Plounévez-Moëdec (/plu.ne.ve mwe.dɛk/[Note 1]Écouter) est une commune trégorroise du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne, en France.
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Plounévez-Moëdec | |
![]() La mairie de Plounévez-Moëdec. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Côtes-d'Armor |
Arrondissement | Lannion |
Intercommunalité | Lannion-Trégor Communauté |
Maire Mandat |
Gérard Quilin 2020-2026 |
Code postal | 22810 |
Code commune | 22228 |
Démographie | |
Gentilé | Plounévézien, Plounévézienne |
Population municipale |
1 462 hab. (2019 ![]() |
Densité | 36 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 33′ 26″ nord, 3° 26′ 24″ ouest |
Altitude | 205 m Min. 58 m Max. 222 m |
Superficie | 40,36 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Plestin-les-Grèves |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Plounévez-Moëdec est à 25 km de Lannion, de Morlaix et de Guingamp. Situé au nord immédiat de la RN12 qui relie Paris à Brest, le bourg du Trégor se trouve à 20 km de la Manche. Au Nord-Est, le Léguer sépare Plounevez de Trégrom. La commune s'étend également au sud de la route nationale, notamment autour de la chapelle Sainte-Jeune, jusqu'au Guic, rivière qui la sépare de Loguivy-Plougras, Loc-Envel, et Belle-Isle-en-Terre. Le Saint-Ethurien y prend aussi sa source.
Lanvellec | Plouaret, Le Vieux-Marché | Trégrom |
Plounérin | ![]() |
Belle-Isle-en-Terre, Louargat |
Plougras | Loguivy-Plougras | Plougonver |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Louargat », sur la commune de Louargat, mise en service en 1987[7] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[8],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11 °C et la hauteur de précipitations de 1 013,3 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Saint-Brieuc », sur la commune de Trémuson, mise en service en 1985 et à 44 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[11] à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[13].
Plounévez-Moëdec est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[14],[15],[16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (81,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (78,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (61,8 %), terres arables (19,6 %), forêts (16,2 %), zones urbanisées (2,4 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Plebs Nova en 1297, vers 1330 et vers la fin du XIVe siècle, Ploenevez en 1427[21] et en 1554[22], Plounevez dès 1600, Moidec dès 1723, et le nom devient Plounévez-Moëdec peu après[23].
Plounévez signifie littéralement « paroisse neuve ». Moëdec viendrait de nouez qui signifie « mouillé »[23].
Saint Envel, ermite d'origine galloise, et sa sœur sainte Yuna auraient vécu à Plounévez-Moëdec, puis à Loc-Envel, au VIe siècle[24].
Le château de Portzamparc appartenait en 1350 à Alexandre de Kergariou, chevalier, seigneur de Portzamparc, qui épousa Marie de Lannion. Alexandre de Kergariou, un de ses descendants fut pourvu du gouvernement de Morlaix par lettres du roi Henri III, données à Paris le [25].
La chapelle de Keramanac'h fut fondée au XIIe siècle par les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, raison pour laquelle elle était initialement dédiée à saint Jean. En 1697 encore, la commanderie hospitalière de Plouaret (qui dépendait de celle de La Feuillée) possédait seize fermes à Keramanac'h et y levait encore la dîme, même si les moines hospitaliers avaient quitté Keramanac'h vers 1677. La chapelle fut par la suite dédiée à Notre-Dame. Le calvaire situé dans l'enclos paroissial date de 1827[26].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Plounévez-Moëdec en 1778 :
« Plounévez-Moedic, sur une hauteur, et sur la route de Guingamp à Morlaix ; à six lieues au sud-sud-ouest de Tréguier, son évêché, à 31 lieues de Rennes et à quatre lieues de Guingamp, sa subdélégation. la paroisse ressortit à Lannion et compte 2 000 communiants[27]. La cure est à l'alternative. Keranrais, haute justice, à M. de Bonteville ; Kerprigent-Kerbader, haute justice, à M. de Lanascol ; Saint-Loha, moyenne et basse justice, à M. Duparc-Kerivon. Ce territoire, borné à l'est par la rivière du Léguer, renferme des terres en labour, des prairies et des landes qui sont plus étendues que celles des paroisses voisines[25]. »
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Plounévez-Moëdec en 1845 :
« Plounévez-Moëdec (sous l'invocation de saint Pierre) : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, aujourd'hui succursale ; chef-lieu de perception. (...) Principaux villages : Kergadalen, le Plesq, Kervernard, Gouardreus, Kerharant, Kerniou, le Rest, Kerdelahaye, Keranfeuillan, Saint-Loha, Saint-Lavent, Coz-Kerhuel, Guerbrigent, Saint-Eturien, Kerderien, Kergrec'h, Keramanac'h, Goashalec, Guénanbargat, Lan-Neauverte, Kermodin, Roz-an-Norvel, Pors-an-Parc, le Danot, Kerigonant, Traouchi, Kerafol, Keryevel, Lanjanen, Kerloshouarn, le Dern, Haye-Bian, Kereven, Kermarhiou, Kerarmor, Coat-Losquet. Superficie totale : 4 036 hectares dont (...) terres labourables 2 266 ha, prés et pâturages 422 ha, bois 209 ha, vergers et jardins 4 ha, landes et incultes 955 ha (...). Moulins : 22 (du Rest, Buluno, Marec, Milin-Dour, Ar-Coat-Sec'h, Ar-Coz-Saper, Cozquer, Paper-ar-Cozquer, Kerbabu, Mojean, Kerlaffret, Kereven, Kerambastard, à eau). (...). Il y a dans cette commune, outre l'église, les chapelles de Sainte-Jeune, de Notre-Dame de Keramanac'h, de Saint-Tugdual et de Saint-Lavan ; les deux premières étaient autrefois trèves de Plounévez. (...) Plounévez-Moëdec fait des exportations considérables de beurre, graisse, suif et avoine. Les marchés de Morlaix, Lannion et Guingamp reçoivent ces denrées et les exportent eux-mêmes en pays étranger. Pendant longtemps le chemin (...) qui se dirige vers Morlaix a été entretenu avec un quartz améthyste très beau, qui servait aussi à façonner de charmants bijoux : la carrière qui le fournissait est pour ainsi dire épuisée maintenant, et l'on ne retrouve plus guère de ce beau quartz que dans les débris de la route qu'il servait à macadamiser. Il y a à Keven des forges assez importantes. La route de Paris à Brest traverse la commune de Plounévez-Moëdec (...). Géologie : granite ; quartz. On parle le breton[28]. »
Anatole Le Braz écrit au début du XXe siècle : « Keramanac'h était une des haltes les plus fréquentées. À la place de la misérable auberge (...) s'élevait une vraie hôtellerie, la meilleure peut-être d'entre Morlaix et Guingamp. (...) Les diligences des messageries y relayaient, et j'ai souvent compté jusqu'à cinq voitures de roulage arrêtées à la queue-leu-leu devant sa porte. (...) Le chemin de fer l'a tuée »[29].
