Pagny-sur-Moselle est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle en région Grand Est.
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Pagny-sur-Moselle | |
La mairie. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Meurthe-et-Moselle |
Arrondissement | Nancy |
Intercommunalité | Communauté de communes du bassin de Pont-à-Mousson |
Maire Mandat |
René Bianchin 2020-2026 |
Code postal | 54530 |
Code commune | 54415 |
Démographie | |
Gentilé | Pagnotins [1] |
Population municipale |
4 105 hab. (2019 ![]() |
Densité | 367 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 59′ 02″ nord, 6° 01′ 19″ est |
Altitude | Min. 171 m Max. 360 m |
Superficie | 11,2 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Pagny-sur-Moselle (ville isolée) |
Aire d'attraction | Metz (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pont-à-Mousson |
Législatives | Sixième circonscription |
Localisation | |
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Située dans la vallée de la Moselle, la commune de Pagny-sur-Moselle a été un village frontière avec l'Allemagne de 1871 à 1918. Comme ailleurs dans la vallée, de nombreuses exploitations de sables et de graviers ont laissé un paysage lacustre partiellement classés Espace Naturel Sensible par le département de Meurthe-et-Moselle.
La forme traditionnelle de village-rue est aujourd'hui très largement développée vers les coteaux, par le biais des différentes extensions pavillonnaires que la commune abrite. Celle-ci a également connu un fort développement à partir de la fin du XIXe siècle, dû aux développements industriels (chemin de fer, Carbone Lorraine devenu Mersen, etc.) encore remarquable par la présence de nombreuses cités ouvrières à l'entrée sud de la ville.
Aujourd'hui, la SNCF a encore une forte implantation locale renforcée par la présence du bâtiment de commande centralisée, mis en service le . Plus de 250 emplois ont ainsi été générés, pour gérer de façon automatisée et à distance les aiguillages de la ligne Nancy – Metz notamment. Il est voisin du poste de commande à distance du TGV Est-européen, qui traverse la commune[2]. Pagny-sur-Moselle est également limitrophe de la commune de Vandières, où une gare d'interconnexion TGV et TER pourrait être implantée.
Onville | Bayonville-sur-Mad | Arnaville |
![]() |
Arry Moselle | |
Prény | Vandières | Vittonville |
Pagny-sur-Moselle est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5]. Elle appartient à l'unité urbaine de Pagny-sur-Moselle, une unité urbaine monocommunale[6] de 4 140 habitants en 2017, constituant une ville isolée[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Metz, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 245 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[9],[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (39,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (39,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (39,3 %), zones urbanisées (16,3 %), eaux continentales[Note 3] (14 %), terres arables (9,4 %), prairies (7,8 %), cultures permanentes (6,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,2 %), zones humides intérieures (2,5 %), zones agricoles hétérogènes (1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,3 %)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].
Pagny fut le théâtre de durs combats au cours de la bataille de Metz en , opposant le XXe corps de la IIIe armée américaine à la 462e division allemande[13].
L'actuel groupe Mersen est issu de la Compagnie générale électrique de Nancy créée en 1891 à Pagny-sur-Moselle (Carbone Lorraine), où il a toujours une usine importante.
Pagny-sur-Moselle ne comporte qu'une seule rue avec quelques maisons de paysans, deux ou trois familles de nobles et une demeure des Prémontrés, face à sa vieille église gothique du XVe siècle. Placé sur le passage des différentes armées venant attaquer le puissant château de Prény, le village subit multiple pillages, incendies et épidémies.
À la mort de Stanislas Leszcynski (1766), duc de Lorraine, l'ensemble de la Lorraine est définitivement rattaché à la France. Pagny-sur-Moselle devient chef-lieu de canton après la révolution de 1789.
C'est la révolution industrielle. Pagny-sur-Moselle connaît un développement sans précédent. L'usine Fabius Henrion (Carbone Lorraine) est implantée ainsi qu'un important centre ferroviaire. La gare est inaugurée le . La population se détourne de la culture au profit de l'industrie. En 1870, la France entre en guerre contre la Prusse. Pagny-sur-Moselle, commune frontière, subit l'occupation durant trois longues années.
Au printemps 1918, la totalité des Pagnotins est déplacée principalement en Belgique. L'objectif pour les Allemands est d'avoir le champ libre sur l'ensemble du territoire pour se défendre des Américains.
