Monthermé est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.
Monthermé | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Charleville-Mézières |
Intercommunalité | Communauté de communes Vallées et Plateau d'Ardenne |
Maire Mandat |
Catherine Joly 2020-2026 |
Code postal | 08800 |
Code commune | 08302 |
Démographie | |
Gentilé | Baraquins [1] |
Population municipale |
2 237 hab. (2019 ![]() |
Densité | 69 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 53′ 11″ nord, 4° 43′ 56″ est |
Superficie | 32,33 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Monthermé (ville isolée) |
Aire d'attraction | Charleville-Mézières (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Bogny-sur-Meuse |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | montherme.fr |
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Les habitants de la ville de Monthermé sont appelés « Baraquins ». Ce nom aurait pour origine les habitants des quelques maisons ouvrières situées en bord de Semoy près d'un ancien moulin, à l'entrée de la voie Trans-Semoysienne. On les appelait « ceux des baraques ». D'après quelques anciens, ce n'est que dans les années 1950 que le nom de Baraquin s'est généralisé à toute la population[2].
Située dans le massif de l'Ardenne, la commune de Monthermé s'est développée de part et d'autre d'un méandre de la Meuse et d'un de ses principaux affluents, la Semoy. L'altitude minimum de la ville se situe au niveau de la mairie : 127 m et le maximum sur le plateau des « Hauts-Buttés » : 487 m[3].
Revin | Hargnies | Thilay |
Laifour | ![]() |
Thilay |
Deville | Bogny-sur-Meuse | Tournavaux |
Sur le plan géologique, Monthermé se situe en limite du Cambrien et du Dévonien, marqué dans cette partie de l'Ardenne par un conglomérat, relique d'un cordon littoral appelé le poudingue de Fépin. On peut observer celui-ci au lieu-dit de la Roche aux Corpias.
La commune est classée en zone de sismicité 2, correspondant à une sismicité faible[4].
La ville de Monthermé est située sur les deux rives de la « boucle » du fleuve Meuse dont le bassin, relativement étroit, est orienté sud-nord. La Meuse y reçoit sur sa droite l'affluent Semoy, provenant de Belgique dont le débit moyen à Monthermé est d'environ 29 m3/s[5].
Le climat baraquin est considéré comme « continental dégradé » avec de fortes précipitations en automne et fréquentes gelées en hiver. L'hiver est parfois rigoureux et le risque de neige élevé, résultat des conditions géophysiques et par la présence du relief du plateau ardennais avec des altitudes atteignant 487 m. La présence du gel, notamment dans la vallée et sur le plateau perdure dans l'année et influe sur la végétation.
L'historique de relevés allant de l'an 2000 à 2012 font apparaître les caractérisriques suivantes[6] :
Printemps | Été | Automne | Hiver | |
---|---|---|---|---|
Années 2000-2011 moyenne des 12 ans | 264 mm | 303 mm | 283 mm | 398 mm |
Années 2002-2012 moyenne des 11 ans | Printemps boréal (1er mars - ) | Été boréal (1er juin - ) | Automne boréal (1er septembre - ) | Hiver boréal (1er décembre - ) |
---|---|---|---|---|
Maximales | 16,9 °C | 24,6 °C | 15,5 °C | 5,8 °C[7] |
Minimales | 5,3 °C | 13,5 °C | 7,2 °C | 0,5 °C |
Années 2003-2015 | Précipitations l/m² | Températures °C | |
---|---|---|---|
Moyenne | 3,2 | ||
Moyenne Maximales | 15,7 | ||
Moyenne Minimales | 6,6 |
[8].
Monthermé est traversée par la D 1, reliant par la vallée de la Meuse Charleville-Mézières à Givet, cette voie est la principale voie de communication. La route D 989, relie par le plateau Charleville-Mézières à Vireux-Wallerand où elle rejoint la D 1, via Monthermé et Hargnies La D 31, rejoint depuis Monthermé la frontière belge, par la vallée de la Semoy française, via Thilay et Hautes-Rivières.
La commune de Monthermé est desservie par la ligne ferroviaire Charleville-Mézières-Givet[9].
La voie navigable Meuse (ancien canal de l'Est) emprunte le lit de la Meuse, voie navigable pour péniches et bateaux de plaisance qui peuvent bénéficier de son port[10].
