Largentière (prononcé [laʁ.ʒɑ̃.ˈt̪jɛʁ(ə)]) est une commune française, située dans le département de l'Ardèche et une des deux sous-préfectures du département. Elle se nomme L'Argentèira en occitan.
Ne doit pas être confondu avec Argentière (homonymie) ou L'Argentière-la-Bessée.
Ses habitants sont appelés les Largentiérois. C'est la deuxième plus petite sous-préfecture de France après Castellane dans les Alpes-de-Haute-Provence. Elle appartient à l'unité urbaine d'Aubenas, l'agglomération la plus peuplée du département.
Géographie
Largentière, sous-préfecture de l'Ardèche, est située dans la vallée de la Ligne, à 10 kilomètres environ au sud d'Aubenas et à 85 kilomètres environ au sud-ouest de Valence.
Communes limitrophes
Largentière est limitrophe de six communes[1], toutes situées dans le département de l'Ardèche, et réparties géographiquement de la manière suivante:
Tauriers
Chassiers
Vinezac
Sanilhac
N
OLargentièreE
S
Montréal
Uzer
Carte de la commune de Largentière et des proches communes.
Urbanisme
Typologie
Largentière est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].
Elle appartient à l'unité urbaine d'Aubenas, une agglomération intra-départementale regroupant 22 communes[5] et 41 440 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Aubenas, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (68,1% en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (68,8%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (34,1%), forêts (34%), zones urbanisées (17,8%), zones agricoles hétérogènes (9,1%), prairies (4,9%)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Toponymie
Il s'agit d'un toponyme, variante d'Argentière, avec le sens de mine d'argent (ou de minerai argentifère).
Initialement nommée Segualeriæ (Ségualières) jusqu'au XVIIIesiècle, la cité doit son nom actuel à des mines de plomb argentifère qui furent au centre de conflits incessants entre les comtes de Toulouse et les évêques de Viviers qui les exploitèrent du Xe au XVe siècle.
Le passage des troupes de Simon de Montfort est attesté à Largentière en .
Ancienne propriété des évêques de Viviers, barons de Largentière, elle garde de ce passé un patrimoine architectural remarquable: la cité médiévale, le château (XIIe-XVesiècle), l'église gothique Notre-Dame-des-Pommiers du XIIIesiècle; sur la chaire en pierre est gravée une inscription en occitan datée de 1490: «hieu Pierre Guarnier de Colens ay donat aquesta chadiera al convent».
En 1562, les protestants de la famille de Montbrison à Versas saccagent le cloître des Récollets.
Porte des Récollets.
Joachim de Beauvoir du Roure, seigneur de Brison, qui descend de cette famille, est le chef des huguenots du Vivarais et participe à de nombreux conflits dans la région.
En 1852, les châtaigneraies occupent 40% du territoire du canton de Largentière (et 27% sur l'ensemble des Cévennes). Cet arbre est peut-être la raison pour laquelle les vallées hautes des Cévennes, où il pousse plus en abondance, se sont peuplées plus vite que les vallées basses aux XVIIeetXVIIIesiècles[12].
Plaque en mémoire de la crue de 1878.
Au XXesiècle, Largentière est une petite ville industrielle avec l'exploitation de plomb argentifère par la société Peñarroya qui se prolonge, avec des difficultés, jusqu'en 1982. Aujourd'hui, elle est surtout, en dehors de la saison estivale, très touristique, un centre administratif grâce à sa fonction de sous-préfecture de l'Ardèche et éducatif (lycée hôtelier de Largentière[13], collège public de La Ségalière[14], collège privé Le Portalet Notre-Dame[15]). Son tribunal est aujourd'hui fermé mais le bâtiment accueille des services administratifs.
Dans le contexte de la fin de la guerre d'Algérie, en 1962, de nombreux harkis et leur famille, originaires de la région de Nemours, sont rapatriés par la demi-brigade de fusiliers marins, qui aide à leur installation sur le territoire de la commune. C'est ainsi qu'est créée la cité de «Neuilly-Nemours», ainsi qu'un hameau de forestage[16].
