Salles-Curan est une commune française située dans le département de l'Aveyron, en région Occitanie.
Pour les articles homonymes, voir Salles.
Salles-Curan | |
![]() Le bourg de Salles-Curan. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Aveyron |
Arrondissement | Millau |
Intercommunalité | Communauté de communes de Lévézou Pareloup (siège) |
Maire Mandat |
Maurice Combettes 2020-2026 |
Code postal | 12410 |
Code commune | 12253 |
Démographie | |
Gentilé | Salles-Curanais |
Population municipale |
1 013 hab. (2019 ![]() |
Densité | 11 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 11′ 00″ nord, 2° 47′ 16″ est |
Altitude | Min. 547 m Max. 1 084 m |
Superficie | 93,90 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton de Raspes et Lévezou |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | salles-curan.fr |
modifier ![]() |
Le patrimoine architectural de la commune comprend quatre immeubles protégés au titre des monuments historiques : l'église Saint-Géraud, inscrite en 1927, le château de l'Évêque, classé en 1928, une maison (grenier-des-Évêques), inscrite en 1928, et le château de Larguiès, inscrit en 1981.
Dans le centre du département de l'Aveyron, la commune de Salles-Curan, située sur le haut plateau du Lévézou, dans le sud du Massif central, s'étend sur 93,90 km2. Elle est arrosée par le Vioulou et par son affluent le ruisseau de Connes, qui alimentent le lac de Pareloup, de plus de 12 km2, dont près de la moitié sur le territoire communal de Salles-Curan.
L'altitude minimale, 547 mètres, se trouve localisée à l'extrême sud, près du lieu-dit le Puech de Coudols, là où le ruisseau d'Ourtiguet — sous-affluent du Tarn — quitte la commune et sert de limite entre celles d'Ayssènes et de Viala-du-Tarn. L'altitude maximale avec 1 084 mètres se situe à l'est du lieu-dit Bouloc, en limite de la commune de Castelnau-Pégayrols.
À l'intersection des routes départementales (RD) 199 et 993, le bourg de Salles-Curan est situé, en distances orthodromiques, 25 kilomètres au sud-est de Rodez et autant au nord-ouest de Millau.
La commune est également desservie par les RD 44, 73, 95, 244, 577 et 659. Entre Canet-de-Salars et Castelnau-Pégayrols, le sentier de grande randonnée GR 62 traverse le territoire communal sur dix-huit kilomètres, passant par le bourg de Salles-Curan et le village de Bouloc.
Salles-Curan est limitrophe de dix autres communes.
Canet-de-Salars | Prades-Salars | Curan |
Arvieu | ![]() |
Castelnau-Pégayrols |
Alrance, Villefranche-de-Panat |
Ayssènes | Montjaux, Viala-du-Tarn |
Outre le bourg de Salles-Curan proprement-dit, les principaux villages sont Bouloc, les Canabières, Saint-Martin des Faux (partagé avec la commune d'Arvieu) et les Vernhes.
En occitan, la commune se nomme Las Salas (de Curanh).
Salles-Curan occupe une position stratégique assurant le contrôle de la région du Lévézou. Le site est doté de défenses dès l'époque carolingienne.
Salles-Curan est d'abord une possession des comtes de Rodez. Le château va avoir plusieurs co-seigneurs à la suite de partages. En 1227, Jean, fils du comte de Rodez Hugues II, donne à ses frères ses parts dans Salles-Curan. L'évêque de Rodez achète les parts possédées par les seigneurs de Sévérac et du Lévézou. En 1237, l'évêque est devenu le seul seigneur de Salles-Curan. Le premier évêque de Rodez qui se dit seigneur de Salles-Curan est Vivian (1247-1274). L'évêque peut alors nommer bayle, juge et autres agents lui permettant d'administrer, assurer la sécurité du village et rendre la haute et moyenne justice. En 1429 se produit un affrontement entre deux évêques de Rodez. Le premier, Guillaume de La Tour d'Oliergues a été choisi par le pape Martin V le , le second, Pierre d'Estaing, a été élu par le chapitre de la cathédrale vers la fin de 1428. Ce conflit va durer jusqu'en 1432. Guillaume de La Tour a, pendant cette période, choisi de s'installer à Salles-Curan. Bien que confirmée par le pape, la nomination de Guillaume de La Tour à l'épiscopat de Rodez est restée contestée par une partie du chapitre. Celui-ci va alors faire de Salles-Curan un des sièges de son administration, ce qui va entraîner le développement du village. En 1441, Guillaume de La Tour est de retour du concile de Bâle auquel il participait depuis 1433. Il décide de faire construire un château à Salles-Curan. Le contrat de construction est passé le avec le maître maçon de Saint-Beauzély Pierre Combettes. Il s'engage à bâtir un château à trois portes et trois tours avec fenêtres, portes et lucarnes.