Monthermé est une commune rurale[Note 1],[11]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[12],[13]. Elle appartient à l'unité urbaine de Monthermé, une unité urbaine monocommunale[14] de 2 237 habitants en 2019, constituant une ville isolée[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Charleville-Mézières, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 132 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (85,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (86,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (84,9 %), zones agricoles hétérogènes (3,6 %), prairies (3,5 %), eaux continentales[Note 3] (3 %), zones urbanisées (2,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,9 %), zones humides intérieures (0,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,5 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
La plus ancienne mention écrite connue à ce jour date de 1141 dans le cartulaire de Laval Dieu.
L'origine du nom de Monthermé, comme nous pouvons le lire en latin dans les anciennes chartes de l'abbaye de Laval Dieu est composé des mots mons et hermerius qui a pour origine un mot celtique hermes qui signifie « un lieu boisé qui n'appartient à personne ». Le mont hermes situé sur la rive gauche de la Meuse, ainsi nommé par les premiers habitants. Certains ont suggéré pour origine le Mont Ermel, nom emprunté au saint vénéré à Vireux. Mais le mot latin hermelius nous éloigne de hermerius qui se trouve dans tous les anciens écrits[21].
Au XIIe siècle, Ithier dit le Dévot, fonda plusieurs abbayes sur les terres qui lui appartenaient. Ainsi, il fonda en 1128, à Monthermé l'abbaye de Laval Dieu destinée à des chanoines réguliers de l'ordre de Prémontré sous le vocable de saint Remi au lieu-dit la Bouche de Semoy. Laval Dieu vient du latin Vallis Dei, la Vallée de Dieu. C'est également de cette époque que sont datés les éléments les plus anciens de l'église Saint-Léger, paroisse du bourg. Monthermé, qui fait partie de la châtellenie de Château Regnault, entre successivement dans la maison de Flandre, la maison de Bourgogne, de Guise puis de Conti laquelle la cède à Louis XIII en 1629[21].
Monthermé vit de l'exploitation de la forêt ainsi que de plusieurs ardoisières. L'année 1749 voit apparaître une verrerie à proximité de l'abbaye de Laval Dieu et, en 1865, on construit les premiers fours à puddler pour affiner la fonte. C'est sur ce secteur, situé entre la Meuse et la Semoy que se concentrent, encore aujourd'hui les principales industries de la commune.
De 1905 à 1914, Monthermé a été le siège de l' Union des syndicats ouvriers des Ardennes symbolisée encore aujourd'hui par la Maison du Peuple.
En vue de la bataille de France qu'ils s'apprêtent à déclencher le , les Allemands prévoient dans leur plan (Fall Gelb) que la zone de Monthermé soit l'un des trois points de passage de leurs Panzer-Divisionen sur la Meuse[22],[Note 4] sur laquelle repose la ligne principale de résistance prévue par le généralissime Maurice Gamelin ; c'est le XLI. Armee-Korps (mot.) de Georg-Hans Reinhardt qui doit passer dans le secteur de Monthermé. L'isthme de Monthermé constitue un point faible dans la défense française du secteur, affecté au II/42e demi-brigade de mitrailleurs coloniaux[Note 5] (II/42e DBMC) du commandant Verdier : le haut commandement a en effet tenu à ce que la défense s'appuie le long du cours d'eau, refusant, comme le voudrait Verdier, d'abandonner l'isthme en ne défendant que sa base[23]. La défense de l'isthme (essentiellement 5e compagnie (lieutenant Barbaste) du II/42e DBMC[23]) a donc du s'étaler tout le long de la Meuse (soit 9 000 m[23]) au lieu d'être concentrée sur une portion réduite (1 200 m[23]), ce qui avec le manque d'effectifs et de moyens, donne une défense légère dont ses sept blocs[Note 6] et deux tourelles mitrailleuses blindés ne peuvent se couvrir les uns les autres[24],[25]. Le à 7 h, après le repli des éléments de cavalerie situés sur la rive droite, le pont de Monthermé est détruit par les Français, cependant ses superstructures métalliques émergent de la Meuse[26].
Les Allemands de l'une des deux Panzer-Divisionen du XLI. Armee-Korps (mot.), la 6e Panzerdivision[Note 7] de Werner Kempf, arrivent sur la rive droite du fleuve à Monthermé le et ils investissent immédiatement les habitations de la rive droite[25]. Les mitrailleuses françaises réagissent et les empêchent de s'approcher plus du fleuve, ainsi que l'artillerie de 155 mm, celle-ci ne tirant que légèrement, ignorant l'importance des forces allemandes qui s'approchent et de l'attaque qu'ils préparent[25]. Les chars de la 6e Panzerdivision arrivent à leur tour : les Panzer IV s'installent sur les hauteurs pour soutenir l'attaque tandis que les Panzer II et III, plus légèrement armés, attaqueront avec les fusiliers allemands[25]. L'aviation allemande intervient également, succédant bombardements d'interdictions et de destructions[25],[Note 8].
