Annay-la-Côte est une commune française située dans le département de l'Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté.
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Annay-la-Côte | |
![]() Vue générale depuis le VI 50 entre Étaule et le hameau de Vassy. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Yonne |
Arrondissement | Avallon |
Intercommunalité | Communauté de communes Avallon - Vézelay - Morvan |
Maire Mandat |
Chantal Guignepied 2020-2026 |
Code postal | 89200 |
Code commune | 89009 |
Démographie | |
Gentilé | Annéens |
Population municipale |
349 hab. (2019 ![]() |
Densité | 27 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 32′ 08″ nord, 3° 53′ 18″ est |
Altitude | Min. 160 m Max. 357 m |
Superficie | 12,92 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Avallon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Avallon |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | annay-la-cote.com |
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Les habitants, appelés les Annéens, sont au nombre de 349 en 2019. La commune fait partie de l'aire urbaine d'Avallon[1] qui comprend 15 075 habitants en 2017[2].
Le territoire de la commune s'étend sur 1 292 hectares et ne comprend qu'un seul hameau, le Champ-du-Feu[3].
Le village est situé dans la haute vallée de l'Yonne[4], « sur le penchant d'une haute colline, célèbre dans l'Avallonnais par la qualité du vignoble qui en recouvre les pentes »[5]. Du sommet (environ 338 mètres) on domine le plateau ondulé au nord d'Avallon, et plus loin au sud les premiers contreforts du Morvan. Les deux paysages sont bien contrastés : champs et prairies autour d'Avallon, forêts immenses du Morvan.
La ligne Auxerre-Avallon passe au bas de la colline ; la gare la plus proche étant située à Vassy.
Au niveau hydrographique, la commune bénéficie de l'apport de plusieurs rus provenant du plateau de Valloux situé à 490 m au-dessus du niveau de la rivière Cousin : le ru du Bouchin, le ru d'Aisy et le ru des Regains[3],[6].
Plusieurs sources se situent dans le village, lieu où la nappe phréatique affleure, ce phénomène est principalement dû à la présence d'argile à ciment[3]. Une des sources a permis autrefois de faire tourner un moulin et d'alimenter un abreuvoir et un lavoir[3].
![]() |
Saint-Moré | Précy-le-Sec | ![]() | |
Girolles Tharot |
N | Lucy-le-Bois | ||
O Annay-la-Côte E | ||||
S | ||||
Annéot | Avallon | Étaule |
Annay-la-Côte est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[7],[8],[9].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avallon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 74 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (58,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (59 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (58,7 %), terres arables (19,4 %), prairies (16,6 %), zones urbanisées (3,2 %), zones agricoles hétérogènes (2,1 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].
En 634, le lieu porte le nom de Auduniaca Colonia, puis le village se nomme Anneiacum au XIIe siècle[3].
Le nom du village vient de la configuration géographique du lieu, au sommet d'une colline de 338 mètres qui se détache du plateau entre Avallon et Lucy-le-Bois[14].
En 634, les terres appartiennent à l'évêque d'Auxerre, dont Pallade qui donne ce territoire au Monastère Saint-Julien qu'il a fondé avec l'autorisation du roi des Francs, Dagobert Ier[3].
Au IXe siècle, la colonie prend de l'ampleur et forme un village qui dépend désormais en partie du monastère Saint-Germain d'Auxerre à la suite d'un échange avec la terre d'Oligny située à Le Vault[3]. Les habitants du lieu y obtiennent des libertés données par les abbesses[3].
Au XIIe siècle, selon Claude Courtépée, le village est entouré de murs épais et garni par trois portes d'accès[3].
En 1213, Eudes III de Bourgogne, duc de Bourgogne, confirme les libertés accordées aux habitants par les abbesses de Saint-Julien, et les ducs de Bourgogne contrôlent une partie des vignes du village[3]. Le prévôt est chargé de les faire cultiver et de les récolter[3].
En 1312, ces vignes sont données en fief à Jean de Seignelay comme remboursement de 50 livres dijonnaises qu'on lui devait[15].
Au XVe siècle, une église est construite par les ducs de Bourgogne avec un clocher composée d'une haute cour carrée[14].
Sous Charles V, les habitants s'illustrent par une révolte : ils refusent l'impôt et tuent le receveur. La réplique du bailli d'Auxerre est exemplaire : vingt-cinq habitants prisonniers, quinze « inféaux et mécréans d'Annet » pendus[3].
En novembre 1441, Annay-la-Côte devient le camp pendant huit jours à partir duquel le maréchal de Bourgogne va combattre les Écorcheurs[3].
En 1543, le village compte 107 feux[14].
Au cours des guerres de la Ligue, Annay-la-Côte est disputée et par les ligueurs et par les royalistes, changeant à plusieurs reprises de main[3]. « Le 23 juillet 1589, toutes les troupes liguées se réunirent au bas d'Annay-la-Côte, proche d'Avallon. On somma ce bourg de fournir des munitions ; mais ceux de dedans se moquèrent ouvertement de la Sainte-Union, ce qui fit conclure de tirer les canons qu'on avait amenés de Girolles. On vit bientôt des brêches ; et comme Avallon avait fourni des échelles outre les vivres nécessaires à l'armée, Annay fut pris tout aussitôt, pillé et mis à feu et à sang. Le sieur de Jaulges eut toute la gloire de cette expédition. »[3].