La ville s'est dotée d'une nouvelle enceinte à la fin de la guerre de Cent Ans. En 1452, Guillaume de La Tour décide de faire reconstruire l'église Saint-Géraud. L'ancienne église qui datait de l'an 900 était située hors les murs et avait subi de nombreux dégâts dus aux Routiers. Le délai de construction est fixé à trois ans à partir de Noël 1452. L'église est édifiée par un entrepreneur de Saint-Beauzély, Déodat Alaux. Dès 1455, l'évêque veut créer un chapitre de chanoines pour la nouvelle église. Une charte conservée porte la date du , mais d'autres documents plus tardifs citent la date du 7 ou du . Bertrand de Chalençon est sacré évêque de Rodez dans la collégiale le . C'est lui qui a fait construire, après sa mort en 1501, la chapelle Notre-Dame, appelée actuellement chapelle du Scapulaire.
La commune de Salles-Curan est connue pour son église (ancienne collégiale des évêques de Rodez) et les stalles sculptées qui s'y trouvent. Sous l'Ancien Régime, le bourg fut la résidence d'été des évêques de Rodez.
En 1834, les communes de Calmejeanne, Les Canabières et Curan fusionnent avec Salles-Curan[1]. Curan reprend son indépendance en 1952.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1792 | Grailhe | |||
1811 | 1820 | Jean Calvet | ||
1820 | 1835 | Antoine Molinier | ||
1835 | 1848 | Jean-François Teysseyre | Notaire | |
1848 | 1851 | Jean-Paul Blanchy | Notaire | |
1851 | 1864 | Frédéric Matet | Médecin | |
1864 | 1865 | Casimir Bru | Notaire et propriétaire | |
1865 | 1867 | Prosper Gaubert | ||
1867 | 1868 | Jean Antoine Protais Dufieu | Propriétaire foncier, buraliste | |
1868 | 1878 | Jean Baptiste Aimé Julié | Propriétaire | |
1878 | 1882 | A. Baumelou | ||
1882 | 1884 | Prosper Gaubert | ||
1884 | 1896 | Désiré Baumelou | ||
1896 | 1900 | Joseph Baumelou | Républicain | Docteur en médecine |
1900 | 1904 | Étienne Jeanjean | ||
1904 | 1908 | Joseph Baumelou | Républicain | Docteur en médecine |
1908 | 1911 | Augustin Costecalde | ||
1911 | 1919 | Paul Joseph Decup | Pharmacien | |
1919 | 1919 | Joseph Boudes | ||
1919 | 1924 | Édouard Molinier | Notaire | |
1924 | 1931 | Eugène de Vedelly | Conservateur | |
1931 | 1944 | Blaise Gaben | ||
1944 | 1944 | Séverin Malaterre | ||
1944 | 1945 | Yves Pélissier | ||
1945 | 1953 | Louis Bousquet | DVD | |
1953 | 1955 | Zéphirin Bru | DVD | |
1955 | 1959 | Albert Calvet | ||
1959 | 1973 | Louis-Alexis Delmas | UDR | Inspecteur des impôts, député |
1973 | 1983 | Damien Vaysse | Centriste | Mécanicien |
1983 | 2001 | David Bouviala | Restaurateur | |
mars 2001 | 2008 | Maurice Combettes | DVD | Chef d'entreprise |
mars 2008 | 2014 | Henri Malaval | SE | Agriculteur |
mars 2014 | En cours | Maurice Combettes | DVD | Chef d'entreprise |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[2]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[3].
En 2019, la commune comptait 1 013 habitants[Note 1], en diminution de 4,79 % par rapport à 2013 (Aveyron : +0,67 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 033 | 1 164 | 2 416 | 2 531 | 2 375 | 2 367 | 2 489 | 2 628 | 2 768 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 630 | 2 495 | 2 569 | 2 602 | 2 581 | 2 686 | 2 728 | 2 716 | 2 546 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 503 | 2 566 | 2 537 | 2 209 | 2 285 | 2 341 | 2 304 | 2 316 | 1 692 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 633 | 1 538 | 1 491 | 1 419 | 1 277 | 1 088 | 1 066 | 1 063 | 1 068 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 043 | 1 013 | - | - | - | - | - | - | - |
En 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 485 ménages fiscaux[Note 2], regroupant 1 021 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 19 950 €[I 1] (20 640 € dans le département[I 2]).