Après une préparation d'artillerie sur la presqu'île « qui ressemble maintenant à une chaudière »[27], les fusiliers allemands du III./Schützen-Regiment 4 entament la traversée vers 15 h, en canots pneumatiques, de part et d'autre du pont détruit la veille[28]. Les Allemands remarquent rapidement que les superstructures du pont, qui dépassent des eaux, peuvent permettre l'établissement d'une passerelle de fortune à l'abri des tirs français qui les gênaient jusque-là considérablement[28] et fait échouer, dans le sang, leurs premières tentatives d'approche depuis les pentes de l'« enveloppe »[29]. Devenus ainsi nombreux à être passés sur la rive gauche, les Allemands isolent et prennent à revers les positions françaises qui tombent les unes après les autres, les blocs étant orientés pour faire feu sur le fleuve, ils ne peuvent se défendre d'une attaque par la terre[24]. Le lieutenant Barbaste communique alors à son supérieur « Situation désespérée. Décide de contre-attaquer avec éléments disponibles en direction de l'observatoire. PA 1, 2 et 3[Note 9] doivent être tombés. Tiendrai jusqu'au bout »[30]. Il trouve la mort au cours de cette action qui échoue[28]. À 19 h, l'isthme est entièrement aux mains des Allemands[31]. Dans le même temps, les Allemands se sont dirigés vers la base de l'isthme, où se trouve la ligne intermédiaire, initialement défendue par la 4e compagnie du II/42e DBMC[23]. Ils l'attaquent au soir mais sans succès[29]. Dans la nuit du 13 au 14, un coup au but de l'artillerie française touche finalement la passerelle mais elle sera remise en état[32].
Le 14 au matin, les combats reprennent sans résultats pour les Allemands mais les défenseurs sont également épuisés et à court de ravitaillement[32]. Le III/248e régiment d'infanterie (III/248e RI, commandant Le Coroller) arrive en renfort mais ne peut monter en première ligne à cause du jour, les hommes de ce bataillon reçoivent finalement l'ordre de contre-attaquer mais « le combat en sous-bois les déroute [...] ils sont pris de panique et fuient »[33] ; les artilleurs envoyés en renfort se replient intempestivement et également le II/248e RI dont « les hommes, les officiers même, refluent »[33]. Les malgaches du II/42e DBMC sont « démoralisés d'avoir vu leurs camarades du 248 refuser de les aider, de les soutenirs »[33]. Cependant, au soir du 14, les Allemands n'ont pas réussi à percer la défense française grâce à l'artillerie qui empêche toute traversée[29].
Dans la nuit du 14 au 15, le Pionier-Bataillon 57 met en service un pont, les chars peuvent ainsi passer sur l'autre rive et dès l'aube la 1./Panzer-Regiment 11 peut lancer une attaque avec le II./Schützen-Regiment 4[34]. Manquant d'armes antichars et d'hommes (10 000 soldats de la 102e DIF ayant battu en retraite, la 61e DI connaissant un destin similaire[35]), la défense cède enfin, la Kampfgruppe Esebeck fonce alors vers Montcornet qu'elle atteint dans l'après-midi, faisant de très nombreux prisonniers[36]. Le plan Dyle qui prévoyait de livrer la bataille décisive qui aurait dû stopper l'invasion allemande en Belgique ne sera ainsi jamais mis en œuvre.
