements de juin 1944, comme de nombreuses villas construites sur la côte au hameau de Landemer.
Une de ces villas, dans la vallée du Hubiland, accueillit dans les années 1920, la famille du jeune Boris Vian, qui écrira plus tard «Landemer, ça s'appelait. Dix-sept habitants. On avait des petites baraques là-bas. [...] Un chouette merveilleux pays.»
En 1963, Urville-Hague (382 habitants en 1962[11]) fusionne avec Nacqueville (470 habitants[12]), au sud-est de son territoire.
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Article connexe: Élections municipales de 2014 dans la Manche.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[19],[Note 2].
En 2019, la commune comptait 2 019habitants, en diminution de −6,57% par rapport à 2014 (Manche: 0,44%, France hors Mayotte: 2,49%).
Évolution démographique d'Urville-Hague jusqu'en 1963, puis d'Urville-Nacqueville [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
440
375
472
503
483
442
416
370
466
Évolution démographique d'Urville-Hague jusqu'en 1963, puis d'Urville-Nacqueville [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
396
372
365
340
334
312
293
352
296
Évolution démographique d'Urville-Hague jusqu'en 1963, puis d'Urville-Nacqueville [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
299
291
323
272
299
283
294
317
355
Évolution démographique d'Urville-Hague jusqu'en 1963, puis d'Urville-Nacqueville [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2005
2010
2015
382
867
941
1 245
2 109
2 227
2 245
2 183
2 168
Évolution démographique d'Urville-Hague jusqu'en 1963, puis d'Urville-Nacqueville [modifier], suite (4)
2018
-
-
-
-
-
-
-
-
2 067
-
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique
Évolution démographique de Nacqueville
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
629
549
677
627
638
633
552
501
511
Évolution démographique de Nacqueville, suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
511
502
503
442
506
445
446
469
453
Évolution démographique de Nacqueville, suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
424
485
446
434
433
445
443
334
473
Évolution démographique de Nacqueville, suite (3)
1962
-
-
-
-
-
-
-
-
470
-
-
-
-
-
-
-
-
Nombre retenu à partir de 1962: population sans doubles comptes. (Source: EHESS[12])
Activité et manifestations
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Sports
Le Stade d'Urville-Nacqueville fait évoluer deux équipes de football en divisions de district[21].
Économie
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Culture locale et patrimoine
Blockhaus sur la plage graphé par Baby K en vaisseau Star War (2016).Le château de Nacqueville.Le manoir de Dur-Écu.
Lieux et monuments
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Le château de Nacqueville, datant du XVIesiècle, et son parc font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le , la porte à pont-levis et ses deux tours depuis le [22].
Le manoir de Dur-Écu et son pigeonnier font l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques depuis le [23].
Le château de Fourneville: des éléments Anglais, débarqués près de Cherbourg le , qu'ils occuperont et dévasteront pendant plus d'une semaine, s'installent au château, et y prennent leur aise[24].
La plage et ses villas de bord de mer. En 1906, Alexandre Fontanes[25], Cherbourgeois devenu directeur du théâtre du Châtelet, construit plusieurs villas en bord de plage (villa Le Châtelet), alors que La Mailleraie accueillit l'infante Eulalie d'Espagne, femme écrivain cultivée, libérale et féministe.
La villa de la Roche d'Airel, construite par René Levavasseur, surplombe la route de Landemer.
La plage d'Urville-Nacqueville est bien connue des windsurfeurs pour ses vents et ses vagues de qualité. Les finales des compétitions «Rip Curl Funboard Tour» s'y disputaient conjointement avec Siouville-Hague.
L'église d'Urville-Nacqueville
La construction de l'église d'Urville-Nacqueville commence en 1958, après la pose de la première pierre le , en remplacement des deux églises détruites à l'occasion des opérations militaires de la Libération.
En 1944, chacune des deux communes possédait son église. Celle de Nacqueville, en haut de la colline, fut dynamitée par les Allemands dans les premiers jours du mois de , en représailles après de sévères bombardements anglais visant à détruire les installations de radars situées à deux pas de l'édifice. Très repérable, avec son clocher élancé, cette église de style néogothique avait été construite en 1904 par le châtelain de l'époque, Hildevert Hersent, qui en fit don à la commune.
La nef et le chœur de celle d'Urville-Hague, déjà très ébranlés par les bombardements, s'écroulèrent au passage des chars américains. Il n'en reste que le clocher en bordure du CD 45, direction Landermer.
Si les deux communes comportent de nombreux villages excentrés, Urville-Hague et Nacqueville forment en pied de coteau une agglomération mitoyenne. Dès que la région fut libérée, un accord entre la préfecture et l'évêché décide de fusionner les deux paroisses et de ne reconstruire qu'une seule église pour les deux communes. Quelques années plus tard, ces deux collectivités fusionneront elles aussi.
