La Cropte est une commune française, située dans le département de la Mayenne, et la région Pays de la Loire, peuplée de 210 habitants[Note 1].
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Lacropte.
La Cropte | |
![]() L'ancien clocher avec son toit en bâtière. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Pays de la Loire |
Département | Mayenne |
Arrondissement | Château-Gontier |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Meslay-Grez |
Maire Mandat |
Paul Lambert 2020-2026 |
Code postal | 53170 |
Code commune | 53087 |
Démographie | |
Gentilé | Croptois |
Population municipale |
210 hab. (2019 ![]() |
Densité | 15 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 57′ 32″ nord, 0° 29′ 30″ ouest |
Altitude | Min. 51 m Max. 87 m |
Superficie | 14,15 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Laval (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Meslay-du-Maine |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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La commune fait partie de la province historique du Maine[1], et se situe dans le Bas-Maine.
Saint-Denis-du-Maine | La Bazouge-de-Chemeré | Chémeré-le-Roi |
![]() |
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Meslay-du-Maine | Le Buret | Préaux |
La Cropte étant située à l'extrême est du Massif armoricain, la géologie y présente donc des faciès très variés. La Cropte est dans la vallée de la Vaige que rejoint un petit ruisseau Le Buru et au sud-ouest la limite communale se situe sur le ruisseau Pont-Martin, ce qui irrigue donc le bassin versant de la Sarthe.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Georges-le-Flechard », sur la commune de Saint-Georges-le-Fléchard, mise en service en 1993[8] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[9],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,7 °C et la hauteur de précipitations de 798,4 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Le Mans », sur la commune du Mans, dans le département de la Sarthe, mise en service en 1944 et à 52 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 11,6 °C pour la période 1971-2000[12], à 12 °C pour 1981-2010[13], puis à 12,5 °C pour 1991-2020[14].
La Cropte est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[15],[16],[17].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Laval, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 66 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (98,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (65,1 %), prairies (33,1 %), forêts (1,8 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
Les fours à chaux sont éteints, les carrières abandonnées, l'économie est redevenue purement agricole. Pour le tourisme, des chambres d'hôte et le seul commerce restant est un petit bar-restaurant Le Bouguet Garni.
La première mention du nom de la paroisse apparait en 1096 dans les archives de l'abbaye Saint-Aubin d'Angers rédigées en latin : la villa que vocatur Cripta. Ce vocable est encore présent dans un ouvrage du chapitre du Mans en 1110. Un prieuré est attesté à la fin du XIe siècle, dépendant de l'abbaye Saint-Aubin. En 1567, le nom indiqué dans le livre de la fabrique est La Crotte[22].
Une crotte (variante croutte, crote) désigne en ancien français et dans les dialectes une « grotte », la forme grotte étant surtout propre aux textes italianisants à l'origine[23]. Le p de Cropte est étymologique d'après le latin crypta (d'origine grecque), dont sont issus les mots grotte et cro(u)te.
Cette grotte est certainement celle dite Grotte du Rocher.
Au XIIe siècle, le seigneur de La Cropte est l'un des principaux vassaux du comte de Laval[24]. Il a droit de prendre le bois d'œuvre pour son hébergement, mais aussi pour la construction de pressoirs, cuves, tonneaux. En revanche, il ne peut les vendre en dehors de son fief. Il a aussi le droit de prendre le bois de chauffage et tout ce qui permet de faire des roues, charrettes, utiles au labour[25].
Foulques, seigneur d'Entrammes, fils du fondateur du prieuré de Port-Reingeard, échange en 1265 avec Guy VII de Laval, son suzerain, les fiefs et seigneuries du Pont-de-Mayenne contre la terre de La Cropte[26].
En 1377, une industrie de la chaux est attestée[27].
L'étang dit « de la Fougeassière » est asséché en 1567[28].
Le fief entre dans le domaine du marquis de Montesson en 1685. Jean-Baptiste de Montesson épouse le Catherine de Cervon, fille de Joseph de Cervon, chevalier, seigneur des Arcis, du Buret, La Cropte, La Carrière, etc.[29]. La famille de Montesson conserve ce fief jusque vers 1775.
Au XVIIIe siècle, la paroisse fait partie du doyenné de Sablé, de l'élection et du comté de Laval. La châtellenie de La Cropte est annexée à celle de Meslay.
Traces d'ardoisières, activité qui disparaît au cours du XVIIIe siècle[30].
La période de la Révolution est particulièrement agitée dans cette commune.
La Cropte s'est retrouvée un peu à l'est de la Marche de Bretagne et de ses châteaux-forts de Lassay, Laval et Château-Gontier donc à la frontière d'une région qui ne voulait pas payer la gabelle du sel ce qui enrichit les contrebandiers qui furent à l'origine des Chouans. Et La Cropte s'est retrouvée au Sud de la Chouannerie normande qui sévissait dans l'Orne. La levée en masse de soldats avec tirage au sort agita les jeunes et fonda les chouans mais ensuite c'est la vente des biens d'église aux riches bourgeois et la constitution civile du clergé qui servirent de prétexte aux dissensions dans ces communes situées sur la ligne de front de la guerre civile entre les royalistes de l'Ouest et les républicains. les Bleus s'étaient installés durablement à Ballée et La Cropte située sur la ligne de front fut attaquée trois fois par les chouans.
Après la constitution civile du clergé, Bigot, curé de la paroisse se retire. Le vicaire, Charles Pépin, reste encore trois mois avant de quitter la place. Julien Le Royer, vicaire de Saint-Aubin-du-Désert, prêtre assermenté, arrive dans la paroisse le . Patriote, il s'arme à partir du soulèvement des Chouans[31].
