Locmélar [lɔkmelaʁ] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Locmélar | |
Mairie de Locmélar. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Morlaix |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Landivisiau |
Maire Mandat |
Bruno Cadiou 2020-2026 |
Code postal | 29400 |
Code commune | 29131 |
Démographie | |
Gentilé | Locmélariens |
Population municipale |
474 hab. (2019 ![]() |
Densité | 30 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 27′ nord, 4° 04′ ouest |
Altitude | Min. 47 m Max. 191 m |
Superficie | 15,55 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Landivisiau (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Landivisiau |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Nichée au pied des Monts d'Arrée, la plus petite commune du canton de Sizun, au sud de Landivisiau couvre 1550 ha et compte environ 500 habitants.
Loc-Eguiner | Loc-Eguiner, Lampaul-Guimiliau | Lampaul-Guimiliau |
Ploudiry, Loc-Eguiner | ![]() |
Saint-Sauveur |
Ploudiry, Sizun | Sizun | Sizun |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sizun », sur la commune de Sizun, mise en service en 1983[7] et qui se trouve à 6 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,4 °C et la hauteur de précipitations de 1 324 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Landivisiau », sur la commune de Saint-Servais, mise en service en 1966 et à 9 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[11], à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[13].
Locmélar est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[14],[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Landivisiau, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (79,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (55,8 %), terres arables (22,6 %), forêts (12,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,1 %), zones urbanisées (1,6 %), prairies (0,3 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Lomelare en 1609 et Locmelar en 1661.
Loc est issu du breton lok (« lieu consacré ») [Note 7], Melar est la forme bretonne de Magloire.
La fondation de Locmélar et le culte de saint Mélar sont probablement consécutifs au miracle raconté dans la Vita S. Melori, découverte à Meaux par Dom Plaine et provenant de l'abbaye Notre-Dame de Châge. Selon ce récit légendaire, après le décès du jeune saint mis à mort au château de Beuzit, près de Lanmeur, sa tête fut transportée à la cathédrale de Quimper comme relique, mais les habitants de la Domnonée (Léon actuel) ne cessant de la réclamer, il fut convenu que « Cornouaillais et Domnonéens, nu-pieds, se rendraient sur la montagne d'Arez à la limite des deux provinces, les uns avec le corps, les autres avec la tête, afin de mettre en face ces deux reliques vénérables, pendant que tout le peuple prierait Dieu de déclarer par un miracle où serait conservé la totalité des saintes reliques »[21]. Et la tête d'elle-même se mit à rejoindre le corps...
Locmélar fut longtemps une simple trève de Sizun. C'est le que le recteur de Sizun de l'époque, messire Hervé Urien, annonce aux tréviens de Locmélar, que « vu leur requête, il avait demandé et obtenu de l'Ordinaire l'octroi d'un fonds baptismal et sacraire »[21]. En 1671, les tréviens obtiennent qu'une (un tibia) des reliques de saint Mélar soit transférée de l'église de Lanmeur en celle de Locmélar[22]. Des cloches sont la même année installées dans l'église.
Joseph Thépaut, né le à Porspoder, fut prêtre constitutionnel, ordonné par Mgr Expilly le ; en 1804, il est recteur de Locmélar, mais est qualifié de « mauvais sujet, tapageur »[23].
En décembre 1783, « une louve enragée blessa six personnes à Locmélar, dont deux dangereusement, et quatre autres à Ploudiry. Des bœufs qu'elle alla ensuite attaquer la tuèrent à coups de cornes »[21].
Selon des statistiques agricoles publiées en 1849 et concernant selon les productions des années comprises entre 1836 et 1846, la totalité de la population communale en 1836, soit 1 041 personnes, est considérée comme agricole. La répartition de l'occupation des terres est alors la suivante : 509 ha de terres arables, 788 ha de landes et bruyères, 73 ha de bois, taillis et plantations, 106 ha de prairies naturelles ; la commune possédait alors 4 moulins en activité. Les paysans de Locmelar cultivaient à l'époque 102 ha d'avoine, 51 ha de froment, 51 ha d'orge, 53 ha de seigle, 61 ha de sarrasin, 5 ha de lin, 4 ha de chanvre, 10 ha de navets, betteraves, carottes et choux (dont 8 ha de navets), 25 ha de trèfle, 23 ha de pommes de terre, 735 ha d'ajoncs d'Europe, 153 ha restant en jachère, et élevaient 60 chevaux, 174 bovins (dont 120 vaches), 45 porcs, 47 ovins (7 béliers, 22 moutons, 12 brebis, 6 agneaux), 4 caprins (1 bouc et 3 chèvres), 197 poules et 31 coqs, et possédaient 88 ruches à miel[24].
