Tomino est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Rogliano, dans le Cap Corse.
Tomino | |
Vue de Tomino dominant le port de Macinaggio. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse |
Arrondissement | Bastia |
Intercommunalité | Communauté de communes du Cap Corse |
Maire Mandat |
François Orlandi 2020-2026 |
Code postal | 20248 |
Code commune | 2B327 |
Démographie | |
Gentilé | Tominais |
Population municipale |
188 hab. (2019 ![]() |
Densité | 32 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 56′ 48″ nord, 9° 26′ 36″ est |
Altitude | 200 m Min. 0 m Max. 414 m |
Superficie | 5,8 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Cap Corse |
Localisation | |
Liens | |
Site web | commune-tomino.com |
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Tomino est une commune du littoral oriental du Cap Corse, située au nord-est du cap Sacrum de Ptolémée. Commune de 5,8 km2 environ, elle est la plus petite du Cap.
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Rogliano | Rogliano | Mer Tyrrhénienne | ![]() |
Rogliano | N | Mer Tyrrhénienne | ||
O Tomino E | ||||
S | ||||
Meria | Meria | Mer Tyrrhénienne |
Tomino est une commune dont le petit territoire est partagé latéralement par une arête collinaire sur laquelle ont été construits jadis, la plupart des lieux habités cités plus loin, et qui forment de nos jours le village de Tomino.
Le versant septentrional au nord du village, descend régulièrement jusqu'au ruisseau de Gioielli (commune de Rogliano), sur les rives duquel se trouvent des terres alluviales, plantées de vigne. Le ruisseau de Gioielli[1] (fiume Jioielli), long de 5,7 km côtoie une infime partie du territoire de Tomino. Au nord-est, dominant Calella, la marina, la colline de Bucinu (94 m) porte un ancien moulin ruiné. Sur les flancs au sud du village, se trouve le vallon du ruisseau de Chiusellu, ceint au sud par une ligne de crête collinaire allant du Monte di a Funa 444 m et déclinant régulièrement jusqu'au niveau de la mer. Les hauteurs du versant à l'adret de cette ligne de crête sont situées sur la commune de Tomino.
Le sol est composé de laves volcaniques transformées en prasinites lors de la surrection des Alpes.
Le ruisseau du Chiosellu[2], long de 2,2 km, est le principal cours d'eau communal. Il prend sa source à une altitude de 250 m au sud-est du village et est tributaire de la mer Tyrrhénienne, à l'est de Tomino. Il est aussi nommé fiume di Guadi localement.
Existe aussi le petit fleuve côtier fiume di A Catalla, qui se jette à la mer à la marine éponyme.
Comme l'ensemble du littoral du Cap Corse, Tomino bénéficie d'un climat méditerranéen maritime aux écarts thermiques modérés avec des hivers plus chauds et des étés plus tempérés que partout ailleurs sur le littoral de l'île. En hiver, il ne gèle que rarement, la mer égalisant et réchauffant les températures ; la neige n'abonde aussi que rarement sur les faibles hauteurs qui n'ont pas de pouvoir rafraîchissant en été. Mais en raison des vents assez fréquents et violents, il se produit alors de brusques variations thermiques. Des pluies orageuses parfois fortes surviennent à l'automne.
La route D 80, qui fait le tour du Cap Corse, longe carrément la côte sur toute la traversée de la commune. Elle avait été ouverte à la circulation en 1858. Depuis sa jonction avec la route D 353 au nord de la Callela, on a accès aux villages avec un parcours d'environ 5 km de route sinueuse.
La D 353, ouverte en 1972, mène à Rogliano. C'est une autre petite route, en toboggan, qui passe devant la chapelle isolée de San Pancraziu.
Il n'y a pas de transport de voyageurs sur la commune. Toutefois, Tomino se situe à proximité de Macinaggio où exercent plusieurs chauffeurs de taxis. S'y trouve également un service d'autocars de tourisme.
Tomino est distant par route[3], de 38 km du port de commerce de Bastia, de 38 km de la gare des CFC de Bastia et de 59 km de l'aéroport de Bastia Poretta.
Tomino est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. La commune est en outre hors attraction des villes[7],[8].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[9]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[10],[11].
Trois villages et le hameau d'A Girasca forment l'actuel village de Tomino :
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (82,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (76,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (70,4 %), forêts (9,2 %), zones urbanisées (7,8 %), zones agricoles hétérogènes (7,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (3,2 %), cultures permanentes (2 %), eaux maritimes (0,2 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].