Le , une centaine de Chouans attaquent la vingtaine de gardes nationaux qui se retranchent dans l'église et le cimetière. Plus de 150 coups de feu sont tirés sur eux[32]. Le curé, réfugié à l'église est blessé et perd un œil, tandis que le sacristin est tué[33].
Lors d'une seconde attaque Le Royer bat en retraite avec les Bleus à Ballée.
Début 1794, Charles Pépin, vicaire de La Cropte est fusillé à la Baconnière. Prêtre réfractaire, il effectuait son service clandestinement. Surpris par les gardes nationaux d'Andouillé, il est arrêté puis fusillé[34].
En présence du district rassemblé le 7 ventôse de l'an II (), l'ancien curé de La Cropte, Le Royer, déclare renoncer à ses fonctions ecclésiastiques, le directoire du district prenant acte de ses paroles. Il quitte ensuite la commune[35].
Le 26 ou le , Pierre Bachelier (1723-1795), prêtre-sacriste de La Bazouge-de-Chemeré, assurant son service clandestinement, et Jean Le Duc, tous deux de Chémeré-le-Roi, sont accusés d'avoir participé à une messe. Ils sont arrêtés et menés à Laval pour être jugés. Ils sont assassinés pendant le trajet par des partisans républicains, faisant un service avec les soldats et les gardes nationaux de Ballée. Le fils de Jean Le Duc, également arrêté, survécut à ses blessures[36].
La troisième fois vers 1798 les chouans investissent La Cropte et ne pouvant trouver celui qu'ils appellent l'intrus (le Royer) incendient l'église romane soi-disant pour la purifier[37] et son presbytère.
Le calme revient en 1800. La commune est intégrée dans le canton de Meslay-du-Maine en novembre 1801.
En 1825 un notable offre une rente aux pauvres de la commune (ordonnance royale)[38].
En 1844, il existe des carrières de marbre[39].
Un établissement de sœurs d'Evron est créé dans la maison du Prieuré grâce à des dons et des rentes, pour soigner les malades et instruire les jeunes filles en 1850[40].
En 1902 la sœur d'Evron décède et l'école devient municipale.
À partir de , 200 personnes : des intellectuels allemands et autrichiens anti-nazis (comme le peintre Hans Hartung ) et des juifs fuyant la persécution, ont été internés au camp des Rochères à Meslay-du-Maine. Ce camp devint vite trop petit et son commandant Albert Dubuc fit construire une annexe : le camp de la Poterie à la Cropte. En ces camps furent évacués juste avant l'arrivée des allemands[41].
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le des forces françaises (237e DLI)[42] se replient en Mayenne et les Allemands survolent et bombardent les villages voisins (Chémeré-le-Roi : 5 civils tués[43] : une bombe tombe sur la route près de la Cour du Bois Bureau, tuant quelques vaches et lançant des éclats qui ont traversé le toit pour venir se planter dans les poutres.
En , trois agents anglais du circuit Headmaster sont parachutés avec poste-émetteur sur la ferme de la Ronde[44].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1977[45] | mars 2014 | Georges Ferrand[46] | Agriculteur | |
mars 2014[47] | En cours | Paul Lambert[48] | SE | Retraité |
Lacropte (Dordogne) (France)
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[49]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[50].
En 2019, la commune comptait 210 habitants[Note 8], en diminution de 7,08 % par rapport à 2013 (Mayenne : −0,14 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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726 | 742 | 744 | 756 | 821 | 746 | 769 | 768 | 761 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
777 | 711 | 673 | 639 | 656 | 647 | 630 | 636 | 557 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
561 | 554 | 531 | 428 | 404 | 425 | 435 | 408 | 399 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
389 | 315 | 250 | 223 | 243 | 239 | 223 | 220 | 227 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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211 | 210 | - | - | - | - | - | - | - |
Le Conseil national des villes et villages fleuris de France lui a attribué quatre fleurs au concours des villes et villages fleuris[53].
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Blason | D’azur, à un mont d’un seul coupeau d’argent, chargé d’un feu de gueules, accompagné en chef de deux clés mises en sautoir et un glaive brochant en pal, le tout du second ; au chef cousu de gueules, chargé de trois écus d’or. |
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Détails | Le mont image le paysage vallonné de la commune que parcourent plusieurs cours d’eau dont le Buru, le Pont-Martin et la Vaige, d’où la couleur azur du champ de l’écu.
Il est d’argent avec une flamme de gueules pour symboliser les fours à chaux, mentionnés dès le XIIe siècle, ce qui fait que La Cropte est le plus ancien endroit mentionné pour cette industrie dans le département. Les clés sont le signe distinctif de Pierre et le glaive celui de Paul ; ils sont tous les deux les saints patrons de l’église. Le chef est aux couleurs des armes des Mathefelon anciens ; leur blason évoluant par la suite avec 6 écus et non plus 3. Cette famille a pratiquement été le seul seigneur du village depuis la toute fin du XIe siècle. La reprise intégrale des armes de famille étant interdite pour les municipalités, il suffit d’en emprunter un ou plusieurs éléments. Les ornements sont deux gerbes de blé d’or, mises en sautoir par la pointe et liées d’azur, afin d’honorer l’activité agricole communale. Le listel d'argent porte le nom de la commune en lettres majuscules de sable. La couronne de tours dit que l’écu est celui d’une commune ; elle n’a rien à voir avec des fortifications.Le statut officiel du blason reste à déterminer. |