Crux-la-Ville est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.
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La commune se situe à 34 km au nord-est de Nevers (41 km par la route), quasiment en plein centre du département de la Nièvre. Elle se situe à 7 km au nord de Saint-Saulge, chef-lieu de canton. L'Aron, qui se jette dans la Loire à Decize après un parcours de 68 km, y prend sa source au niveau de l'étang d'Aron (alt. 280 m).
Crux-la-Ville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,4% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (66,5%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante: prairies (51,4%), forêts (33,7%), terres arables (13%), eaux continentales[Note 2] (1,2%), zones urbanisées (0,7%)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Le nom de la commune, qui viendrait peut-être du nom d’homme gallo-romain Crucius, est pour la première fois mentionné vers 1100: Cruso[8].
On relève en 1749 le toponyme Crux en Nivernois[9].
Histoire
Deux vestiges de voie romaine se trouvent sur la commune, dans les bois de Crux, et entre la commune de Moussy et le domaine des Perrières. Une mosaïque fut découverte par un cultivateur qui nivelait son pré au Guérignault en 1871, à 20 mètres de la rivière Aron, à 35 cm de profondeur. Partiellement détruite par le propriétaire, elle fut préservée et recouverte après l'intervention de l'abbé Boëre, curé de Crux-la-Ville[10].
La commune se composait des deux paroisses de Crux-la-Ville et Crux-le-Châtel, qui ne formaient qu'une seule seigneurie importante, et qui donna son nom à une ancienne famille. L’évêque de Nevers, Bernard de Saint-Saulge, reconnaît dans des lettres de 1161, adressées au moine Bernard II, que les églises de Cruso-Villa et de Cruso Castro appartiennent bien à l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, dont il est l'abbé[11].
Il est fait mention de Crux Villa et Crux Castrum dans le registre-terrier de l'évêché de Nevers, datant de 1287[12].
L'histoire de Crux-la-Ville se confondit durant de nombreux siècles avec celle de la famille de Damas. En 1362, Hugues Damas, seigneur de Marcilly, devint seigneur de Crux par son mariage avec Philiberte de Crux. Une branche de la famille de Damas porta le nom de cette seigneurie qui fut érigée en comté au XVIIesiècle.
Comme le démontre André Bossuat[13], les serfs de Crux refusèrent au XVesiècle les tailles et les corvées que leur seigneur, Jean Damas, exigeait d'eux. Ils les jugeaient excessives et déraisonnables:
ceux qui possédaient bœufs et chariot devaient transporter le bois de chauffage au château ainsi que les provisions nécessaires, le vin, le grain, et même des pierres pour les réparations des bâtiments, et cela autant de fois que nécessaire;
ceux qui n'avaient ni bœufs ni chariot apportaient une charge de bois sur leurs épaules;
les serfs devaient une corvée d'un jour pour faucher les prés du seigneur;
ceux qui ne savaient pas faucher étaient employés à faner;
ils devaient cultiver les vignes et y faire toutes les façons nécessaires;
les habitants des Bordes devaient faire des haies dans la forêt et les entretenir pour permettre au seigneur de chasser plus commodément, ce qui les dispensait d'ailleurs d'autres corvées.
La taille était levée deux fois par an par Jean Damas: à la Saint-Barthélémy et au mois de février.
Le seigneur exigeait également à titre de champeage une poule, un chevreau, de ceux qui élèvent des chèvres, un oison de ceux qui ont des oies, quatre deniers pour un veau et un porcelet de ceux qui élèvent des porcs. Les habitants lui doivent encore les dîmes des veaux et pourceaux nourris au lait, soit un denier par veau mâle et une obole par femelle, plus un porcelet sur dix.
Ceux qui se mariaient dans l'année devaient au seigneur un gâteau fait d'un demi-boisseau de froment et deux poules.
Enfin, ils étaient astreints au service du guet, jour et nuit, aussi souvent que le seigneur le jugeait utile.
Le procès qui débuta en 1440 s'acheva en 1464 par un arrêt du Parlement.
Aux XVIIesiècle et XVIIIesiècles, les châtelains font œuvre « d'aménagement du territoire » en créant la Rigole de la Vaucreuse, qui alimente Paris en bois de flottage.
À la fin du XIXesiècle, la rigole d'Aron est tracée, destinée à alimenter le canal du Nivernais.
