Lanfroicourt est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est.
Lanfroicourt | |
![]() Église Saint-Gengoult | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Meurthe-et-Moselle |
Arrondissement | Nancy |
Intercommunalité | Communauté de communes de Seille et Grand Couronné |
Maire Mandat |
Bernard Becker 2020-2026 |
Code postal | 54760 |
Code commune | 54301 |
Démographie | |
Gentilé | Gringaliers ; Gringalières |
Population municipale |
128 hab. (2019 ![]() |
Densité | 21 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 48′ 38″ nord, 6° 19′ 52″ est |
Altitude | Min. 194 m Max. 243 m |
Superficie | 6,19 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Nancy (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Entre Seille et Meurthe |
Législatives | Sixième circonscription |
Localisation | |
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Lanfroicourt est accessible depuis Nancy par la ligne de bus TED numéro R360 à destination de Manhoué-Armaucourt-Nancy.
Armaucourt | Manhoué | Aboncourt-sur-Seille |
Leyr | ![]() |
|
Bouxières-aux-Chênes | Bey-sur-Seille |
Le village est situé sur la rive gauche de la Seille qui passe à 300 mètres en contrebas de la commune.
Au XXIe siècle, le ruisseau de la Fontenelle prenait sa source sur le territoire de la commune de Lanfroicourt, il descendait ensuite vers Bey-sur-Seille pour se jeter dans le ruisseau du Rupt-du-Bois, existant lui toujours au XXIe siècle. Il avait une longueur estimée de 2 100 mètres[1].
Lanfroicourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (79,6 %), prairies (14 %), zones agricoles hétérogènes (4,2 %), forêts (2,2 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Mentions anciennes : Lanfrecurt (1127-1168), Lanfroicourt-sur-Seille (1334), Lanfracourt (1591), Lanfrocourt (1594), Lantfridi curtis (1675), Lanfrocurt (1783)[9].
L'héritage toponymique latin de Lanfroicourt provient de la population autochtone gallo-romaine d'époque. Il y a possiblement eu quelques installations franques au VIe siècle mais ces derniers n'ont jamais réussi à prendre le pas sur la population locale parlant le bas latin et nommant les lieux dans la continuité de leur langage[10].
Le gentilé local de Gringaliers provient du nom du patron du village : Saint-Gengoult.
Le territoire du village a été très anciennement occupé. Il a été trouvé à Lanfroicourt un moulin domestique à grain moulu à la main datant probablement de l'époque gallo-romaine[11]. Le musée lorrain possède également des lames de silex retrouvées sur le territoire de la commune[12].
Il y a peu de traces restantes du village durant la période du Moyen Âge. Lanfroicourt était dépendant de la châtellenie d'Amance[13], du diocèse de Metz et dirigé pendant un temps par un certain Bruno de Rozieres, seigneur à la fin du XIIe siècle[14]. Il est également mentionné que l’évêque de Metz Adalbéron II ordonna la destruction de la forteresse de du village à la fin du Xe siècle[15].
Nous savons qu’il était cultivé à Lanfroicourt le blé, le seigle, l'orge et l'avoine. Cette production céréalière pouvait être moulue dans le moulin du village. Des vignes étaient cultivées aux alentours du village ainsi que des plantations de chanvre. On élevait les brebis, les vaches et le porc[16].
