Rânes est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 1 036 habitants[Note 1].
Pour les articles homonymes, voir Ranes (homonymie).
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Rânes | |
![]() L'église Notre-Dame-de-l'Assomption. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Argentan |
Intercommunalité | Argentan Intercom |
Maire Mandat |
Pierre Couprit 2020-2026 |
Code postal | 61150 |
Code commune | 61344 |
Démographie | |
Gentilé | Rânais |
Population municipale |
1 036 hab. (2019 ![]() |
Densité | 30 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 38′ 26″ nord, 0° 12′ 36″ ouest |
Altitude | Min. 196 m Max. 317 m |
Superficie | 34,18 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Argentan (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Magny-le-Désert |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.ranes61.com |
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La commune est située dans le Bocage normand, en pays d'Houlme, à la limite de la campagne d'Argentan. Son bourg est à 11 km au sud-ouest d'Écouché, à 11 km au nord-ouest de Carrouges, à 13 km au nord-est de La Ferté Macé et à 17 km au sud-est de Briouze[1]. Le bourg est au croisement des anciennes routes nationales 816 et 809. Couvrant 3 418 hectares, le territoire communal est le plus étendu du canton de Magny-le-Désert.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Briouze », sur la commune de Briouze, mise en service en 1974[10] et qui se trouve à 13 km à vol d'oiseau[11],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 905,7 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Alençon - Valframbert », sur la commune d'Alençon, mise en service en 1946 et à 32 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 10,8 °C pour la période 1971-2000[14] à 10,9 °C pour 1981-2010[15], puis à 11,3 °C pour 1991-2020[16].
Rânes est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[17],[18],[19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Argentan, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 50 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[20],[21].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (83,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (44,2 %), prairies (34,2 %), forêts (14,2 %), zones agricoles hétérogènes (3,7 %), zones urbanisées (2 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,8 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Raana en 1086; Rana en 1335; Rane; la plus régulièrement attestée jusqu'au milieu du XIXe siècle est Rasnes, d'où la forme actuelle avec l'accent circonflexe[24]. Sur les registres officiels de l'état-civil, on voit de plus en plus apparaître la forme actuelle entre 1827 et 1837.
Certaines formes laissent supposer l’amuïssement d'une consonne intervocalique. C'est sans doute Rânes qui est mentionnée dans une bulle du pape Innocent II rédigée en latin, conjointement à Faverolles situées à 8 km, sous la forme Radana vers 1140[25]. René Lepelley qui ne cite pas de forme ancienne considère l'origine de Rânes comme obscure[26].
Le gentilé est Rânais.
La région de Rânes a été occupée dès la Préhistoire comme le prouvent les très nombreux outils — ou armes — en silex taillé ou poli trouvés sur le territoire de la commune (visibles au musée du château) ainsi que sur Saint-Brice-sous-Rânes datés du Paléolithique moyen (100 000 à 60 000 ans av. J.-C.)[27]. Dans la période historique, si les Gaulois et les Gallo-Romains ont laissé de nombreuses traces de leur existence dans l'Orne — notamment dans la plaine et le couloir de circulation entre Alençon - Sées - Argentan… —, il n'en est pas de même sur le territoire de la commune déjà située aux confins du Massif armoricain avec des terres moins fertiles.
Après le traité de Saint-Clair-sur-Epte de 911 entre le roi de France Charles III le Simple et le chef normand Rollon, il faut attendre l'expansion du duché de Normandie sous Guillaume le Conquérant pour que le nom de Raana finisse par apparaître dans les écrits qui nous restent de cette période. En 1086, en effet, Roger de Beaumont — vicomte d'Hiesmois — fit don à l'abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle des « églises » d'Asnebec, Raana et Faverolles (avec leurs revenus). La paroisse de Raanes resta ainsi pendant cinq siècles dans la dépendance d'Asnebec (siège d'une baronnie, avec son château-fort, et son titre religieux de doyenné).