La commune fut rebaptisée Aron-la-Montagne à la Révolution.
Le site est riche en bois et forêts, investis par les résistants durant la Seconde Guerre mondiale. Les maquis y sont alors nombreux, parmi lesquels figurent Mariaux, Daniel ou encore Camille. Du 12 au 17 août 1944 eut lieu une bataille au cours de laquelle 1 500 Allemands appuyés par de l'artillerie et de l'aviation ne réussirent pas à réduire 800 maquisards[14] encerclés. Ceux-ci, aidés par les FFI du Morvan et les FTP du Val de Loire, décrochèrent après avoir fait subir des pertes sévères à l'armée allemande.
Historiographie
Le , Louis XIV révoque l’Édit de Nantes, et interdit aux protestants de pratiquer leur religion «en attendant qu’il plaise à Dieu de les éclairer comme les autres.» Et trois jours plus tard à Crux-la-Ville…
«Ce jourd’huy vingt un du mois d’octobre 1685, Jean Jallot âgé d’environ 30 ans, natif de la ville de Sancerre, domestique du Sieur Vignault, fermier de Crux, a renoncé à l’hérésie de Calvain et fait profession de la religion Catholique, Apostolique et Romaine, et a reçu l’absolution publiquement de son péché d’hérésie par moy soubsigné Curé de Crux le Chatel en ayant eu la permission de Monseigneur le Grand Viquaire de Monseigneur Notre Évêque de Nevers, en présence de Messire Jean Frachot, prestre curé de Saint-Franchy, Joseph Rapine, curé de Saint-Martin, Messire Denis Vignault, Fermier de Crux, de François Delaveyne, greffier dudit Crux, d’Imbert Pelle, praticien, et de Saulge Camus, marchand.»
L’abbé Fleury, curé de Crux-le-Chatel, met en lumière en 1765 un migrant (volontaire?) bien éloigné de sa terre natale…
«Ce jourd’huy deux juin 1765 le nommé Cacambo nègre de la Guinée âgé d’environ quinze ans nous ayant esté confié pour l’instruire dans la religion catholique apostolique et romaine et après avoir reconnus dans luy le désir et les dispositions prochaines pour estre bon chretiens a esté baptisé et nommé Louis Estienne par Monsieur l’Abbé de Damas vicaire général de Monseigneur l’Evesque de Nevers chanoine et grand chantre de l’église cathédrale dudit Nevers, a eu pour parrain hault et puissant seigneur Messire Louis Estienne François Damas, Comte de Crux, baron de Demain, seigneur de la Colancelle et autres lieux, colonel du régiment de Limousin infanterie, chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis et pour marraine haulte et puissante dame Dame Marie Louise de Menou veuve de hault et puissant seigneur Messire Louis Alexandre Damas, la ditte dame représentée par Damoiselle Louise Christine Garnier épouse de Jean Gaudry sorti en maistre d’hotel de la maison de Crux et bourgeois actuelment de Crux le Chatel. Fleury, curé de Crux-le-Chatel»
On trouve cette note du maire Gilbert Torterat dans le registre d'état-civil de l'année 1815.
«Les troupes alliées sont entrées dans ce département à la fin de juillet 1815, au nombre d’environ 20 000 hommes. La fin de leur départ s’est opéré environ le 17 octobre suivants. Cette commune en à nourrit depuis le 28 juillet jusqu’au 6 octobre; elle a eu la première fois deux compagnies de cavalerie qui formoient 220 hommes; elle a tenu aussy pendant 43 jours consecutives environ 200 hommes d’infanterie. Elle a dépensé tant en fourniture pour les troupes stationnés dans son enceinte que pour requisitions à fournir dans les villes voisines, telles que St Sauge et Nevers, une somme de plus de 33 000 francs.»
Transports
Au début du XXesiècle, la commune fut traversée par la voie ferrée reliant Nevers à Corbigny, via Saint-Saulge. Deux gares existaient: Ligny et Cloiseau. L'exploitation de cette ligne dura de 1905 à 1939. Si le nombre de billets délivrés à Crux-la-Ville s'élevait à 5 100 en 1930, il tomba à 2 600 puis 2 080 en 1933 et 1934, victime de la concurrence automobile. En effet, en 1915, le train mettait 2 heures et 45 minutes pour aller de Nevers à Crux, et il fallait rajouter 1 heure et 12 minutes pour atteindre Corbigny.