Il est mentionné dans un document, dont il a été perdu la trace, nommé Mémoire instructif touchant le triangle situé sur le finage de Lanfroicourt que Louis de la Mothe (mort en 1629)[17], seigneur de Lanfroicourt au début du XVIIe siècle[18], fit construire dans le finage de Lanfroicourt un complexe de plaisir et de divertissement prenant la forme d'un triangle. Ce triangle était placé près de la Seille dans un pré et trois grandes allées constituaient les grandes faces du triangle. Chaque allée était bordée des deux côtés de canaux alimentés par l'eau de la Seille et sur l'accotement de ces allées étaient plantés des arbres fruitiers rares et des parterres de fleurs. Il y avait près d'un des angles du triangle le moulin de Lanfroicourt ainsi que sur l'angle opposé une grande tour équipée en cuisine et plusieurs chambres. Une petite île artificielle située sur un des canaux du triangle servait quand il faisait beau de lieu de pique-nique pour le seigneur et ses invités. Il est écrit dans le mémoire que l'un des invités fréquents du seigneur Louis de la Mothe fut le duc de Lorraine et de Bar Henri II, alors régnant, qui venait avec sa cour manger, se promener et pratiquer la pêche aux canards. Pendant la guerre déclenchée entre le duc de Lorraine Charles IV et le Royaume de France en 1633 qui déclencha des pillages et des violences guerrières partout en Lorraine, le peuple de Lanfroicourt et des villages voisins se réfugia plusieurs fois avec ses bêtes dans ce triangle et plus particulièrement dans la tour et le moulin qui leur servait de redoute[17].
Le mayeur de Lanfroicourt, avec l'autorité des échevins de Nancy, fait exécuter Jeanne Uldéric, sorcière présumée le [19].
Situé dans une place stratégique de la région à quasi égale distance de Nancy, Château-Salins et Pont-à-Mousson, Lanfroicourt fut tiraillé par l'exploitation intensive de ses ressources. C'est une des plus raréfiées sur le territoire, le bois, qui servant à alimenter les feux des salines alentour (Moyenvic et Château-Salins notamment) tomba dans une grande cherté à la fin du XVIIIe siècle et dénudant les terrains communaux des bois qui l'occupaient avant[20].
À la même époque et comme dans tout le royaume de France se posent des problématiques liées à la consommation récréative du tabac. Produit taxé depuis Richelieu et interdit de plantation par les particuliers depuis 1719, les Gringaliers se voient souvent obligés de se rendre dans les Provinces-Unies, Belgique d'antan, pour y ramener en contrebande quelques blagues remplies.[20]
Les relations avec les autres villages sont également parfois compliquées ; il a été remarqué des plaintes notamment contre le passage de charrues sur le ban du village par les habitants d'Armaucourt , ce qui mettaient à mal l'intégrité de la nature et des chemins. Plus anecdotique ou du moins qui prêterait à sourire ; les colombiers des différents villages aux alentours des champs gringaliers étaient à l'époque moderne une véritable menace, les pigeons lâchés pendant le temps des semailles causaient alors de gros dégâts. Pour plus gros soucis de voisinage, il est à voir la difficile zizanie religieuse ayant lieu entre Bey et Lanfroicourt encore à l'aube du XIXe siècle ; avec pourtant un plus grand nombre de fidèles, les habitants se voient forcés de descendre dans la commune de Bey pour se rendre à l'église ou pour rencontrer le prêtre, parfois avec urgence, qui a pour charge curiale les deux villages à la fois. [20]
En 1821 le village de Lanfroicourt comprenait 50 habitations, un four à chaux, une brasserie et un ancien château[21]. On y cultivait le blé, l'avoine, l'orge, le seigle, venait ensuite les pommes de terre les betteraves le tabac (libéralisé en 1791) et le colza[22].
La tuilerie existant auparavant et approvisionnant les paroisses alentours a été reconstruite en 1868[23].
Lanfroicourt étant un village frontalier du département de Moselle, il fut le témoin de nombreuses occupations militaires allemandes et françaises. Au cours des combats, le village a été bombardé et de nombreux bâtiments ont été détruits dont l'église de Lanfroicourt. Cette église du XIXe siècle fut détruite par des bombes incendiaires allemandes le [24].
Lorsque l'armée du troisième Reich envahie la France à l'été 1940, le village se trouvant dans le département de Meurthe-et-Moselle ne sera pas annexé par l'Allemagne nazie comme l'ont été les départements d'Alsace et celui de Moselle. Étant toutefois dans la zone interdite, Lanfroicourt fut occupé par les troupes allemandes.
