Saumane-de-Vaucluse[1] est une commune française, située dans le département de Vaucluse en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pour les articles homonymes, voir Saumane.
Saumane-de-Vaucluse | |
Mairie. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Vaucluse |
Arrondissement | Avignon |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse |
Maire Mandat |
Laurence Chabaud-Geva 2020-2026 |
Code postal | 84800 |
Code commune | 84124 |
Démographie | |
Gentilé | Saumanais, Saumanaises |
Population municipale |
946 hab. (2019 ![]() |
Densité | 45 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 56′ 14″ nord, 5° 06′ 25″ est |
Altitude | 140 m Min. 60 m Max. 671 m |
Superficie | 20,81 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Avignon (banlieue) |
Aire d'attraction | L'Isle-sur-la-Sorgue (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de L'Isle-sur-la-Sorgue |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Ses habitants sont appelés les Saumanais.
Village perché de Vaucluse au-dessus de la vallée de la Sorgue, à 4 km de Fontaine-de-Vaucluse, à 5 km de L'Isle-sur-la-Sorgue, près des monts du Vaucluse.
La Roque-sur-Pernes | Le Beaucet Gordes | |
L'Isle-sur-la-Sorgue | ![]() |
Fontaine-de-Vaucluse |
Lagnes |
Une route d'accès plus facile permettant d'accéder au village a été taillée dans le roc au cours des années 1860[2]. Les gares TGV les plus proches sont la gare d'Avignon TGV et la gare d'Avignon Centre (correspondance par TER avec la gare de l'Isle-sur-la-Sorgue/Fontaine-de-Vaucluse à 7 km du village). La commune est desservie par les sorties de l'autoroute A7 à Avignon Sud ou Cavaillon.
Au sud de la commune, la plaine de la Sorgue (en bordure). À l'est, à l'ouest et au nord du bourg, des collines (monts de Vaucluse) de garrigues ou de chênes verts (présence de pins). Les parties les plus hautes se situent au nord.
Les monts de Vaucluse sont formés de calcaires de l'ère secondaire, souvent perméables, ce qui permet l'infiltration de l'eau en profondeur et l'apparition de rivières souterraines. Plus en profondeur, les pierres plus dures, non perméables, empêchent l'écoulement naturel de ces rivières et provoque alors des résurgences comme la Fontaine de Vaucluse.
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse, dont celui de l'Isle-sur-la-Sorgue auquel appartient la commune, sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[3].
Le canal de Carpentras traverse la commune et la Sorgue la borde au sud.
La commune est située dans la zone d’influence du climat méditerranéen. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée en latitude des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare.
Dans cette commune qui produit des Ventoux (AOC) aucun vigneron ne se plaint du mistral - même violent, car celui-ci a des avantages bénéfiques pour le vignoble. Appelé le « mango-fango », le mangeur de boue, il élimine toute humidité superflue après les orages, dégage le ciel et lui donne sa luminosité, préserve les vignes de nombre de maladies cryptogamiques et les débarrasse d'insectes parasites[4].
Saumane-de-Vaucluse est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Avignon, une agglomération inter-régionale regroupant 59 communes[8] et 455 711 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[9],[10].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de L'Isle-sur-la-Sorgue dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 4 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (69,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (70,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (50,6 %), zones agricoles hétérogènes (22,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (19,2 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,6 %), prairies (2,8 %), zones urbanisées (0,2 %)[13].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[14].
Dans le vallon de Chinchon[15], de nombreux abris sous roche ont livré des traces d'occupation du paléolithique à l'épipaléolithique. Tout proche, sur le lieu-dit de "La Boudine" des fouilles ont livré des traces d'occupation du Néolithique moyen (4ᵉ millénaire av. J.-C.)[16]. La colonisation romaine, en l'absence d'une villa clairement identifiée, fut importante et considéré comme telle grâce au nombre d'amphores et d'urnes recueillies sur place[17].
Au XIe siècle, c'était un castrum entouré de fortes murailles. En 1220, de fief des comtes de Toulouse, marquis de Provence, était tenu par les frères Bertrand et Guillaume Pierre. Puis, il passa à Pons d'Astouaud, qui en rendit hommage en 1253[17].
En 1451, Nicolas V, en donna la seigneurie à Baudet de Sade. Ses descendants fortifièrent le château et voulurent restaurer les remparts qui furent qualifiés de très anciens en 1597[17]. Cette volonté de verrouiller la Vallis Clausa par la famille de Sade déclencha de nombreuses protestations de la part des seigneurs du voisinage. Vue de Rome, la situation ne semblait pas si catastrophique et le pape confirma ce fief au Sade tant qu'ils auraient des héritiers mâles[18].
