Provency est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.
Provency | |
Vue du bourg et de l'église | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Yonne |
Arrondissement | Avallon |
Intercommunalité | Communauté de communes Avallon - Vézelay - Morvan |
Maire Mandat |
Jean-Claude Landrier 2020-2026 |
Code postal | 89200 |
Code commune | 89316 |
Démographie | |
Population municipale |
254 hab. (2019 ![]() |
Densité | 21 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 32′ 50″ nord, 3° 57′ 23″ est |
Altitude | Min. 229 m Max. 329 m |
Superficie | 11,88 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Avallon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Avallon |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.provency.fr |
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Provency est un village du sud de l'Yonne, entre Avallon (7 km) et l'Isle-sur-Serein (7 km).
Le paysage de Provency est celui des plateaux calcaires bourguignons, aux reliefs vallonnés, couverts de prés, de champs et de bois.
Le bourg de Provency (alt. 280 m) est situé au bord du petit cours d'eau qui, prenant sa source près d'Athie, va se jeter dans la Cure près de Voutenay (le Ru du Vau de Bouche).
Trois hameaux sont rattachés à la commune :
Provency est situé sur la D86 qui relie Avallon et l'Isle-sur-Serein. Elle est également traversée par la route départementale 9 qui conduit à Athie et à Lucy-le-Bois.
L'A6, ou autoroute du soleil, passe sur le territoire de la commune. Mais la sortie la plus proche est la no 22 - Avallon, à 11 km de Provency.
Provency est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avallon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 74 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (65,3 %), terres arables (29,9 %), zones agricoles hétérogènes (2,7 %), forêts (2,1 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Le village de Provency est cité au XIIe siècle sous le nom de "Provence" ou "Proency"[8].
Son nom viendrait d'une cité ancienne disparue : Anciacum ou Ancy, qui était située entre Athie et Sainte-Colombe (des débris de poterie romaine y furent trouvés). Les étymologies de Provency (Prope Anciacum) et de Pancy (Pone Anciacum) - un hameau d'Angely - indiqueraient la situation respective des deux villages par rapport à la ville d'Ancy[9].
Buret de Prey, seigneur de Marcilly, de La Tour-de-Prey et de Thory, fonda en 1239 à Marcilly l'abbaye de femmes de Notre-Dame-de-Bon-Repos, de l'ordre de Cîteaux où les paroisses voisines venaient en pèlerinage en temps de calamité climatique et où se firent inhumer un grand nombre de représentants de la noblesse locale.
En 1258, Provency dépendait de l'abbaye de Reigny, puis en 1305 du Chapitre de Montréal[10].
Provency et ses hameaux formaient plusieurs seigneuries relevant les unes (Provency et Genouilly) de Montréal rattaché au duché de Bourgogne, les autres (Marcilly et la Tour-de-Prey) de Noyers, qui dépendait du comté de Champagne. De cette situation frontalière découla une histoire souvent mouvementée, tout particulièrement lors de la Guerre de Cent Ans.
La terre de Provency appartint successivement aux Damoiseau, aux Sainte-Maure ; Genouilly était aux Pampelune.
Durant les Guerres de Religion, la région fut le théâtre d'affrontements entre les catholiques et les protestants puis, après le sacre d'Henri IV, entre les troupes royales et les ligueurs. Au printemps 1593, le duc de Guise envahit l'Auxerrois et l'Avallonnais : les troupes de la Ligue s'emparent de nombre de places fortes. Mais rapidement, les troupes fidèles à Henri IV reprennent l'initiative. Conduites par le duc de Nevers et le marquis de Ragny, avec le soutien de l'artillerie de Montréal, elles délogent le capitaine Sardin, qui occupait la forteresse de Tour de Pré avec une bonne garnison[9].
C'est en 1832 que l'industrie du ciment romain fait son apparition dans la région : les frères Gariel installent une usine à Vassy, hameau d'Etaules. Rapidement, la demande augmente et d'autres usines dressent leurs hautes cheminées dans les villages alentour. En 1875, M. Bougault installe une cimenterie à Genouilly. En 1885, Adrien Dumarcet, successeur des frères Gariel, ferme l'usine de Vassy et installe également son entreprise à Genouilly[11].
En 1877, le P.L.M. arrête le tracé définitif de la ligne de chemin de fer d'Avallon à Nuits. En , le tronçon entre l'Isle-sur-Serein et Angely est inauguré. En 1906, une gare avec un hangar et un quai de chargement est construite à proximité des cimenteries de Genouilly[12].
Vers la fin du XIXe siècle, Provency est un gros village peuplé de plus de 500 habitants (521 au recensement de 1881). Au début du XXe siècle, on trouve deux épiciers, un aubergiste, trois maçons, un bourrelier, un charron, un maréchal-ferrant, un marchand de vin en gros, un facteur, un garde-champêtre, sans compter le maire, l'instituteur et le curé. Le reste de la population travaille la terre ou est employé dans les cimenteries locales[12].