« La Meuse serpente lentement au milieu de vallées calmes et fertiles qu'entrecoupent des rangées de peupliers et de saules ; ailleurs elle réfléchit les vertes ombres des collines. plus loin, elle se rétrécit et s'enfonce brusquement dans une gorge étroite, et en passant, entoure comme une presqu'ile ce mont arrondi qui domine Monthermé. La Meuse est à la fois pour ce bourg si pittoresquement situé, un chemin rapide et laborieux qui l'enrichit, et un spectacle animé qui le distrait de la vue un peu monotone d'une chaine de hauts rochers dressés entre lui et l'horizon comme un rempart infranchissable ; elle transporte les ardoises et les écorces de chêne, fortune du pays ; elle baigne les jolies maisonnettes, les vergers, les jardins, les champs du bourg. Du sommet de la montagne on n'aperçoit d'abord qu'un gouffre aride, silencieux, inanimé ; on se croirait dans un désert si l'on ne voyait quelques lourds bateaux descendre ou remonter la rivière. Les maisons sont construites de fortes pierres rougeatre et violette ; les toitures sont couvertes de belles ardoises et un pont suspendu en fer unit les deux rives. la population se compose de 1800 habitants actifs et laborieux. C'est seulement dans la saison où l'on récolte l'écorce de chêne que Monthermé ressemble à ces petits bourgs muets et endormis. À cette époque de l'année, hommes, femmes, enfants abandonnent leurs habitations, gravissent les flancs des rochers, fourmillent dans les taillis et dépouillent à l'envi les arbres de leur rude vêtement. De hardis bucherons suspendus à une corde frappent de la hache les chênes isolés... Les habitants de Monthermé se nourrissent de pommes de terre, de pain de seigle et surtout de café au lait. On évalue que chaque travailleur en consomme près de deux litres par jour en trois repas... »
— Article paru dans le Magasin pittoresque de 1852.
Entre le 10 et le , Les Ardennais sont évacués vers la Vendée et les Deux-Sèvres. Les autorités préfectorales avaient décrété que les habitants de Monthermé soient dirigés vers Saint-Jean-de-Monts, Fromentine, Notre-Dame-de-Monts, Beauvoir-sur-Mer et L'Île-d'Yeu[37].
Au niveau intercommunal, Monthermé est membre de la communauté de communes Meuse et Semoy puis en 2017, les communautés de communes Portes de France et Meuse et Semoy fusionnent pour former la nouvelle communauté de communes Vallées et Plateau d'Ardenne[38].
Lors des élections municipales de , Alain Bernard menait la liste sortie en tête du scrutin sous l’étiquette LDVG[39].
Participation : 54,79 %
Monthermé fait partie du département Ardennes qui fait partie de la région Grand Est qui comptera 169 conseillers au sein de son conseil régional. Cette nouvelle assemblée se réunira le à Strasbourg[39].
Participation : 75,23 %
Participation : 40,89 %
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
juin 1829 ? | novembre 1830? | Jean Pierre Pihet | ||
1877 | ? | Perlot | ||
1919 | 1925 | Polydor Golinval | SFIO | Journalier puis cultivateur |
1925 | 1929 | Paulin Renard[42] | SFIO PCF |
Ouvrier métallurgiste |
mars 1977 | mars 1983 | André Gilquin | DVG | |
mars 1983 | mars 1989 | Serge Gatier | ||
mars 1989 | mars 2001 | Louis Keller | ||
mars 2001 | mai 2020 | Alain Bernard | PCF | Retraité de la Fonction Publique |
Mai 2020 | En cours | Catherine Joly[43] | ||
Les données manquantes sont à compléter. |
Monthermé a adhéré à la charte du parc naturel régional des Ardennes, à sa création en [44].
En 2010, Monthermé comptait 2 459 habitants[45] ;
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[47].
En 2019, la commune comptait 2 237 habitants[Note 10], en diminution de 7,29 % par rapport à 2013 (Ardennes : −3,68 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 520 | 1 396 | 1 425 | 1 379 | 1 660 | 1 620 | 1 976 | 2 126 | 2 299 |
1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 550 | 2 599 | 3 024 | 3 383 | 3 699 | 3 870 | 4 150 | 4 272 | 4 170 |
1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
4 456 | 3 621 | 3 842 | 3 889 | 3 705 | 3 018 | 3 468 | 3 589 | 3 212 |
1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 | 2019 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 299 | 3 103 | 2 866 | 2 791 | 2 588 | 2 573 | 2 459 | 2 343 | 2 237 |
Lycée présent à environ 20 km, Charleville-Mézières et Revin
Hôpital de Manchester à Charleville-Mézières (20 km)
Monthermé a vécu de l'exploitation de la forêt ainsi que de l'ardoise. Au Moyen Âge se pratique l'« essartage », défrichement pour mise en culture.
À partir du XIIe siècle, diverses carrières et ardoisières sont exploitées employant une nombreuse main d'œuvre. Bénéficiant du trafic fluvial, exploitées pendant près de huit siècles elles sont fermées dans les années 1930/1940.