Politique et administration
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
mars 2014
En cours
Jean Marie Gatignol
PS
mars 2008
mars 2014
Hubert Merland
Retraité
juin 1995
mars 2008
Jean-Marie Gatignol
1977
1995
Paul Cointe
1965
1977
Alexis Marceau
1958
1965
Michel Droin
1943
1958
Bernard Magnien
1935
1943
Jérôme Cougnard
1929
1935
Pierre Lucier
Républicain
1900
1929
Antoine Cougnard
Socialiste effectif
1892
1900
Edme Bouton
1882
1892
Antoine Blandin
1881
1882
Dominique Terriot
1865
1881
Raoul Etienne Audebal
1848
1865
Simon Léger
1822
1848
Pierre Peuvot
vers 1813
1822
Gilbert Torterat
1808
vers 1813
Louis Germain Normand
1800
1808
Guillaume Bernard
1792
1800
Pierre Bernard
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[16].
En 2019, la commune comptait 395 habitants[Note 3], en diminution de 7,49% par rapport à 2013 (Nièvre: −5%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1 612
1 313
1 956
1 822
2 016
2 028
1 997
2 106
2 007
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1 953
1 857
1 870
1 819
1 723
1 620
1 667
1 639
1 555
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 482
1 376
1 289
1 045
991
980
897
856
767
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
2016
674
624
505
451
413
453
415
424
408
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2019
-
-
-
-
-
-
-
-
395
-
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18]. |recens-prem=2006.)
Histogramme de l'évolution démographique
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 18,7%, soit en dessous de la moyenne départementale (27,7%). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 48,0% la même année, alors qu'il est de 37,0% au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 187 hommes pour 213 femmes, soit un taux de 53,25% de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,89%).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[19]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,5
11,9
75-89 ans
13,5
37,6
60-74 ans
31,3
24,6
45-59 ans
21,8
10,7
30-44 ans
9,8
9,0
15-29 ans
6,3
5,8
0-14 ans
15,8
Pyramide des âges du département de la Nièvre en 2018 en pourcentage[20]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,1
90 ou +
3
10
75-89 ans
14,2
22,6
60-74 ans
22,9
20,8
45-59 ans
19,7
15,5
30-44 ans
14,6
14,7
15-29 ans
12,1
15,3
0-14 ans
13,6
Lieux et monuments
L'église Saint-Nazaire.
Moulin du Landas (vers le XVIIIesiècle) Selon les registres paroissiaux de Crux, le moulin, dont la roue a été reconstruite en 1995, était en fait un foulon (moulin à foulon). Le foulonnier était l'artisan qui faisait passer les draps (les foulait) dans des cylindres métalliques pour les comprimer et les rendre plus serrés. La famille Geoffroy était propriétaire des lieux aux Modèle:S2-XVII.
Lavoir de la Grande-Fontaine (XVIIIesiècle)
Église Saint-Nazaire (1864) Elle contient une toile intitulée « l'Ange Gardien » du peintre Philippe de Champaigne[21] (1654) et une plaque de 1763 portant une épitaphe latine à la mémoire d'un membre de la grande famille des Damas-Crux.
Chapelle Saint-Thomas Le pouillé (inventaire) du diocèse de Nevers faisait mention de cette chapelle dont il ne restait déjà plus que des ruines au XIXesiècle (cf. « Statistique Monumentale du Département de la Nièvre » de Georges de Soultrait - 1852). Cette chapelle est mentionnée une seule fois dans les registres paroissiaux de Crux avec le décès de l'ermite qui y demeurait.
Personnalités liées à la commune
Louis-Étienne-François de Damas-Crux (1735-1814), général français.
François de Damas-Crux (1739-1829), prélat français.
Étienne-Charles de Damas-Crux (1754-1846), général français.
Joseph-Henri Léveillé (1796-1870), un des fondateurs de la classification mycologique moderne.
François Fouquat et Pierre Briout, Compagnons de la Libération, sont morts pour la France à Crux-la-Ville le 15 juin 1944.
Notes et références
Notes
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud, 1989.
Malgré la signature, les auteurs du catalogue de l'exposition À l'école de Philippe de Champaigne Évreux, musée d'Évreux, 2007-2008, pensent qu'il s'agit d'une production typique de l'atelier, note 20, page 133 du catalogue cité.
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