Division | 2008 | 2013 | 2018 |
---|---|---|---|
Commune[I 3] | 3 % | 4 % | 3,8 % |
Département[I 4] | 5,4 % | 7,1 % | 7,1 % |
France entière[I 5] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 541 personnes, parmi lesquelles on compte 76,6 % d'actifs (72,7 % ayant un emploi et 3,8 % de chômeurs) et 23,4 % d'inactifs[Note 3],[I 3]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 1],[I 6]. Elle compte 424 emplois en 2018, contre 471 en 2013 et 483 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 407, soit un indicateur de concentration d'emploi de 104,3 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 47,7 %[I 7].
Sur ces 407 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 261 travaillent dans la commune, soit 64 % des habitants[I 8]. Pour se rendre au travail, 66,4 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 0,5 % les transports en commun, 13,2 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 19,9 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 9].
145 établissements[Note 4] sont implantés à Salles-Curan au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 5],[I 10].
Secteur d'activité | Commune | Département | |
---|---|---|---|
Nombre | % | % | |
Ensemble | 145 | ||
Industrie manufacturière, industries extractives et autres | 35 | 24,1 % | (17,7 %) |
Construction | 14 | 9,7 % | (13 %) |
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration | 42 | 29 % | (27,5 %) |
Activités immobilières | 12 | 8,3 % | (4,2 %) |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien | 12 | 8,3 % | (12,4 %) |
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale | 22 | 15,2 % | (12,7 %) |
Autres activités de services | 8 | 5,5 % | (7,8 %) |
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 29 % du nombre total d'établissements de la commune (42 sur les 145 entreprises implantées à Salles-Curan), contre 27,5 % au niveau départemental[I 11].
L' entreprise ayant son siège social sur le territoire communal qui génère le plus de chiffre d'affaires en 2020 est[5] :
Les fermes et leurs productions agricoles sont au nombre de 91 sur la commune. Son économie est caractérisée par une agriculture traditionnelle axée sur l'élevage pour la production laitière bovine et/ou pour la production de veaux et agneaux destinés à l'engraissement. Une diversification existe tournée vers le tourisme rural.
Les loisirs influent également sur l'économie communale : locations saisonnières de meublés, camping, canotage, pêche de parcours 1re et 2e catégories. La chasse, indispensable à l'agriculture et à la flore, essaie de contenir les populations de grand gibier.
Le , EDF Énergies Nouvelles a mis en service le « plus grand parc éolien de France » d'une capacité de 87 mégawatts (MW)[6].
La commune est dans le Levezou, une petite région agricole située dans le centre de l'Aveyron et constituée d'un haut plateau cristallin[7]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 6] sur la commune est l'élevage d'ovins ou de caprins[Carte 2].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|
Exploitations | 111 | 92 | 86 | 81 |
SAU[Note 7] (ha) | 6 161 | 6 645 | 6 456 | 6 476 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 111 lors du recensement agricole de 1988[Note 8] à 92 en 2000 puis à 86 en 2010[9] et enfin à 81 en 2020[Carte 3], soit une baisse de 27 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 51 % de ses exploitations[10],[Carte 4]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 6 161 ha en 1988 à 6 476 ha en 2020[Carte 5]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 56 à 80 ha[9].
Le château de l'Évêque, ancienne résidence d'été des évêques de Rodez, est partiellement classé au titre des monuments historiques depuis 1928 pour l'ensemble composé de sa « porte avec sa herse ainsi que l'écusson et l'oculus qui la surmontent »[11]. Sur cet écusson, surmonté d'une rose, sont sculptées les armes de la famille de la Tour d'Oliergues.
Le château de Larguiès du XVIe siècle est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1981 pour ses façades et toitures[12].
Le grenier-des-Évêques est une maison du XVe siècle, ancienne grange aux dîmes, inscrite depuis 1928[13].
Le bourg a conservé plusieurs portes médiévales,
ainsi qu'une porte plus récente.
L'église Saint-Géraud de Salles-Curan (ou Saint-Loup-et-Saint-Géraud[14]) est érigée en 1466 en collégiale, et son chapitre se composait de six chanoines. Elle est inscrite depuis 1927[15]
Trois autres églises sont situées sur le territoire communal :
La statue de « Notre-Dame-des-Lacs » (ou de la « Vierge des Lacs »), au sommet du Puech Montgrand, domine le lac de Pareloup ; elle a été sculptée par Jean-Pierre Duroux en 1956 et érigée à cet endroit par l'État, quelques années après le remplissage du lac[21].
![]() |
Les armes de Salles-Curan se blasonnent ainsi : |
---|
Sur les autres projets Wikimedia :