Marigny-l'Église est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Pour les articles homonymes, voir Marigny.
Marigny-l'Église | |
L'église de Marigny-l'Église. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Nièvre |
Arrondissement | Château-Chinon (Ville) |
Intercommunalité | Communauté de communes Morvan Sommets et Grands Lacs |
Maire Mandat |
Philippe Dauvergne 2020-2026 |
Code postal | 58140 (anciennement 58620) |
Code commune | 58157 |
Démographie | |
Population municipale |
282 hab. (2019 ![]() |
Densité | 7,3 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 21′ 20″ nord, 3° 56′ 15″ est |
Altitude | Min. 270 m Max. 618 m |
Superficie | 38,8 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Avallon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Corbigny |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
Ses habitants sont les Marignois(es).
Le nom de Marigny découle du gentilice gallo-romain Marinius qui vient lui-même du cognomen Marinus qui, combiné avec le suffixe -acus a donné Mariniacus d'où dérive Marigny[1].
Ce suffixe -acus est la forme latinisée de la terminaison gauloise -acos , désignant un domaine rural. Il permet de conjecturer de façon plausible que le propriétaire initial du domaine était romain ou gaulois[2].
Dans le cartulaire de l'évêché d'Autun, connu sous le nom de Cartulaire rouge (XIIIe siècle), la ville apparait sous le nom de Marrigni[3].
La commune s'est appelée sous l'ancien régime Marigny-en-Morvand ou Marigny-l'Eglise-en-Morvand.
Marigny-l'Église se situe à la limite du « Morvan des bocages » et du « Morvan de la grande forêt », et fait partie de son parc naturel régional et fait aussi partie du canton de Lormes.
La commune s'étend sur 3885 hectares dont 1517 boisés.
À 450 mètres d'altitude, le lieu est à la limite des premiers contreforts de la « montagne morvandelle ».
Une partie du lac du Crescent se situe sur le territoire communal.
Le village peut être considéré comme un village acropole , car il est situé sur le sommet d'une colline. Mais qui, par les mystères des nappes phréatiques, comporte de l'eau à faible profondeur. Chaque maison est en effet pourvue d'un puits d'eau claire.
Plusieurs chemins de randonnées traversent la commune.
Les quatorze hameaux de Marigny-l'Église sont les suivants :
En 1301, des droits sur "crotefou" appartiennent à Guy Rateau, fils d'Hugues et Pétouille du Meix[4]
Un auteur[5] a ajouté les deux hameaux suivants, ce qui parait relever d'une erreur :
![]() |
Chastellux-sur-Cure (Yonne) |
Saint-Germain-des-Champs (Yonne) | ![]() | |
Saint-Martin-du-Puy Chalaux |
N | Quarré-les-Tombes (Yonne) | ||
O Marigny-l'Église E | ||||
S | ||||
Saint-Martin-du-Puy | Brassy | Dun-les-Places |
Marigny-l'Église est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[6],[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avallon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 74 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[9],[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (50,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (50,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (49,2 %), prairies (36,8 %), zones agricoles hétérogènes (10,2 %), eaux continentales[Note 3] (2,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,4 %)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].
Marigny-l'église a probablement été fondée à une époque celtique[13]. Des pierres celtiques (Roches des fées) ont été trouvés aux Plats, à un lieu appelé "le tombeau du roi viking"[14]. Un dolmen, brisé en 1840, se trouvait près de la Chaume aux Renards.
A Marigny La Ville, on a pu identifier les restes d'une villa romaine. Il y aurait à Marigny au moins treize villas romaines[15].
En 885, une troupe de pillards normands, réfugiée dans les forêts du Haut Morvand, aurait été défaite par une armée menée par Ribaud, l'évêque d'Auxerre. La bataille, commencée à Quarré les tombes, aurait fait 6.000 morts et se serait achevée sur les hauteurs des Plats, à Marigny l'Eglise, où l'on a retrouvé des haches[16].
En 1102, Guillaume III, comte de Nevers, donne à l'Eglise d'Autun les biens qu'il possède dans la seigneurie de Marigny l'Eglise[17].
Au XIIIe siècle, le bourg de Marigny se divisait en deux fiefs.
Le fief de Marigny la Ville fut vendu par Jean, sire de Charny et Jeanne de Villurbain à Guy de Chastellux en 1309.
C'est ainsi que la maison de Chastellux obtint la totalité de la seigneurie de Marigny l'Eglise, conservée jusqu'à la Révolution.
Monsieur François Etienne Morizot, avocat en Parlement demeurant à Avallon, est reçu bailli et juge de Marigny le .
Claude Hollier, marchand de bois, sera entendu en 1791 dans le cadre de l'instruction relative à des attaques contre l'Assemblée nationale[18].
Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune porta provisoirement le nom de Marigny-la-Montagne[19] et Marigny-le-Libre[20].
