Ségur-le-Château (Segur lo Chasteu en occitan) est une commune française située dans le département de la Corrèze en région Nouvelle-Aquitaine.
Pour les articles homonymes, voir Ségur (homonymie).
Ségur-le-Château | |
L'Auvézère au pied du village de Ségur-le-Château. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Corrèze |
Arrondissement | Brive-la-Gaillarde |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Saint-Yrieix |
Maire Mandat |
Pierre-Louis Puygrenier 2020-2026 |
Code postal | 19230 |
Code commune | 19254 |
Démographie | |
Gentilé | Ségurois, Séguroises[1] |
Population municipale |
193 hab. (2019 ![]() |
Densité | 20 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 25′ 49″ nord, 1° 18′ 21″ est |
Altitude | Min. 270 m Max. 397 m |
Superficie | 9,48 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton d'Uzerche |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ségur-le-château.fr |
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Elle est classée parmi les plus beaux villages de France.
La commune est traversée d'est en ouest par la rivière Auvézère. Au nord-ouest, son affluent le ruisseau de la Penchennerie marque la limite entre Ségur et Saint-Éloy-les-Tuileries.
Le bourg, surplombé par le château, est implanté dans un méandre de l'Auvézère.
La commune est desservie par les routes départementales 6, 6E et, tout au sud, par la RD 7.
Sur la commune, la vallée de l'Auvézère représente un site de 179 hectares qui est une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1 où se rencontre le cincle plongeur (Cinclus cinclus)[2].
C'est une commune limitrophe avec le département de la Dordogne.
Saint-Éloy-les-Tuileries | Saint-Julien-le-Vendômois | |
Payzac (Dordogne) |
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Beyssenac |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lubersac », sur la commune de Lubersac, mise en service en 1988[9] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[10],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,5 °C et la hauteur de précipitations de 1 152,5 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Brive », sur la commune de Brive-la-Gaillarde, mise en service en 1987 et à 35 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 12,7 °C pour la période 1971-2000[13], à 12,7 °C pour 1981-2010[14], puis à 13,0 °C pour 1991-2020[15].
Ségur-le-Château est une commune rurale[Note 5],[16]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[17],[18]. La commune est en outre hors attraction des villes[19],[20].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (77,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (77,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (49,8 %), forêts (22,8 %), terres arables (14,1 %), prairies (13,3 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Ségur-le-Château est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse) et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, la rupture d'un barrage[22]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[23].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 23,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (26,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 213 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 117 sont en en aléa moyen ou fort, soit 55 %, à comparer aux 36 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[24],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[25].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982 et 1999. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[22].
La commune est en outre située en aval du barrage de Bort-les-Orgues, un ouvrage de classe A[Note 6] disposant d'une retenue de 477 millions de mètres cubes[27]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[28].
Du latin securus, « sûr », appliqué à une place-forte, une forteresse ou un château.
Au VIe siècle, la région de Ségur fait partie des domaines d'Aredius (mort en 591 et connu sous le nom de saint Yrieix), propriétaire terrien habitant la villa d'Attanum, aujourd'hui Saint-Yrieix-la-Perche.
La vicomté de Ségur[29] naquit au IXe siècle, lors de l’éparpillement féodal du Limousin. Le cartulaire d'Uzerche cite un vicomte Foucher qui est présenté comme le fils de Foucher, frère cadet d'Hildegaire (mort en 945), vicomte de Limoges. On le suppose frère du premier vicomte de Comborn, Archambaud. À la fin du siècle suivant, sa petite-fille Emma, fille d'Adémar, unique héritière de la vicomté de Ségur épousa Guy Ier de Limoges (988-1025). Ainsi, pendant six cents ans, la cité de Ségur et son fief allaient être détenus par les vicomtes de Limoges. Cependant, le territoire du château appartenant aux chanoines de Saint-Yrieix, les vicomtes devaient leur rendre l’hommage. Ségur ne fut jamais la capitale de la vicomté, mais les seigneurs y résidèrent régulièrement comme en témoignent les nombreux remaniements du château. Mais surtout, les vicomtes y installent quelques familles de chevaliers-vassaux ainsi qu’un certain nombre d’officiers chargés de rendre la justice. La cité était le siège d’une châtellenie qui s’étendait, dans un rayon de 15 km, sur une dizaine de paroisses. Cependant, Ségur ne devint une paroisse proprement dite qu’en 1749.