Le territoire de Rânes est très étendu ; la commune vient au 12e rang dans l'Orne pour sa superficie (3 418 hectares). L'activité principale traditionnelle de cette vaste paroisse (puis commune) a toujours été l'agriculture (élevage et polyculture). C'est la conséquence d'un sol moyennement fertile — comparativement à la plaine d'Écouché voisine. L'abondance des sources d'eau a entraîné la dispersion des habitants en de nombreux « villages » (66 hameaux sont attestés dans le recensement en 1936). Les dizaines de générations de producteurs agricoles (laboureurs, cultivateurs-agriculteurs, domestiques-servantes, journaliers agricoles) ont permis de subvenir aux besoins des habitants ; elles ont aussi bénéficié de moments privilégiés d'échanges avec les campagnes voisines : quatre foires annuelles se tenaient sous le contrôle et la protection immédiate du château[réf. nécessaire]. Anciennes foires d'Asnebec jusqu'en 1606, elles se tenaient ensuite à Rânes aux dates suivantes : le (à la Saint-Rigobert), le (à la chandeleur), le et le . Le modèle de ces foires rurales est peut-être resté avec la traditionnelle foire-champêtre de Montilly-sur-Noireau[réf. nécessaire]. Quant au lieu précis, la toponymie et le tracé des haies vives nous serviraient-ils de mémoire ? Que sont ces Vieux Parcs ?[style à revoir] (des lieux pour regrouper, « parquer » les animaux mis en vente ?). Pourquoi ce pré démesuré — immense pour une région de bocage — appelé « les Douze Acres » ?[style à revoir] (Ayant appartenu au châtelain jusqu'au XXe siècle, cet herbage servit d'ailleurs d'hippodrome provisoire de à 1950 et même de terrain d'aviation pour les pipers américains en ; enfin il fut racheté par M. Henri Bouquerel, boucher à Rânes). Si les anciens Rânais attendaient la venue régulière de leurs foires, le châtelain, la paroisse et l'abbaye de Saint-Wandrille ont espéré depuis Guillaume le Conquérant que ces foires leur procureraient les taxes attachées traditionnellement à ces activités commerciales : tonlieux, droits de places, dimes…
Le bourg (assez peu étendu, si l'on fait abstraction du vaste espace occupé par le château et son parc), permettait de trouver regroupés des artisans chargés de construire ou de réparer : maisons, matériel agricole, attelages, outils tonneaux, seaux. À l'occasion des marchés, divers commerçants pouvaient fournir toiles et fils, vêtements spécialisés, sabots ou chaussures… Les auberges (avec arrêts des diligences) complétaient les services fournis à la population, aux voyageurs et aux marchands itinérants. Les registres paroissiaux signalent aussi la présence habituelle à Rânes d'un « chirurgien » (médecin), d'un tabellion (notaire), du curé (fréquemment doyen d'Asnebec avant 1794) et de son vicaire, des chapelains du baron-marquis de Rannes (avant 1789). Les registres d'état civil du XIXe siècle y ajoutent des vendeurs de produits de bouche (boulangers, charcutiers, bouchers…, un percepteur des impôts, un service de la poste et plus tardivement (vers 1876) une brigade de gendarmerie ainsi que des maîtres et maîtresses d'écoles-pensionnats (d'abord religieux et religieuses, puis parmi les laïcs de 1891 à 1919 : M. Eugène Hamard. chevalier de la Légion d'honneur[28]), des sœurs garde-malades. Rien d'étonnant donc que ce gros centre rural fut retenu comme chef-lieu de canton au moment de la Révolution de 1789.