Après ces évènements, le village dénombre 50 feux en 1596[14]. La population va progressivement augmenter au cours du XVIIe siècle passant de 28 feux en 1605, à 95 feux en 1643 et à 117 feux en 1679[14].
En 1806, la population est de 412 habitants. Puis, varie de 500 habitants en 1826 à 489 en 1846[14].
Dans la deuxième partie du XIXe siècle, quatre campagnes de fouilles archéologiques sont menées sur le territoire de la commune et permettent la découverte de tumulus[16]. La première campagne a lieu en 1856, à trois kilomètres de la commune, dans la forêt et permet de révéler douze squelettes munies de bracelets et d'anneaux en bronze[16]. Un des squelettes portent plusieurs bracelets composés d'un fil de bronze au bras et seuls trente fragments sont récupérés à cause du poids de la terre[16]. Deux tibias avec des anneaux de bronze sont également trouvés, ainsi qu'un torque d'un diamètre de 15 cm et d'une épaisseur de 0,3 cm[16].
Une deuxième campagne de fouilles est réalisée sur deux ans dans le bois du Porroin, en 1872-1873, par l'abbé d'Annay-la-Côte de l'époque, l'abbé Lavy[16]. Cette campagne permet de dévoiler des objets en bronze (anneaux, bracelets et torques)[16]. La troisième et dernière campagne de fouilles est menée par la Société d'Études d'Avallon a lieu en 1880, près de la forêt de Montoison, et révèle une vingtaine de bracelets qui sont transférés au musée d'Avallon[16].
Les dernières fouilles sont menées par l'abbé Poulaine en juillet 1902 sur le flanc oriental de la colline d'Annay-la-Côte et amènent à la découverte d'un tumulus[17]. Ce dernier, d'une circonférence de 15 m et d'une hauteur de 1,5 m, est composé de terre et de pierres plates appelées laves très courantes en Bourgogne[17]. Six squelettes y sont découverts avec mâchoires et dents relativement bien conservées, ainsi que six bracelets de bronze[17]. Ces bracelets sont recouverts d'une patine vert sombre et font des tailles différentes[17]. Les bracelets découverts vont d'un diamètre de 65 mm à 85 mm pour des poids situés entre 110 g à 165 g [18].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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fev 1790 | nov 1792 | Pierre Baudot | ||
nov 1792 | nov 1795 | Nicolas Guingois | ||
nov 1795 | mai 1798 | Etienne Gros | ||
mai 1798 | mai 1813 | Edmé Bresson | ||
mai 1813 | oct 1830 | Jacques Victor Bourget | ||
oct 1830 | mai 1848 | Pierre Etienne Gariel | ||
mai 1848 | fev 1852 | Urbain François Seureau | ||
fev 1852 | nov 1856 | Honoré Louis Etienne Gariel | Industriel | |
mar 1857 | sep 1870 | Etienne Guettard | ||
sep 1870 | mai1871 | Edmé Vincent BRESSON | Tonnelier | |
mai 1871 | jan 1878 | Jean MAIRRY | | |
jan 1878 | mai 1884 | Edmé Vincent BRESSON | | |
mai 1884 | mai 1908 | Edmé BAUDOT | | |
mai 1966 | mai 2008 | Roland CHARLIER | ||
mars 2008 | juin 2020 | Gilles Tissier | DVD | Agent technique |
juin 2020 | En cours | Chantal Guignepied |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[20].
En 2019, la commune comptait 349 habitants[Note 3], en augmentation de 2,65 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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413 | 408 | 435 | 464 | 507 | 490 | 486 | 489 | 495 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
478 | 455 | 465 | 443 | 427 | 414 | 426 | 388 | 372 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
338 | 311 | 323 | 255 | 250 | 220 | 201 | 233 | 234 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
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229 | 228 | 328 | 389 | 340 | 338 | 356 | 361 | 340 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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351 | 349 | - | - | - | - | - | - | - |
D'après Victor Petit, au XIXe siècle, les vignobles situés sur le versant sud de la colline où se situe la commune sont réputés pour leur qualité[23].
L'église Saint-Marcel est bâtie au XVe siècle avec des voûtes en pierre à nervures ogivales[14]. Selon Victor Petit, l'intérieur comporte de grandes dalles tumulaires et des boiseries de style Louis XV[14].
Le clocher est une haute tour de forme carrée, avec de larges contreforts, bâtie par les ducs de Bourgogne[14]. Le clocher est composé de deux cloches en bronze, qui sont créées en 1788 par le fondeur de cloches Dominique Cochois[24],[25].
À la base d'un contrefort, une petite niche datant du XVe siècle est attestée avec un écusson aux armes de France[14].
Église Saint-Marcel | ||||||||||
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