Durant la guerre de Cent Ans, la forteresse de Ségur, après une occupation par les Anglais entre 1361 et 1374, est confisquée par le roi de France et devient une place forte royale administrée par des capitaines sur lesquels les vicomtes n’avaient aucune autorité. Entre-temps, la vicomté de Limoges était passée à la suite du mariage d'Arthur II de Bretagne avec Marie de Limoges en 1275, aux maisons de Bretagne et de Blois qui ne se préoccupèrent guère de la cité de Ségur. Le vicomte de Ségur semble retrouver la jouissance de la seigneurie vers 1422-1424. Cependant, dans la première moitié du XVe siècle, le vicomte Jean de Blois dit « de l’Aigle », capitaine au service du roi de France, parvint à adjoindre à sa vicomté limousine le comté de Périgord en 1437.
Les comtes de Périgord avaient obtenu du roi Philippe VI, en 1343, le droit de tenir un tribunal de premier appel.
Vers la même époque, mais à une date qui n'a pas pu être déterminée avec précision, les vicomtes de Limoges avaient créé un tribunal d'appel et l'avaient installé à Ségur. Lors de la jonction du comté de Périgord et de la vicomté de Limoges, c'est Ségur qui fut choisie pour le siège général de la justice d’appel en Périgord et Limousin[30].
Cette « cour des appeaux » jugeait en premier appel entre les justices ordinaires seigneuriales et le Parlement de Bordeaux. Il est incontestable que c’est l’installation de cette cour extraordinaire qui y a dynamisé la démographie et la vie économique de ce bourg castral. En effet, tout recours contre une décision de justice prise dans l’une des 150 juridictions de la vicomté de Limoges et du comté de Périgueux devait être débattu devant la cour des appeaux de Ségur, avant d’être éventuellement porté devant le Parlement royal. Ainsi s’explique cette grande vague de constructions et de reconstructions de demeures de qualité au cours des XVe et XVIe siècles. Entre-temps, en 1468, la vicomté de Limoges passe par mariage aux Albret, en la personne d’Alain d’Albret, trisaïeul d’Henri IV.
En 1582, François de Pérusse, comte des Cars, achète la seigneurie de Ségur pour 34 998 livres. La famille Pérusse avait déjà acheté un grand nombre de maisons et d’hôtels au siècle précédent avant d’acheter le château et la seigneurie. Les Pérusse restèrent seigneurs de Ségur jusqu’en 1643, époque à laquelle l’ensemble de leurs territoires passèrent à la famille de Hautefort. Mais, la vicomté de Limoges avait été rattachée en 1607 à la Couronne après l’avènement d’Henri IV au trône de France. Depuis lors, le rayonnement et le dynamisme de la cité se réduisirent sensiblement. En 1750, la cour des appeaux fut supprimée par un édit du roi ; ainsi les familles bourgeoises quittèrent peu à peu Ségur entraînant ainsi le déclin de l’activité économique. En 1795, le château fut acheté aux Hautefort par l’ancien fermier, Gabriel Dumas-Lavareille, de la famille qui devint maire de Ségur.
La commune de Ségur prit brièvement en 1919, le nom de Ségur-les-Goujons, avant de devenir en 1924 Ségur-le-Château.
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Blason | Écartelé au 1 et 4 de gueules au lion d'or, au 2 et 3 d'argent plain. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 2001 | avril 2014 | Jean-Louis Dupuy | ||
avril 2014 | En cours | Pierre-Louis Puygrenier[31] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
Retraité Fonction publique |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[33].
En 2019, la commune comptait 193 habitants[Note 7], en diminution de 14,6 % par rapport à 2013 (Corrèze : −0,29 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
630 | 559 | 582 | 690 | 751 | 1 069 | 1 017 | 1 041 | 1 105 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 035 | 1 022 | 1 014 | 932 | 977 | 962 | 957 | 971 | 1 004 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
976 | 933 | 802 | 700 | 670 | 629 | 630 | 568 | 462 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
400 | 401 | 323 | 304 | 269 | 245 | 233 | 230 | 239 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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184 | 193 | - | - | - | - | - | - | - |
Au recensement de 1999, la population active totale (actifs + chômeurs) de Ségur-le-Château s'élève à 96 personnes[36]. Le taux d'activité entre 20 et 59 ans y est de 81 %, ce qui place la commune à un niveau proche de la moyenne nationale (82,2 %). On y dénombre cinq chômeurs (5,2 % des actifs, taux largement inférieur à la moyenne nationale 12,9 %). En tout et pour tout, la population comprend 38,9 % d'actifs, 29,1 % de retraités, 13,4 % de jeunes scolarisés et 18,6 % d'autres personnes sans activité[36].
Par rapport aux moyennes nationales, le pourcentage de retraités y est sensiblement plus important (29,1 % contre 18,2 %) et le pourcentage de jeunes scolarisés y est à l'inverse, nettement inférieur (13,4 % contre 25 %).
En 2005[37], la population active totale représente 85 personnes, soit 36,5 % de la population. Le nombre de chômeurs s'est abaissé (quatre) et le taux de chômage s'établit à 5,1 % de la population active.
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