Rânes possédait aussi d'autres ressources que celles de l'agriculture: le sous-sol en effet renfermait -à très faible profondeur- du minerai de fer, en quantités et qualité, Une exploitation de type artisanal eut d'abord lieu dès le XIVe siècle sur plusieurs sites de la paroisse (avec des "forges à bras" signalées par exemple à Halouze près de la Haye-Roger). Comme à Carrouges, à partir de 1540, ou au Champ-de-la-Pierre, en 1572, une véritable concentration de l'activité métallurgique se développa à 1/2 lieue au sud du bourg (avec 1 haut fourneau de 7m de hauteur: voir le modèle conservé et restauré au Champ-de-la-Pierre), 2 forges (voir forgeage), une fenderie, utilisant pendant une partie de l'année l'énergie hydraulique de la rivière des Planchettes (actuellement appelée le Couillard). Les forêts d' Écouves et des Andaines étaient assez proches pour fournir en quantité le charbon de bois- indispensable à l'époque pour alimenter les fonderies. La métallurgie employa pendant plus de trois siècles une part importante des hommes de Rânes-Le Champ-de-la-Pierre-Carrouges — environ 400 ouvriers vers 1790 dans diverses spécialités : bûcherons, dresseurs, charbonniers, voituriers (380), mineurs (à ciel ouvert, 200), travail au haut fourneau et à la forge (45), commis —; tous ces ouvriers du fer faisaient donc vivre près de 2 000 personnes. Après 1850, et le traité de commerce franco-anglais de libre-échange, les ateliers métallurgiques bas-normands (fonctionnant « à l'ancienne » au charbon de bois) furent fortement concurrencés par le fer produit outre-Manche. Même ceux qui — comme M. de Broglie à Rânes — tentèrent de moderniser les techniques (en reconstruisant un haut-fourneau à coke) ne purent survivre. Cela entraina l'arrêt puis la vente des hauts-fourneaux et ateliers métallurgiques de Carrouges-Saint-Martin-l'Aiguillon (1854), Le Champ-de-la-Pierre, Rânes (1852), Boucé. C'est ainsi que quelques dizaines d'années suffirent pour mettre à bas toute une filière industrielle multi-séculaire à Rânes et dans le département de l'0rne.
Dans la seconde partie du XIXe siècle, on assista -en France- à une révolution des transports de voyageurs et de marchandises : l'ère du chemin de fer était venue. Le gouvernement français apporta son soutien aux banques d'affaires qui voulaient investir dans la construction d'un réseau de grandes lignes pour relier Paris à chaque ville de préfecture ; puis à chaque sous-préfecture. Ensuite, après le lancement du plan Freycinet de 1879, beaucoup de conseils généraux participèrent au financement des lignes secondaires[réf. incomplète][29]. Puis, dans l'Orne aussi, d'autres projets virent le jour : relier beaucoup de cantons entre-eux par rail, au besoin par des lignes à écartement réduit : les tramways ruraux. Concernant les arrondissements d'Alençon, d'Argentan, de Mortagne et de Domfront, de nombreuses propositions virent le jour. La construction d'une petite ligne de chemin de fer passant par Rânes — soutenue financièrement par le conseil municipal dès 1866 — fut présentée à plusieurs reprises mais elle ne fut reconnue d'utilité publique que cinquante ans plus tard (en 1905). Trois interconnexions avec les lignes ferroviaires à écartement normal avaient été prévues (le tracé devait joindre Vimoutiers à Pré-en-Pail via Trun - Argentan - Boucé - Rânes - Carrouges). La Première Guerre mondiale ayant mis fin à des millions de vies et à beaucoup de projets, les tronçons Vimoutiers-Trun et Carrouges-Pré-en-Pail ne furent jamais construits. Le premier convoi du tram Trun-Carrouges — tiré par une machine à vapeur Piguet — fut enfin inauguré solennellement en [30]. Le nouveau service de transport prévoyait 31 km parcourus en 1 heure 50, à raison de trois allers et retours quotidiens. Des automotrices De Dion-Bouton à essence furent ajoutées aux locomotives dès 1924. Malgré cette modernisation, le bilan d'exploitation fut toujours déficitaire. Côté marchandises, la fermeture des quatre grosses forges (prévues en 1905 pour s'alimenter et expédier via les services de ce tram) fut irremplaçable ; côté voyageurs, cette ligne de tram était d'un parcours trop limité (elle devait permettre à l'origine d'aller à Vimoutiers, à Pré-en-Pail et au-delà) ; les voyageurs le trouvaient trop lent (20 km/h), peu fiable (machines souvent en panne et en nombre trop limité) et peu confortable (par rapport aux autos de l'époque). En conséquence, la durée d'exploitation fut de très courte durée : 24 ans (soit l'équivalent d'une génération, estimeront certains observateurs). Le voyait l'arrêt définitif du petit tortillard, autour d'Argentan comme autour de Mortagne pour l'autre essai de tram rural ornais. Espoir déçu pour les Rânais qui avaient pensé que le tram leur apporterait une amélioration de leur quotidien.