Jusqu'en 1982, la ville était desservie par la voie ferrée de la PLM puis de la SNCF venant de Saint-Sernin. L'ancienne gare a été démolie et son site est maintenant occupé par la gendarmerie et la caserne des pompiers.
Le , la commune de Tauriers est rattachée à Largentière, avant d'être à nouveau détachée le .
Héraldique
Les armes de Largentière se blasonnent ainsi: D'azur au château d'argent flanqué de deux échauguettes couvertes et sommé d'une tour crénelée, girouettée du même, le tout maçonné et ajouré de sable.
Directeur d'hôpital Conseiller général (2001-2015)
Maison Renaissance, hôtel de ville de Largentière.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[24].
En 2019, la commune comptait 1 587 habitants[Note 3], en diminution de 9,68% par rapport à 2013 (Ardèche: +2,47%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1 793
1 706
1 952
2 250
2 919
2 879
3 088
3 214
3 160
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
3 281
2 992
3 144
3 135
2 962
2 783
2 697
2 820
2 472
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
2 354
2 283
2 165
1 887
2 043
1 855
2 021
1 777
1 673
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2008
2013
1 819
2 888
2 782
2 520
1 990
1 942
1 834
1 805
1 757
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2018
2019
-
-
-
-
-
-
-
1 598
1 587
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique
L'augmentation de la population entre 1962 et 1968 est due, d'une part à l'arrivée de nombreux harkis pour qui un camp d'accueil avait été construit, d'autre part par l'arrivée d'ouvriers mineurs venus du nord de la France ou des pays du Maghreb employés dans la mine.
À la suite de la fermeture de la mine elle subit une perte de démographie importante.
En 1989 Tauriers se sépare de Largentière et redevient une commune indépendante.
Manifestations culturelles et festivités
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Fêtes médiévales: chaque été, en juillet et août, ont lieu à Largentière d'importantes «Fêtes médiévales», telles que Le Temps des Chevaliers, avec des animations en costume médiéval et spectacles, ou la fête Argentaria qui a lieu tous les deux ans.
Économie
La société Peñarroya exploite la mine jusqu'en 1982 dont sont extraits du plomb, du zinc, de l'argent[27]. Cette mine avait précédemment appartenu à la famille Rothschild[28]. La fermeture de la mine et la crise du textile conduisent à un déclin de l'activité industrielle.
Les laboratoires Omega Pharma, un important groupe pharmaceutique d'origine belge mais acquis par Perrigo en , y ont installé l'un de leurs quatre sites de production français dans un ancien moulinage de Palluat, entièrement restauré, situé le long de la rivière Ligne. C'est là qu'est produite la Jouvence de l'Abbé Soury[29].
Largentière est aussi le siège de l'entreprise familiale Gineste-Voyages[30] (autocars, organisation de voyages).
Friche industrielle, l'entrée de la mine.
Les laboratoires Omega Pharma, un exemple de reconversion d'un ancien moulinage.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le château de Largentière de la fin du XIIeauXVIIIesiècleInscrit MH(1927)[31].
Le chateau des Tauriers construit au XIIesiècleInscrit MH(1926)[32].
Le château de Fanjau: construit au début du XIIIesiècle par le comte de Toulouse Raymond VI sur des terres appartenant à l'évêque de Viviers qui s'en plaint. En 1210, l'évêque donne le château en fief au comte qui jure fidélité et s'engage à protéger l'évêché de Viviers et ses biens[33].
La cité médiévale, remparts (depuis le XIIesiècle) et porte des Récollets. Des cinq portes donnant accès à la ville, seule la porte des Récollets demeure en usage. Elle prit ce nom à partir du XVIIesiècle, anciennement dite du Mazeau (c'est-à-dire: de l'abattoir, masèl en occitan). Elle disposait jadis d'éléments défensifs: pont-levis et vantaux. La tourelle d'angle est de date récente.
L'église Notre-Dame-des-Pommiers (XIIIesiècle), de style gothique[34].
