Ornes est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Orne.
Ne doit pas être confondu avec Ørnes.
Ornes | |
![]() Ruines de l'ancienne l'église. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Meuse |
Arrondissement | Verdun |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Grand Verdun |
Maire Mandat |
Charles Saint-Vanne 2020-2026 |
Code postal | 55150 |
Code commune | 55394 |
Démographie | |
Population municipale |
6 hab. (2019 ![]() |
Densité | 0,32 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 15′ 13″ nord, 5° 28′ 21″ est |
Altitude | 250 m Min. 209 m Max. 372 m |
Superficie | 18,52 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Verdun (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Belleville-sur-Meuse |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
Bien qu'elle comporte quelques maisons et garde une poignée d'habitants permanents, la commune est classée comme « morte pour la France ». Elle fait partie des neuf villages français détruits durant la Première Guerre mondiale non reconstruits car classés en zone rouge du département de la Meuse[1].
Ornes est située sur le chemin départemental 24, au pied des côtes qui bordent à l'est le cours de la Meuse, à une douzaine de kilomètres à vol d'oiseau au nord-est de Verdun. L'Orne, un ruisseau qui, devenu rivière, se jette dans la Moselle à Richemont près de Hagondange, prend sa source sur le territoire de la commune.
Le village est maintenant situé en bordure de la forêt domaniale de Verdun qui recouvre les côtes et camoufle les milliers de trous d'obus tombés durant la Première Guerre mondiale et encore parfaitement visibles aujourd'hui.
Azannes-et-Soumazannes | Gremilly | |
Beaumont-en-Verdunois village détruit |
![]() |
Maucourt-sur-Orne |
Louvemont-Côte-du-Poivre village détruit Douaumont village détruit |
Bezonvaux village détruit |
L'Orne y prend sa source.
Ornes est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Verdun, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 103 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (88,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (87,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (71,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (16,9 %), prairies (7,9 %), terres arables (3,5 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Ornes en 1793, Ornes en 1801[9].
En lorrain, la commune est appelée Ioûne[10].
Le village existait déjà en 1046 et dépendait de l'abbaye Saint-Maur de Verdun. Affranchi en 1251, il devint le chef-lieu d'une baronnie importante, d'un bailliage et d'une prévôté.
En 1285, Aubert ou Albert d'Ornes se trouve parmi les invités du comte de Chiny à Chauvency-le-Château : il combat lors du célèbre tournoi (relaté par Jacques Bretel) aux côtés des Briey, Rosières, Cumières et Creuë.
En 1653, les troupes lorraines, catholiques, investissaient le château d'Ornes dont les seigneurs avaient suivi le mouvement de la Réforme.
Le , le tonnerre des canons marque le début de la bataille de Verdun. Situé sur le secteur de Verdun, le village, pris par les troupes allemandes le , sera repris par les Français le . Entre-temps il aura été totalement ruiné sous l'acharnement des échanges d'artillerie.
Avant sa destruction, Ornes était un village important puisque sa population a dépassé les 1 300 habitants vers le milieu du XIXe siècle. Plusieurs moulins et ateliers de tissage en faisaient partie. À la veille de 1914 restaient encore plus de 700 habitants, vivant de l'agriculture et de l'artisanat. Ornes servait de bourg vis-à-vis des villages environnants.
Sur les dernières années de la vie d'Ornes, on pourra consulter l'ouvrage très documenté du chanoine Charles Laurent, ancien directeur du grand séminaire de Verdun : « Ornes, la vie et la mort d'un village meusien », publié dans les Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc (Tome 49).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1799 | 1810 | Michel Dormois | ||
1811 | 1812 | Nicolas Charton | ||
1813 | 1819 | Jean-Nicolas Manget[12] | ||
1819 | 1831 | Jean-Nicolas Lambert | Né le à Douaumont, † Chef de bataillon en retraite de la Garde impériale | |
1831 | 1833 | François Ferée | ||
1833 | 1834 | François Lecourtier | ||
1834 | 1835 | Jean-Baptiste Jacques | ||
1835 | 1846 | Christophe Molinet | ||
1846 | 1848 | Antoine Deville | Propriétaire, distillateur,né le 19 juillet 1778 à Ornes,décédé le 27 janvier 1849 | |
1848 | 1851 | Antoine Aubry | ||
1851 | 1854 | François Lecourtier-Jacques | ||
1854 | 1871 | Christophe Molinet | ||
1871 | 1876 | Auguste Lecourtier-Jamin | ||
1876 | 1888 | Louis-Christophe Schemouder | ||
1888 | 1892 | Antoine Aubry | ||
1892 | 1897 | Adolphe Deville | ||
1897 | 1900 | Jean-François Simonet | ||
1900 | 1907 | Édouard-Louis Ferée | ||
1907 | 1912 | Antoine-Émile Ferée | ||
1912 | 1924 | Edmond Laurent |
Comme les autres villages détruits, Ornes a conservé son statut de commune. Un maire et deux adjoints sont nommés par le préfet de la Meuse.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1965 | 1981[Note 3] | Émile Saint-Vanne | ||
1981 | 2004[Note 4] | Clémence Saint-Vanne | ||
2005 | mars 2008 | Charles Saint-Vanne |
Depuis 2008, le maire de la commune est à nouveau élu.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mars 2008 | En cours (au 23 mai 2020) |
Charles Saint-Vanne [13] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
Ancien ouvrier |
Fait assez rare pour être souligné, les électeurs d'Ornes ont voté à hauteur de 100 % pour Marine Le Pen lors du deuxième tour de l'élection présidentielle de 2017[14]. À noter cependant que sur les dix électeurs inscrits, trois se sont abstenus et un a voté blanc[15].
En 2022 les électeurs d'Ornes ont une nouvelle fois voté à hauteur de 100 % pour Marine Le Pen lors du deuxième tour de l'élection présidentielle de 2022[16]. Cette fois cependant si sur les dix électeurs inscrits, trois se sont abstenus il n'y a eu aucun vote blanc.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[18].
En 2019, la commune comptait 6 habitants[Note 5], en stagnation par rapport à 2013 (Meuse : −4,17 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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989 | 1 036 | 1 083 | 1 200 | 1 249 | 1 243 | 1 262 | 1 317 | 1 316 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 287 | 1 260 | 1 193 | 1 145 | 1 100 | 1 033 | 1 021 | 975 | 913 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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861 | 841 | 718 | 23 | 24 | 29 | 9 | 9 | 11 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
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5 | 6 | 2 | 1 | 10 | 6 | 2 | 2 | 6 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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5 | 6 | - | - | - | - | - | - | - |
Liste des curés[20] | |
Période | Identité |
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en 1786 - | Delattre Nicolas mort en déportation en 1794[21] |
- |
Néant, lieu de mémoire (commune « morte »)[1].
![]() |
Blason | D'argent à 5 anneaux de gueule. ou D'argent à bande de sable coticée du même à 5 anneaux de gueules. |
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Détails | L'écu sculpté au fronton intérieur de la chapelle saint Michel, construite en 1932,à l'emplacement du village, reprend les armes de la famille d'Ornes jadis seigneur du village. Dans le Tournoi de Chauvency, Aubert ou Albert d'Ornes est présenté au côté de Guy de Neuville. |