Selon les souvenirs d'un vieux cantonnier, Jérôme Lozac'h, recueillis en breton par Anatole Le Braz au début du XXe siècle, la chapelle de Keramanac'h, située sur la "Hent ar roué" (la "Route du roi", devenue par la suite la Route nationale 12), était ouverte jour et nuit (éclairée par des cierges) aux voyageurs venus invoquer les deux statues de la Vierge, Notre-Dame de Bonne-Nouvelle et Notre-Dame du Bon-Voyage[30], « l'une pour qu'elle vous préservât de tout accident sur les parcours, l'autre pour que rien de fâcheux ne vous attendît à l'arrivée ». Chaque jour on y célébrait la messe et « il pleuvait de l'argent dans les troncs »[31].
« Quiconque traversait Keramanac'h lui payait péage pour s'assurer la protection des deux saintes. (...) Les plus généreux étaient les matelots (...). Des voyageurs d'un genre à part, s'acheminant eux aussi sur Brest, mais à pied, les pauvres diables, et entravé, c'était les galériens [s'y arrêtaient aussi] » ajoute Anatole Le Braz[29].
Vers 1900, la chapelle de Keramanac'h est à l'abandon : « L'œuvre de destruction est commencée. Le vent joue librement dans l'édifice et la chouette, oiseau des ruines, y a déjà élu domicile » témoigne Anatole Le Braz.
Le Monument aux Morts fait état de 170 soldats Morts pour la France.[32].
Pierre-Marie VALLÉE, mort le 22 août 1914, a été décoré dans l'ordre de la Légion d'Honneur.
Aucun mort au combat n'est répertorié pour la Seconde Guerre Mondiale[33].
Yves Ogel, 18 ans, et Théophile Roudaut, de Plounévez-Moëdec, furent martyrisés et fusillés par les Allemands le [34].
La reconstruction de l'abattoir situé jusque-là à Lannion, décidée pour des raisons sanitaires et de bien-être animal, a commencé en 2021 à Plounévez-Moëdec, au cœur d'une zone d'élevage bovin.[35].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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décembre 1812 | 1837 | Guillaume Le Roux | ||
ca. 1842 | Joseph Sébastien Le Dantec | |||
ca. 1878 | Louis Corson | |||
ca. 1893 | Guillaume Kerellou | |||
? | ? | Gabriel Kerleau[36] | ||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mai 1935 | novembre 1939[37] | Jean-Baptiste Le Corre[38] (1895-1945) |
PCF | Résistant |
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
avril 1945 | mars 1965 | Yves Le Cam[39] (1895-1981) |
PCF | Cultivateur |
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1971 | novembre 1992 (décès) |
Francis Cadoudal[40] (1933-1992) |
PCF | Agriculteur Conseiller général du canton de Plouaret (1976 → 1992) |
décembre 1992 | juin 1995 | Jean Laurent[41] (1929- ) |
PCF | Artisan plombier, maire honoraire (2006) Adjoint au maire (1971 → 1992) |
juin 1995 | en cours | Gérard Quilin (1953- ) |
DVG | Agriculteur Conseiller général du canton de Plouaret (2001 → 2015) |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[42]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[43].
En 2019, la commune comptait 1 462 habitants[Note 8], en augmentation de 1,32 % par rapport à 2013 (Côtes-d'Armor : +0,59 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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2 647 | 2 100 | 2 131 | 2 555 | 2 877 | 3 003 | 3 161 | 3 513 | 3 594 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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3 580 | 3 800 | 3 837 | 3 688 | 3 648 | 3 340 | 3 303 | 3 114 | 3 063 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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3 122 | 3 157 | 3 046 | 2 900 | 2 772 | 2 711 | 2 622 | 2 519 | 2 213 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
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2 210 | 2 066 | 1 890 | 1 641 | 1 482 | 1 347 | 1 405 | 1 413 | 1 442 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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1 435 | 1 462 | - | - | - | - | - | - | - |
Le nom en breton de la commune est Plounevez Moedeg.
Depuis l'année 2008[réf. souhaitée], une école associative Diwan est ouverte.
L’adhésion à la charte Ya d'ar brezhoneg label 3 a été votée par le conseil municipal le [réf. souhaitée].
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