L'édifice actuel est l'œuvre de François Champart (Romilly-sur-Seine, 1912 - Paris 6e, 1997). L'architecte a voulu reprendre avec les possibilités des techniques contemporaines, les formes trapues des vieilles églises de la Hague. Les matériaux, pierres apparentes, couvertures en schiste, concourent à rappeler les édifices traditionnels de la région. Sur le parvis, on remarque le baptistère en forme de pigeonnier, abritant les fonts baptismaux de l'ancienne église d'Urville (XVIIIesiècle), placé comme un exonarthex avec un cheminement (la couverture en a été enlevée) prévu pour accueillir le nouveau baptisé directement dans la chapelle de la Vierge. Ce vaste parvis introduit le visiteur sous un porche généreux qui mène dans une nef ample, elle-même emportant le regard vers les piliers du clocher encadrant l'autel principal. Au-dessus du porche, on peut lire Ut omnes ununt sint, sicut tu Pater in me et ego in te: «Que tous soient uns, comme toi, Père tu es en moi et moi en toi» (Évangile de Jean 17, 21). Allusion à la devise de Mgr Guyot, évêque de Coutances à l'époque: Ut sint unum: «qu'ils soient un». La première eucharistie y fut célébrée le . La consécration de l'autel et la bénédiction de l'église eurent lieu le . Elle est aujourd'hui rattachée à la nouvelle paroisse Saint-Clair du doyenné de Cherbourg-Hague[26].
Les vitraux
Posés en 1960, les vitraux sont l'œuvre d'Henri Martin-Granel, maître verrier, ami de l'architecte François Champart. Une réalisation selon la technique de la dalle de verre alors très en vogue au milieu du XXesiècle.
L'architecte et le maître verrier ont cherché à donner de l'importance au chœur de l'église, par rapport à la nef, ce qui explique les coloris beaucoup plus chauds des verrières du chœur où dominent surtout le rouge et l'or.
Les vitraux de la nef, plus pâles pour laisser passer la lumière, ce qui ne les empêche pas cependant d'avoir l'élan de ceux du chœur. Leurs couleurs alternent: fonds jaunes et fonds verts. En plus de la signification expliquée plus loin, l'artiste a voulu figurer les pommiers de Normandie dans la succession des saisons.
Signification
La verrière au-dessus du portail, les claustras, donnent tout son éclat au soleil couchant. Les trois vitraux du sanctuaire, derrière le maître autel, représentent les saints patrons de la paroisse: la Vierge Marie, assise sur son trône de gloire, présente son fils Jésus, représenté en noir, allusion possible aux liens qu'entretint le maître verrier avec l'Afrique. Mais aussi, pour signifier que le Christ est le sauveur de toute l'humanité. Notre-Dame est en effet la patronne principale de la nouvelle paroisse d'Urville-Nacqueville. Côté évangile, saint Laurent, patron de l'ancienne paroisse de Nacqueville, attaché à son gril. Sa tête exprime la douleur, tandis que ses mains en prière traduisent la confiance. Côté épître, saint Martin, patron de l'ancienne paroisse d'Urville-Hague, coupe avec son épée un pan de son manteau dont il couvrira le pauvre.
Dans la chapelle de la Vierge, à droite en entrant, on admire l'éclat, surtout au soleil du matin, du vitrail de la Sainte Vierge. Il représente Jessé couché, en songe, et la Vierge Marie issue de la descendance de David. C'est l'Arbre de Jessé dont parle Isaïe (11,1), thème souvent traité dans l'iconographie religieuse. Une illustration de la généalogie du Christ descendant par la Vierge de la royauté de David et donc de l'Ancien Testament. Comme dans les représentations du Moyen Âge, l'artiste a figuré l'arbre et les rameaux qui continuent dans les vitraux des redans de la nef et conduisent à la Vierge et à son Fils représentés là-haut dans le vitrail du sanctuaire.
Enfin un dernier petit vitrail, près de l'escalier de la tribune, représente un poisson au milieu des vagues. Allusion au mot grec «icthus» qui signifie «poisson». Les lettres de ce mot sont les initiales en grec de «Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur». Les premiers chrétiens se servaient de ce signe pour se reconnaître.
Deux vitraux, côté épître, sont au sud dans le sanctuaire. L'un, à gauche, représente les armoiries du pape de l'époque, Jean XXIII. L'autre à droite, celles de MgrGuyot, évêque du diocèse jusqu'en 1966. C'était une façon de situer dans le temps la construction de l'église pour les générations à venir.