Les titulaires du fief de Rannes sont issus des familles nobles suivantes : de Beaumont au XIe siècle ; de Méheudin (XIIe siècle) ; de Husson (de Rouvrou) (XIVe siècle) ; de Saint-Germain, d'Harcourt (Beuvron) et de Pont-Bellenger (XVe siècle) ; d'Argouges (XVIe siècle) ; de Montreuil [La Chaux] (XVIIIe siècle) ; de Broglie (XIXe siècle) ; enfin de Berghes-Saint Winoc (jusqu'en 1907).
Sur le plan religieux, entre le XIe et le XVIIIe siècle, la paroisse de Rasnes — comme Asnebec, Montreuil et Faverolles — dépendait de l'abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle (dans la région de Rouen) ; cette dernière percevait la majeure partie des revenus : dîme et diverses taxes ; de plus, l'abbé de Fontenelle avait le droit de présentation des clercs destinés à la cure de Rasnes: — généralement doyens d'Asnebec aux XVIIe et XVIIIe siècles — à la nomination de l'évêque de Séez. Le clergé était assisté par des marguilliers.
D'autre part, dans l'église paroissiale — en plus du curé et des vicaires nommés par l'évêque —, officiaient séparément cinq puis six chapelains — choisis par le seigneur de Rannes — qui formaient une « chapelle collégiale » (sorte de chapitre de chanoines mais sans église propre) instituée au XVe siècle par Aubert-de-Saint-Germain et maintenue jusqu'à la Révolution par le baron ou marquis de Rannes en titre. Le rôle premier de cette « chapelle » était de prier pour le seigneur de Rannes et sa famille et pour leurs devanciers, ensevelis dans le chœur-même de l'église (le lieu de résidence de ces chapelains, situé immédiatement au nord de l'église, était d'ailleurs connu sous le nom de la Chanoinie, sinistrée en 1944). Enfin, pendant des siècles et jusqu'en 1856, la confrérie de charité Saint-Sébastien et du Rosaire, composée d'hommes de la paroisse (les charitons), intervenait bénévolement tout spécialement au moment des décès et enterrements (rôle particulièrement utile lorsqu'à plusieurs reprises des épidémies touchaient nombre de personnes de la paroisse, comme avec les fréquentes attaques de peste) en particulier. Il n'est que de compulser les registres paroissiaux de Rasnes pour être frappé par le nombre de « sépultures » par page à certaines époques. Ces « bons » hommes avaient leurs places réservées dans la « chapelle Saint-Laurent » (d'où l'usage jusque dans les années 1960 alors que la confrérie n'existait plus : pour assister aux offices, la plupart des hommes se regroupaient dans cette partie de l'église aussi nommée chapelle aux hommes).
La montée en importance de Rasnes par rapport aux communes de son environnement aboutit à la création -certes éphémère- du canton de Rasnes sous la Révolution française entre 1790 et 1802 ; outre Rasnes, les communes formant le canton étaient : Saint Georges d'Annebecq Annebecq, Faverolles, Le Grais, La Lande-de-Lougé, Saint-Brice -la-Vallée (voir Saint-Brice-sous-Rânes, Vieux-Pont, Avoine et Boucé. Un siècle et demi plus tard pourtant, malgré des évolutions en maints domaines, on retrouva - (entre 1995 et 2012) -la même attractivité de Rânes pour son environnement, lors de la constitution de la "Communauté de Communes de la région de Rânes", au détriment temporaire du canton d'Écouché.