Mais le déclin est déjà commencé : à la veille de la Première Guerre mondiale, le village a perdu 135 habitants, soit le quart de sa population en 30 ans. Et la guerre va l'amputer d'un nouveau quart.
Tandis que la seconde moitié du XIXe siècle avait vu l'expansion de l'industrie cimentière autour de Vassy et Genouilly, la première moitié du XXe siècle marque son déclin. En 1904, les cimenteries de la région se réunissent en formant un cartel : la Société Anonyme des Ciments de Vassy, dont le siège social s'établit à Paris. Mais il leur est difficile de résister à la concurrence du ciment moderne, ou ciment Portland. Dumarcet ferme l'usine d'Angely en 1938 et celle de Genouilly en 1939. La cimenterie Bougault résiste jusqu'en 1960[11].
Le réseau ferré Avallon - Nuits, intégré à la SNCF en 1938, est fermé en 1951[12].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1983 | Daniel Poignard | Avocat | ||
Pierre Coste | DVD | Directeur de banque | ||
En cours | Jean-Claude Landrier | SE | Cadre supérieur |
La commune adhère à plusieurs groupements :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[14].
En 2019, la commune comptait 254 habitants[Note 3], en augmentation de 25,12 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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472 | 431 | 472 | 482 | 458 | 477 | 486 | 489 | 484 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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441 | 451 | 485 | 451 | 413 | 521 | 468 | 481 | 465 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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429 | 394 | 386 | 277 | 325 | 277 | 273 | 277 | 262 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
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251 | 242 | 211 | 228 | 216 | 227 | 233 | 209 | 243 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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254 | - | - | - | - | - | - | - | - |
L'église est bâtie sur un plan rectangulaire à trois nefs, composées de quatre arcades prolongées jusqu'au sanctuaire. Celui-ci est couvert d'une voûte à compartiments flamboyants. Le chevet droit est percé d'une large baie flamboyante. Dans la nef se trouvent les pierres tombales des donateurs (XVIIe siècle).
La tour haute et carré, à droite de la porte, date du XVe siècle. Elle porte quatre baies à l'étage supérieur. Un petit clocher couvert d'ardoises la couronne.
Le portail du XIIIe siècle est de style roman à tympan trilobé, avec deux colonnes à crosses et feuilles d'eau. Le porche, formé de trois arcades ornées de moulure, a été construit à la Renaissance. Sur le côté sud se trouve une petite porte à moulures.
Le cimetière entourait l'église, clos par un muret de pierres sèches. Il a été déplacé à la sortie du village en 1911.
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Appelée autrefois Notre-Dame du Repos, elle fut fondée en 1239 par Bure de Prey, seigneur de Prey, Marcilly et Thory, et par son épouse Marie d'Anglure, avec le consentement de Miles de Noyers, son suzerain.
Elle était affiliée à l'abbaye de Fontenay et à l'Ordre cistercien, et fut occupée par des religieuses de sa fondation jusqu'en 1460. Puis elle devint une abbaye d'homme, dont l'abbé avait rang d'évêque.
À la veille de la Révolution, en 1780, l'historien Courtépée écrit « L'abbé est seul actuellement, et sans religieux[19] ». Au XIXe siècle, les bâtiments qui subsistent de l'ancienne abbaye sont transformés en demeure d'habitation.
Un portail ancien provenant d'Annay-la-Côte et remonté à proximité du corps de logis à tourelles de style XVIe siècle, est classé aux monuments historiques (inscription par arrêté du [20]).
La tour de Prey aurait donné son nom au hameau : Tour de Pré.
Voici ce qu'en écrit en 1870 Victor Petit, historien et érudit local :
« Le vieux manoir des sires de Prey, ruiné durant les guerres de la Ligue, a été complètement démoli il y a peu d'années. [...] Toutefois, si les murs d'enceinte ont été détruits, le donjon lui-même ne fut que démantelé, c'est-à-dire mis hors d'état d'être défendu. C'est une tour carrée dont chacun des côtés mesure un peu plus de onze mètres ; elle est construite avec beaucoup de soin ; les encoignures sont formées de pierres de taille parfaitement appareillées et ayant pour la plupart 1 m 25 c. de longueur sur 35 c. de hauteur. Ce donjon, qui semble dater de la seconde moitié du XVe siècle, a été bâti pour durer perpétuellement : les vicissitudes des temps l'ont transformé en bûcher à l'usage d'un fermier. [...] »
« Voici enfin le dessin d'un écusson souvent reproduit dans la Tour-de-Pré, curieux édifice dont nous citerons les fenêtres à bancs de pierre, et les belles cheminées en pierre à fines moulures. Cette forteresse fit longtemps partie des possessions de la famille de Sainte-Maure.[21] »
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Blason | Mi-parti : au 1er fascé de gueules et d'argent de huit pièces, à la bande d'azur brochante et chargée en chef de l'inscription « PROVENCY » en capitales d'argent, au 2d d'argent à la croix d'azur chargée de cinq étoiles d'or et à la bordure réduite d'azur[24]. |
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Détails | S'inspire des armes retrouvées dans la tour de Prey. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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