Ont été enregistrés comme émigrés :
Jean Baptiste Bagnard, prêtre réfractaire, est déporté en , mis au galères et meurt en 1794 (an II-an VII)[25].
Au sortir de la Révolution, deux marchands de bois considérablement enrichis vont construire leur "château" à Marigny l'Eglise. Philippe François Marquet, fils de Lazare (chirurgien), érigea en 1798 sa maison à Marigny la Ville. Léonard Houdaille, qui avait accumulé une "fortune colossale" pendant la Révolution[26], fut le premier maire de la commune en 1799 et fit construire sa maison dans le bourg en 1800.
En 1893, un ancien domestique de monsieur Clemenceau fut mis au secret à Marigny l'Eglise afin de ne pas dévoiler des noms compromis par le scandale de Panama[27].
En 1901, l'école publique de filles a été laïcisée[28].
La commune a déploré soixante victimes pendant la Première Guerre mondiale.
Sous l'Ancien régime, Marigny l'Eglise relève de la généralité et du Parlement de Paris et Dijon, du bailliage de Saint Pierre le Moûtier et Avallon, diocèse d'Autun.
Après la Révolution, la commune relève du canton de Brassy (1790) puis Lormes (1801) et Corbigny.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1799 | Février 1828 | Leonard Houdaille | - | - |
Février 1828 | 26 juin 1841 | Charles Houdaille | - | - |
26 juin 1841 | Septembre 1843 | Léonard Voillot | - | - |
Septembre 1843 | 24 juillet 1851 | Claude Lacour | - | - |
24 juillet 1851 | 1874 | Abel Houdaille | - | - |
1874 | 1884 | Lazard Jacquiau | Bonapartiste | https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96840155/f438.item |
1884 | 17 août 1902 | Louis-Abel Houdaille | - | - |
17 août 1902 | 24 mai 1912 | Léger Boillot | Républicain | - |
24 mai 1912 | 30 juin 1925 | Charles Soupault | - | - |
30 juin 1925 | 3 octobre 1929 | Joseph Bachelin | - | - |
3 octobre 1929 | 20 décembre 1951 | Felix Leuthereau | - | - |
20 décembre 1951 | 12 août 1953 | Edmond Roy | - | - |
12 août 1953 | 7 septembre 1975 | Léon Marty | - | - |
7 septembre 1975 | 24 juin 1995 | Georges Petit | - | - |
24 juin 1995 | 25 mars 2014 | Jean-Claude Jacquinot | - | - |
25 mars 2014 | En cours | Philippe Dauvergne | - | - |
Les données manquantes sont à compléter. |
Il y a à Marigny l'Eglise aux XVIIIe siècle un office de notaire royal tenu ainsi
Demeurant | Début | Fin | |
---|---|---|---|
Pierre Robin | Crottefou | < 1711 | > 1754 |
Pierre Bourdillat | Marigny l'Eglise | ||
Pierre Robin | |||
Thomas Bussy | Corbigny | ||
Pascal Bourbillot |
Les curés de Marigny sont :
Début | Fin | |
---|---|---|
François Simon | < 1643 | |
Pierre Phénixan | < 1682 | |
Jean Boussard | 1688 | |
André Bernard | < 1719 | |
Jean Baptiste Bagnard (Gagniard) | < 1789 | 1792 |
Gaulon | > 1905 |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[30].
En 2019, la commune comptait 282 habitants[Note 4], en diminution de 8,74 % par rapport à 2013 (Nièvre : −5 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 500 | 1 235 | 1 423 | 1 562 | 1 640 | 1 815 | 1 804 | 1 810 | 1 810 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 473 | 1 657 | 1 600 | 1 534 | 1 576 | 1 709 | 1 457 | 1 393 | 1 350 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 362 | 1 304 | 1 204 | 921 | 899 | 845 | 796 | 726 | 583 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
491 | 456 | 408 | 377 | 347 | 301 | 342 | 353 | 331 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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302 | 282 | - | - | - | - | - | - | - |
Une tuilerie est créé à Marigny en 1821 entre Simon Marquet et Léonard Voillot, couleur de bois sur la Cure[32].
En 1840, on dénombre un notaire (Lentereau), deux marchands de bois (Houdaille et Voillot), et un tuilier (Marquet)[33].
De nos jours, la commune compte un bar-restaurant, une épicerie et un relais-Poste à l'Auberge du Crescent. De plus il existe de nombreux gites et maisons d'hôtes dans la commune notamment le gîte communal.
L'église paroissiale au cœur de village a été construite au XIIe siècle en forme de croix. Elle est dédiée à saint Pierre aux liens.
Le chœur a été reconstruit au XVIe siècle. Elle a été remaniée et agrandie au XVIe siècle (croix hexagonale extérieure de 1501, agrandissement de la nef, chapelle Saint-Blaise au nord en 1505 - fondée par la famille Boussard de Queuzon- ), au XVIIe siècle (chapelle sud en 1643 par le curé François Simon, ceinture murale du cimetière en 1667).