La Première Guerre Mondiale a fortement marqué Pagny qui, ville frontière, était aux premières lignes. Deux jours après la déclaration de guerre, les premiers cavaliers allemands traversaient la ville.
Le un détachement de l’infanterie allemande se rend en mairie : « J’ai l’ordre d’informer monsieur le maire que si les habitants tirent encore sur nos troupes, la forteresse du Mont Saint-Blaise bombardera la ville et tuera la population ». À peine un mois après le début de la guerre, le et pour une durée de 4 ans, sans résistance possible, Pagny est une ville occupée par les Allemands.
Des 2 400 habitants du début du siècle, beaucoup fuient et il en reste la moitié au début de l’occupation. Des évacuations de civils sont organisées par les Allemands depuis le Parc Parison. Les personnes stationnaient auprès du bunker avant que d’être évacuées vers la Belgique notamment. À la fin de la guerre, dans Pagny en ruines, il ne restait guère que 300 Pagnotins.
Un témoignage poignant d’un anonyme de Pagny en novembre 1914 nous livre une partie de cette période : « le commandant allemand loge au château de l’ancienne tannerie [la maison Parison] ; son existence est précieuse : si les Français y portent atteinte par leurs bombardements, leurs mauvais coups atteindront également leurs compatriotes. Pour en être sûr, trois hommes de Pagny seront enfermés dans une petite mansarde sous le toit, au-dessus de la chambre du commandant. Trois fois par jour, leur famille leur apportera à manger ; cette fonction d’otages durera pour les mêmes cinq jours et cinq nuits ; ensuite d’autres prendront leur place. Le même service sera fait en gare ; trois hommes de Pagny seront enfermés dans un wagon qui se tiendra en permanence jour et nuit à l’endroit le plus habituellement bombardé… Quelle merveilleuse invention ! ». La maison comprend également un bunker en sous-sol destiné essentiellement au commandant et à ses hommes tout comme le bunker se situant en haut du parc.
Les cinq bunkers de Pagny font partie d’une vaste ligne de fortification allemande datant de 1916 appelée ligne Hindenburg visant à les assurer de contrôle de la nouvelle frontière. Les Allemands ont obligé des Pagnotins à ériger ces bunkers.
Michel Ney, historien, relate la fin de la guerre en ces termes : « L’espoir change de camp. Nous attendons l’arrivée des troupes américaines qui avancent, parait-il, de toutes parts. Le , les Allemands ordonnent l’évacuation de Pagny. A pied jusqu’à Maizières-Lès-Metz, de là par le train, nous gagnons la Belgique. La majorité des habitants de Pagny restera à Drieslinter, dans le Brabant. C’est là que nous apprenons la folle nouvelle, le , la guerre est enfin terminée. Nous allons pouvoir retourner au village ».
À leur retour, ils retrouveront leur village en ruines.
Durant l'entre-deux-guerres, Pagny-sur-Moselle se reconstruit et devient une petite cité industrielle où il fait bon vivre.
En 1939 éclate la Seconde Guerre mondiale. Des convois militaires sont débarqués en gare de Pagny-sur-Moselle pour la ligne Maginot. Puis il y a la défaite. Les premières unités allemandes arrivent en . Le drapeau à croix gammée flotte sur cinq points du village. Pagny-sur-Moselle est occupée. Marcel Ney, maire de Pagny, est arrêté par les Allemands pour avoir fourni des faux papiers à plusieurs centaines de personnes. Il est déporté et fusillé en Allemagne le . Les hommes sont prisonniers en Allemagne. La ville est libérée le . Avant que la Moselle soit traversée par les Américains, un char allemand tire régulièrement sur le village depuis Arry.
La reconstruction commence par les écoles et la gare. Des lotissements voient le jour. Avec l'augmentation de la démographie, un collège et des maternelles sont créés.
