Moux Écouter (en occitan Mos) est une commune française, située dans le nord du département de l'Aude en région Occitanie.
Pour les articles homonymes, voir Moux-en-Morvan et Mont Moux.
Moux | |
Église Saint-André de Moux. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Aude |
Arrondissement | Narbonne |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Région Lézignanaise, Corbières et Minervois |
Maire Mandat |
Gerard Pioch 2020-2026 |
Code postal | 11700 |
Code commune | 11261 |
Démographie | |
Gentilé | Mouxoises, Mouxois |
Population municipale |
701 hab. (2019 ![]() |
Densité | 45 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 10′ 53″ nord, 2° 39′ 08″ est |
Altitude | 94 m Min. 54 m Max. 601 m |
Superficie | 15,70 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Narbonne (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de la Montagne d'Alaric |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du massif des Corbières, un chaos calcaire formant la transition entre le Massif central et les Pyrénées. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le ruisseau de la Jourre Vieille Haute, le Ruisseau Mayral, le ruisseau de la Peyrouse et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (les « Corbières occidentales ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Moux est une commune rurale qui compte 701 habitants en 2019, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Narbonne. Ses habitants sont appelés les Mouxois ou Mouxoises.
La commune est située entre Carcassonne et Lézignan-Corbières, sur le vignoble de la Montagne d'Alaric qui fait partie du vignoble des Corbières.
Saint-Couat-d'Aude | Montbrun-des-Corbières | |
Douzens | ![]() |
Fontcouverte |
Lagrasse (par un quadripoint) |
Camplong-d'Aude | Fabrezan (par un quadripoint) |
À la limite des climats océanique et méditerranéen, le territoire de Moux est aussi sur la faille éponyme, rupture géologique lors de la surrection des Pyrénées. De la boucle de l'Aude au sommet du signal d'Alaric, le promeneur peut voir défiler toute l'histoire géologique de la région.
La commune est dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens »[2], au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse[3]. Elle est drainée par le ruisseau de la Jourre Vieille Haute, le ruisseau Mayral, le ruisseau de la Peyrouse, le ruisseau de la Combe du Bœuf Mort, le ruisseau de l'Aigue Douce, le ruisseau de la Jourre Ancienne, le ruisseau de la Picarelle et le ruisseau de Saint-Pierre, qui constituent un réseau hydrographique de 14 km de longueur totale[4],[Carte 1].
Le ruisseau de la Jourre Vieille Haute, d'une longueur totale de 21,8 km, prend sa source dans la commune et s'écoule du sud-ouest vers le nord-est. Il traverse la commune et se jette dans l'Aude à Canet, après avoir traversé 5 communes[5].
Le ruisseau Mayral, d'une longueur totale de 10,7 km, prend sa source dans la commune de Conilhac-Corbières et s'écoule vers l'ouest puis se réoriente au nord. Il traverse la commune et se jette dans l'Aude à Roquecourbe-Minervois, après avoir traversé 5 communes[6].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[7]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[8].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[7].
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[10] complétée par des études régionales[11] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ferrals-les-Corbières », sur la commune de Ferrals-les-Corbières, mise en service en 1971[12] et qui se trouve à 7 km à vol d'oiseau[13],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 14,9 °C et la hauteur de précipitations de 647 mm pour la période 1981-2010[14]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Carcassonne », sur la commune de Carcassonne, mise en service en 1948 et à 25 km[15], la température moyenne annuelle évolue de 13,7 °C pour la période 1971-2000[16], à 14,1 °C pour 1981-2010[17], puis à 14,5 °C pour 1991-2020[18].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 4]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive oiseaux : les « Corbières occidentales »[20], d'une superficie de 22 912 ha, présentant des milieux propices à la nidification des espèces rupicoles : des couples d'Aigles royaux occupent partagent l'espace avec des espèces aussi significatives que le Faucon pèlerin, le Grand-duc d'Europe ou le Circaète Jean-le-Blanc[21].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1[Note 5] sont recensées sur la commune[22] : la « montagne d'Alaric » (2 953 ha), couvrant 8 communes du département[23], et le « plateau de Montbrun et de Conilhac » (719 ha), couvrant 6 communes du département[24] et une ZNIEFF de type 2[Note 6],[22] : le « massif d'Alaric » (8 316 ha), couvrant 15 communes du département[25].
Moux est une commune rurale[Note 7],[26]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[I 1],[27].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Narbonne, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 71 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (50,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (50,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (47 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (38,6 %), forêts (12,1 %), zones urbanisées (2,3 %)[28].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune de Moux est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, le transport de matières dangereuses et la rupture d'un barrage[29]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[30].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le ruisseau de la Jourre Vieille Haute et le ruisseau Mayral. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1987, 1992, 1996, 1999, 2005, 2009 et 2018[31],[29].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 85,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 444 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 444 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[32],[Carte 3].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic et une ligne de chemin de fer. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[33].
La commune est en outre située en aval des barrages de Matemale et de Puyvalador, deux ouvrages de classe A[Note 9], situés dans le département des Pyrénées-Orientales. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture d'un de ces ouvrages[35].