Vingt-cinq ans plus tard, la Seconde Guerre mondiale fit elle aussi une cinquantaine de tués (de nombreux civils surtout). En août 1944, la 3e DB américaine — venant du sud et tentant d'atteindre rapidement Fromentel pour arrêter les Allemands en fuite — dut contraindre ces derniers à abandonner le verrou constitué par le centre-bourg de Rânes. Les blindés et l'artillerie alliés pilonnèrent le centre de la commune qui fut largement écrasé ; à ces obus s'ajoutèrent trois vagues de bombardements alliés[33] qui atteignirent presque exclusivement la population civile.
Le dimanche , le général de Gaulle, président du Gouvernement provisoire de la République française, lors d'un déplacement en Normandie fait une brève pause à Rânes pour saluer la population durement éprouvée par l'Occupation et les combats de la Libération. Sa voiture s'arrête entre le château et l'église. Il est accueilli par une foule enthousiaste et son maire M. Hamon. Debout, en uniforme militaire, il prononce une brève allocution terminée par une vibrante Marseillaise. Puis il rend visite à son compagnon d'enfance de Lille : M. Claude Richard, propriétaire du château.
Dix ans après la Seconde Guerre mondiale, les plaies matérielles étaient refermées et le bourg de Rânes reconstruit ; le château, racheté à M. Richard par la commune, a été réparé et son parc devenait pour les Rânais le centre de beaucoup d'activités : aministratives, culturelles et sportives.
Par le jumelage et les fréquents échanges que cela suscite avec la ville allemande de Ihme-Roloven en 1973, la commune signifiait son attachement à la nouvelle Europe pacifique.
Cependant — parce que les principales villes du département attiraient beaucoup les jeunes ruraux en recherche d'emplois, de logements et de loisirs — la commune de Rânes a dû faire face à la suppression de nombreux services : du pensionnat cours complémentaire, de la perception, du juge de paix cantonal d'Écouché, et plus tard de l'étude notariale, de la gendarmerie, du presbytère.
Malgré ces aléas — communs à de nombreuses communes rurales moyennes — les différentes municipalités rânaises, aidées par plusieurs responsables d'animations, ont entrepris de nombreuses actions : la création des communautés de communes, le maintien de l'artisanat, du commerce, des activités sportives et festives, la création d'activités nouvelles, la relance du marché hebdomadaire et de la foire annuelle, la création de logements, l'aménagement et l'embellissement du centre bourg… Ainsi, à Rânes, la lente baisse générale de la démographie rurale a pu être enrayée ; et la commune (qui fut autrefois chef-lieu de canton) a su s'adapter et rester, à son échelle, un centre de vie actif, agréable à vivre et à visiter[non neutre].
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Les armes de la commune de Rânes se blasonnent ainsi :
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1945 | Pierre Guillais | Cultivateur | ||
mai 1945 | Ernest Hamon | Épicier | ||
Raymond Gautier | Agriculteur | |||
Albert Sassier | Retraité | |||
1965 | 1995 | Raymond Garreau | Médecin | |
1995[35] | mars 2008 | Claude Fromont | Agriculteur | |
mars 2008[36] | En cours | Pierre Couprit[37] | Agriculteur | |
Les données manquantes sont à compléter. |
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[37].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[39].
En 2019, la commune comptait 1 036 habitants[Note 9], en diminution de 2,36 % par rapport à 2013 (Orne : −3,08 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
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2 411 | 2 803 | 2 828 | 2 483 | 2 405 | 2 529 | 2 553 | 2 581 | 2 320 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
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2 294 | 2 104 | 1 919 | 1 917 | 1 698 | 1 704 | 1 568 | 1 580 | 1 536 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 492 | 1 358 | 1 234 | 1 220 | 1 197 | 1 190 | 1 171 | 1 132 | 1 135 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 | 2018 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 039 | 1 029 | 1 015 | 1 015 | 964 | 1 026 | 1 044 | 1 061 | 1 039 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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1 036 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Datant des XIVe, XVe, XVIIIe siècles, le château est inscrit au titre des Monuments historiques[42]. Il abrite le musée de la préhistoire et est entouré d'un parc de 120 hectares.
L'Éducation physique de Rânes a fait évoluer deux équipes de football en divisions de district[46].
La commune est jumelée avec :