En 1720, la peste commence à remonter de Marseille à travers toute la Provence. Pour protéger le Comtat Venaissin des pestiférés de Provence, les communes de la région commencent alors la construction d'un mur sur 27 kilomètres, le « mur de la peste »
Le marquis de Sade passa une partie de son enfance à Saumane, entre 1745 et 1750, chez son oncle, l'abbé Jacques de Sade, qui y possédait un château que l'on peut encore voir actuellement. Gilbert Lely dans sa Vie du Marquis de Sade[19] relate cette vie du marquis alors enfant à Saumane. Maurice Heine[20] donne également une description précise des lieux reprise par G. Lely aux pages 96–98 du même ouvrage.
Plus d'un critique a évoqué l'influence probable sur le jeune marquis de ces lieux escarpés et du château, en particulier de son souterrain, sur l'univers littéraire des écrits futurs de Sade qui abondera en châteaux et pics où s'abritent ses héros libertins.
À noter que l'abbé de Sade est l'auteur d'une Vie de Pétrarque parue entre 1764 et 1767 qui révèle pour la première fois l'appartenance de Laure de Noves, amante idéale de Pétrarque qui lui consacra son œuvre, à la famille de Sade.
Le fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
L'eau de la Sorgue a joué un rôle primordial pour l’économie de ce territoire. En utilisant sa force, des moulins à papier ont fait leur apparition au XVe siècle. Fleuron de l'industrie locale, la papeterie assura jusqu'en 1950 la prospérité du lieu avant d’être dépassée par la modernité et remplacée localement au profit du tourisme et de l'artisanat[21]. La dernière papeterie ferma ses portes en février 1968.
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Les armes peuvent se blasonner ainsi : De gueules à l'aigle couronnée d'or, accompagnée au premier canton d'une étoile de huit rais du même[22].
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mars 2001 | mars 2014 | Christian Challet | ||
mars 2014 | En cours | Laurence Chabaud-Geva | LREM | |
Les données manquantes sont à compléter. |
La commune fait partie de la communauté de communes du Pays des Sorgues et des monts de Vaucluse.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[24].
En 2019, la commune comptait 946 habitants[Note 3], en augmentation de 2,27 % par rapport à 2013 (Vaucluse : +2,09 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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586 | 514 | 540 | 544 | 625 | 588 | 573 | 612 | 601 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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627 | 632 | 639 | 570 | 526 | 510 | 491 | 451 | 406 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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413 | 401 | 374 | 345 | 407 | 416 | 411 | 357 | 406 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
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393 | 340 | 443 | 581 | 644 | 684 | 760 | 883 | 940 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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946 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Anciennes carrières de pierre, activité arrêtée maintenant.
En partie à cause de la proximité du Luberon et de la Sorgue, le tourisme a permis le développement de plusieurs centres d'activités sur les communes des environs (centres d'équitation, canoë sur la Sorgue, paint-ball, parcours dans les arbres, centre sportif, etc.) et de nombreux aménagements de parcours pédestres. Le golf de Saumane attire des amateurs des communes voisines.
La commune est depuis le XIXe siècle reconnue pour la qualité de ses truffes[2], et depuis 1973, elle produit des vins AOC ventoux. Les vins qui ne sont pas en appellation d'origine contrôlée peuvent revendiquer, après agrément le label vin de pays d'Aigues[27]
À quelques kilomètres à peine, l'Isle-sur-la-Sorgue offre de nombreux commerces, grandes surfaces spécialisées et supermarchés.
École primaire à Saumane-de-Vaucluse[28], lieux d'enseignement secondaire (collèges et lycée) à l'Isle-sur-la-Sorgue et université à Avignon.
On trouve sur la commune un golf (18 trous, 9 trous, practice, etc.), des chemins de randonnées, une possibilité de pratiquer le canoë et la pêche dans la Sorgues, un centre équestre...
Hôpitaux à L'Isle-sur-la-Sorgue et Cavaillon.
Catholique (église Saint-Trophime).
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et protection et mise en valeur de l'environnement se fait dans le cadre de la communauté de communes du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse.
Au sommet de la colline dominant le village trône le château de Saumane (MH) dont les origines sont du XIIe siècle[29]. Le bâtiment a été modifié au cours des siècles (du XIVe au XVIIe siècle), plusieurs fois vandalisé et restauré. Ce beau château a appartenu à l'oncle du marquis de Sade, l'abbé Jacques de Sade, historien de Pétrarque, qui y a séjourné entre ses cinq ans et ses dix ans.
On peut aussi noter au niveau du village le lavoir, des fontaines et l'église romane Saint-Trophime qui date du XIIe siècle. Mais ce prieuré de l'abbaye de Sénanque a connu divers remaniements. Son clocher-arcade roman abrite une cloche de 1400[30], p. 308. De belles bories se trouvent sur la route de la Roque-sur-Pernes. À l'est, au lieu-dit Valescure, à proximité de la ferme, s'ouvrent un aven et une grotte. Dans la combe de Vignerme (la vigne en friche), il existe, creusée dans un abri sous roche une des plus belles cuves vinaires rupestres du département. À 3,5 kilomètres au nord du village, a été ouvert un musée paysan à la Crémade.
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