Domalain est une commune française située dans le département d'Ille-et-Vilaine en région Bretagne, peuplée de 2 020 habitants[Note 1].
Domalain | |
![]() L'église Saint-Melaine. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Ille-et-Vilaine |
Arrondissement | Fougères-Vitré |
Intercommunalité | Vitré Communauté |
Maire Mandat |
Christian Olivier 2020-2026 |
Code postal | 35680 |
Code commune | 35097 |
Démographie | |
Gentilé | Domalinois |
Population municipale |
2 020 hab. (2019 ![]() |
Densité | 60 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 59′ 46″ nord, 1° 14′ 30″ ouest |
Altitude | 80 m Min. 45 m Max. 108 m |
Superficie | 33,54 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Vitré (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de La Guerche-de-Bretagne |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.domalain.fr |
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Domalain est situé à environ 7,2 kilomètres de La Guerche-de-Bretagne et à 41 kilomètres de Rennes.
Il est composé de deux villages : Domalain, le centre bourg où se situent la mairie et les différents services, et Carcraon, zone essentiellement résidentielle.
La commune se situe sur un territoire irrégulier, légèrement vallonné. Le bourg est construit sur une colline
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Launay-Villiers », sur la commune de Launay-Villiers, mise en service en 2001[7] et qui se trouve à 23 km à vol d'oiseau[8],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,3 °C et la hauteur de précipitations de 858,5 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Rennes-Saint-Jacques », sur la commune de Saint-Jacques-de-la-Lande, mise en service en 1945 et à 36 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11,7 °C pour la période 1971-2000[11], à 12,1 °C pour 1981-2010[12], puis à 12,4 °C pour 1991-2020[13].
Domalain est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[14],[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vitré, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 30 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (97,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (75,7 %), terres arables (12,8 %), prairies (7,4 %), eaux continentales[Note 8] (1,9 %), zones urbanisées (1,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,7 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Le nom de la localité est attesté sous les formes parochia de Domno Alano en 1240, Domalanum en 1516[21].
La paroisse de Domalain dépendait autrefois de la châtellenie du Désert, qui appartint aux barons de Châteaubriant, puis à ceux de Vitré à partir de 1542, et disposait du droit de haute justice. Le chef-lieu de la châtellenie du Désert se trouvait au manoir de la Rivière du Désert, en Visseiche, et s’étendait sur le territoire des paroisses d'Availles, Bais, Brielles, Chancé, Domalain, Gennes, Moulins, Moutiers, Le Pertre, Saint-Germain-du-Pinel, Vergéal et Visseiche[22].
En août 1509, une représentation théâtrale d'un mystère, le "Mystère de Madame Sainte-Barbe" est jouée à Domalain et une rixe se produisit : « un gentilhomme, Amaury de Domagné, tua d'un coup d'épée un nommé Jehan Lambart, cordouanier, demeurant à Vitré »[23].
« L'église de Domalain, commencée en 1549, et terminée en 1632, est d'une architecture remarquable. La tour était jadis surmontée par un clocher qui passait pour un des plus beaux de Bretagne. Il y avait jadis en cette commune deux chapelles, une à Carcraon et l'autre à la Hainière ; cette dernière a été érigée en annexe vicariale »[24]. L'église est de style gothique flamboyant. La tour construite en 1552 est en partie détruite en 1705. La flèche est reconstruite entre 1892 et 1894. Elle possède trois retables dont un remarquable de style Louis XIV (Retable lavallois) construit en 1637 par Pierre Corbineau et classé monument historique[25] ainsi qu'une chaire en bois sculpté du XVIIe, classée elle aussi monument historique[26]. Le maître-autel de Domalain est construit en 1637 par Pierre Corbineau[27]. Le retable possède la même structure que celui de l'église de la Trinité de Laval.
Vers 1778, Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Domalain :
« Domalin, à 7 lieues trois-quarts à l'Est-Sud-Est de Rennes, son évêché, et à trois lieues de Vitré, sa subdélégation. Cette paroisse (...) ressortit au siège présidial de Rennes. On y compte 2 000 communiants[28]. Le bourg de Domalin est situé sur une montagne [en fait une simple colline], au pied de laquelle sont d'un côté, l'étang, le moulin et la maison de l'Eclardière, et de l'autre un ruisseau qui va se jeter dans l'étang de Carcraon. Il n'y a sur cette montagne que le bourg, le presbytère et la maison de la Pavière. Elle est si élevée que, quand on est sur son sommet, on découvre toute la paroisse, dont les terres sont fertiles en grains et fruits, et assez bien cultivées. C'est un pays couvert, fort peuplé de hameaux et maisons de remarque. Ses maisons nobles sont le Pouez et Princé, avec hautes justices, qui ressortissent à la baronnie de Vitré[29] »
En novembre 1791, la paroisse de Domalain est visitée et rançonnée par les gardes nationales de Bais et de Vitré, pour intimider ses habitants qui parlaient de marcher sur La Guerche afin de récupérer les cloches descendues après la fermeture de l'église et son rattachement à cette paroisse voisine[30].
