Marchastel est une commune française, située sur la Via Podensis dans le nord-ouest du département de la Lozère en région Occitanie.
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Exposée à un climat de montagne, elle est drainée par le Bès, le ruisseau le Gambaïse, la Peyrade et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans le parc naturel régional de l'Aubrac, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (le « plateau de l'Aubrac ») et huit zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Marchastel est une commune rurale qui compte 50 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 463 habitants en 1806. Ses habitants sont appelés les Marchastélois ou Marchastéloises.
Le village est bâti au pied d'un piton volcanique (1 267 m) qui serait le reste d'un dyke ayant résisté à l'érosion.
À l'est de Marchastel, le mont Redorte (1 291 m) offre un panorama.
Le Bès est franchi par l'intermédiaire d'un pont bâti au XVIe siècle, parfois appelé pont de Bukinkan (par analogie avec Buckingham[réf. nécessaire], les Anglais étant passés dans la région).
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Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat, Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[2].
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Deux-Verg », sur la commune de Deux-Verges, mise en service en 1980[7]et qui se trouve à 19 km à vol d'oiseau[8],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 7,4 °C et la hauteur de précipitations de 1 036,1 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Rodez-Aveyron », sur la commune de Salles-la-Source, dans le département de l'Aveyron, mise en service en 1972 et à 53 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,7 °C pour la période 1971-2000[11], à 10,7 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[13].
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[14],[15].
La commune fait partie du parc naturel régional de l'Aubrac, créé par décret le [16] et occupant une superficie de 220 284 ha. Région rurale de moyenne montagne, l’Aubrac possède un patrimoine encore bien préservé. Son économie rurale, ses paysages, ses savoir-faire, son environnement et son patrimoine culturel reconnus n'en demeurent pas moins vulnérables et menacés et c'est à ce titre que cette zone a été protégée[17],[18].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 4]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : le « plateau de l'Aubrac »[20], d'une superficie de 25 475 ha, un site comportant un grand nombre de tourbières abritant une flore très spécialisée : plantes carnivores, linaigrettes, et certaines espèces relictes des dernières glaciations comme la Ligulaire de Sibérie[21].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Sept ZNIEFF de type 1[Note 5] sont recensées sur la commune[22] :
et une ZNIEFF de type 2[Note 6],[22] : le « plateau de l'Aubrac lozérien » (28 285 ha), couvrant 18 communes dont une dans le Cantal et 17 dans la Lozère[30].
Marchastel est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[31],[I 1],[32]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (79 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (79 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (79 %), zones humides intérieures (9,4 %), prairies (6,4 %), zones agricoles hétérogènes (5,1 %)[33].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Marchastel est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque particulier : le risque de radon[34]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[35].
Marchastel est exposée au risque de feu de forêt. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été approuvé en décembre 2014 pour la période 2014-2023[36]. Les mesures individuelles de prévention contre les incendies sont précisées par divers arrêtés préfectoraux et s’appliquent dans les zones exposées aux incendies de forêt et à moins de 200 mètres de celles-ci. L’arrêté du , complété par un arrêté de 2020, réglemente l'emploi du feu en interdisant notamment d’apporter du feu, de fumer et de jeter des mégots de cigarette dans les espaces sensibles et sur les voies qui les traversent sous peine de sanctions. L'arrêté du , abrogeant un arrêté de 2002, rend le débroussaillement obligatoire, incombant au propriétaire ou ayant droit[Note 8],[36],[37].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[38].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 29,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (15,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 44 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 14 sont en en aléa moyen ou fort, soit 32 %, à comparer aux 14 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[39],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[40].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982 et 1994.
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Marchastel est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[41].
L'étymologie du nom "Marchastel" viendrait de "château des Maures", en référence à l'ancien château qui surplombait le village du haut du rocher.
Une autre hypothèse est avancée par Mr Ajasse, instituteur à Rieutort d'Aubrac, ayant réalisé une étude communale en 1874[42]; le nom viendrai de "Mars", dieu romain auquel un culte était rendu au sommet de la butte volcanique, et de "Chastel", pour le château siégeant alors en ce sommet.
Ce village était jadis sur la voie romaine, un des plus importants châteaux de la baronnie de Peyre se dressait sur le pic de « la Tourre » (des restes de fondations et des vestiges de murs sont visibles).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
2001 | 2008 | Christian Bessière | ||
2008 | En cours | Éric Malherbe |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[43]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[44].
En 2019, la commune comptait 50 habitants[Note 9], en diminution de 24,24 % par rapport à 2013 (Lozère : 0 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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370 | 297 | 463 | 381 | 336 | 412 | 318 | 428 | 427 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
390 | 399 | 303 | 232 | 287 | 248 | 270 | 256 | 265 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
248 | 274 | 219 | 169 | 179 | 174 | 177 | 156 | 133 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
125 | 106 | 92 | 71 | 74 | 73 | 84 | 87 | 77 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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56 | 50 | - | - | - | - | - | - | - |
2008 | 2013 | 2018 | |
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Commune[I 4] | 9,4 % | 8,3 % | 3,4 % |
Département[I 5] | 5 % | 6,4 % | 7,1 % |
France entière[I 6] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 33 personnes, parmi lesquelles on compte 75,9 % d'actifs (72,4 % ayant un emploi et 3,4 % de chômeurs) et 24,1 % d'inactifs[Note 10],[I 4]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département, alors qu'en 2008 la situation était inverse.
La commune est hors attraction des villes[Carte 3],[I 7]. Elle compte 22 emplois en 2018, contre 23 en 2013 et 22 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 27, soit un indicateur de concentration d'emploi de 84,8 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 57,1 %[I 8].
Sur ces 27 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 16 travaillent dans la commune, soit 61 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 47,8 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 21,7 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 30,4 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
L'église principale était jadis la chapelle Saint-Andéol, l'actuelle est une reconstruction de 1903, dans le style roman du XIIIe siècle (voûte en berceau, clocher-tour octogonal avec escalier à vis, etc.). On pourra y apercevoir des maisons en pierre volcanique aux toits de schiste et de lauzes.
À proximité de l'église se trouve une croix de mission comportant les symboles de la passion du Christ, croix fabriquée par un atelier situé 3 rue du Doyenné à Lyon.[47]
Sur la via Podiensis du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
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