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Talissieu
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Talissieu
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Ses habitants sont les Tarcholands.
Géographie
La commune est située à 5 km à l'ouest de Culoz et à 15 km au nord de Belley, dans la partie sud-est de l'Ain, le Bas-Bugey; elle s'étend entre le marais de Lavours et les reliefs du Valromey: entre la rivière du Séran et les contreforts sud-ouest de la montagne du Grand Colombier.
Hameaux
Outre le bourg, Talissieu comprend les hameaux d'Ameyzieu et de Marlieu.
Hydrographie
Le Séran, le Laval, le Grand Vouard, le Petit Vouard et le Ruisseau de l'Eau Morte sont les principaux cours d'eau parcourant la commune.
Carte de la commune de Talissieu et des proches communes.
Géologie
Dans la partie basse, la commune se situe sur des dépôts morainiques et glacio-lacustres liés à la présence du glacier du Rhône au Würm[1]. La moraine de Marlieu marque un stationnement du front glaciaire avant le val du Bourget où le glacier s'est ensuite retiré[2]. Les reliefs en bas de pente du Grand Colombier sont composées de barres calco-marneuses du Valanginien et du Hauterivien sous des colluvions plus récentes. La limite avec Ceyzérieu est formée par une petite falaise de calcaires barrémo-aptiens à faciès urgonien[1].
De nombreuses résurgences sont observables au pied du versant et les eaux peuvent aussi s'infiltrer plus profondément et arriver jusqu'au marais où elles remontent sous pression à travers les alluvions[3].
Urbanisme
Typologie
Talissieu est une commune rurale[Note 1],[4]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Culoz, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 4 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[7],[8].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (58,8% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (63,6%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (58,8%), terres arables (21,9%), zones urbanisées (12,6%), prairies (4,8%), zones agricoles hétérogènes (2%)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Le village est compris dans le territoire des Séquanes lors de la conquête de la Gaule par César[10],[11]. La colonisation romaine y est attestée[12]. Le nom de la commune proviendrait d'un certain Talussius, possesseur du domaine[13]; de même Ameyzieu proviendrait de Amatiacus, nom d'un autre propriétaire terrien à l'époque[14].
Le village fait partie du diocèse de Genève vers le IVesiècle[10]. Le patron de la commune est saint Christophe[13]. Vers l'an 1100, Alard de Luyrieu[10] donne la terre de Talissieu aux religieux du monastère clunisien de Nantua, qui y fondent un prieuré[15]. En 1144, le pape Lucius II confirme dans une bulle le rattachement de ce prieuré à celui de Nantua[16]. C'est le prieur de Nantua qui nomme le prieur de Talissieu. Ce dernier choisit lui-même ses assistants parmi les moines, et il nomme les prêtres desservant les églises dépendant du prieuré (Talissieu, Ameyzieu, Chavornay, Virieu-le-Petit, Romagnieu et Passin)[13]. Un acte de 1355 précise les droits et devoirs du prieur, de ses subordonnés (sacristain, «moine socius», curés, etc.), des paroissiens et des seigneurs[17]. Ces devoirs sont rappelés lors de la visite de François de Sales, le [18]. En 1614, l'hôpital du prieuré est fortement délabré. C'est dans ce bâtiment que l'aumônier accueille les pauvres et les visiteurs de passage[19]. L'histoire du prieuré s'achève avec la mise à disposition de la Nation des biens du clergé en 1789. L'année suivante, Anthelme Cerdon, curé de Talissieu, prête serment dans le cadre de la Constitution civile du clergé, avant de renoncer à la prêtrise et de se marier en 1794. Un nouveau curé est nommé en 1797[20].
En 1180, est fait mention de l'existence du hameau de Marlieu[10] et à la fin du XIIesiècle, est fait mention du hameau de Moulins[10]. La réunion des paroisses de Talissieu et d'Ameyzieu date du XIVesiècle[10]. En 1609, est réalisée, l'acquisition des ruines de Château-Froid par le prieur de Pierre-Châtel, Claude de la Pierre, qui rebâtit le château[10],[21]. Le , la commune d'Ameyzieu disparaît[22]. Elle est partagée entre Talissieu et la commune de Yon qui récupèrent respectivement le bourg du village et le hameau d'Artemare[23]. Yon devient alors Yon-Artemare puis Artemare en 1886.
Article connexe: Élections municipales de 2014 dans l'Ain.
Intercommunalité
La commune fait partie du syndicat mixte du bassin versant du Séran.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[27].
En 2019, la commune comptait 499 habitants[Note 3], en augmentation de 14,45% par rapport à 2013 (Ain: +5,32%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
287
275
304
296
349
339
334
338
343
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
291
339
550
548
533
500
503
442
487
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
427
428
405
438
364
401
381
346
358
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2005
2006
2010
351
343
317
317
401
402
446
453
425
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2015
2019
-
-
-
-
-
-
-
443
499
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[28] puis Insee à partir de 2006[29].)