La population de la commune est favorable aux changements apportés par la Révolution française, surtout après la fin de la Terreur. La principale fête révolutionnaire est celle célébrant l’anniversaire de l’exécution de Louis XVI, accompagnée d’un serment de haine à la royauté et à l’anarchie, fêtée à partir de 1795[31].
Quelques jours après le combat de Toucheneau du , la division de Vitré de l'Armée catholique et royale prit ses quartiers à Domalain, les compagnies étant logées dans les divers villages. « Elle fut surprise par un bataillon républicain, fort de neuf cents hommes, sortis le matin de La Guerche ». Quatre officiers accompagnés de trois soldats, partis en reconnaissance, arrivés à la chaussée de l'étang de Carcraon, furent attaqués par les Bleus qui étaient en embuscade ; Henri du Boishamon et le chevalier Payen furent blessés, mais finalement les chouans commandés par Coster de Saint-Victor[Note 9] mirent en déroute les Bleus qui eurent quarante-cinq tués, dont trois officiers[32].
« Au XIXe siècle, Domalain, la commune la plus réactionnaire d'Ille-et-Vilaine, a pour voisine Bais, l'une des plus libérales »[33].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée décrivent ainsi Domalain en 1843 :
« Domalain (Domnus-Alanus : sous l'invocation de saint Melaine, le 6 septembre). (...) Principaux villages : la Haute et Basse-Picaudière, la Haute et Basse-Nacherie, le Grand et le Petit-Pin, les Epinettes, les Gendronières, le Bois-Hus, la Maillardière, Haut et Bas-Fleurinais, la Hairie, la Boisnarderie, Carcraon, la Houssais, le Bois-sans-Pair, la Jeusserie, Nuillé, Montgerheux, la Boisselière, la Herauderie, Moncinaut. Maisons remarquables : Pouez, Carcraon. Superficie totale : 3250 ha (...) dont (...) terres labourables 2209 ha, prés et pâtures 445 ha, bois 121 ha, vergers et jardins 125 ha, landes et incultes 128 ha et 84 ha (...). Moulins : 3 (de Pouez, de Princé, Carcraon, à eau). (...) Il se fait à Domalain quelque commerce de chanvre et de lin. Ce territoire produit en outre une quantité considérable de cidre de bonne qualité. Tout récemment on a découvert, en travaillant aux chemins vicinaux, vers la partie de la commune qui joint La Guerche, et sur un carrefour nommé la Cornouaille, plusieurs tombeaux contenant des ossements et plusieurs morceaux d'armures. Sans doute ces tombeaux appartiennent à des hommes d'armes ayant pris part au siège de La Guerche et aux combats qui ont été livrés à Visseiche. (...) La route royale no 178, dite de Caen aux Sables d'Olonne, limite cette commune dans une partie de l'est ; au sud, elle a l'étang de Carcraon, qu'elle content, ainsi que celui du Pouez ; enfin une partie de la lande de Touche-Enault [Toucheneau], où eut lieu, en 1832, un engagement meurtrier entre un détachement de la garde nationale de Vitré et cent cinquante hommes de ligne, conte un parti d'insurgés, qui y laissèrent quatre-vingts des leurs, est en Domalain. Géologie : schiste argileux. On parle le français [en fait le gallo][24]. »
En octobre 1853 l'inspecteur primaire Piboen décrit ainsi les conditions de travail des élèves et de leur maître, un instituteur normalien nommé Bertin, qui enseigne dans un cellier : « La cave la plus humide, la plus froide, la moins éclairée, ne serait pas plus malsaine ni même plus meurtrière que le local où se fait l'école des garçons. Si j'étais père de famille, je n'aurais jamais le courage d'y envoyer mes enfants... Pendant six mois, de petites sources jaillissent de ces murs, l'eau s'écoule alors dans la classe, et l'instituteur est obligé de la rejeter par la porte avec un balai. À trois heures de l'après-midi, il n'est plus possible d'y voir clair »[34].
En 1866, quelques cas de choléra sont observés à Domalain, ainsi que dans des communes voisines, particulièrement dans la commune d'Étrelles où, du 18 août au 3 novembre, 60 personnes, dont 40 femmes, ont été atteintes. 3 personnes ont succombé à cette épidémie[35].