Il était le bourg principal il y a plus de cent ans. Il était protégé par une tour carrée. On y trouve de nos jours la mairie.
Son nom a pour origine la fusion de « mando » qui se justifie par « situation en hauteur », et « lacce » (du latin ilex signifiant « chêne-vert »).
Le hameau d'A Girasca se situe au nord-est du village de Mandolacce.
Poggio est un village jouxtant Mandolacce et qui possède une chapelle San Roccu et deux tours : l'une carrée de style pisan, l'autre ronde, génoise.
Stopione (ou Stuppione) est le belvédère de Tomino. On y jouit d'un superbe panorama sur Macinaghju, les Îles Finocchiarola, de Capraia, de Gorgona, la mer Tyrrhénienne. Le site est toutefois exposé au libeccio, vent d'ouest dominant.
L'origine du nom Stopione dérive du latin stipula (bas-latin stupula) qui signifie chaume, paille. Le lieu fut donc jadis couvert de céréales.
Stopione possède l'église San Niculaiu (saint Nicolas), édifice baroque du XIe siècle, agrandie au XVIIIe, située derrière la confraternita (chapelle de confrérie) Santa-Croce restaurée en 2011. Le cimetière communal s'y trouve.
La Marina est un hameau de Tomino, séparé de Macinaghju (Rogliano) par le fiume Jioielli. S'y trouve une chapelle San Roccu. C'est de nos jours le quartier sud du port de Macinaggio. Elle était autrefois défendue par deux forts[14] :
Valle est un hameau se trouvant au sud-ouest de Stopione, à l'ouest de la chapelle San'Antonio près de laquelle existait un village, Sant'Antonio, aujourd'hui disparu.
À l'ouest de Stopione et de Valle se situe le hameau de Costa avec sa chapelle San Guglielmu.
Selon plusieurs historiens[15], en 59 saint Paul s'est arrêté à Clunium[16], bourg antique fondé au VIe siècle av. J.-C.. Il a ensuite fait escale à Tamina qui dépendait alors directement de Rome, où il nomma évêque Martino Tominato. Tamina devait se situer à proximité de l'actuelle Marine de Tomino.
Colonna de Cesari Rocca pose le problème en écrivant : « De quand datent, en Corse, les premières prédications ? De quand les premières églises ? Questions encore insolubles et qui le resteront longtemps. Il y eut sans doute des chrétiens parmi les colons de Mariana ou d'Aléria, mais les gens de la montagne ne se laissèrent pas facilement entamer par la foi nouvelle ; ici comme ailleurs les « païens » ce sont les paysans. Il y eut peut-être un cimetière chrétien à Mariana : le Golo, au cours capricieux, le recouvre aujourd'hui et les pierres tombales demeurent visibles ; le jour où le fleuve sera ramené dans son lit, on pourra se prononcer sur l'époque où ces tombes furent construites ».
Xavier Poli rejette la thèse du passage de saint Paul en Corse : « La prédication de saint Paul, en Corse, est aussi à rejeter dans le domaine des légendes ; son voyage en Espagne n'est que problématique et, à une époque où la navigation était surtout côtière, il est permis de supposer que, si ce voyage a réellement eu lieu, la route suivie a été celle indiquée par la tradition : de Rome en Gaule et de là en Espagne »[15].
Une légende raconte que les premiers chrétiens habitaient les grottes de Forcone[14].
Tamina fut détruite au VIIIe siècle par les Lombards.
Vers 1520 les lieux habités étaient : La Costa avec 4 familles, Mandolacce, 12 familles, Poggio, 1 famille, Stoppione, 6 familles, Tomino, 17 familles, et La Valle, 10 familles.
Au début du XVIe siècle, Tomino était une communauté appartenant au fief de San Colombano de la famille Da Mare.
Du temps des Génois, la vigne a occupé jusqu'à 170 ha en 1790 (elle n'en occupait plus que 10 à la fin du siècle dernier). Les vins produits particulièrement le muscat (muscatellu) étaient de qualité, étaient très appréciés et se vendaient chers à Gênes au point que leur vente en était interdite en Corse[14].