Locmélar est érigée en succursale en 1808 et est alors peuplée de 1 100 âmes[21].
La mission de 1892 fut suivie par tous les paroissiens sans exception[25].
En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par Mgr Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de Locmélar, l'abbé Corre, écrit que « c'est la langue bretonne qui est toujours usitée » par les grandes personnes[26].
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Blason de Locmélar.
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1959 | 1983 | François Pencréac'h[28] | SFIO→PS | Ouvrier à l'Arsenal de Brest |
1983 | 2008 | Henri Therin | PS | Professeur au Collège de Commana |
2008 | 2014 | Roger Kerambloc'h | ||
2014 | 25 mai 2020 | Pierre-Yves Moal | UDB | Enseignant |
25 mai 2020 | En cours | Bruno Cadiou[29] | ||
Les données manquantes sont à compléter. |
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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883 | 810 | 929 | 943 | 1 039 | 1 041 | 1 094 | 1 123 | 1 178 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 101 | 1 085 | 1 142 | 1 050 | 1 067 | 1 051 | 1 075 | 1 054 | 975 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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978 | 975 | 977 | 781 | 764 | 682 | 651 | 572 | 512 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
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470 | 445 | 356 | 349 | 455 | 469 | 450 | 426 | 428 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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455 | 474 | - | - | - | - | - | - | - |
Commentaire : En augmentation continue pendant la première moitié du XIXe siècle (+ 203 habitants entre 1793 et 1851 soit + 23 % en 58 ans), le maximum démographique étant atteint en 1851 avec 1 178 habitants, la population stagne dans la seconde moitié du XIXe siècle évoluant à peine d'un recensement à l'autre. Le XXe siècle est par contre une période de déclin démographique spectaculaire, surtout à partir de la Première Guerre mondiale : entre 1911 et 1982, Locmélar perd 628 habitants soit presque les deux-tiers de sa population (- 64,2 % en 71 ans) atteignant son minimum démographique en 1982 avec seulement 349 habitants. Les deux dernières décennies du XXe siècle, depuis 1982, montrent une modeste reprise démographique, mais le déclin reprend dans la première décennie du XXIe siècle.
Entre 1998 et 2007, Locmélar a enregistré 65 naissances et 45 décès[32], donc un excédent naturel de 20 habitants en 10 ans liée à l'installation d'assez nombreux jeunes couples dans la commune pendant les deux dernières décennies du XXe siècle. La densité de population est de 28 habitants par km2 en 2010.
La commune de Locmélar est riche d'une église classée, faisant partie du circuit des enclos paroissiaux. Bâtie sur la base d'une chapelle dont on a conservé le clocher, elle a été entièrement restaurée.
Son saint patron, saint Mélar, était fils de Sulliau, roi du Léon (partie nord du Finistère). La légende dit que son frère Rivod, afin de prendre le trône, lui a coupé une main et un pied, et qu'une main en argent et un pied en or lui ont poussé. Plus tard, Rivod est parvenu à ses fins, et Mélar est devenu saint.
L'église présente des éléments très récemment restaurés dont le porche méridional (1654) classique avec ses colonnes baguées de style Renaissance et ses lanternons. La porte sous le clocher est datée de 1577, la cuve baptismale de 1612, la porte latérale sud de 1619, celle du nord de 1649 et le porche de 1664. Il abrite à l'intérieur des niches les statues des apôtres. Les retables dédiés à saint Mélar, à la Vierge ou à saint Hervé. Le retable du maître-autel est du XVIIe siècle : des panneaux en bas-relief retracent l'histoire de saint Mélar[33]. L'enclos paroissial de Locmélar est un exemple de dévotion populaire tout empreinte de simplicité et de ferveur. Le calvaire à double console en kersantite et granit (XVIe siècle).
La commune s'anime chaque 1er dimanche d'octobre du pardon voué à saint Mélar. Avant la messe se déroule une procession en costume breton.
Une kermesse est organisée tous les ans par l'école primaire publique.