Le , le chanoine Meignan, prêtre réputé dans la paroisse, fête son cinquantenaire. À cette occasion, les habitants, ainsi que de nombreux religieux participent aux festivités. En souvenir du prêtre, la municipalité donne à l'une des rues de Domalain le nom du chanoine.
Le monument aux morts de Domalain porte les noms de 108 soldats morts pour la France ou disparus pendant la Première Guerre mondiale[36].Onze soldats sont morts en Belgique, un soldat domalinois est mort en Grèce (Eugène Houssais). La plupart des autres sont morts sur le sol français. Parmi eux deux (Joseph Gallier et Léon Peinturier) ont été décorés de la Médaille militaire et de la Croix de guerre et deux (Emmanuel Cancouet et Jean Faucheux) ont reçu la Croix de guerre[37].
En 1926, l'école publique de Domalain n'avait qu'un seul élève[38].
Le monument aux morts de Domalain porte les noms de 11 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[37]. Parmi elles, Pierre Heinry (1892-1944), déporté en Allemagne, il meurt le 22 octobre 1944 à Diez[39]. Jules Gastel décédé le 11 juin 1940 à Varennes (Aisne).
Le monument Leclerc inauguré en 1950, témoigne du passage du maréchal Leclerc à Domalain le 7 août 1944 alors qu'il était en route pour la libération de la capitale.
Les bornes de Koufra jalonnent le parcours de la division Leclerc à travers la France de Saint-Martin-de-Varreville (Manche) où ses premiers éléments débarquèrent à Utah Beach jusqu'à Strasbourg le 23 novembre 1944. Il existe quatorze bornes dont une seule en Bretagne à Domalain. Elle a été inaugurée le 17 septembre 2012. Lors de cette inauguration, des anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale étaient présents ainsi qu'un préfet.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1801 | 1802 | René Desrosiers | Menuisier | |
1802 | 1818 | François Hardy | Propriétaire cultivateur | |
1818 | 1825 | Olivier Certenais | ||
1825 | 1832 | Pierre Rocher | Notaire | |
1833 | 1844 | René Perchard | Propriétaire rentier | |
1844 | 1846 | Toussaint Poirier | Laboureur | |
1846 | 1848 | Jacques Poligné | Propriétaire cultivateur | |
1848 | 1853 | René Perchard | Propriétaire rentier | |
1854 | 1862 | François Veillard | Meunier | |
1862 | 1863 | Philippe Lambron | Propriétaire rentier | |
1863 | 1869 | Jules Veillard | Meunier | |
1869 | 1893 | Jean Suhard | Propriétaire cultivateur | |
1893 | ap. 1917 | Alphonse Lambron | Propriétaire rentier, conseiller d'arrondissement | |
1922 | ? | Jean-Marie Lemarié | ||
1934 | 1943 | Pierre Poirier | Cultivateur | |
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1945 | ca. 1970 | Joseph Touchais (1891-1976) | Cultivateur, maire honoraire | |
1972 | mars 1983 | Isidore Lamy | Cultivateur Réélu en 1977 | |
mars 1983 | mars 1989 | Auguste Téhard | Cultivateur | |
mars 1989[41] | mars 2014 | Joseph Martin | SE | Agriculteur retraité |
mars 2014 | En cours | Christian Olivier | SE | Agriculteur |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[42]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[43].
En 2019, la commune comptait 2 020 habitants[Note 10], en augmentation de 2,85 % par rapport à 2013 (Ille-et-Vilaine : +5,84 %, France hors Mayotte : +2,17 %). En 1831, la population atteint son maximum avec 2 842 habitants. En 1851, on dénombre 2 661 habitants. En 1901, on compte 2 005 habitants. La commune reprend de l'importance avec 1 953 habitants en 2011.
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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2 655 | 2 288 | 2 688 | 2 758 | 2 842 | 2 825 | 2 735 | 2 715 | 2 661 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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2 646 | 2 553 | 2 457 | 2 286 | 2 218 | 2 218 | 2 212 | 2 161 | 2 042 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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2 005 | 2 000 | 1 906 | 1 734 | 1 745 | 1 774 | 1 848 | 1 843 | 1 718 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
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1 635 | 1 534 | 1 506 | 1 404 | 1 382 | 1 490 | 1 742 | 1 810 | 1 958 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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1 985 | 2 020 | - | - | - | - | - | - | - |
Revenus et niveau de vie (chiffres Insee 2011) :
Habitat en 2011 et taux communaux d'imposition 2013 :
La commune est desservie par la ligne de bus gratuite de Vitré vers La Guerche-de-Bretagne mise à disposition par Vitré Communauté.