La proximité des deux métropoles lorraines, Metz et Nancy, incite les citadins à s'installer à Pagny-sur-Moselle. Le développement de la commune continue avec le maintien de la gare TER et le renforcement des installations de la SNCF.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1669 | F. Francois | |||
1712 | 1714 | Philippe Mathieux | ||
1722 | 1723 | Bernard Mourot | ||
1723 | François Collignon | |||
1759 | 1761 | Christophe Landreville | ||
1760 | 1762 | Anthoine Polgaire | Vigneron | |
1760 | 1762 | Nicolas Bazaille | Vigneron | |
1765 | J. Nicolas George | |||
1766 | Pierre Toussaint | |||
1770 | Dominique Pierre Joseph Cointin | |||
1771 | Augustin Grandbarbe | |||
1773 | Étienne Joyeux | |||
1778 | Claude Galilé | |||
1779 | François Riché | |||
1780 | François Brunelle | |||
1781 | Georges Durant | |||
1782 | Joseph Collinet | |||
1785 | Claude George | |||
1790 | Nicolas Nivoy | |||
1791 | François Brunel | |||
1793 | Charles Boucher | |||
1794 | François Riché | |||
1797 | François Brunel | |||
1800 | 1802 | François Antoine Magny | ||
1802 | 1813 | Charles Boucher | ||
1813 | 1835 | Joseph Nicolas Nivoy | ||
1835 | 1840 | Georges Boulangé | ||
1840 | 1848 | Joseph Nicolas Nivoy | ||
1848 | 1868 | Hubert Nicolas Thiebaux | ||
1868 | 1891 | Édouard Edmond Georges des Aulnois | ||
1891 | 1893 | François Philippe Thiebaux | ||
1893 | 1896 | Alphonse Thiebaux | ||
1896 | 1900 | Jean Claude Brice | ||
1900 | 1912 | Théophile Brichon | ||
1912 | 1919 | Charles Husson | ||
1919 | 1933 | Théophile Brichon | ||
1933 | 1935 | Théophile Piant | ||
1935 | 1944 | Marcel Ney | ||
1944 | 1945 | Gaston Thiebaut |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1945 | 1949 | Albert Favelin | ||
1949 | 1953 | Maurice Regnier | ||
1953 | 1954 | René Lamboley | ||
1954 | 1959 | Paul Protin | Directeur du Carbone Lorraine | |
1959 | 1983 | Jules Jeanclaude | Rad. | Médecin Conseiller général du canton de Pont-à-Mousson (1964-1976) |
mars 1983 | mars 2001 | André Giron | RPR | Retraité du Carbone Lorraine |
mars 2001 | mars 2014 | Christiane Contal | PS | Institutrice à la retraite |
avril 2014 | En cours (au 24 mai 2020) |
René Bianchin[14],[15] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
DVG | Ancien cadre |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17].
En 2019, la commune comptait 4 105 habitants[Note 4], en augmentation de 0,24 % par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,38 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
810 | 890 | 923 | 950 | 993 | 1 049 | 1 019 | 1 012 | 1 062 |
1856 | 1861 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 014 | 1 048 | 1 345 | 1 540 | 1 673 | 1 700 | 1 726 | 1 729 | 1 888 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
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2 139 | 2 356 | 1 925 | 2 867 | 3 099 | 2 564 | 2 704 | 2 921 | 3 301 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 | 2019 |
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3 525 | 3 732 | 3 707 | 4 227 | 4 078 | 4 140 | 4 000 | 4 158 | 4 105 |
L'augmentation en 2006 à 4 140 s'explique par la présence lors du recensement de la base-vie de SNCF Réseau pour la construction de la Ligne à Grande Vitesse est-européenne. Le retour à la normale est constaté au recensement de 2011 à la suite du démantèlement de cette même base. La commune a procédé en 2016 au recensement général de sa population avec 4.141 personnes recensées.
Une usine du groupe Mersen, entreprise de spécialités électriques et de matériaux en graphite, est implantée à Pagny-sur-Moselle depuis 1893.
La commune fait partie du parc naturel régional de Lorraine[22] qui l'accompagne sur la protection de l'environnement. Avec l'aide du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, trois espaces naturels sensibles ont été classés à Pagny :
En 2013 et 2014, la commune a aménagé au centre-ville, aidée par les fonds européens, le Parc Parison. Cet ancien parc arboré autour d'une maison de maître rue de la Victoire était un lieu de festivité dans lequel était par exemple organisé une kermesse annuelle. Après le départ de la famille, la commune a acquis le parc et la maison. Un jardin et un verger pédagogiques ont été aménagés dans le parc qui se veut également être un espace à orientation forestière au cœur du bâti historique de la commune.
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Blason | Tranché : au premier d'azur au lion léopardé d'or passant en bande, au second aussi d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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