Histogramme de l'évolution démographique
Vie locale
Enseignement
Équipements
Sports
La 7eétape du Tour de France 2007 est passée à Talissieu et la 6° étape du critérium du Dauphiné 2017 y passe le .
Associations
Festivités
Économie
La commune ne compte que peu d'activités commerciales ou industrielles: un peu d'agriculture[30] et quelques services (artisans, maison de retraite).
La commune est actuellement comprise dans le vignoble du Bugey et fait partie des zones d'appellation d'origine contrôlée des vins bugey et roussette du Bugey. Elle est aussi comprise dans l'AOC du fromage comté.
La crise du phylloxéra au XIXesiècle a durement impactée les vignobles à cette époque[12]. La vigne est encore un peu présente.
Au début du XXesiècle (avec 428 hab.) l'économie est décrite ainsi[31][sourceinsuffisante]:
«La récolte moyenne annuelle est d’à peu près 700 x de blé, 150 x d’avoine, 100 x de maïs, un peu de haricots, colza, choux fourragers, 1500 x de p. de terre, 1000 x de betteraves f., 700 x de fourrages art., 7000 x de foin, 1500 hectol. de vin, 15 x de feuilles de mûrier. On trouve un assez grand nombre d’arbres fruitiers, noyers, pêchers, pommiers, poiriers. L’effectif moyen des animaux est d’env. 33 chevaux, 6 ânes, 2 taureaux, 2 bœufs, 200 vaches, 40 élèves bovins, 1 bélier, 10 brebis, 5 agneaux, 50 porcs, 15 chèvres. La com. est surtout agricole, elle fait peu de commerce, 1 boulanger, 4 auberges, 2 épiciers. Il y a deux foires chaque année les 26 juillet et 29 octobre. Comme industrie on trouve un moulin à blé, une scierie de bois et une fromagerie.»
Culture et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Christophe.
Église Saint-Christophe. L'église actuelle a été construite en 1884, à l'emplacement même de l'ancienne église du prieuré[13].
Patrimoine naturel
La partie basse de la commune est composée de formations végétales hygrophiles liées au marais: la forêt est une aulnaie glutineuse (Alnetum glutinosæ); les milieux ouverts se rattachent aux phragmitaies et cariçaies sur argiles et limons (à Carex elata et C. acutiformis) désormais utilisées essentiellement par les grandes cultures. Sur les contreforts du Grand Colombier les formations sont xérophiles: on trouve des prairies sèches (Mesobrometum, Xerobrometum) en train de se refermer à la suite de la déprise agricole, puis au-dessus la chênaie pubescente à buis (Buxo-Quercetum). Au-dessus, plus mésophile, se trouve la chênaie à charme (Querco-Carpinetum s. l.)[32].
Parmi les espèces de faune notables on peut citer le castor d'Europe.
Article détaillé: Faune de la réserve naturelle du marais de Lavours.
Personnalités liées à la commune
Louis Bert, musicien de renommée régionale, est né à Talissieu en juin 1920[33].
Joseph de Maistre a séjourné plusieurs fois dans sa propriété de Talissieu, jusqu'en 1793, avant qu'elle ne lui soit confisquée par le gouvernement révolutionnaire[34]. Dans une lettre du , de Maistre écrit au ministère des Affaires étrangères de Savoie à Turin pour demander le maintien de l'exemption d'impôt de la taille dont bénéficie son domaine Talissieu, montrant ainsi l'intérêt économique de cette terre pour sa famille[35].
René-Alexandre Dupanloup, évêque de Belley-Ars de 1975 à 1987, est mort à Talissieu en 1994.
Charles Fourier a résidé à Talissieu puis à Belley entre 1816 et 1821, chez ses nièces puis chez sa sœur. C'est dans ce village qu'il a notamment commencé la rédaction de ce qui est aujourd'hui considéré comme l'une de ses œuvres majeures: Le Nouveau Monde amoureux[36]. Une plaque apposée par l'Association d’études fouriéristes sur la maison rappelle la présence dans la commune du grand penseur de l'attraction passionnée[37],[38].
Talissieu dans la littérature
Brillat-Savarin cite Talissieu dans sa Physiologie du goût à propos du curé et d'«une magnifique anguille prise dans les eaux limpides de Serans»[39].
Maurice Renard situe son roman fantastique Le Péril bleu à Talissieu et dans ses environs[40].