Les visiteurs de l'église notent souvent l'intérêt des vitraux qui réchauffent et tempèrent la sévérité des matériaux de l'ensemble de l'édifice. Ils participent, un peu à la manière des vitraux des grandes cathédrales du Moyen Âge, à la formation du visiteur.
Également notables:
La statue de la Vierge (1962), œuvre de Ferdinand Parpan (1902-2004).
Le grand crucifix provient de la perque de l'église d'Urville.
La porte du tabernacle représentant le sacrifice d'Isaac. La Tradition y a vu une préfiguration du sacrifice du Christ. Bas-relief du XVIIesiècle (le décor de l'autel caractérise cette époque). On y retrouve encore le maniérisme de la Renaissance. Don d'une famille qui en ignore la provenance.
Le grand lutrin est un don de l'architecte: origine espagnole. L'aigle est une représentation symbolique de l'évangéliste saint Jean. Allusion à l'aigle au début du livre de l'Apocalypse.
Autres monuments sur la commune
L'oratoire Sainte-Barbe.
La chapelle de Nacqueville. Bâtie sur la colline, à l'emplacement de l'ancienne église paroissiale de Nacqueville dont elle constitue le mémorial, elle est l'œuvre des architectes régionaux Levavasseur et Lebreton. Inaugurée en 1965, elle est utilisée de temps à autre. Le , financée par Hildevert Hersent, est posée la première pierre d'une nouvelle église néo-gothique, surnommé «église Hersent», longue de 36 mètres et d'une flèche de 28 mètres, en remplacement de l'église primitive avec son clocher en bâtière. Œuvre de l'architecte cherbourgeois René Lévesque elle sera détruite le [27].
L'oratoire Sainte-Barbe, matérialisé par une statue de sainte Barbe en pierre polychrome du XVIIIesiècle. Il est situé sur un tertre, près du village d'Eudal, sur la route de Sainte-Croix. Venu de l'Orient chrétien, de la Turquie principalement, le culte à sainte Barbe s'est beaucoup répandu en Occident. Quelquefois représentée avec la palme des martyres, on la voit le plus souvent adossée à une tour, le lieu de sa captivité selon la légende. Une tour à trois fenêtres, car Barbe (Barbara en latin) fut soutenue par les trois vertus théologales: la foi, l'espérance et la charité.
La chapelle Saint-Clair, au-dessus du village de la Rivière, vers Querqueville. Il s'agit d'un petit édifice blotti au bas de la «cavée» (chemin creux), au pied de grands pins. La revue «L'Art sacré» l'a choisie comme exemple d'un édifice religieux particulièrement bien intégré au site. Aujourd'hui fermée par des grilles, elle attend une hypothétique restauration pour une destination à trouver.
Personnalités liées à la commune
Hippolyte Clérel de Tocqueville, propriétaire du château de Nacqueville, est enterré avec son épouse dans une chapelle funéraire dans la partie droite du cimetière[28].
Hildevert Hersent (1827-1903), à l'initiative de la construction de l'«église Hersent» (détruite le ), propriétaire du château de Nacqueville, est enterré ainsi que sa fille morte en couches, dans une chapelle funéraire qui porte les initiales H H, située à gauche dans le cimetière autour de la chapelle qui a remplacé l'église détruite[27].
François La Vieille (1829 à Urville-Hague - 1886), homme politique.
Mademoiselle Dudlay (1858-1934), comédienne, résidente secondaire au hameau de Landemer (Villa Capel-Marie).
Côtis-Capel, pseudonyme littéraire d'Albert Lohier (1915 à Urville-Hague - 1986), écrivain et prêtre normand.
Boris Vian (1920-1959), écrivain, a passé ses vacances au hameau de Landemer, qu'il décrira dans L'Arrache-cœur.
Héraldique
Les armes de la commune d'Urville-Nacqueville se blasonnent ainsi: De gueules au léopard d'or armé et lampassé du champ, surmonté de deux lettres U et N capitales gothiques aussi d'or[29].
Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016,etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Anthony Lefort et Cyril Marcigny, 2009 – La probable agglomération portuaire du second âge du Fer d’Urville-Nacqueville: un état de la documentation, bulletin de l’Association Manche Atlantique pour la Recherche Archéologique dans les Iles (AMARAI), n° 22, p. 39-82.
Comité Gille de Gouberville et al. (préf.Annick Perrot, ill.Kévin Bazot, sous la direction de Julien Deshayes), Voyage en Cotentin avec Gilles de Gouberville, Éditions Heimdal, , 95p., 30 cm, illustrations couleur (ISBN978-2-84048-581-0, EAN9782840485810, BNF46897276), p.51.
Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «Notice communale: Nacqueville», sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
«Domaine de Nacqueville», sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
«Manoir de Dur-Écu», sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin: Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296p. (ISBN978-2-913920-38-5), p.24.
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