Les grottes de la Montagne d'Alaric ont très tôt abrité les hommes du chalcolithique[36]. Par la suite, le Camp Roland, au sommet des "barres" abritera les populations indigènes des IVe siècle et IIe siècle av. J.-C., ce mode de construction est typique des éperons barrés et des peuples élisyques.
Une villa située à proximité de la voie romaine au lieu-dit la Lecune, perdure du Ier siècle av. J.-C. jusqu'au IVe siècle[36]. Les noms successifs du village sont Musagellum (Musa?) Murso, Mos (Phon. fr Mous) puis Moux. Hormis sa position sur le chemin français et son site défensif lors des guerres de Religions, Moux n'a pas d'histoire proprement dite. Sous l'Ancien Régime, la commune actuelle de Moux était partagée en deux paroisses, celle d'Albas dont dépendait le prieuré d'Alaric et la paroisse de Moux, cette position a été l'enjeu de tractations entre les évêchés de Narbonne, Carcassonne et l'abbé de Lagrasse.
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Son blasonnement est : D'azur au pal fuselé d'argent et d'a--zur. Ce blason actuellement utilisé est un ersatz, l'original, décrit dans d'Hoziers se trouve à la bascule de poids public.[réf. souhaitée] |
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mars 1989 | mars 1998 | René Bes | Apparenté PCF | |
avril 1998 | février 2009 | Francis Bolano | PCF | |
février 2009 | février 2012 | Patrick Wojnarowski | SE | |
mars 2012 | mars 2014 | Alain Morettot | ||
mars 2014 | mai 2020 | René Mazet | PS | |
mai 2020 | En cours | Gérard Pioch | ? | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[38].
En 2019, la commune comptait 701 habitants[Note 10], en augmentation de 2,19 % par rapport à 2013 (Aude : +2,52 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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407 | 423 | 473 | 431 | 504 | 590 | 641 | 667 | 676 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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697 | 643 | 824 | 767 | 933 | 1 361 | 1 209 | 957 | 1 015 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 093 | 1 122 | 1 012 | 1 064 | 1 034 | 1 053 | 1 020 | 845 | 767 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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705 | 661 | 611 | 563 | 519 | 507 | 556 | 563 | 674 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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701 | 701 | - | - | - | - | - | - | - |
En 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 306 ménages fiscaux[Note 11], regroupant 668 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 18 670 €[I 4] (19 240 € dans le département[I 5]).
Division | 2008 | 2013 | 2018 |
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Commune[I 6] | 9 % | 12,1 % | 15,1 % |
Département[I 7] | 10,2 % | 12,8 % | 12,6 % |
France entière[I 8] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 425 personnes, parmi lesquelles on compte 72 % d'actifs (56,9 % ayant un emploi et 15,1 % de chômeurs) et 28 % d'inactifs[Note 12],[I 6]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département, alors qu'il était inférieur à celui du département en 2008.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Narbonne, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 4],[I 9]. Elle compte 70 emplois en 2018, contre 78 en 2013 et 89 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 244, soit un indicateur de concentration d'emploi de 28,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 52,5 %[I 10].
Sur ces 244 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 59 travaillent dans la commune, soit 24 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 90,6 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,6 % les transports en commun, 4 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 3,7 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
46 établissements[Note 13] sont implantés à Moux au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 14],[I 13].
Secteur d'activité | Commune | Département | |
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Nombre | % | % | |
Ensemble | 46 | ||
Industrie manufacturière, industries extractives et autres | 4 | 8,7 % | (8,8 %) |
Construction | 7 | 15,2 % | (14 %) |
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration | 19 | 41,3 % | (32,3 %) |
Information et communication | 1 | 2,2 % | (1,6 %) |
Activités immobilières | 4 | 8,7 % | (5,2 %) |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien | 3 | 6,5 % | (13,3 %) |
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale | 7 | 15,2 % | (13,2 %) |
Autres activités de services | 1 | 2,2 % | (8,8 %) |
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 41,3 % du nombre total d'établissements de la commune (19 sur les 46 entreprises implantées à Moux), contre 32,3 % au niveau départemental[I 14].
Un cave coopérative et plusieurs domaines libre font du viticulture à Moux.[41]
La commune est dans la « Région viticole » de l'Aude, une petite région agricole occupant une grande partie centrale du département[42], également dénommée localement « Corbeilles Minervois et Carcasses-Limouxin »[Carte 5]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 15] sur la commune est la viticulture[Carte 6].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
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Exploitations | 68 | 43 | 32 | 31 |
SAU[Note 16] (ha) | 740 | 601 | 424 | 511 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 68 lors du recensement agricole de 1988[Note 17] à 43 en 2000 puis à 32 en 2010[44] et enfin à 31 en 2020[Carte 7], soit une baisse de 54 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 60 % de ses exploitations[45],[Carte 8]. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 740 ha en 1988 à 511 ha en 2020[Carte 9]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 11 à 16 ha[44].