La libération du village est effectuée par le XIIe corps d'armée du Major General Manton S. Eddy à l'automne 1944[25].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 2001 | mai 2020 | Jacques Florentin[26] | Retraité salarié du secteur privé | |
mai 2020 | En cours | Bernard Becker[26],[27] | Ancien employé |
En 1789 on compte à Lanfroicourt trois laboureurs fermiers propriétaires d'une "petite" ferme, le reste des habitants est bien pauvre, ne possédant aucune propriété[20].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[29].
En 2019, la commune comptait 128 habitants[Note 3], en stagnation par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,38 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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224 | 270 | 313 | 278 | 305 | 324 | 320 | 315 | 301 |
1856 | 1861 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
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290 | 306 | 330 | 295 | 264 | 283 | 286 | 324 | 271 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
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250 | 212 | 148 | 97 | 98 | 114 | 102 | 105 | 89 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 | 2018 |
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88 | 90 | 119 | 114 | 127 | 123 | 122 | 128 | 129 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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128 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Lanfroicourt a subi de nombreuses destructions pendant la première Guerre mondiale, environ 90% des bâtiments ont été détruits par les bombardements. Le village entre donc après guerre dans le plan de reconstruction du nord Est de la France défini par la loi Cornudet de 1919. Cette reconstruction suivait les théories hygiénistes alors en vogue et prévoyait d'améliorer la luminosité et la bonne ventilation entre les rues. La tache fut confiée à l'architecte César Pain, avec le financement de l'état français.
L'architecte expérimenté qu'est César Pain va devoir revoir l'ensemble de son style architectural pour coller aux exigences de la loi Cornudet. Il s'éloignera de l’architecture balnéaire dont il a fait la démonstration plusieurs fois à Nancy et travaillera beaucoup sur les rues du village. Celles-ci sont arrondies aux angles, élargies quand les voies se rencontrent, tout cela pour permettre la bonne ventilation et ensoleillement. La rue devient également uniquement un lieu de circulation pour résoudre le problème des fumiers qui s'entassaient sur les usoirs communaux. Des chemins de dessertes sont créés pour permettre un accès aux champs facilité pour les agriculteurs.
Les plans de fermes sont également revues pour obtenir une hygiène plus satisfaisante , le corps d'habitation est différencié du corps de bâtiments destiné aux activités agricoles. Plus généralement, les maisons deviennent moins profondes, les pans de toitures sont plus prononcés et les surfaces vitrées plus importantes.[32]
La commune possède un ancien château ayant appartenu au seigneur de La Mothe. Il aurait probablement été en partie reconstruit par Joseph Sigisbert Magnien de Magnienville en 1760. La porte d'entrée du bâtiment portant ses armoiries.[33]
Restaurée en 1999, elle se trouve près de l’emplacement originel du faubourg de Lanfroicourt qui est aujourd'hui un petit bois proche de la Seille. Il est dit que quelques fidèles effectuaient un pèlerinage vers ce lieu au XIXe siècle[23].
Construite vers 1700, reconstruite vers 1853, elle est détruite pendant la 1re Guerre mondiale et reconstruite en 1924[23]. Les cloches datent de 1831. Elle mesure vingt-cinq mètres de long. La voûte est supportée par six piliers, les fenêtres sont terminées en contres ainsi que les portes qui n'ont qu'une ouverture à deux vantaux.
Depuis 2019, l’église est interdite d'accès par un arrêté municipal, son état de délabrement étant trop avancé et menaçant les visiteurs.
On trouve dans l'ancien faubourg de Lanfroicourt une œuvre artistique intitulée "Renaissance". Elle a été réalisée dans les années 2000 dans le cadre du projet "Tot'M en Seille" par l'artiste Michel Dardaine.
Un certain Raoul de Lanfroicourt (Rodulfus de Lanfricurte), chanoine de Langres entre 1098 et 1125[34], appose son sceau à une charte donnée par Robert évêque de Langres (1085-1110), non datée (archive privée[35]).
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Blason | D'azur à l'écusson d'argent accompagné de trois molettes d'éperon d'or. |
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Détails | Ce blason est composé des armes d’Amance (l’écu d’argent) et de celles de Françoise Gauvain, Dame de Lanfroicourt, qui portait d’azur au triangle d’or accompagné de trois molettes d’éperons de même. |
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