La "seconde cloche" fut bénie le par Jean Boussard, ancien curé. Elle a eu pour parrain Antoine de Chastellux et pour marraine sa mère Judith de Barillon. Elle a été nommée "Antoine". La cloche principale fut bénite le par le curé André Bernard, sous le parrainage de Guillaume Antoine, comte de Chastellux et Marie Anne de Gouffier, dame de Vésignieux. Elle porte l'inscription suivante : "Seigneur, répandez votre bénédiction sur tous ceux qui entendront mon son. J'ai été nommé Pierre Antoine Marie" du nom du dédicataire de l'église et de ses parrain et marraine. Les deux autres cloches, de moindre taille, furent bénites le sous les parrainages de César François, comte de Chastellux, seigneur de Marigny, son épouse Olympe Elisabeth Jubert de Thil, son frère Philippe Louis et leur mère Claire Thérèse d'Aguesseau.
Le , le tonnerre, tombé sur le clocher, perça la voute et fit trois morts (Pierrette Sagette, femme d'Houdard, Jacques Houdaille et Michel Bargeot).
L'église fut dépavée et les statues mutilées pendant la Révolution française.
Des travaux furent encore entrepris en 1828 (agrandissement de la nef), 1857 (grand autel - consacré le - renfermant les reliques des saints Célestin et Adrien) et 1860 (autre chapelle).
Sur demande du chanoine d'Autun, Philippe Voillot, le cardinal Jean-Baptiste-François Pitra a envoyé de Rome une relique de saint Pierre le 1er aout 1865.
L'horloge publique est un don d'Abel Houdaille, maire de la commune.
Philippe Voillot, chanoine d'Autun, fonda un couvent à Marigny en 1863, dans la maison dont il avait hérité en 1857 de son frère, marchand de bois et ancien maire de la commune. Il en fit don aux sœurs de Nevers pour l'enseignement (deux salles de classe) et le soin des malades[34].
Château dans le bourg construit en 1800 par Léonard Houdaille. Il s'agit d'une demeure sur deux niveaux et combles aménagés couverte d'un toit à longs pans brisés (type Mansart) et percés de trois baies à chaque étage[35]. La propriété comprend parc, dépendances, glacière et de nombreux arbres centenaires. Elle était initialement alimentée en eau par un captage en pierre dans le bois de la revenue.
Occupé par la kommandantur en 1940. Après la libération, Madame Degesnet, descendante de M. Houdaille, le vendit à monsieur Roux, qui hébergea quelque temps Maurice Thorez et ses parents, venu se faire discret en ces lieux. La maison fut rachetée par les époux Farges qui transformèrent en 1955 la façade en ajoutant des colonnes de marbre autour du perron et des encadrements sculptés autour des baies[36].
Maison de maître érigée en 1798 par Philippe Marquet à Marigny la Ville sur un terrain acquis 8000 livres d'Henri Georges César de Chastellux en 1786. La maison aurait été bâtie avec les pierres du château de Roche-Berthoud (sis au confluent de la Cure et du Chalaux et aurait brulé en 1100[37]). Il s'agit d'une demeure sur deux niveaux et combles aménagés couverte d'un toit à longs pans brisés (type Mansart) et percés de six baies à chaque étage. Une grange comportant des écuries fut construite au XIXe siècle par François Gautherin, fils d’Émile, notaire à L'Isle-sur-Serin et Marie-Anne Marquet .
La maison a été occupée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sur la place de l’église se trouvent les vestiges d'une ancienne auberge ou relais de diligence du XVIIIe siècle formant un ensemble permettant d’héberger voyageurs, attelages et chevaux. Ce relais aurait été construit par des marchands de chevaux. Une remise d'attelages encadrée par deux écuries complétaient l'auberge qui avait un grand et large escalier en pierre. Les traces d'une enseigne en façade "ici on loge à pied et à cheval" se voyait encore au XXe. Aujourd'hui, à l'emplacement, on observe un bâtiment divisé en trois logements : la façade dévoile porche et porte et le logement privé de droite comprend une arcade au rez-de-chaussée[38].
Il existe, sur la route de Marigny-l'Église à Marigny-la-Ville une croix ancienne, tout à fait remarquable. Sculptée d'un Christ en croix d'un côté et d'une Vierge à l'Enfant de l'autre, elle mesure 4 mètres 80 de haut. Seul un soubassement en forme d'autel la distingue du calvaire bi-face de Bazoches. Elle constituerait ainsi l'unique exemplaire connue de ce type[39].
Prévu par convention du et construit de 1929 à 1932 par l'entreprise Ballot-Holzmann, le barrage est haut de 37 m et long de 330 m. Il forme une retenue de neuf millions de m3 d'eau au confluent de la Cure et du Chalaux. Tout comme ses voisins, les lacs de Pannecière et de Chaumeçon, il permet de réguler les eaux de l'Yonne et de la Seine pour éviter les crues dans la capitale.
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