La Maison à l'étoile: au XIIIesiècle Largentière abritait une colonie juive. En 1284, à Villeneuve-de-Berg, le juif Jacobi de Lunel, habitant de Largentière, accueillait dans sa maison les acteurs d'un accord passé entre les abbés de Cruas et de Mazan. La façade a subi diverses modifications au cours des siècles. La clé de l'arcature supérieure présente deux triangles équilatéraux entrecroisés, formant l'étoile de David.
Le Musée de la soie, route de Valgorge - Les Ateliers du Moulinet présente la filière de la soie en Ardèche au XIXesiècle, depuis l'élevage du ver à soie au moulinage du fil.
Panoramique: entrée de la ville par la porte des Récollets, rivière la Ligne, château, toits.
Dessin de Largentière fait le .
Personnalités liées à la commune
Jean-Louis Giraud-Soulavie (1752-1813), précurseur de la géologie et historien, auteur de l'Histoire naturelle de la France méridionale, en 8 volumes (ouvrage inachevé), et de Mémoires historiques et politiques du règne de Louis XVI.
Joseph-Xavier de Jullien de Vinezac (1749-1814), vicomte puis comte de Vinezac, Chevalier de Saint Lazare, lieutenant d'infanterie, anti-révolutionnaire.
Albin Mazon (1828-1908), alias «le docteur Francus», historien du Vivarais, auteur d'une œuvre considérable, largement rééditée. On lui doit notamment une Histoire de Largentière (1904).
Antoine Marie Auguste Aymès, (1836-1910), officier de marine français, explorateur de l'Afrique occidentale.
Charles Rouvier (1849-1915), diplomate, résident général de France en Tunisie, né à Largentière.
Joseph-Gaston Pouquery de Boisserin (1852-1920), homme politique, député de Vaucluse, et maire d'Avignon, né à Largentière.
Marius Moutet, (1876-1968), homme politique, député de Lyon de 1914 à 1928, député de la Drôme de 1929 à 1942, ministre des Colonies du au , et du au .
Édouard Froment (1884-1973), homme politique, député, opposant au maréchal Pétain et président du Conseil général.
Louis Gabriel Suchet, duc d'Albufera, (1770-1826), maréchal d'Empire, pair de France, militaire français de la Révolution et de l'Empire, dont le cœur repose dans l'église Notre-Dame-des-Pommiers.
Alain Morvan (né en 1944), ancien recteur de l'académie de Lyon, y est né.
Henri Rivier (1870-1950), co-inventeur du papier d'Arménie.
Michel Teston, (né en 1944), écrivain et poète français, auteur de Lautréamont, névrose et christianisme dans l'œuvre du poète.
Jérôme Tisserand né en 1948, artiste peintre, (dictionnaire Bénézit). Conseiller culturel à la mairie de Paris et directeur des affaires culturelles d'Évreux (Eure). Chevalier de la Légion d'honneur.
Louis Vielfaure, député de la Troisième République, ancien maire.
Michel Sima (1912-1987), sculpteur photographe, rescapé de la Shoah.
Voir aussi
Bibliographie
Albin Mazon, Histoire de Largentière, , 592p. (lire en ligne).
J. G. Michaud, «Les gisements de plomb-zinc des Malines et de Largentière», Chronique Recherche Minière, BRGM, no454, , p.36-64. 17 illustrations.
Robert Saint-Jean, «Les origines du consulat en Vivarais méridional au Moyen Âge», Annales du Midi: revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol.77, no74, , p.353-373 (lire en ligne).
collectif, Largentière, une ville «Histoire»: Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent n°145, Privas, Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, .
Nicolas Minvielle Larousse, Largentière, une forteresse minière: in Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent n° 123 consacré aux châteaux et maisons fortes au Moyen Âge, Privas, Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, .
Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Pierre Bozon, «La population de la Cévenne vivaroise», Revue de géographie alpine, t.46, no4, , p.683-715 (DOI10.3406/rga.1958.1848, lire en ligne).
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