Le XVIe siècle voit apparaître les « boutiques » de forgerons, néanmoins l'exploitation forestière reste très active. L'année 1749 voit apparaître une verrerie à proximité de l'Abbaye de Laval-Dieu qui reste active jusqu'en 1846[50]. Le XIXe siècle, apporte la révolution industrielle et l'apparition de la métallurgie. Le chemin de fer est installé dans la vallée et permet le développement rapide des échanges et l'essor des entreprises. Les « boutiques » sont remplacées par les usines : Fonderie, emboutissage, estampage et tôlerie. Néanmoins, les conditions de travail sont dures et les salaires bas.
De 1905 à 1914, Monthermé est le siège de l'« Union des syndicats ouvriers des Ardennes », le syndicat de la métallurgie s'organise autour de Théophile Sauvage ; la coopérative ouvrière « La Ménagère » est créée ainsi que « La Maison du Peuple », première bourse du travail des Ardennes, fondée en 1911.
Monthermé a été un important centre industriel de la vallée de la Meuse et de la Semoy durant la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle : des scieries, des forges et une industrie verrière s'y sont développées en grande partie grâce aux transports fluviaux et ferroviaires, mais son activité a fortement décliné après les années 1970. Il reste aujourd'hui :
Un quai pour le port a été réalisé sur la rive gauche de la Meuse. Il permet d'accoster sur 174 m ; labellisé « port exemplaire » il devrait contribuer à l'essor du tourisme fluvial[51].
Le les port de plaisance de Monthermé obtiennent le Pavillon Bleu[52].
Les routes départementales D 1, D 31 et D 989 desservent Monthermé, ville qui possède aussi la gare de Monthermé de la ligne qui va de Charleville à Givet.
La commune de Monthermé offre, par sa position géographique au confluent de la Meuse et de la Semoy et son implantation dans une boucle de la Meuse, un ensemble de points de vue permettant de voir la commune sous différents angles :
Certains de ces sites, comme celui de la Roche à 7 heures, permet également au promeneur d'observer des affleurements de schistes dont certains bancs ardoisiers qui ont été exploités dans ce secteur. Depuis ce site, le visiteur pourra également voir cette curiosité géologique, formée de bancs de quartzite évoquant, selon la légende, le passage des quatre fils Aymon dans la région (site situé et à voir sur la commune de Bogny-sur-Meuse).
À son origine, Monthermé compte deux bassins de population, établis autour de l'église Saint-Léger et de l'abbaye de Laval Dieu.
L'église Saint-Léger est l'une des trois églises bâties sur la commune. Les parties les plus anciennes, comprenant le mur nord de la nef, la croisée du transept et le croisillon nord sont datés de la fin du XIIe siècle. L'édifice fut en grande partie détruit en 1445 par une incursion d'une bande de pillards nommés les Écorcheurs à la solde d'un prince de Liège. Reconstruite, elle fut consacrée en 1452 par l'archevêque Jean II Jouvenel des Ursins. L'édifice connut plusieurs modifications, notamment durant les Guerres de religion où il fut fortifié.
À l'intérieur, on peut observer une cuve baptismale fin XIIe-début XIIIe. Le maître-autel, en marbre, aurait été réalisé en 1783 par un artiste de Charleville-Mézières, François Feuillat. À voir également, les fresques du XVIe siècle.
L'édifice a été classé au titre des Monuments historiques en 1959[54].
L'abbaye fut fondée en 1128, à la « Bouche de Semoy » au confluent de la Meuse et de la Semoy par Ithier (Whiter) dit le Dévot. L'église de la communauté de chanoines Prémontrés fut détruite par un incendie volontaire durant la nuit du 16 au . La façade ouest de l'édifice fut réparée trois ans plus tard.
C'est au sein de cette communauté qu'Étienne Nicolas Méhul s'exercera, sous la direction du chanoine allemand Hanser Guillaume. Seul le buffet de cet orgue (1771) subsiste aujourd'hui. On peut aussi y voir des boiseries du XVIIIe siècle ainsi que plusieurs dalles funéraires.
La communauté est dissoute à la Révolution française, les biens vendus. Les bâtiments sont transformés et détruits, dont une grande partie le .
L'église, les ruines de la maison canoniale et le sol du jardin jusqu'à la Semoy ont été classés au titre des Monuments historiques en 1963[55].
Sur les Hauts, l'écart des Hauts-Buttés (altitude 500 m) est, depuis le XVIIIe siècle, un lieu de culte, l'église Saint-Antoine des Hauts-Buttés dédiée à saint Antoine de Padoue y est située.
Dans la rue principale on peut encore voir :
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Les armes de Monthermé se blasonnent ainsi : de gueules à la bordure engrêlée d'argent.
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