Voir aussi
Bibliographie
Archives de l'abbaye Saint-Pierre de Nantua concernant le prieuré de Talissieu-en-Bugey (H83, H83bis)
Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Cartes
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
Y. Kerrien, G. Monjuvent, Notice explicative de la feuille Belley à 1/50 000, Orléans, BRGM, coll.«Carte géologique de la France à 1/50000», (lire en ligne).
G. Monjuvent, «La déglaciation rhodanienne entre les moraines internes et le Val du Bourget», Géologie Alpine, vol.64, , p.61–104 (lire en ligne, consulté le ).
G. Aïn, «Étude écologique du marais de Lavours (Ain)», Documents pour la carte de la végétation des alpes, vol.7, , p.25–64 (lire en ligne).
«Zonage rural», sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères,...: accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution, Dumoulin (Paris), (lire en ligne).
Marc de Seyssel, «Le Bugey: esquisse historique (I)», Le Bugey, no1, , p.16-33 (lire en ligne)
Abel Chatelain, «Peuplement et population du Valromey», Les Études rhodaniennes, vol.16, no2, , p.119–139 (lire en ligne, consulté le ).
L. Joly, «Le prieuré de Talissieu», Bulletin de la Société Gorini: revue d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse du Diocèse de Belley, Bourg-en-Bresse, Société Gorini, vol.XXIX, , p.193-203 (lire en ligne)
Paul Guillemot, Monographie historique de l'ancienne province du Bugey, Léon Boitel, .
Jacques Dubois, «L'implantation monastique dans le Bugey au Moyen Âge», Journal des savants, vol.1, no1, , p.15–31 (lire en ligne, consulté le ).
L. Joly, «Le prieuré de Talissieu (suite) VI. - Les traces du prieuré au XIIeetXIIIesiècles», Bulletin de la Société Gorini: revue d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse du Diocèse de Belley, Bourg-en-Bresse, Société Gorini, vol.XXX, , p.38-44 (lire en ligne).
[Cet acte est conservé parmi les Archives de l'abbaye Saint-Pierre de Nantua (voir la bibliographie)] L. Joly, «Le prieuré de Talissieu (suite) VII. - Le XIVe siècle (suite) - Fonctions du prieur et de ses subordonnés», Bulletin de la Société Gorini: revue d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse du Diocèse de Belley, Bourg-en-Bresse, Société Gorini, vol.XXX, , p.91-98 (lire en ligne)
L. Joly, «Le prieuré de Talissieu (suite)», Bulletin de la Société Gorini: revue d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse du Diocèse de Belley, Bourg-en-Bresse, Société Gorini, vol.XXX, , p.199-210 (lire en ligne)
Pierre Delain, «Le massif du Grand Colombier, deuxième partie: Culoz et le versant du Valromey», Visages de l'Ain, Bourg-en-Bresse, no51, , p.7
L. Joly, «Le prieuré de Talissieu (suite et fin)», Bulletin de la Société Gorini: revue d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse du Diocèse de Belley, Bourg-en-Bresse, Société Gorini, vol.XXXI, , p.21-31 (lire en ligne).
Plus tard, ce château a appartenu à la famille Dolfus, avant d'être vendu à la firme Schneider qui y a installé une colonie de vacances (Pierre Delain, 1960, «Le massif du Grand Colombier, deuxième partie: Culoz et le versant du Valromey» Visages de l'Ain, n° 51, p. 7).
Napoléon III, Bulletin des lois, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), p.305
«Loi qui supprime la commune d'Ameyzieu et réunit son territoire aux communes de Talissieu et d'Yon (Ain)»
Édouard Philipon, Dictionnaire topographique du département de l'Ain: Comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie nationale, , 528p. (lire en ligne), p.10
«Cette commune fut supprimée vers 1860; le chef-lieu Ameyzieu fut réuni à la commune de Talissieu, et Artemare à celle d'Yon.»
Jacques de Pommerol, Dictionnaire du département de l'Ain, (lire en ligne).
Jean-François Dobremez, «Carte écologique des Alpes: feuille de Belley 1/50 000 (XXXII-31)», Documents pour la carte de la végétation des alpes, vol.10, , p.43-56 (lire en ligne).
Paul henri Dufournet, La Savoie dans la Révolution: avec les conventionnels Jean-Baptiste Carelli de Bassy, ci-devant comte de Cevins, baron de l'Empire, et Anthelme Marin, Annecy, Académie salésienne, , 324p. (lire en ligne), p.52-53, 155, 288
Bernard secret, «Joseph de Maistre à Talissieu», Visages de l'Ain, Bourg-en-Bresse, no54, , p.22-24
Charles Fourier (préf.Simone Debout-Oleszkiewicz), Le Nouveau Monde amoureux, Paris, Ed. Anthropos, , 521p. (lire en ligne), p.XII-XIII
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