Au XXe siècle, le déclin de l'agriculture dans le Cap Corse pousse les jeunes vers une vie citadine ou à des emplois administratifs ; puis la guerre de 1914-1918 saigne à blanc chaque village. À partir de 1918, l'exode sera massif ; une centaine d'habitants émigrent aux Amériques.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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oct 1800 | nov 1803 | Domenico GIOVANNETTI | ||
déc 1803 | mai 1805 | Giuseppe Maria POLIDORI | ||
juin 1805 | avril 1807 | Francesco Maria TORRE | ||
avril 1807 | oct 1808 | Pietro MARI | ||
oct 1808 | nov 1815 | Simon Pietro GIORGI | ||
déc 1815 | 1818 | Filippo MARINI | ||
1818 | nov 1830 | Nicolao TORRE | ||
déc 1830 | mai 1848 | Giovanni GIOVANNETTI | ||
juin 1848 | août 1848 | Paul MATTEI | ||
sep 1848 | juil 1869 | Giovanni GIOVANNETTI | ||
juil 1869 | mai 1888 | Simon TORRE | ||
juin 1888 | mai 1892 | François Marie ORLANDI | ||
mai 1892 | mars 1907 | Simon TORRE | ||
mai 1907 | Domingo GIOVANNETTI | |||
1945 | 1966 | Jérémie CONSTANT | ||
1966 | 1988 | Paul Sylvestre FILIPPI | ||
mars 1988 | En cours | François ORLANDI | PRG-LREM | Chargé de clientèle bancaire Conseiller général puis départemental |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[20].
En 2019, la commune comptait 188 habitants[Note 2], en diminution de 8,29 % par rapport à 2013 (Haute-Corse : +6,41 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
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652 | 639 | 636 | 662 | 690 | 679 | 702 | 711 | 690 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
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664 | 695 | 712 | 702 | 716 | 654 | 653 | 659 | 549 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 2004 | 2006 | 2009 | 2014 | 2019 |
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520 | 524 | 510 | 511 | 205 | 224 | 207 | 208 | 188 |
L'église paroissiale San Niculaiu relève du diocèse d'Ajaccio.
Au XVIIIe siècle, 170 ha de vigne étaient plantés. Tomino produisait des vins de qualité. Ils se vendaient chers à Gênes qui en interdisait la vente sur l'île. Le muscat (muscatellu) est toujours d'un moelleux incomparable. Le muscat du Cap-Corse possède le label français AOC (Appellation d'origine contrôlée) ainsi que le label européen AOP (Appellation d'origine protégée). De nos jours, seuls 10 ha de vigne sont cultivés.
Au XIXe siècle, 33 ha étaient plantés d'oliviers. La commune avait un cheptel de 350 têtes de gros bétail dont 170 chèvres et 135 ânes.
Deux tours ont été édifiées aux XVIe et XVIIe siècles afin que la population puisse se défendre contre les pirates barbaresques qui razziaient les côtes de l'île. Des feux allumés sur les terrasses sommitales permettaient de signaler, d'une tour à l'autre, l'approche de leurs navires.
L'église paroissiale San Nicolao (San Niculaiu ou saint Nicolas), est un édifice baroque du XVIIe siècle, remanié au XVIIIe siècle. Elle est située à l'ouest de la place Jérémie-Constant.
Au XIIe siècle, l'église primitive est signalée à l'état de ruine, ce qui fait remonter sa construction à une date antérieure au XIIe siècle. En 1425, l'église paroissiale devient propriété de la chartreuse de Calci. L'édifice est reconstruit au XVIIe siècle, à nef unique dotée d'une seule chapelle latérale. Au début du XVIIIe siècle, l'église est agrandie pour répondre aux besoins de la population et fait l'objet d'une restauration dans les années 1870-1876. L'édifice se termine par un chevet semi-circulaire. L'élévation antérieure est couronnée par un fronton chantourné. Colonnes et pilastres à chapiteaux corinthiens animent cette façade. Un clocher rectangulaire flanque l'élévation sud. À l'intérieur, un chœur en hémicycle termine une nef unique sur laquelle s'ouvrent quatre chapelles latérales. La demi-coupole qui coiffe le chœur est peinte de caissons en trompe-l'œil. L'édifice est inscrit Monument historique par arrêté du [23].
Le tabernacle en argent a été fondu sous Pascal Paoli pour alimenter la Muneta (ou Zecca) de Corte qui frappait des pièces d'argent de 10 et 20 soldi[24].
L'église renferme un tableau Les Chartreux de Calci au pied de la Vierge à l'Enfant, toile peinte à l'huile de 1765, œuvre attribuée à Giovan-Battista Moro, peintre bastiais dont l'activité picturale est attestée entre 1706 et 1765. Le tableau est classé Monument historique par arrêté du [25].
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